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FrenchLingQ, #91 Serge & Marianne – Insurance

Marianne: Oui, alors je ne sais pas si c'est enregistré. Serge: Eh bien, au cas où ce n'était pas enregistré, eh bien bonjour. Bonjour tout le monde.

Marianne: Bonjour Serge, bonjour à tous.

Serge: Oui donc, je suis désolé. J'ai eu ton petit mot et...mais, je n'ai pas vraiment de sujets. La taxe carbone, ça pourrait être intéressant mais je sens qu'on va encore critiquer. Oui.

Marianne: Je pense.

Serge: Oui puisque c'est très controversé donc alors, obligés de critiquer alors bon, je ne sais pas. Marianne : C'est dommage que ce n'est pas en direct. Vous voulez un sujet où on critique ou un sujet plus léger ?

Serge : Ah oui.

On pourrait entendre des applaudissements ou alors des huées. Comme ça, on saurait où aller.

Marianne : Ah ça, ce serait un truc à faire dans les podcasts. Tu sais, comme dans les feuilletons, où on entend les applaudissements,… Serge : Des applaudissements… Marianne : Tout ça, en arrière… Serge : Pour faire croire qu'on a du succès. Pour faire…oui, pour expliquer aux gens à quel moment il faut rire comme s'ils ne savaient pas eux-mêmes. Marianne : Bien sûr.

Serge : Ben sinon, on peut…on va peut-être parler du temps comme on fait à chaque fois pour débuter. Juste notre petite page météo. Eh bien écoute, aujourd'hui, il a fait très beau, on va dire. Très beau, mais alors le matin maintenant, il fait vraiment très frais. Maintenant, je commence à remettre le pull le matin, que j'enlève dans la journée parce qu'il fait vraiment bon. Marianne : Oui.

Serge : Et puis ben le soir, c'est pareil. On a tendance à remettre une petite laine, un petit pull parce que ça devient frais mais ce n'est pas assez frais pour allumer le chauffage. Marianne : Non, pas encore.

Serge : Voilà, mais c'est trop frais pour rester en chemisette ou… Marianne : Sûr et certain. Comme là moi, j'ai un gilet sur moi. Oui, mais c'est normal. Quand on approche de l'hiver, petit à petit bon, ça commence par le matin et puis petit à petit, ça grignote sur l'après-midi et puis, ça va être toute la journée. Mais c'est vrai que dans l'après-midi, il fait bon. Serge : Voilà. C'était notre page météo et bien au revoir. Non mais bon, c'est vrai que ça serait…ça peut être intéressant. Si on essaie de s'inspirer du journal télévisé, que j'ai regardé il y a quelques minutes, eh bien on va tous finir par pleurer, par se lamenter parce qu'il n'y avait que des mauvaises nouvelles, mais alors ce qu'on appelle des mauvaises nouvelles. C'est vraiment triste, le monde est triste. C'est fou. Marianne : Ca me rappelle une chanson.

Serge : Non, peut-être pas…c'est le monde est fou, non ? C'est le monde est triste ? Marianne : Non, non. Oui, c'est le monde est fou, mais… Serge : Ah oui. Marianne : C'est après quand tu as dit…C'est ça qui est étonnant. Bon, il y a toujours des problèmes, ça c'est sûr et certain mais il y a beaucoup de gens qui…on croirait qu'ils portent la misère du monde sur leurs dos, tout le temps. Bon, ça peut arriver qu'on ait des petits coups de cafard ou que…vraiment, tout n'est pas rose donc, ça peut se comprendre. Je ne suis pas toujours gaie tous les jours mais... Serge : Ah bon ? Marianne : J'essaie. Donc, il faut quand même voir le positif et ce qui est étonnant c'est que même des jeunes, il y a des…il y a énormément de jeunes qui sont tristes. Moi, je vois là au lycée. Oh là ! Eh, il faut rigoler ! Eh, ils n'ont même pas 20 ans. Serge : Ben écoute, tu as raison et, en même temps, ils n'ont peut-être pas tort non plus. Tu as raison dans le sens où c'est vrai, c'est le meilleur âge, je pense. D'ailleurs une fois qu'on vieilli, on regrette tous nos 20 ans, hein ? Généralement. C'est quand même un bel âge la jeunesse, quand on est adolescent et, en même temps moi, je ne leur donne pas tout à fait tort parce que quand tu vois effectivement ce qu'il se passe un petit peu autour de nous. Je pense qu'ils ont de quoi être inquiets. Marianne : C'est pas encourageant pour eux, pour leur futur, oui. Serge : C'est pas encourageant, voilà. Maintenant c'est vrai, peut-être qu'ils ont peut-être perdu le goût de se battre et là, c'est un petit peu moins bien parce qu'il faut…de toute façon, on n'a jamais rien sans rien donc dans la vie, il faut toujours se battre. Marianne : Voilà.

Serge : Et ça, ils ont peut-être perdu cette notion de devoir se battre pour y arriver, pour réussir, pour faire mieux que les autres.

Marianne : Perdu…Il y en a qui en ont pas du tout parce que c'est vrai que quand tu es enfant, puis adolescent, on est quand même insouciant, on n'a pas les problèmes que les adultes ont. Plus tu…enfin, quand tu arrives à 18-20 ans, là tu réfléchis un peu plus quand même... Il faut réfléchir sérieusement à ton futur.

Serge : Oui.

Marianne : Et puis après, plus tu avances dans l'âge…bon bah, il y en a qui découvrent que le monde n'est pas si rose, qu'il y a des problèmes, qu'il faut se battre donc ça leur donne un…ça leur met un coup quand même. Serge : Oui, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas rose, hein ? Je ne vais pas t'énumérer les titres du journal… Marianne : Non, ce n'est pas la peine. Serge : Dans la mesure où ils les annonçaient mais c'était…on avait tendance à s'enfoncer, tu sais, dans son fauteuil et puis…c'est vraiment…Ah au fait, tiens, pour changer de sujet. Est-ce que tu t‘es fait vacciner ?

Marianne : Non.

Serge : Non ? C'est pas encore en place. Vous allez être dans les premiers peut-être au niveau des lycées ?

Marianne : Ca a été demandé déjà avant les grandes vacances.

Serge : Oui.

Je sais qu'il y a tous les gens qui sont dans le médical, qui sont au contact des malades, ce qui est normal. Il y a les femmes enceintes qui vont être en priorité. Probablement, les gens qui ont des pathologies qui pourraient aggraver les choses s'ils avaient la grippe. Marianne : Oui.

Serge : Mais après, le reste je ne sais pas quelles sont les priorités. Tout ce que j'ai entendu dans le journal de midi, c'est que…le journal télévisé, c'est que notre ministre Roselyne Bachelot, c'est ça? La ministre de la santé et des sports. Ca, ça le fait rire, bref heu…elle a dit que les vaccins ne seraient pas prêts avant mi-octobre. Et ça, ça me surprend beaucoup dans le sens où cette grippe, le virus H1N1, il ne s'est pas déclaré il y a deux jours. Ca fait un an, plus d'un an même je crois, qu'il est apparu. Alors peut-être que la souche n'avait pas bien cernée, découverte pour faire le vaccin mais alors… Marianne : Ca ne fait pas un an qu'on en parle comme ça quand même. Serge : Qu'on en parle, c'est vrai ça fait pas un an mais ça fait plus d'un an je crois qu'elle est apparue au Mexique, il me semble bien, hein. Ca fait longtemps qu'elle est apparue, qu'il y a eu les premiers signes, et puis on en parlait presque plus. Mais les laboratoires avec les moyens qu'il y a maintenant, la technologie, je ne comprends pas qu'ils ne soient pas…qu'ils ne puissent pas fabriquer plus de vaccins plus vite si ce n'est qu'il y a encore un enjeu économique pour faire monter les prix, pour…voilà ce genre de trucs parce que les laboratoires pharmaceutiques, c'est un poids lourd de l'économie et je pense que là aussi, il y a des gens qui essaient probablement de s'enrichir sur le dos des gens. C'est très grave parce que là, c'est la santé des gens qui est en jeu puisque, je ne sais pas si tu as entendu, mais la dernière personne qui, dans la région de Bordeaux, à Bordeaux même, qui en est décédé. Marianne : Oui.

Serge : Elle était tout à fait…elle n'avait pas de pathologie comme la plupart des autres qui avaient des difficultés… Marianne : C'était pas une personne à risque. Serge : Voilà. C'était une personne à priori, qui était saine, enfin qui n'avait pas d'autres problèmes et une personne assez jeune vraiment, alors heu…bon. Marianne : Mais avant les…je ne sais plus si c'est en juin par là, on entendait parler des vaccins et ça devait être prêt pour le mois de septembre, et puis après on entendait non, parce que ça faisait énormément de vaccins à préparer donc ce serait peut-être octobre, novembre donc ça a changé assez souvent. Serge : Parce que pour la grippe, ce n'est pas au mois de novembre ou décembre qu'il faut vacciner puisque la grippe arrive bien avant, que ce soit la grippe régulière, classique, ou celle-là. Il faut vacciner Marianne : A cette période-là. Serge : Oui, mais plus tôt à mon avis, bon d'un autre côté, j'avais entendu qu'ils n'étaient pas vraiment sûr du vaccin, il fallait qu'ils passent tous les tests parce que il paraitrait, je mets ça au conditionnel, qu'il y a eu des cas, beaucoup aux États-Unis où ils avaient commencé à vacciner, des cas de paralysies des personnes, bon…de très mauvaises réactions aux vaccins, voir même des décès. Alors hier, je regardais sur CNN je crois. Ils montraient une femme, une Américaine qui est enceinte de 8 mois qui était volontaire pour justement subir…tester en quelque sorte les premiers vaccins. Je trouve que c'était très courageux de sa part, surtout en ayant un bébé, en étant enceinte de 8 mois. Marianne : Oui.

Serge : Donc, ou alors… Marianne : Qu'elle le fasse pour elle-même, qu'elle teste mais pas en étant enceinte. Et il y en a aussi qui testent pour 30 euros. On leur donne 30 euros.

Serge : Oui et justement, elle disait « j'avais l'impression d'entendre la petite voix de mon futur bébé, qui me disait ‘maman, maman, j'espère que tu ne fais pas ça pour de l'argent? ». C'était assez marrant. Marianne : Enfin si c'est pour 30 euros, c'est pas cher. Serge : Non, ça vaut pas le coup de prendre des risques mais bon... Marianne : Oui et puis, il y a eu…c'est e Grèce qu'ils disaient qu'il y a eu une personne qui a contracté ce virus et que ça aurait mal tourné puis qu'il aurait…il serait tombé dans le coma. Serge : J'ai pas entendu ça. Marianne : Bah, ils en ont parlé là, tout à l'heure. Serge : Ah oui? D'accord. Marianne : Oui parce qu'ils parlaient de Europe Assistance. Serge : Oui.

Ah le truc d'assurance, de voyages à l'étranger. Marianne : Oui, voilà. Donc, il était en Grèce, il a contracté le virus là-bas donc, ce se serait mal passé et puis il serait tombé dans le coma et les épidémies ne sont pas couvertes.

Serge : Ah, dans les contrats de… Marianne : Voilà, donc ils n'ont pas voulu le rapatrier donc heu…eux, ils disaient qu'ils ne l'ont pas laissé tombé mais la femme, elle…et bien, elle disait que le…au moins s'ils ne rapatriaient pas, ils auraient pu lui donner des nouvelles de son mari et en français. Donc, je ne sais pas exactement comment ça c'est passé mais… Serge : D'où l'intérêt de bien lire le contrat avant de le signer. Marianne : Oui.

Serge : Ce qu'on ne fait pas forcément. C'est écrit tellement petit, il y a tellement de…c'est un langage tellement particulier. Il y a tellement d'alinéa, de chapitres, que ça décourage tout le monde et en fait, c'est là-dedans que toutes les informations intéressantes se glissent. Marianne : Bien sûr.

Serge : Moi le premier, je reconnais que je lis très rarement, vraiment de façon précise.

Marianne : Les petites lignes.

Serge : Et puis entre les lignes rarement parce que c'est un langage tellement, tu sais un peu…qui utilise des termes de droit, enfin de…c'est pas évident et ça décourage beaucoup de gens. Marianne : Voilà.

Tout est fait pour embrouiller un peu et … Serge : Oui, je pense que c'est voulu parce qu'il faut laisser un petit peu de flou justement pour heu…au cas où le gars est confronté à ce genre de problèmes. Tu vois de…le coup de…Ah, l'épidémie n'est pas couverte. Par contre nous, on a des recommandations de l'armée dans ce cas-là. On nous conseille de voir telle assurance et d'être à la mutuelle de l'air en ce qui me concerne puisque je suis dans l'armée de l'air, parce qu'effectivement la mutuelle nous couvre quand on part en opération, en Afghanistan ou dans différents pays. Alors qu'il y a très très peu de mutuelles qui te couvrent dans le cas où tu es dans un pays en guerre ou à risque. Marianne : Mais ce n'est pas la même chose quand même. Serge : Bien, ce n'est pas la même chose mais figure toi que nous, on estime que, à partir du moment où c'est nôtre métier, que c'est le gouvernement qui nous envoie, on ne devrait même pas à avoir à se poser la question si on est assuré ou pas. Marianne : Bah, voilà.

Serge : L'armée devrait prendre à sa charge et ce n'est pas le cas, en fait. C'est pas le cas, et il faut que tout soit écrit noir sur blanc parce que l'Etat peut aussi se retourner contre toi et t'abandonner dans le...parce que c'est très précis concernant les…quand tu pars en opération. C'est-à-dire qu'il faut vraiment, si tu pars en opération, si tu dois être blessé ou pire bon ben, l'issue fatale, il faut vraiment que ce soit dans des circonstances très précises, très encadrées. C'est-à-dire en supposant que tu sors de ton casernement et tu tombes dans l'escalier et tu te fracasses le crane, à la limite, ils vont dire « oui, mais ce n'est pas à cause de la guerre, c'est donc… » Voilà, c'est le genre de…c'est pas forcément le cas ce que je dis, mais ce genre de trucs où il faut bien faire attention quand il y a un contrat et quand tu as une assurance. Marianne : Alors, c'est…et c'est dans toute l'armée ? Serge : Euh moi, je parle pour l'armée de l'air puisque je suis dans l'armée de l'air et que…mais je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas dans les autres armes. Peut-être… Marianne : En tout cas, déjà ce n'était pas rose, il y a très longtemps, dans l'armée mais ça a l'air d'être pire maintenant? Serge : Bah pour certains côtés, je pense que c‘est pire. Pour d'autres, je pense que ça c'est amélioré. Ils prennent peut-être plus en cause maintenant la position sociale des gens, le fait que l'épouse perd son emploi quand on est muté donc ils ont essayé de mettre en place des systèmes pour compenser ça. Alors qu'avant, ce n'était absolument pas au goût du jour, on était muté. Bah, si on partait en famille, bah la femme…l'épouse si elle travaillait et bien elle perdait son emploi. En revanche je crois que ça toujours été, elle avait droit au chômage, je crois hein. Je ne peux pas être affirmatif. Mais en fait, ils ne s'inquiétaient pas de ça alors que maintenant, il y a des systèmes qui ne sont pas forcément vraiment efficace et qui ne compensent pas forcément complètement mais heu, c'est vrai que c'est pris un peu plus en compte et voilà…par contre, on a toujours les mutations. Ca, c'est inévitable donc heu… Marianne : Par contre je parlais, il y a…oh je ne sais pas il y a peut-être 2-3 ans, c'était un gars qui était dans l'armée de terre mais…bon, c'était un militaire de carrière mais il souhaitait partir. Il était un peu dégouté.

Serge : Il y en a de plus en plus.

Marianne : Déjà, il y a beaucoup de matériels, enfin le paquetage, des trucs comme ça, c'est…ils doivent se l'acheter. Serge : Oui.

Ca, je confirme. Je peux le confirmer.

Marianne : Avant ça ne se faisait pas. Enfin, ça ne ce faisait pas…ce qu'il y a c'est qu'il y avait certaines choses qui étaient donné mais la qualité n‘était pas terrible donc heu, des militaires devaient s'acheter des chaussures ou alors des vestes et tout ça qui était plus chaude ou de meilleure qualité. Serge : Ca, je confirme. C'est vrai. Bon, je ne devrais pas trop le dire parce que je risque des ennuis si… Marianne : Bon bien moi, je ne suis pas dans l'armée donc je peux le dire. Serge : Et moi, je ne peux que confirmer. C'est vrai ce que tu dis. Marianne : Ok. Et puis aussi, c'est la mentalité qui changeait. La plupart…beaucoup sont des carriéristes et n'ont pas cette mentalité qu'il y avait dans l'armée. Serge : Ca s'explique. Marianne : Je ne sais pas dans…combien de temps avant parce que moi, je lui ai parlé il y a quoi…deux-trois ans donc je ne sais pas depuis combien de temps il y était.

Serge : Ce qu'il t'a dit, ça c'est vrai. Par contre, ça s'explique aussi le fait d'être carriériste. C'est parce qu'il y a pas mal d'années, quand tu t'engageais, tu devenais de carrière, tu étais quasiment assuré de faire une carrière sans souci, sans être viré avant d'aller jusqu'au bout, jusqu'a l'âge limite avec ta retraite, voilà, quasiment. C'était pratiquement tous le cas. Maintenant… Marianne : Bah, ça dépend si tu prenais des contrats ou pas. Serge : Oui mais, tôt ou tard, la personne elle passait de carrière parce que justement, à partir du moment où tu passais de carrière, tu obtenais cette sécurité de l'emploi donc c'était par le biais de concours ou par le biais tout simplement de demande ou avec l'ancienneté. Marianne : C'est des fonctionnaires, de toute façon. Serge : Voilà. Alors après, tu devenais de carrière et puis tu étais assimilé à un fonctionnaire et tu avais la sécurité de l'emploi. Maintenant, tu l'as de moins en moins et parce que l'armée, elle est comme tout autre entreprise, elle... Enfin, on subit le chômage, on subit la crise économique, on subit tout donc les budgets diminuent et il y a des réductions de personnels comme dans une entreprise, ils licencient et bien, dans l'armée, la façon de licencier, c'est de ne pas donner, de ne pas mettre les gens de carrière donc…et de ne pas renouveler leur contrat. A partir du moment où ils ne sont pas de carrière, ils sont obligés d'être sous contrat, Marianne : Oui. Serge : Et un contrat, c'est une certaine période. A l'issue de cette période, la personne peut demander une prolongation de contrat mais l'armée peut très bien dire non, sans explication, même si la personne est très bien noté, s'il n'y a pas souci, l'armée peut très bien dire non, on n'a plus besoin de vous. Alors les gens maintenant, ils ne sont plus du tout assurés de l'avenir et donc, ils deviennent carriéristes pour espérer justement acquérir cette sécurité de l'emploi. Et pour la première question dont tu parlais de ton ami là, au point de vue de l'achat des équipements, et le pire, c'est que ça se passe en opération. Les gens qui vont en opération, en Afghanistan, des trucs comme ça, ils ont dû s'acheter…ils achetaient de gilets pare-balles parce que ceux fournis par l'armée française justement comme tu disais étaient trop légers et les gars, ils n'étaient pas en sécurité. Et donc l'avantage, c'est qu'il y avait beaucoup de PX Américain en opération donc on se…les gens s'achetaient ça là-bas. Les vêtements chauds, c'est vrai aussi. Les vêtements n‘étaient pas assez chaud donc les gens achetaient des vêtements plus chauds pour pouvoir résister parce qu'en Afghanistan, tu es au pied de l'Himalaya hein, donc quand tu es en opération en montagne, c'est…t'es nettement en dessous de zéro. Donc, c'est des conditions très très dures et voilà. Et je n'en dirais pas plus. Marianne : Mais ça, ça remonte à des années parce qu'il y a aussi mon père qui était dans l'armée donc il m'expliquait pas mal de choses et concernant les vêtements, les chaussures, tout ça, il m'avait expliqué et c'était comme ça avant et là, j'ai eu la confirmation que, encore maintenant… Serge : Les matériels militaires sont de plus en plus chers donc les budgets, ils ne sont pas extensibles hein et donc, ils sont limités et donc les états-majors doivent faire des choix et bon, c'est pas forcément en faveur du personnel mais là, il y a des choix à faire par rapport au matériel. Marianne : Mais ce qu'il y a, le matériel aussi…il y a du nouveau matériel qui est inventé et qui, normalement, qui devrait être en service mais que, je ne sais pas ce qu'ils en font, ils créent ça et puis ils les mettent dans les placards, parce que, par exemple, mon père m'expliquait, alors je ne sais plus en quelle année c'était, mais il avait encore des fusils Lebel, Serge : Oui. Marianne : Avec les baïonnettes au bout. Bon, ils n'utilisaient pas les baïonnettes mais c'est des fusils comme ça. Ensuite dans les années 60, ils avaient des armements qui dataient de…des années 40, alors qu'il y avait de nouveaux fusils qui étaient sortis. Serge : Oui.

Moi, j'ai tiré avec…la première arme de guerre avec lequel j'ai tiré, on appelait ça… c'était un fusil, c'était le MAS 49-56. 49, en fait, c'est l'année de fabrication enfin donc 1949. Marianne : MAS… Serge : MAS, ça veut dire…c'est Manufacture d'Arme de…alors je ne sais plus. Le MAC, c'est Manufacture d'Arme de Chateleraux. MAT, Manufacture d'Arme de…enfin bref, des manufactures d'armes de différentes villes. Marianne : Oui.

Serge : Et en fait, le chiffre 49 c'était pour l'année de création en 1949 et 56 parce qu'il avait été modifié en 1956, il lui avait amené une amélioration. Donc moi, j'ai tiré avec cette arme en 1976 donc vingt ans après la modif. Donc tu vois, ton père, effectivement, il avait…quand il a fait son service ou qu'il était dans l'armée de carrière, il a tiré oui, avec des armes qui avaient déjà 20 voir 30 ans. Et on tire régulièrement, nous, avec une arme de poing qui s'appelle le MAC50 donc tu vois, Manufacture d'Arme de Chateleraux et qui a été fait en 1950 et on est en 2009, bientôt 2010 donc cette arme va avoir 60 ans et on tire toujours avec et donc, tu vois où on en est. Alors après, quand tu appliques ça à un char d'assaut, tu appliques ça à un avion, le Rafale par exemple, le dernier avion de chasse français. Ca coûte pas 150 euros. Ca coûte des millions d'euros alors l'armée a du mal à en acheter et à partir du moment où l'armée française n'achète pas son propre matériel, comment veux-tu que les autres pays en achètent ? Donc la France ne vend pas d'armements ou très peu ou difficilement et puis c'est un cercle vicieux. N'en vendant pas, elle n'a pas de rentrée d'argents par son industrie d'armements donc les budgets diminuent, donc on en achète encore moins, donc on en vend encore moins et voilà, le cercle vicieux. Marianne : Et aussi c'est, je ne sais pas, pour réparer une jeep, tu vas en désosser 3-4. Serge : Oui.

On appelle ça la cannibalisation.

Marianne : Voilà.

Alors c'est une jeep ou alors d'autres véhicules. Serge : D'autres matériels comme ça, oui. Marianne : Enfin, on finit toujours par critiquer mais qu'est-ce que c'est que ça ? Serge : Bah, on finit surtout par observer et puis cette observation nous amène à critiquer parce que… Marianne : Bah, on n'a pas vraiment de solutions. Oui, comme tu dis, c'est de l'observation. Serge : Et le français est quand même assez grincheux. Il est assez…en tout cas, c'est la réputation qu'on a avec les Gaulois tu sais, qui étaient toujours bagarreurs, grincheux, jamais d'accord. On est toujours en grève, oui on a une réputation comme ça. Il faut la défendre cette réputation.

Marianne : Ca là-dessus, la grève, je ne suis pas trop d'accord. Serge : Oh mais pourtant on est assez doué.

Marianne : Oui, je sais mais sur le principe de faire grève pour oui et pour un rien parce que…on peut…on a cette réputation d'être grincheux, on observe, on voit, il y a des choses qui ne vont pas, on a le droit de le dire mais vouloir créer des problèmes comme ça pour rien. Tiens, je n'ai pas encore entendu parler de ça, mais au mois d'octobre, on va sûrement avoir des grèves dans l'éducation nationale. C'est tous les ans pareils. Serge : Moi, ça ne me surprend pas. Ah oui, tout à fait, j'allais le dire. C'est chaque année, … Marianne : Et c'est bizarre, j'en n'ai pas encore entendu parler parce qu'on est quand même... Serge : On est le 17,18? Marianne : 17. Le 17 septembre, c'est bizarre mais… si on n'en a pas au mois d'octobre, au mois de novembre alors là, je fais une croix sur le calendrier. Serge : Oui, ou alors c'est que ça annonce un truc… Marianne : Pas normal. Serge : Oui, pas normal. Ou…et pire, je ne sais pas quoi.

Marianne : On ne va pas envisager. On va voir au jour le jour.

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Marianne: Oui, alors je ne sais pas si c'est enregistré.

Serge: Eh bien, au cas où ce n'était pas enregistré, eh bien bonjour. Bonjour tout le monde.

Marianne: Bonjour Serge, bonjour à tous.

Serge: Oui donc, je suis désolé. J'ai eu ton petit mot et...mais, je n'ai pas vraiment de sujets. La taxe carbone, ça pourrait être intéressant mais je sens qu'on va encore critiquer. Oui.

Marianne: Je pense.

Serge: Oui puisque c'est très controversé donc  alors, obligés de critiquer alors bon, je ne sais pas.

Marianne : C'est dommage que ce n'est pas en direct. Vous voulez un sujet où on critique ou un sujet plus léger ?

Serge : Ah oui. On pourrait entendre des applaudissements ou alors des huées. Comme ça, on saurait où aller.

Marianne : Ah ça, ce serait un truc à faire dans les podcasts. Tu sais, comme dans les feuilletons, où on entend les applaudissements,…

Serge : Des applaudissements…

Marianne : Tout ça, en arrière…

Serge : Pour faire croire qu'on a du succès. Pour faire…oui, pour expliquer aux gens à quel moment il faut rire comme s'ils ne savaient pas eux-mêmes.

Marianne : Bien sûr.

Serge : Ben sinon, on peut…on va peut-être parler du temps comme on fait à chaque fois pour débuter. Juste notre petite page météo. Eh bien écoute, aujourd'hui, il a fait très beau, on va dire. Très beau, mais alors le matin maintenant, il fait vraiment très frais. Maintenant,  je commence à remettre le pull le matin, que j'enlève dans la journée parce qu'il fait vraiment bon.

Marianne : Oui.

Serge : Et puis ben le soir, c'est pareil. On a tendance à remettre une petite laine, un petit pull parce que ça devient frais mais ce n'est pas assez frais pour allumer le chauffage.

Marianne : Non, pas encore.

Serge : Voilà, mais c'est trop frais pour rester en chemisette ou…

Marianne : Sûr et certain.  Comme là moi, j'ai un gilet sur moi. Oui, mais c'est normal. Quand on approche de l'hiver, petit à petit  bon, ça commence par le matin et puis petit à petit, ça grignote sur l'après-midi  et puis, ça va être toute la journée. Mais c'est vrai que dans l'après-midi, il fait bon.

Serge : Voilà. C'était notre page météo et bien au revoir. Non mais bon, c'est vrai que ça serait…ça peut être intéressant. Si on essaie de s'inspirer du journal télévisé, que j'ai regardé il y a quelques minutes, eh bien on va tous finir par pleurer, par se lamenter parce qu'il n'y avait que des mauvaises nouvelles, mais alors ce qu'on appelle des mauvaises nouvelles. C'est vraiment triste, le monde est triste. C'est fou.

Marianne : Ca me rappelle une chanson.

Serge : Non, peut-être pas…c'est le monde est fou, non ? C'est le monde est triste ?

Marianne : Non, non. Oui, c'est le monde est fou, mais…

Serge : Ah oui.

Marianne : C'est après quand tu as dit…C'est ça qui est étonnant. Bon, il y a toujours des problèmes, ça c'est sûr et certain mais il y a beaucoup de gens qui…on croirait qu'ils portent la misère du monde sur leurs dos, tout le temps. Bon, ça peut arriver qu'on ait des petits coups de cafard ou que…vraiment, tout n'est pas rose donc, ça peut se comprendre. Je ne suis pas toujours gaie tous les jours mais...

Serge : Ah bon ?

Marianne : J'essaie. Donc, il faut quand même voir le positif et ce qui est étonnant c'est que même des jeunes, il y a des…il y a énormément de jeunes qui sont tristes. Moi, je vois là au lycée. Oh là ! Eh, il faut rigoler ! Eh, ils n'ont même pas 20 ans.

Serge : Ben écoute, tu as raison et, en même temps, ils n'ont peut-être pas tort non plus. Tu as raison dans le sens où c'est vrai, c'est le meilleur âge, je pense.  D'ailleurs une fois qu'on vieilli, on regrette tous nos 20 ans, hein ?  Généralement. C'est quand même un bel âge la jeunesse, quand on est adolescent et, en même temps moi, je ne leur donne pas tout à fait tort parce que quand tu vois effectivement ce qu'il se passe un petit peu autour de nous. Je pense qu'ils ont de quoi être inquiets.

Marianne : C'est pas encourageant pour eux, pour leur futur, oui.

Serge : C'est pas encourageant, voilà. Maintenant c'est vrai, peut-être qu'ils ont peut-être perdu le goût de se battre et là, c'est un petit peu moins bien parce qu'il faut…de toute façon, on n'a jamais rien sans rien donc dans la vie, il faut toujours se battre.

Marianne : Voilà.

Serge : Et ça, ils ont peut-être perdu cette notion de devoir se battre pour y arriver, pour réussir, pour faire mieux que les autres.

Marianne : Perdu…Il y en a qui en ont pas du tout parce que c'est vrai que quand tu es enfant, puis adolescent, on est quand même insouciant, on n'a pas les problèmes que les adultes ont. Plus tu…enfin, quand tu arrives à 18-20 ans, là tu réfléchis un peu plus quand même... Il faut réfléchir sérieusement à ton futur.

Serge : Oui.

Marianne : Et puis après, plus tu avances dans l'âge…bon bah, il y en a qui découvrent que le monde n'est pas si rose, qu'il y a des problèmes, qu'il faut se battre donc ça leur donne un…ça leur met un coup quand même.

Serge : Oui, c'est le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas rose, hein ? Je ne vais pas t'énumérer les titres du journal…

Marianne : Non, ce n'est pas la peine.

Serge : Dans la mesure où ils les annonçaient mais c'était…on avait tendance à s'enfoncer, tu sais, dans son fauteuil et puis…c'est vraiment…Ah au fait, tiens, pour changer de sujet. Est-ce que tu t‘es fait vacciner ?

Marianne : Non.

Serge : Non ? C'est pas encore en place. Vous allez être dans les premiers peut-être au niveau des lycées ?

Marianne : Ca a été demandé déjà avant les grandes vacances.

Serge : Oui. Je sais qu'il y a tous les gens qui sont dans le médical, qui sont au contact des malades, ce qui est normal. Il y a les femmes enceintes qui vont être en priorité. Probablement, les gens qui ont des pathologies qui pourraient aggraver les choses s'ils avaient la grippe.

Marianne : Oui.

Serge : Mais après, le reste je ne sais pas quelles sont les priorités. Tout ce que j'ai entendu dans le journal de midi, c'est que…le journal télévisé, c'est que notre ministre Roselyne Bachelot, c'est ça? La ministre de la santé et des sports. Ca, ça le fait rire, bref heu…elle a dit que les vaccins ne seraient pas prêts avant mi-octobre. Et ça, ça me surprend beaucoup dans le sens où cette grippe, le virus H1N1, il ne s'est pas déclaré il y a deux jours. Ca fait un an, plus d'un an même je crois, qu'il est apparu. Alors peut-être que la souche n'avait pas bien cernée, découverte pour faire le vaccin mais alors…

Marianne : Ca ne fait pas un an qu'on en parle comme ça quand même.

Serge : Qu'on en parle, c'est vrai ça fait pas un an mais ça fait plus d'un an je crois qu'elle est apparue au Mexique, il me semble bien, hein. Ca fait longtemps qu'elle est apparue, qu'il y a eu les premiers signes, et puis on en parlait presque plus. Mais les laboratoires avec les moyens qu'il y a maintenant, la technologie, je ne comprends pas qu'ils ne soient pas…qu'ils ne puissent pas fabriquer plus de vaccins plus vite si ce n'est qu'il y a encore un enjeu économique pour faire monter les prix, pour…voilà ce genre de trucs parce que les laboratoires pharmaceutiques, c'est un poids lourd de l'économie et je pense que là aussi, il y a des gens qui essaient probablement de s'enrichir sur le dos des gens. C'est très grave parce que là, c'est la santé des gens qui est en jeu puisque, je ne sais pas si tu as entendu, mais la dernière personne qui, dans la région de Bordeaux, à Bordeaux même, qui en est décédé.

Marianne : Oui.

Serge : Elle était tout à fait…elle n'avait pas de pathologie comme la plupart des autres qui avaient des difficultés…

Marianne : C'était pas une personne à risque.

Serge : Voilà. C'était une personne à priori, qui était saine, enfin qui n'avait pas d'autres problèmes et une personne assez jeune vraiment, alors heu…bon.

Marianne : Mais avant les…je ne sais plus si c'est en juin par là, on entendait parler des vaccins et ça devait être prêt pour le mois de septembre, et puis après on entendait non, parce que ça faisait énormément de vaccins à préparer donc ce serait peut-être octobre, novembre donc ça a changé assez souvent.

Serge : Parce que pour la grippe, ce n'est pas au mois de novembre ou décembre qu'il faut vacciner puisque la grippe arrive bien avant, que ce soit la grippe régulière, classique, ou celle-là. Il faut vacciner

Marianne : A cette période-là.

Serge : Oui, mais plus tôt à mon avis, bon d'un autre côté, j'avais entendu qu'ils n'étaient pas vraiment sûr du vaccin, il fallait qu'ils passent tous les tests parce que il paraitrait, je mets ça au conditionnel, qu'il y a eu des cas, beaucoup aux États-Unis où ils avaient commencé à vacciner, des cas de paralysies des personnes, bon…de très mauvaises réactions aux vaccins, voir même des décès.  Alors hier, je regardais sur CNN je crois. Ils montraient une femme, une Américaine qui est enceinte de 8 mois qui était volontaire pour justement subir…tester en quelque sorte les premiers vaccins.  Je trouve que c'était très courageux de sa part, surtout en ayant un bébé, en étant enceinte de 8 mois.

Marianne : Oui.

Serge : Donc, ou alors…

Marianne : Qu'elle le fasse pour elle-même, qu'elle teste mais pas en étant enceinte. Et il y en a aussi qui testent pour 30 euros. On leur donne 30 euros.

Serge : Oui et justement, elle disait  « j'avais l'impression d'entendre la petite voix de mon futur bébé, qui me disait ‘maman, maman, j'espère que tu ne fais pas ça pour de l'argent? ». C'était assez marrant.

Marianne : Enfin si c'est pour 30 euros, c'est pas cher.

Serge : Non, ça vaut pas le coup de prendre des risques mais bon...

Marianne : Oui et puis, il y a eu…c'est e Grèce qu'ils disaient qu'il y a eu une personne qui a contracté ce virus et que ça aurait mal tourné puis qu'il aurait…il serait tombé dans le coma.

Serge : J'ai pas entendu ça.

Marianne : Bah, ils en ont parlé là, tout à l'heure.

Serge : Ah oui? D'accord.

Marianne : Oui parce qu'ils parlaient de Europe Assistance.

Serge : Oui. Ah le truc d'assurance, de voyages à  l'étranger.

Marianne : Oui, voilà. Donc, il était en Grèce, il a contracté le virus là-bas donc, ce se serait mal passé et puis il serait tombé dans le coma et les épidémies ne sont pas couvertes.

Serge : Ah, dans les contrats de…

Marianne : Voilà, donc ils n'ont pas voulu le rapatrier donc heu…eux, ils disaient qu'ils ne l'ont pas laissé tombé mais la femme, elle…et bien, elle disait que le…au moins s'ils ne rapatriaient pas, ils auraient pu lui donner des nouvelles de son mari et en français. Donc, je ne sais pas exactement comment ça c'est passé mais…

Serge : D'où l'intérêt de bien lire le contrat avant de le signer.

Marianne : Oui.

Serge : Ce qu'on ne fait pas forcément. C'est écrit tellement petit, il y a tellement de…c'est un langage tellement particulier. Il y a tellement d'alinéa, de  chapitres, que ça décourage tout le monde et en fait, c'est là-dedans que toutes les informations intéressantes se glissent.

Marianne : Bien sûr.

Serge : Moi le premier, je reconnais que je lis très rarement, vraiment de façon précise.

Marianne : Les petites lignes.

Serge : Et puis entre les lignes rarement parce que c'est un langage tellement, tu sais un peu…qui utilise des termes de droit, enfin de…c'est pas évident et ça décourage beaucoup de gens.

Marianne : Voilà. Tout est fait pour embrouiller un peu et …

Serge : Oui, je pense que c'est voulu parce qu'il faut laisser un petit peu de flou justement pour heu…au cas où le gars est confronté à ce genre de problèmes. Tu vois de…le coup de…Ah, l'épidémie n'est pas couverte. Par contre nous, on a des recommandations de l'armée dans ce cas-là. On nous conseille de voir telle assurance et d'être à la mutuelle de l'air en ce qui me concerne puisque je suis dans l'armée de l'air, parce qu'effectivement la mutuelle nous couvre quand on part en opération, en Afghanistan ou dans différents pays. Alors qu'il y a très très peu de mutuelles qui te couvrent dans le cas où tu es dans un pays en guerre ou à risque.

Marianne : Mais ce n'est pas la même chose quand même.

Serge : Bien, ce n'est pas la même chose mais figure toi que nous, on estime que, à partir du moment où c'est nôtre métier, que c'est le gouvernement qui nous envoie, on ne devrait même pas à avoir à se poser la question si on est assuré ou pas.

Marianne : Bah, voilà.

Serge : L'armée devrait prendre à sa charge et ce n'est pas le cas, en fait. C'est pas le cas, et il faut que tout soit écrit noir sur blanc parce que l'Etat peut aussi se retourner contre toi et t'abandonner dans le...parce que c'est très précis concernant les…quand tu pars en opération.  C'est-à-dire qu'il faut vraiment, si tu pars en opération, si tu dois être blessé ou pire bon ben, l'issue fatale, il faut vraiment que ce soit dans des circonstances très précises, très encadrées. C'est-à-dire en supposant que tu sors de ton casernement et tu tombes dans l'escalier et tu te fracasses le crane, à la limite, ils vont dire « oui, mais ce n'est pas à cause de la guerre, c'est donc… » Voilà, c'est le genre de…c'est pas forcément le cas ce que je dis, mais ce genre de trucs où il faut bien faire attention quand il y a un contrat et quand tu as une assurance.

Marianne : Alors, c'est…et c'est dans toute l'armée ?

Serge : Euh moi, je parle pour l'armée de l'air puisque je suis dans l'armée de l'air et que…mais je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas dans les autres armes. Peut-être…

Marianne : En tout cas, déjà ce n'était pas rose, il y a très longtemps, dans l'armée mais ça a l'air d'être pire maintenant?

Serge : Bah pour certains côtés, je pense que c‘est pire. Pour d'autres, je pense que ça c'est amélioré. Ils prennent peut-être plus en cause maintenant  la position sociale des gens, le fait que l'épouse perd son emploi quand on est muté donc ils ont essayé de mettre en place des systèmes pour compenser ça. Alors qu'avant, ce n'était absolument pas au goût du jour, on était muté. Bah, si on partait en famille, bah la femme…l'épouse si elle travaillait et bien elle perdait son emploi. En revanche je crois que ça toujours été, elle avait droit au chômage, je crois hein. Je ne peux pas être affirmatif. Mais en fait, ils ne s'inquiétaient pas de ça alors que maintenant, il y a des systèmes qui ne sont pas forcément vraiment efficace et qui ne compensent pas forcément complètement mais heu, c'est vrai que c'est pris un peu plus en compte et voilà…par contre, on a toujours  les mutations. Ca, c'est inévitable donc heu…

Marianne : Par contre je parlais, il y a…oh je ne sais pas il y a peut-être 2-3 ans, c'était un gars qui était dans l'armée de terre mais…bon, c'était un militaire de carrière mais il souhaitait partir. Il était un peu dégouté.

Serge : Il y en a de plus en plus.

Marianne : Déjà, il y a beaucoup de matériels, enfin le paquetage, des trucs comme ça, c'est…ils doivent se l'acheter.

Serge : Oui. Ca, je confirme. Je peux le confirmer.

Marianne : Avant ça ne se faisait pas. Enfin, ça ne ce faisait pas…ce qu'il y a c'est qu'il y avait certaines choses qui étaient donné mais la qualité n‘était pas terrible donc heu, des militaires devaient s'acheter des chaussures ou alors des vestes et tout ça qui était plus chaude ou de meilleure qualité.

Serge : Ca, je confirme. C'est vrai. Bon, je ne devrais pas trop le dire parce que je risque des ennuis si…

Marianne : Bon bien moi, je ne suis pas dans l'armée donc je peux le dire.

Serge : Et moi, je ne peux que confirmer. C'est vrai ce que tu dis.

Marianne : Ok. Et puis aussi, c'est la mentalité qui changeait. La plupart…beaucoup sont des carriéristes et n'ont pas cette mentalité qu'il y avait dans l'armée.

Serge : Ca s'explique.

Marianne : Je ne sais pas dans…combien de temps avant parce que moi, je lui ai parlé il y a quoi…deux-trois ans donc je ne sais pas depuis combien de temps il y était.

Serge : Ce qu'il t'a dit, ça c'est vrai. Par contre, ça s'explique aussi le fait d'être carriériste. C'est parce qu'il y a pas mal d'années, quand tu t'engageais, tu devenais de carrière, tu étais quasiment assuré de faire une carrière sans souci, sans être viré avant d'aller jusqu'au bout, jusqu'a l'âge limite avec ta retraite, voilà, quasiment. C'était pratiquement tous le cas. Maintenant…

Marianne : Bah, ça dépend si tu prenais des contrats ou pas.

Serge : Oui mais, tôt ou tard, la personne elle passait de carrière parce que justement, à partir du moment où tu passais de carrière, tu obtenais cette sécurité de l'emploi donc c'était par le biais de concours ou par le biais tout simplement de demande ou avec l'ancienneté.

Marianne : C'est des fonctionnaires, de toute façon.

Serge : Voilà. Alors après, tu devenais de carrière et puis tu étais assimilé à un fonctionnaire et tu avais la sécurité de l'emploi. Maintenant, tu l'as de moins en moins et parce que l'armée, elle est comme tout autre entreprise, elle... Enfin, on subit le chômage, on subit la crise économique, on subit tout donc les budgets diminuent et il y a des réductions de personnels comme dans une entreprise, ils licencient et bien, dans l'armée, la façon de licencier, c'est de ne pas donner, de ne pas mettre les gens de carrière donc…et de ne pas renouveler leur contrat. A partir du moment où ils ne sont pas de carrière, ils sont obligés d'être sous contrat,

Marianne : Oui.

Serge : Et un contrat, c'est une certaine période. A l'issue de cette période, la personne peut demander une prolongation de contrat mais l'armée peut très bien dire non, sans explication,  même si la personne est très bien noté, s'il n'y a pas souci, l'armée peut très bien dire non, on n'a plus besoin de vous. Alors les gens maintenant, ils ne sont plus du tout assurés de l'avenir et donc, ils deviennent carriéristes pour espérer justement acquérir cette sécurité de l'emploi. Et pour la première question dont tu parlais de ton ami là, au point de vue de l'achat des équipements, et le pire, c'est que ça se passe en opération. Les gens qui vont en opération, en Afghanistan, des trucs comme ça, ils ont dû s'acheter…ils achetaient de gilets pare-balles parce que ceux fournis par l'armée française justement comme tu disais étaient trop légers et les gars, ils n'étaient pas en sécurité. Et donc l'avantage, c'est qu'il y avait beaucoup de PX Américain en opération donc on se…les gens s'achetaient ça là-bas. Les vêtements chauds, c'est vrai aussi. Les vêtements n‘étaient pas assez chaud donc  les gens achetaient des vêtements plus chauds pour pouvoir résister parce qu'en Afghanistan, tu es au pied de l'Himalaya hein, donc quand tu es en opération en montagne, c'est…t'es nettement en dessous de zéro.  Donc, c'est des conditions très très dures et voilà. Et je n'en dirais pas plus.

Marianne : Mais ça, ça remonte à des années parce qu'il y a aussi mon père qui était dans l'armée donc il m'expliquait pas mal de choses et concernant les vêtements, les chaussures, tout ça, il m'avait expliqué et c'était comme ça avant et là, j'ai eu la confirmation que, encore maintenant…

Serge : Les matériels militaires sont de plus en plus chers donc les budgets, ils ne sont pas extensibles hein et donc, ils sont limités et donc les états-majors doivent faire des choix et bon, c'est pas forcément en faveur du personnel mais là, il y a des choix à faire par rapport au matériel.

Marianne : Mais ce qu'il y a, le matériel aussi…il y a du nouveau matériel qui est inventé et qui, normalement, qui devrait être en service mais que, je ne sais pas ce qu'ils en font, ils créent ça et puis ils les mettent dans les placards, parce que, par exemple, mon père m'expliquait, alors je ne sais plus en quelle année c'était, mais il avait encore des fusils Lebel,

Serge : Oui.

Marianne : Avec les baïonnettes au bout. Bon, ils n'utilisaient pas les baïonnettes mais c'est des fusils comme ça. Ensuite dans les années 60, ils avaient des armements qui dataient de…des années 40, alors qu'il y avait de nouveaux fusils qui étaient sortis.

Serge : Oui. Moi, j'ai tiré avec…la première arme de guerre avec lequel j'ai tiré, on appelait ça… c'était un fusil, c'était le MAS 49-56. 49, en fait, c'est l'année de fabrication enfin donc 1949.

Marianne : MAS…

Serge : MAS, ça veut dire…c'est Manufacture d'Arme de…alors je ne sais plus. Le MAC, c'est Manufacture d'Arme de Chateleraux. MAT, Manufacture d'Arme de…enfin bref, des manufactures d'armes de différentes villes.

Marianne : Oui.

Serge : Et en fait, le chiffre 49 c'était pour l'année de création en 1949 et 56 parce qu'il avait été modifié en 1956, il lui avait amené une amélioration. Donc moi, j'ai tiré avec cette arme en 1976 donc vingt ans après la modif. Donc tu vois, ton père, effectivement, il avait…quand il a fait son service ou qu'il était dans l'armée de carrière, il a tiré oui, avec des armes qui avaient déjà 20 voir 30 ans. Et on tire régulièrement, nous, avec une arme de poing qui s'appelle le MAC50 donc tu vois, Manufacture d'Arme de Chateleraux et qui a été fait en 1950 et on est en 2009, bientôt 2010 donc cette arme va avoir 60 ans et on tire toujours avec et donc, tu vois où on en est. Alors après, quand tu appliques ça à un char d'assaut, tu appliques ça à un avion, le Rafale par exemple, le dernier avion de chasse français. Ca coûte pas 150 euros. Ca coûte des millions d'euros alors l'armée a du mal à en acheter et à partir du moment où l'armée française n'achète pas son propre matériel, comment veux-tu que les autres pays en achètent ? Donc la France ne vend pas d'armements ou très peu ou difficilement et puis c'est un cercle vicieux. N'en vendant pas, elle n'a pas de rentrée d'argents par son industrie d'armements donc les budgets diminuent, donc on en achète encore moins, donc on en vend encore moins et voilà, le cercle vicieux.

Marianne : Et aussi c'est, je ne sais pas, pour réparer une jeep, tu vas en désosser 3-4.

Serge : Oui. On appelle ça la cannibalisation.

Marianne : Voilà. Alors c'est une jeep ou alors d'autres véhicules.

Serge : D'autres matériels comme ça, oui.

Marianne : Enfin, on finit toujours par critiquer mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Serge : Bah, on finit surtout par observer et puis cette observation nous amène à critiquer parce que…

Marianne : Bah, on n'a pas vraiment de solutions. Oui, comme tu dis, c'est de l'observation.

Serge : Et le français est quand même assez grincheux. Il est assez…en tout cas, c'est la réputation qu'on a avec les Gaulois tu sais, qui étaient toujours bagarreurs, grincheux, jamais d'accord. On est toujours en grève, oui on a une réputation comme ça. Il faut la défendre cette réputation.

Marianne : Ca là-dessus, la grève, je ne suis pas trop d'accord.

Serge : Oh mais pourtant on est assez doué.

Marianne : Oui, je sais mais sur le principe de faire grève pour oui et pour un rien parce que…on peut…on a cette réputation d'être grincheux, on observe, on voit, il y a des choses qui ne vont pas, on a le droit de le dire mais vouloir créer des problèmes comme ça pour rien. Tiens, je n'ai pas encore entendu parler de ça, mais au mois d'octobre, on va sûrement avoir des grèves dans l'éducation nationale. C'est tous les ans pareils.

Serge : Moi, ça ne me surprend pas. Ah oui, tout à fait, j'allais le dire. C'est chaque année, …

Marianne : Et c'est bizarre, j'en n'ai pas encore entendu parler parce qu'on est quand même...

Serge : On est le 17,18?

Marianne : 17. Le 17 septembre, c'est bizarre mais… si on n'en a pas au mois d'octobre, au mois de novembre alors là, je fais une croix sur le calendrier.

Serge : Oui, ou alors c'est que ça annonce un truc…

Marianne : Pas normal.

Serge : Oui, pas normal. Ou…et pire, je ne sais pas quoi.

Marianne : On ne va pas envisager. On va voir au jour le jour.