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Nouvelles et faits divers, Bêtes farouches et enragées

Bêtes farouches et enragées

Avant de devenir une espèce protégée bénéficiant d'un fort capital de sympathie - excepté chez les bergers -, le loup a longtemps cristallisé toutes les peurs, légitimes ou irrationnelles, des populations occidentales. La peur du loup et son corollaire, le syndrome du petit chaperon rouge, nourrissent encore notre folklore qui ne cesse de revisiter les contes anciens.

Au Moyen Âge, la figure du loup est celle du brutal Ysengrin dans le roman de renart , dont la stupidité limite les méfaits. Au XVIIe siècle, le cynique prédateur est à l'image de son unique rival en cruauté: l'homme. D'ailleurs, quand il s'attaque aux humains, c'est aux plus faibles : vieilles femmes et petites filles dans le célèbre conte de Charles Perrault : Le Petit Chaperon rouge . Au XVIIIe siècle, la réalité va brutalement dépasser la fiction: une « bête extraordinaire qui dévore les filles» sème la terreur dans le massif du Gévaudan (de 1764 à 1768). Elle tue une cinquantaine d'enfants, avant d'être abattue par un soldat de la garde royale spécialement envoyé par Louis XV pour participer aux battues. C'est un énorme loup-cervier ou lynx, identifié par des témoins comme étant LA bête. Sa dépouille est envoyée à Versailles pour y être empaillée, toute la Cour se précipite pour l'examiner ... mais le carnage reprend épisodiquement. Jamais élucidée, la vraie nature de la bête continue de nourrir l'inspiration des écrivains, des cinéastes! ... et des blogueurs.

Le tigre occupe, dans les civilisations orientales, le rôle tenu par le loup en Occident; cruel et insaisissable, il est encore plus dangereux quand il résulte d'une métamorphose de l'homme: l'homme-tigre et le loup-garou incarnent alors les forces du mal, souvent représentées sous des formes animales. La panthère occupe une place de choix dans ce bestiaire de la peur. On crut en reconnaître une, au milieu de l'été 2006, dans la « grosse bête noire » qui se promenait sur une plage du Pas-de-Calais ... Il arrive parfois que l'animal domestique se transforme en animal sauvage, sous l'effet de la rage, comme ce cheval d'attelage qui attaque son maître, ou ces chiens dressés pour l'attaque qui tuent des enfants. La presse ne relate guère les nombreux accidents du travail que sont, pour les agriculteurs, morsures, ruades et attaques diverses, tel l'accident qui coûta la vie à ce couple « tué par une de leurs vaches ». Dans un pays qui compte presque autant d'animaux domestiques que d'habitants, dont 17 millions de chiens et de chats, le danger est moins dans l'hypothétique loup qui rôde au dehors que dans le chien qui dort sous la table, au pied de son maître, à deux pas d'un berceau.

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Bêtes farouches et enragées Fierce and rabid beasts

Avant de devenir une espèce protégée bénéficiant d'un fort capital de sympathie - excepté chez les bergers -, le loup a longtemps cristallisé toutes les peurs, légitimes ou irrationnelles, des populations occidentales. La peur du loup et son corollaire, le syndrome du petit chaperon rouge, nourrissent encore notre folklore qui ne cesse de revisiter les contes anciens.

Au Moyen Âge, la figure du loup est celle du brutal Ysengrin dans le roman de renart , dont la stupidité limite les méfaits. Au XVIIe siècle, le cynique prédateur est à l'image de son unique rival en cruauté: l'homme. D'ailleurs, quand il s'attaque aux humains, c'est aux plus faibles : vieilles femmes et petites filles dans le célèbre conte de Charles Perrault : Le Petit Chaperon rouge . Au XVIIIe siècle, la réalité va brutalement dépasser la fiction: une « bête extraordinaire qui dévore les filles» sème la terreur dans le massif du Gévaudan (de 1764 à 1768). Elle tue une cinquantaine d'enfants, avant d'être abattue par un soldat de la garde royale spécialement envoyé par Louis XV pour participer aux battues. C'est un énorme loup-cervier ou lynx, identifié par des témoins comme étant LA bête. Sa dépouille est envoyée à Versailles pour y être empaillée, toute la Cour se précipite pour l'examiner ... mais le carnage reprend épisodiquement. Jamais élucidée, la vraie nature de la bête continue de nourrir l'inspiration des écrivains, des cinéastes! ... et des blogueurs.

Le tigre occupe, dans les civilisations orientales, le rôle tenu par le loup en Occident; cruel et insaisissable, il est encore plus dangereux quand il résulte d'une métamorphose de l'homme: l'homme-tigre et le loup-garou incarnent alors les forces du mal, souvent représentées sous des formes animales. La panthère occupe une place de choix dans ce bestiaire de la peur. On crut en reconnaître une, au milieu de l'été 2006, dans la « grosse bête noire » qui se promenait sur une plage du Pas-de-Calais ... Il arrive parfois que l'animal domestique se transforme en animal sauvage, sous l'effet de la rage, comme ce cheval d'attelage qui attaque son maître, ou ces chiens dressés pour l'attaque qui tuent des enfants. La presse ne relate guère les nombreux accidents du travail que sont, pour les agriculteurs, morsures, ruades et attaques diverses, tel l'accident qui coûta la vie à ce couple « tué par une de leurs vaches ». Dans un pays qui compte presque autant d'animaux domestiques que d'habitants, dont 17 millions de chiens et de chats, le danger est moins dans l'hypothétique loup qui rôde au dehors que dans le chien qui dort sous la table, au pied de son maître, à deux pas d'un berceau.