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Mondovino, Jonathan Nossiter va-t-il mettre de l'eau dans son vin ? »

Jonathan Nossiter va-t-il mettre de l'eau dans son vin ? »

Polo la science : Les réactions du milieu du vin ont parfois été violentes après la sortie de votre docu. Vous aviez mis en exergue le clientélisme du milieu : notation des vins, œnologue conseil, investisseurs et grands domaines buvant dans le même verre. Un peu comme dans le secteur médical avec le trio médecin/laboratoire/pharmacien qui se sucre sur le dos du consommateur. Est-ce que cela a remué le monde du vin dans le bon sens ? A moins que Michel Rolland et les grands domaines aient simplement affiné leur stratégie de communication, en évitant l'autocaricature ? Jonathan Nossiter : Votre question est beaucoup plus intelligente que n'importe quelle réponse possible ! La seule chose que je peux dire, c'est que dans un magazine chilien que j'ai vu il y a deux semaines, Michel Rolland, après deux ans à me dénoncer de par le monde, a changé de stratégie et a déclaré que Mondovino est la chose qui l'a le plus aidé à élargir sa liste de clients... C'est à vous de juger. Dam : Comment expliquez-vous le succès de votre documentaire ? N'avez-vous pas réuni deux des ressorts qui sont susceptibles de plaire au plus grand nombre, à savoir d'une part l'intérêt pour le vin, une passion très bourgeoise qui distingue des autres, et d'autre part le côté un peu subversif et altermondialiste qui dévoile les secrets peu glorieux d'une industrie mondiale ? Jonathan Nossiter : Vous avez tout compris. Le film a été conçu par une équipe de marketing à Los Angeles ! D'ailleurs, c'est celle qui travaille avec Spielberg. Tourné en 35 mm, avec des grues, et en fait le budget du film était à 100 millions de dollars. On a fait du faux vrai, du faux cru. Et évidemment, Jonathan Nossiter est un pseudonyme pour le fils de James Cameron, car on sait très bien qu'aucun Américain ne va défendre les terroirs français... Ben111 : Après le film Mondovino , quels sont les thèmes que vous avez décidé d'aborder au travers de ces dix documentaires ? Jonathan Nossiter : C'est deux objets complètement différents. On peut même imaginer qu'il y avait deux cinéastes différents qui sortiraient du même matériel deux films différents (on m'a déjà traité de schizophrène, et après vingt ans de travail, j'ai réussi à le vivre en vrai). J'ai commencé à monter les deux ensemble, un long métrage un peu classique de cinéma, et un autre genre de cinéma assez fou, avec une tout autre conception de relation avec le spectateur. Je cherchais, avec le coffret de dix films, à engager le spectateur comme un romancier du XIXe siècle qui voulait entraîner le lecteur dans une aventure de lecture personnelle à travers un temps ouvert et délimité seulement par les souhaits du lecteur. Donc ces dix films sont conçus pour être regardés dans un temps personnel, mais font, j'espère, un ensemble, un seul récit, à mon avis beaucoup plus riche et complexe que le long métrage.

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Jonathan Nossiter va-t-il mettre de l'eau dans son vin ? » Will Jonathan Nossiter put water in his wine? »

Polo la science : Les réactions du milieu du vin ont parfois été violentes après la sortie de votre docu. Vous aviez mis en exergue le clientélisme du milieu : notation des vins, œnologue conseil, investisseurs et grands domaines buvant dans le même verre. Un peu comme dans le secteur médical avec le trio médecin/laboratoire/pharmacien qui se sucre sur le dos du consommateur. Est-ce que cela a remué le monde du vin dans le bon sens ? A moins que Michel Rolland et les grands domaines aient simplement affiné leur stratégie de communication, en évitant l'autocaricature ? Jonathan Nossiter : Votre question est beaucoup plus intelligente que n'importe quelle réponse possible ! La seule chose que je peux dire, c'est que dans un magazine chilien que j'ai vu il y a deux semaines, Michel Rolland, après deux ans à me dénoncer de par le monde, a changé de stratégie et a déclaré que  Mondovino est la chose qui l'a le plus aidé à élargir sa liste de clients... C'est à vous de juger. Dam : Comment expliquez-vous le succès de votre documentaire ? N'avez-vous pas réuni deux des ressorts qui sont susceptibles de plaire au plus grand nombre, à savoir d'une part l'intérêt pour le vin, une passion très bourgeoise qui distingue des autres, et d'autre part le côté un peu subversif et altermondialiste qui dévoile les secrets peu glorieux d'une industrie mondiale ? Jonathan Nossiter : Vous avez tout compris. Le film a été conçu par une équipe de marketing à Los Angeles ! D'ailleurs, c'est celle qui travaille avec Spielberg. Tourné en 35 mm, avec des grues, et en fait le budget du film était à 100 millions de dollars. On a fait du faux vrai, du faux cru. Et évidemment, Jonathan Nossiter est un pseudonyme pour le fils de James Cameron, car on sait très bien qu'aucun Américain ne va défendre les terroirs français... Ben111 : Après le film  Mondovino , quels sont les thèmes que vous avez décidé d'aborder au travers de ces dix documentaires ? Jonathan Nossiter : C'est deux objets complètement différents. On peut même imaginer qu'il y avait deux cinéastes différents qui sortiraient du même matériel deux films différents (on m'a déjà traité de schizophrène, et après vingt ans de travail, j'ai réussi à le vivre en vrai). J'ai commencé à monter les deux ensemble, un long métrage un peu classique de cinéma, et un autre genre de cinéma assez fou, avec une tout autre conception de relation avec le spectateur. Je cherchais, avec le coffret de dix films, à engager le spectateur comme un romancier du XIXe siècle qui voulait entraîner le lecteur dans une aventure de lecture personnelle à travers un temps ouvert et délimité seulement par les souhaits du lecteur. Donc ces dix films sont conçus pour être regardés dans un temps personnel, mais font, j'espère, un ensemble, un seul récit, à mon avis beaucoup plus riche et complexe que le long métrage.