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Rungis, le marché des marchés, fête ses 40 ans

Rungis, le marché des marchés, fête ses 40 ans

Poissons, viandes, volailles, fruits et légumes, fleurs, le Marché international de Rungis (aux portes de Paris) fête ses 40 ans. 1 550 000 tonnes de produits vendus en 2007, pour un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros, Rungis est ainsi devenu le garde-manger de 18 millions d'Européens. Rungis, c'est la diversité des produits, en somme toute la planète sur un plateau. Imaginez une ville dans la ville de Rungis (Val de Marne) à 7 km de Paris. Le Marché international de Rungis couvre une superficie de 232 ha (soit la Principauté de Monaco). Chaque année, 1,5 millions de tonnes de produits alimentaires, 49 millions de fleurs et de plantes en pot y transitent et s'échangent. Rungis dessert ainsi 18 millions d'Européens dont 12 millions en Ile-de-France. 1959 : l'aventure de Rungis démarre Dans la nuit du 2 au 3 mars 1969, des milliers de camions de toute taille convergent vers une zone encore en cours d'aménagement au sud de Paris, non loin de l'aéroport d'Orly. Un événement de première importance est en train de se jouer : le transfert des halles de Paris( maintenant le forum des halles - métro : les halles ) vers le Marché international de Rungis. En 1943, le Conseil national de la Résistance décide de désengorger les Halles situées au coeur de Paris. Mais le projet ne verra pas le jour. Il faudra attendre 1958 et le retour au pouvoir du Général de Gaulle pour que le projet soit relancé. Il s'intègre dans un programme de création de marchés d'intérêt national (MIN) conçus comme « des marchés alimentaires modernes, reliés directement aux moyens de transports routiers, ferroviaires et éventuellement marins et aériens, et implantés soit sur les lieux de production, d'expédition des marchandises, soit à proximité immédiate des villes ». C'est dans cet esprit, que dès la fin des années 1950, plusieurs MIN ouvrent en France, à Nîmes, Avignon, Lyon, Montpellier, Bordeaux. Pour Jacques Valade, sénateur et président de la Fédération des marchés de gros de France, « ces marchés devaient servir d'interface entre le producteur et le consommateur, servir de plate-forme de redistribution des produits ». En 1965, un chantier pharaonique commence avec la construction d'un pavillon de la marée (pour les produits de la mer), de 9 pavillons des fruits et légumes, de 4 pavillons pour les produits beurre-oeuf-fromage, d'un pavillon des fleurs coupées et d'un centre administratif. Le plan retenu est simple et dessine un U autour du réseau ferroviaire avec une nette séparation entre les pavillons pour la vente et les entrepôts. Le marché n'en sera que plus clair pour les professionnels. Des voies d'accès et de circulation très larges sont construites pour faciliter la circulation (aujourd'hui ce sont 26 000 véhicules qui se croisent chaque jour). Un péage est même institué à l'entrée du Marché pour éviter que le marché ne soit envahi par des particuliers. Une autre façon de souligner que Rungis est d'abord le marché des professionnels. En 1973, les produits carnés quittent les abattoirs de La Villette. Les chevillards - les grossistes en viandes, volailles, en triperie et porcs - rejoignent Rungis. La marche en avant de Rungis continue : en 1984, une usine d'incinération est créée pour gérer les 200 000 tonnes de déchets annuels. De 1995 à 2004 sont rénovés les pavillons des abats et des produits laitiers, sont construits de nouveaux pavillons pour la viande et la marée.

La planète sur un plateau Quand vous passez les barrières du MIN de Rungis, vous entrez dans un immense marché local, mais aussi international. Poissons venus des mers d'Europe du Nord, fruits exotiques venus des Caraïbes ou d'Amérique Latine, fleurs d'Asie… côtoient des produits des terroirs français. Et chaque jour, les grossistes vendent à des magasins d'alimentation générale, des restaurateurs, des traiteurs, des bouchers, des détaillants…60 % des ventes s'effectuent directement sur le carreau des producteurs entre les grossistes et les acheteurs. Il faut savoir aussi que les acheteurs sont à 50 % des petits commerçants et à 33 % des restaurateurs.

Une des forces des professionnels de Rungis est d'être en mesure de répondre à des demandes variées, d'avoir su multiplier les assortiments de produits pour satisfaire des clients très variés. Ainsi, chaque jour, à Rungis, un petit restaurateur de banlieue peut croiser un grand chef étoilé parisien !

Un marché qui reste de proximité Au cours du temps, Rungis a su élargir son champ d'intervention. Rungis est aujourd'hui le premier marché polyvalent au monde pour les produits frais. La grande partie des échanges se fait la nuit, et dès le lendemain matin de nombreux produits se retrouvent sur les étals de la région parisienne. Rungis est capable de satisfaire 45 % des besoins en fruits et légumes de l'Ile-de-France. Pour Marc Spielrein, président de la Commaris (l'organisme gestionnaire du Marché international de Rungis), « une des forces de Rungis est d'être très présent auprès des acteurs du commerce de centre-ville et de la restauration hors-foyer. C'est d'ailleurs un levier de croissance important pour l'avenir de Rungis ». Rungis se situe au carrefour entre la production et la consommation et a su préserver la raison d'être des marchés de proximité : diversité des produits, fraîcheur, traçabilité et saisonnalité. Le Marché assure 50 % de l'approvisionnement de la région parisienne en produits de la mer et d'eau douce, 45 % en fruits et légumes, 35 % en produits carnés et 50 % des fleurs coupées. L'export ne représente pour l'instant que 10 % du chiffre d'affaires global, mais est en progression. Le marché de la diversité Les professionnels de Rungis relèvent chaque jour le défi d'alimenter 18 millions de consommateurs européens. Et l'enjeu est de taille : il faut prendre en charge et acheminer le produit depuis le lieu de production jusqu'au client (le détaillant, le restaurateur) dans un minimum de temps (souvent moins de 24 heures). A la clé : préservation de la fraîcheur des produits, gage de qualité. Rungis est ainsi le seul marché français où vous pouvez acheter une vingtaine de variétés de salades, tous les fromages AOC de France, la quinzaine de variétés de pommes existant aujourd'hui, des herbes cultivées, des plus courantes comme le persil ou le basilic, aux moins connues comme la livèche ou la bourrache. Rungis, c'est ainsi la diversité des produits, toute la planète sur un marché ! 7,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires En 2007, le Marché international de Rungis a réalisé un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros. Arrivent en tête des ventes les fruits et légumes (2,3 milliards d'euros), puis la viande (1,3 milliard) et les produits de la mer (603 millions). Viennent ensuite les produits laitiers, les produits « traiteurs » et l'horticulture. « Il est minuit, Rungis s'éveille ! » Jacques Dutronc chantait « il est 5 heures, Paris s'éveille ». Mais cela fait déjà bien longtemps que le Marché international de Rungis est en effervescence. Poissons, viandes, fruits et légumes, fleurs, Rungis est à la fois une vitrine des produits français et un lieu d'approvisionnement pour 18 millions d'Européens. Il est minuit, la nuit a recouvert l'agglomération parisienne. A Rungis, commence le balai incessant de camions venus de toute la France, mais aussi de Hollande, de Norvège, d'Espagne. Pendant quelques heures, viandes, poissons, fruits et légumes, fleurs… vont s'échanger sur le plus grand carreau français. 1 heure du matin, la marée démarre Comme chaque nuit, le grand fourmillement de Rungis débute au pavillon de la marée. Dans une ambiance frigorifique, des dizaines de camions se rangent devant cet immense bâtiment tout blanc. Pendant plusieurs heures, restaurateurs, détaillants, acheteurs de moyennes et grandes surfaces… vont acheter aux grossistes des crevettes de Madagascar, des moules de bouchot de Normandie, du saumon d'Ecosse, de la sardine de Méditerranée. En bottes et blouse blanches, les grossistes ouvrent les caisses de polystyrène, déballent les bourriches. « Si la qualité n'est pas là, précise l'un d'eux, la cargaison repart » . Car c'est l'un des points forts de Rungis : des produits de qualité ! A côté des produits d'élevage, vous pouvez trouver des produits de luxe, car à Rungis, restaurateurs pour des collectivités ou grands chefs y font leurs emplettes. 4 heures, direction la viande Après la marée, il est temps d'emprunter le boulevard circulaire pour se rendre au pavillon des viandes. On y découvre des carcasses de boeuf, de porc…, accrochées sur des crochets, estampillées du tampon des services vétérinaires. Elles ont toutes leur carte de traçabilité. Depuis la crise de la vache folle, il est facile de connaître l'origine de toute viande. 5 heures, en route vers la triperie Après les carcasses du pavillon de la viande, on trouve dans ce bâtiment des volailles, poulets, dindes, pigeonneaux… Mais vous y trouvez également des abats, et au détour d'une allée un alignement de têtes de veau. Selon une vendeuse, les produits de triperie reviennent à la mode, car ils ne sont pas chers.

6 heures, les fruits et légumes occupent le carreau Le petit jour arrive, c'est au tour des pavillons des fruits et légumes, puis celui des fleurs de s'ouvrir aux acheteurs. Ici s'échangent par exemple radis, pommes de terre, choux fleurs, bananes des Antilles… Point amusant : cachés derrière des cageots, vous découvrez parfois un vélo. Un primeur, carnet à la main et téléphone portable à l'oreille explique : « Pour faire le tour de tous les bâtiments, je me déplace en vélo. Ainsi, je ne rate rien ».

Rungis s'endort En début de matinée, à l'heure ou les banlieusards parisiens partent au travail, Rungis termine sa journée. Rendez-vous la nuit suivante pour un nouveau bal !

Christophe Leschiera Anecdote Dans les années 1970, un ministre de l'agriculture de l'URSS visite le marché de Rungis. Sortant du pavillon des fruits et légumes, l'histoire raconte qu'il a prononcé les mots suivants : « Je vous remercie d'avoir organisé en mon honneur une si belle exposition ». Libert Bou, alors président du MIN et organisateur du transfert depuis les Halles de Paris de lui répondre : « Mais Monsieur le Ministre, ce n'est pas une exposition, c'est juste un jour de marché normal ! ».

Encadré de fin d'article Au temple de la Marée 56 000 m² de surface, 245 m de long, 90 m de large, le bâtiment de la marée (inauguré en 2000) ressemble à une vague, toute de verre et de lumière. Chaque année, c'est plus de 75 000 tonnes de produits de la mer qui y sont vendus, faisant de ce pavillon le deuxième marché au monde après Tokyo. Présentation d'un ballet bien rodé : Il est 22 heures. Partis de Boulogne-sur-Mer ou de Cancale, des camions frigorifiques franchissent le péage de Rungis. Direction les quais réfrigérés (pour éviter toute rupture de la chaîne du froid) du pavillon de la Marée. Les caisses blanches remplies de poissons et de crustacés sont placées sur des chariots pour rejoindre le poste d'un des 25 grossistes. Il est maintenant minuit. Des dizaines de professionnels vêtus de blanc (bottes, blouses, casquettes) ouvrent les caisses de polystyrène, déballent la marchandise et préparent les étals. A 2 heures du matin, commence la vente. La zone commerciale est organisée autour d'une large allée centrale, ce qui permet aux acheteurs d'avoir une vision globale de tous les produits. Pendant plusieurs heures, restaurateurs, poissonniers parcourent les allées, examinent les produits, discutent avec les vendeurs. Au hasard d'une allée, on voit passer les vétérinaires chargés de contrôler les étiquetages ou le respect de la chaîne du froid. 6 heures du matin, les transactions touchent à leur fin. Les grossistes commencent à ranger, nettoyer, remballer les marchandises dans les chambres froides situées en arrière de l'allée centrale. Allez visiter rungis , vous verrez , c'est bien ! Correction : En 1973, les produits carnés quittent les abattoirs de La Villette. Les chevillards - les grossistes en viandes, volailles, en triperie et porcs - rejoignent Rungis. La marche en avant de Rungis continue : en 1984, une usine d'incinération est créée pour gérer les 200 000 tonnes de déchets annuels. De 1995 à 2004 sont rénovés les pavillons des abats et des produits laitiers, sont construits de nouveaux pavillons pour la viande et la marée.

Aller visiter le site en français , anglais et espagnol : http://www.visiterungis.com/vr.php?lg=fr&p;=101 Texte de Christophe Leschiera Ecouter aussi sur youTube jacques Dutronc : Il est 5 heure , Paris s'éveille ! http://www.youtube.com/watch?v=woTcLJvf7fw

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Rungis, le marché des marchés, fête ses 40 ans

Poissons, viandes, volailles, fruits et légumes, fleurs, le Marché international de Rungis (aux portes de Paris) fête ses 40 ans. 1 550 000 tonnes de produits vendus en 2007, pour un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros, Rungis est ainsi devenu le garde-manger de 18 millions d'Européens. Rungis, c'est la diversité des produits, en somme toute la planète sur un plateau. Imaginez une ville dans la ville de Rungis (Val de Marne) à 7 km de Paris. Le Marché international de Rungis couvre une superficie de 232 ha (soit la Principauté de Monaco). Chaque année, 1,5 millions de tonnes de produits alimentaires, 49 millions de fleurs et de plantes en pot y transitent et s'échangent. Rungis dessert ainsi 18 millions d'Européens dont 12 millions en Ile-de-France. 1959 : l'aventure de Rungis démarre Dans la nuit du 2 au 3 mars 1969, des milliers de camions de toute taille convergent vers une zone encore en cours d'aménagement au sud de Paris, non loin de l'aéroport d'Orly. Un événement de première importance est en train de se jouer : le transfert des halles de Paris( maintenant le forum des halles - métro : les halles ) vers le Marché international de Rungis. En 1943, le Conseil national de la Résistance décide de désengorger les Halles situées au coeur de Paris. Mais le projet ne verra pas le jour. Il faudra attendre 1958 et le retour au pouvoir du Général de Gaulle pour que le projet soit relancé. Il s'intègre dans un programme de création de marchés d'intérêt national (MIN) conçus comme « des marchés alimentaires modernes, reliés directement aux moyens de transports routiers, ferroviaires et éventuellement marins et aériens, et implantés soit sur les lieux de production, d'expédition des marchandises, soit à proximité immédiate des villes ». C'est dans cet esprit, que dès la fin des années 1950, plusieurs MIN ouvrent en France, à Nîmes, Avignon, Lyon, Montpellier, Bordeaux. Pour Jacques Valade, sénateur et président de la Fédération des marchés de gros de France, « ces marchés devaient servir d'interface entre le producteur et le consommateur, servir de plate-forme de redistribution des produits ». En 1965, un chantier pharaonique commence avec la construction d'un pavillon de la marée (pour les produits de la mer), de 9 pavillons des fruits et légumes, de 4 pavillons pour les produits beurre-oeuf-fromage, d'un pavillon des fleurs coupées et d'un centre administratif. Le plan retenu est simple et dessine un U autour du réseau ferroviaire avec une nette séparation entre les pavillons pour la vente et les entrepôts. Le marché n'en sera que plus clair pour les professionnels. Des voies d'accès et de circulation très larges sont construites pour faciliter la circulation (aujourd'hui ce sont 26 000 véhicules qui se croisent chaque jour). Un péage est même institué à l'entrée du Marché pour éviter que le marché ne soit envahi par des particuliers. Une autre façon de souligner que Rungis est d'abord le marché des professionnels. En 1973, les produits carnés quittent les abattoirs de La Villette. Les chevillards - les grossistes en viandes, volailles, en triperie et porcs - rejoignent Rungis. La marche en avant de Rungis continue : en 1984, une usine d'incinération est créée pour gérer les 200 000 tonnes de déchets annuels. De 1995 à 2004 sont rénovés les pavillons des abats et des produits laitiers, sont construits de nouveaux pavillons pour la viande et la marée.

La planète sur un plateau Quand vous passez les barrières du MIN de Rungis, vous entrez dans un immense marché local, mais aussi international. Poissons venus des mers d'Europe du Nord, fruits exotiques venus des Caraïbes ou d'Amérique Latine, fleurs d'Asie… côtoient des produits des terroirs français. Et chaque jour, les grossistes vendent à des magasins d'alimentation générale, des restaurateurs, des traiteurs, des bouchers, des détaillants…60 % des ventes s'effectuent directement sur le carreau des producteurs entre les grossistes et les acheteurs. Il faut savoir aussi que les acheteurs sont à 50 % des petits commerçants et à 33 % des restaurateurs.

Une des forces des professionnels de Rungis est d'être en mesure de répondre à des demandes variées, d'avoir su multiplier les assortiments de produits pour satisfaire des clients très variés. Ainsi, chaque jour, à Rungis, un petit restaurateur de banlieue peut croiser un grand chef étoilé parisien !

Un marché qui reste de proximité Au cours du temps, Rungis a su élargir son champ d'intervention. Rungis est aujourd'hui le premier marché polyvalent au monde pour les produits frais. La grande partie des échanges se fait la nuit, et dès le lendemain matin de nombreux produits se retrouvent sur les étals de la région parisienne. Rungis est capable de satisfaire 45 % des besoins en fruits et légumes de l'Ile-de-France. Pour Marc Spielrein, président de la Commaris (l'organisme gestionnaire du Marché international de Rungis), « une des forces de Rungis est d'être très présent auprès des acteurs du commerce de centre-ville et de la restauration hors-foyer. C'est d'ailleurs un levier de croissance important pour l'avenir de Rungis ». Rungis se situe au carrefour entre la production et la consommation et a su préserver la raison d'être des marchés de proximité : diversité des produits, fraîcheur, traçabilité et saisonnalité. Le Marché assure 50 % de l'approvisionnement de la région parisienne en produits de la mer et d'eau douce, 45 % en fruits et légumes, 35 % en produits carnés et 50 % des fleurs coupées. L'export ne représente pour l'instant que 10 % du chiffre d'affaires global, mais est en progression. Le marché de la diversité Les professionnels de Rungis relèvent chaque jour le défi d'alimenter 18 millions de consommateurs européens. Et l'enjeu est de taille : il faut prendre en charge et acheminer le produit depuis le lieu de production jusqu'au client (le détaillant, le restaurateur) dans un minimum de temps (souvent moins de 24 heures). A la clé : préservation de la fraîcheur des produits, gage de qualité. Rungis est ainsi le seul marché français où vous pouvez acheter une vingtaine de variétés de salades, tous les fromages AOC de France, la quinzaine de variétés de pommes existant aujourd'hui, des herbes cultivées, des plus courantes comme le persil ou le basilic, aux moins connues comme la livèche ou la bourrache. Rungis, c'est ainsi la diversité des produits, toute la planète sur un marché ! 7,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires En 2007, le Marché international de Rungis a réalisé un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros. Arrivent en tête des ventes les fruits et légumes (2,3 milliards d'euros), puis la viande (1,3 milliard) et les produits de la mer (603 millions). Viennent ensuite les produits laitiers, les produits « traiteurs » et l'horticulture. « Il est minuit, Rungis s'éveille ! » Jacques Dutronc chantait « il est 5 heures, Paris s'éveille ». Mais cela fait déjà bien longtemps que le Marché international de Rungis est en effervescence. Poissons, viandes, fruits et légumes, fleurs, Rungis est à la fois une vitrine des produits français et un lieu d'approvisionnement pour 18 millions d'Européens. Il est minuit, la nuit a recouvert l'agglomération parisienne. A Rungis, commence le balai incessant de camions venus de toute la France, mais aussi de Hollande, de Norvège, d'Espagne. Pendant quelques heures, viandes, poissons, fruits et légumes, fleurs… vont s'échanger sur le plus grand carreau français. 1 heure du matin, la marée démarre Comme chaque nuit, le grand fourmillement de Rungis débute au pavillon de la marée. Dans une ambiance frigorifique, des dizaines de camions se rangent devant cet immense bâtiment tout blanc. Pendant plusieurs heures, restaurateurs, détaillants, acheteurs de moyennes et grandes surfaces… vont acheter aux grossistes des crevettes de Madagascar, des moules de bouchot de Normandie, du saumon d'Ecosse, de la sardine de Méditerranée. En bottes et blouse blanches, les grossistes ouvrent les caisses de polystyrène, déballent les bourriches. « Si la qualité n'est pas là, précise l'un d'eux, la cargaison repart » . Car c'est l'un des points forts de Rungis : des produits de qualité ! A côté des produits d'élevage, vous pouvez trouver des produits de luxe, car à Rungis, restaurateurs pour des collectivités ou grands chefs y font leurs emplettes. 4 heures, direction la viande Après la marée, il est temps d'emprunter le boulevard circulaire pour se rendre au pavillon des viandes. On y découvre des carcasses de boeuf, de porc…, accrochées sur des crochets, estampillées du tampon des services vétérinaires. Elles ont toutes leur carte de traçabilité. Depuis la crise de la vache folle, il est facile de connaître l'origine de toute viande. 5 heures, en route vers la triperie Après les carcasses du pavillon de la viande, on trouve dans ce bâtiment des volailles, poulets, dindes, pigeonneaux… Mais vous y trouvez également des abats, et au détour d'une allée un alignement de têtes de veau. Selon une vendeuse, les produits de triperie reviennent à la mode, car ils ne sont pas chers.

6 heures, les fruits et légumes occupent le carreau Le petit jour arrive, c'est au tour des pavillons des fruits et légumes, puis celui des fleurs de s'ouvrir aux acheteurs. Ici s'échangent par exemple radis, pommes de terre, choux fleurs, bananes des Antilles… Point amusant : cachés derrière des cageots, vous découvrez parfois un vélo. Un primeur, carnet à la main et téléphone portable à l'oreille explique : « Pour faire le tour de tous les bâtiments, je me déplace en vélo. Ainsi, je ne rate rien ».

Rungis s'endort En début de matinée, à l'heure ou les banlieusards parisiens partent au travail, Rungis termine sa journée. Rendez-vous la nuit suivante pour un nouveau bal !

Christophe Leschiera Anecdote Dans les années 1970, un ministre de l'agriculture de l'URSS visite le marché de Rungis. Sortant du pavillon des fruits et légumes, l'histoire raconte qu'il a prononcé les mots suivants : « Je vous remercie d'avoir organisé en mon honneur une si belle exposition ». Libert Bou, alors président du MIN et organisateur du transfert depuis les Halles de Paris de lui répondre : « Mais Monsieur le Ministre, ce n'est pas une exposition, c'est juste un jour de marché normal ! ».

Encadré de fin d'article Au temple de la Marée 56 000 m² de surface, 245 m de long, 90 m de large, le bâtiment de la marée (inauguré en 2000) ressemble à une vague, toute de verre et de lumière. Chaque année, c'est plus de 75 000 tonnes de produits de la mer qui y sont vendus, faisant de ce pavillon le deuxième marché au monde après Tokyo. Présentation d'un ballet bien rodé : Il est 22 heures. Partis de Boulogne-sur-Mer ou de Cancale, des camions frigorifiques franchissent le péage de Rungis. Direction les quais réfrigérés (pour éviter toute rupture de la chaîne du froid) du pavillon de la Marée. Les caisses blanches remplies de poissons et de crustacés sont placées sur des chariots pour rejoindre le poste d'un des 25 grossistes. Il est maintenant minuit. Des dizaines de professionnels vêtus de blanc (bottes, blouses, casquettes) ouvrent les caisses de polystyrène, déballent la marchandise et préparent les étals. A 2 heures du matin, commence la vente. La zone commerciale est organisée autour d'une large allée centrale, ce qui permet aux acheteurs d'avoir une vision globale de tous les produits. Pendant plusieurs heures, restaurateurs, poissonniers parcourent les allées, examinent les produits, discutent avec les vendeurs. Au hasard d'une allée, on voit passer les vétérinaires chargés de contrôler les étiquetages ou le respect de la chaîne du froid. 6 heures du matin, les transactions touchent à leur fin. Les grossistes commencent à ranger, nettoyer, remballer les marchandises dans les chambres froides situées en arrière de l'allée centrale. Allez visiter rungis , vous verrez , c'est bien ! Correction : En 1973, les produits carnés quittent les abattoirs de La Villette. Les chevillards - les grossistes en viandes, volailles, en triperie et porcs - rejoignent Rungis. La marche en avant de Rungis continue : en 1984, une usine d'incinération est créée pour gérer les 200 000 tonnes de déchets annuels. De 1995 à 2004 sont rénovés les pavillons des abats et des produits laitiers, sont construits de nouveaux pavillons pour la viande et la marée.

Aller visiter le site en français , anglais et espagnol : http://www.visiterungis.com/vr.php?lg=fr&p;=101 Texte de Christophe Leschiera Ecouter aussi sur youTube jacques Dutronc : Il est 5 heure , Paris s'éveille ! http://www.youtube.com/watch?v=woTcLJvf7fw