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Education en France- Sos école

Notre enseignement est resté non seulement injuste, démontrent les deux sociologues, mais économiquement inefficace Notre école va mal. Après les articles de presse «Le niveau monte» et «Allez les filles !», Christian Baudelot et Roger Establet, -journalistes - lancent un nouveau pavé dans la mare de notre excellence académique. Ils ont décortiqué les trois enquêtes Pisa (Programme international pour le Suivi des Acquis des élèves) de l'OCDE menées auprès des élèves de 15 ans depuis 2000. Des dizaines de tableaux, croisant toutes sortes de critères, qui constituent un sismographe d'une extrême sensibilité. La France en sort mal classée, au 18e rang sur les 29 pays de l'OCDE.Au vu de ces médiocres résultats, on comprend que Pisa n'ait pas eu la cote en France. On a critiqué la méthodologie. Et aussi le principe d'évaluer des compétences - c'est-à-dire la capacité des élèves à prendre des initiatives - plutôt que des connaissances. D'emblée, les deux auteurs balaient ces arguties, comme ils démontent les objections portant sur la taille des populations ou le poids relatif des immigrés. Gâchis humain Reste donc l'essentiel : des photographies précises et comparables des systèmes éducatifs. En les superposant, le fameux tandem fait apparaître les caractéristiques des pays champions (Finlande, Corée du Sud, Japon, Canada, Australie...). Les corrélations sont édifiantes. Ces lauréats ont plus de très bons élèves et moins de mauvais. La scolarité commune y dure plus longtemps. Le milieu social y compte moins qu'ailleurs dans la réussite scolaire. L'enseignement dispensé à l'école, moins scolaire, valorise plus la créativité et moins les pures connaissances. Les différences entre établissements sont aussi moins marquées, et le brassage social est plus fort. Autre point : dans ces pays bien notés, les élèves n'ont pas redoublé de classe. Bref, tout converge pour caractériser des systèmes éducatifs vertueux : en étant plus justes - ils réduisent les inégalités sociales de départ -, ils sont plus efficaces et font progresser davantage tous les élèves, les bons comme les moins bons. «Egalité et efficacité, même combat» : tel est le coeur de la leçon.A l'inverse, le modèle français dégage une élite riquiqui et laisse au-dessous du niveau de la mer une large proportion d'élèves. «Sous la carrosserie égalitaire de notre République, c'est une forme d'aristocratisme inavoué qui fait tourner le moteur» , dénoncent les auteurs. Un modèle inopérant, un gâchis humain qui nuit au pays alors que l'économie exige des qualifications toujours plus élevées. D'autres ont corrigé la donne : la Pologne, en allongeant d'un an le tronc commun des études; l'Allemagne, en développant ses maternelles, l'Angleterre, en réduisant les écarts entre les écoles d'excellence et les autres. D'une enquête Pisa à l'autre, ces pays ont vu leur moyenne se relever. A force d'être martelées, ces évidences finiront-elles par être entendues en France ? PISA : http://www.pisa.oecd.org/pages/0,2987,en_32252351_32235731_1_1_1_1_1,00.html

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Notre enseignement est resté non seulement injuste, démontrent les deux sociologues, mais économiquement inefficace  Notre école va mal. Après les articles de presse  «Le niveau monte» et «Allez les filles !», Christian Baudelot et Roger Establet, -journalistes - lancent un nouveau pavé dans la mare de notre excellence académique. Ils ont décortiqué les trois enquêtes Pisa (Programme international pour le Suivi des Acquis des élèves) de l'OCDE menées auprès des élèves de 15 ans depuis 2000. Des dizaines de tableaux, croisant toutes sortes de critères, qui constituent un sismographe d'une extrême sensibilité. La France en sort mal classée, au 18e rang sur les 29 pays de l'OCDE.Au vu de ces médiocres résultats, on comprend que Pisa n'ait pas eu la cote en France. On a critiqué la méthodologie. Et aussi le principe d'évaluer des compétences - c'est-à-dire la capacité des élèves à prendre des initiatives - plutôt que des connaissances. D'emblée, les deux auteurs balaient ces arguties, comme ils démontent les objections portant sur la taille des populations ou le poids relatif des immigrés.Gâchis humainReste donc l'essentiel : des photographies précises et comparables des systèmes éducatifs. En les superposant, le fameux tandem fait apparaître les caractéristiques des pays champions (Finlande, Corée du Sud, Japon, Canada, Australie...). Les corrélations sont édifiantes. Ces lauréats ont plus de très bons élèves et moins de mauvais. La scolarité commune y dure plus longtemps. Le milieu social y compte moins qu'ailleurs dans la réussite scolaire. L'enseignement dispensé à l'école, moins scolaire, valorise plus la créativité et moins les pures connaissances. Les différences entre établissements sont aussi moins marquées, et le brassage social est plus fort. Autre point : dans ces pays bien notés, les élèves n'ont pas redoublé de classe. Bref, tout converge pour caractériser des systèmes éducatifs vertueux : en étant plus justes - ils réduisent les inégalités sociales de départ -, ils sont plus efficaces et font progresser davantage tous les élèves, les bons comme les moins bons. «Egalité et efficacité, même combat» : tel est le coeur de la leçon.A l'inverse, le modèle français dégage une élite riquiqui et laisse au-dessous du niveau de la mer une large proportion d'élèves. «Sous la carrosserie égalitaire de notre République, c'est une forme d'aristocratisme inavoué qui fait tourner le moteur», dénoncent les auteurs. Un modèle inopérant, un gâchis humain qui nuit au pays alors que l'économie exige des qualifications toujours plus élevées. D'autres ont corrigé la donne : la Pologne, en allongeant d'un an le tronc commun des études; l'Allemagne, en développant ses maternelles, l'Angleterre, en réduisant les écarts entre les écoles d'excellence et les autres. D'une enquête Pisa à l'autre, ces pays ont vu leur moyenne se relever. A force d'être martelées, ces évidences finiront-elles par être entendues en France ? 

PISA : http://www.pisa.oecd.org/pages/0,2987,en_32252351_32235731_1_1_1_1_1,00.html