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Conversation en Français, Lecture : les lettres de mon moulin "l'installation" 1

Aujourd'hui, je vous propose de commencer " les lettres de mon moulin " d'Alphonse Daudet avec "l'installation". Alphonse Daudet (1840-1897) est un auteur dramatique, un romancier et surtout un conteur dont les contes (histoires invraisemblables) les plus célèbres sont "les lettres de mon moulin". Ses livres les plus connus sont, "le petit chose" et surtout "tartarin de Tarascon". Cet auteur est originaire de la Provence cette région française qui se trouve au sud de la France et qui sent bon la lavande et le romarin (herbes aromatique pour la cuisine) et dont les villes les plus connus sont Avignon, Arles et Tarascon. De tout cet univers, Daudet en a raconté de petits écris ou se mêlent de vieilles histoires populaires provençales et son imagination d'auteur. Maintenant je vais vous lire la première partie du texte de "l'installation" Ce sont les lapins qui ont été étonné !....Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin (là ou on fait la farine à partir du blé par exemple ) fermée, les murs et la plate forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers (celui qui fait la farine) étaient éteinte, et , trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opération stratégiques: le moulin de Jemmapes (le moulin de Jemappes en Belgique est le lieu d'une célèbre bataille lors de la révolution française contre les autrichiens) contre des lapins....La nuit de mon arrivée, il y en avait bien sans mentir, une vingtaine assis en rond sur la plate forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune...Le temps d'entrouvrir une lucarne , frrrt ! voilà le bivouac (camp) en déroute, et tous ces petits derrières blancs qui détalent, la queue en l'air, dans le fourré. J'espère bien qu'ils reviendrons. Quelqu'un de très étonné aussi, en me voyant, c'est le locataire du premier, un vieux hibou sinistre, à la tête de penseur, qui habite le moulin depuis plus de vingt ans ? Je l'ai trouvé dans la chambre du haut, immobile et droit sur l'arbre de couche, au milieu des plâtras (morceaux de plâtre), des tuiles tombées. Il m'a regardé un moment avec son oeil rond; puis tout effaré de ne pas me reconnaître, il s'est mis à faire :" Hou ! Hou !" et à secouer péniblement ses ailes grises de poussière;...N'importe ! tel qu'il est , avec ses yeux clignotants et sa mine renfrognée, ce locataire silencieux me plaît encore mieux qu'un autre, et je me suis empressé de lui renouveler mon bail. Il garde comme dans le passé tout le haut du moulin avec une entrée par le toit; moi je me réserve la pièce du bas, une petite pièce blanchie à la chaux, basse et voûtée comme un réfectoire de couvent. C'est de là que je vous écris, ma porte grande ouverte, au bon soleil. Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu'au bas de la côte. A l'horizon, les Alpilles ( chaîne petites montagnes de Provence) découpent leurs crêtes finis...Pas de bruits ...A peine , de loin en loin, un son de fifre (instrument de musique provençale), un courlis ( oiseaux migrateur échassier) dans les lavandes, un grelot (petites cloches ) de mules sur la route...Tout ce beau paysage provençale ne vit que par la lumière. Et maintenant, comment voulez vous que je le regrette , votre Paris bruyant et noir ? Je suis si bien dans mon moulin ! C'est si bien le coin que je cherchais, un petit coin parfumé et chaud, à mille lieues des journaux, des fiacres, du brouillard !...Et que de jolies choses autour de moi ! Il y a à peine huit jours que je suis installé, j'ai déjà la tête bourrée d'impressions et de souvenirs...Tenez ! pas plus tard qu'hier soir, j'ai assisté à la rentrée des troupeaux dans un mas (une fermette) qui est au bas de la côte, et je vous jure que je ne donnerais pas ce spectacle pour toutes les "premières" ( première de spectacle) que vous avez eues à Paris cette semaine. Jugez plutôt, Voilà c'était la 1 ère partie de l'installation, veuillez maintenant écouter la deuxième partie. Merci.

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Aujourd'hui, je vous propose de commencer " les lettres de mon moulin " d'Alphonse Daudet avec "l'installation".
Alphonse Daudet (1840-1897) est un auteur dramatique, un romancier et surtout un conteur dont les contes (histoires invraisemblables) les plus célèbres sont "les lettres de mon moulin".

Ses livres les plus connus sont, "le petit chose" et surtout "tartarin de Tarascon". Cet auteur est originaire de la Provence cette région française qui se trouve au sud de la France et qui sent bon la lavande et le romarin (herbes aromatique pour la cuisine) et dont les villes les plus connus sont Avignon, Arles et Tarascon. De tout cet univers, Daudet en a raconté de petits écris ou se mêlent de vieilles histoires populaires provençales et son imagination d'auteur.

Maintenant je vais vous lire la première partie du texte de "l'installation"


Ce sont les lapins qui ont été étonné !....Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin (là ou on fait la farine à partir du blé par exemple ) fermée, les murs et la plate forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers (celui qui fait la farine) étaient éteinte, et , trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opération stratégiques: le moulin de Jemmapes (le moulin de Jemappes en Belgique est le lieu d'une célèbre bataille lors de la révolution française contre les autrichiens) contre des lapins....La nuit de mon arrivée, il y en avait bien sans mentir, une vingtaine assis en rond sur la plate forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune...Le temps d'entrouvrir une lucarne , frrrt ! voilà le bivouac (camp) en déroute, et tous ces petits derrières blancs qui détalent, la queue en l'air, dans le fourré. J'espère bien qu'ils reviendrons.

Quelqu'un de très étonné aussi, en me voyant, c'est le locataire du premier, un vieux hibou sinistre, à la tête de penseur, qui habite le moulin depuis plus de vingt ans ? Je l'ai trouvé dans la chambre du haut, immobile et droit sur l'arbre de couche, au milieu des plâtras (morceaux de plâtre), des tuiles tombées. Il m'a regardé un moment avec son oeil rond; puis tout effaré de ne pas me reconnaître, il s'est mis à faire :" Hou ! Hou !" et à secouer péniblement ses ailes grises de poussière;...N'importe ! tel qu'il est , avec ses yeux clignotants et sa mine renfrognée, ce locataire silencieux me plaît encore mieux qu'un autre, et je me suis empressé de lui renouveler mon bail. Il garde comme dans le passé tout le haut du moulin avec une entrée par le toit; moi je me réserve la pièce du bas, une petite pièce blanchie à la chaux, basse et voûtée comme un réfectoire de couvent.
C'est de là que je vous écris, ma porte grande ouverte, au bon soleil.

Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu'au bas de la côte. A l'horizon, les Alpilles ( chaîne petites montagnes de Provence) découpent leurs crêtes finis...Pas de bruits ...A peine , de loin en loin, un son de fifre (instrument de musique provençale), un courlis ( oiseaux migrateur échassier) dans les lavandes, un grelot (petites cloches ) de mules sur la route...Tout ce beau paysage provençale ne vit que par la lumière.

Et maintenant, comment voulez vous que je le regrette , votre Paris bruyant et noir ? Je suis si bien dans mon moulin ! C'est si bien le coin que je cherchais, un petit coin parfumé et chaud, à mille lieues des journaux, des fiacres, du brouillard !...Et que de jolies choses autour de moi ! Il y a à peine huit jours que je suis installé, j'ai déjà la tête bourrée d'impressions et de souvenirs...Tenez ! pas plus tard qu'hier soir, j'ai assisté à la rentrée des troupeaux dans un mas (une fermette) qui est au bas de la côte, et je vous jure que je ne donnerais pas ce spectacle pour toutes les "premières" ( première de spectacle) que vous avez eues à Paris cette semaine. Jugez plutôt,


Voilà c'était la 1 ère partie de l'installation, veuillez maintenant écouter la deuxième partie. Merci.