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Obama : un "nouveau départ" avec les musulmans

Le président américain Barack Obama a dit jeudi 4 juin qu'il était venu "chercher" au Caire un "nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis", et appelé à lutter ensemble contre l'extrémisme et la violence. Dans un discours très attendu à l'université du Caire devant quelque 3.000 invités, le président américain a lancé un discours nourri de citations du Coran, dans lequel il s'est positionné comme un ami du monde musulman. "Ce cycle de méfiance et de discorde doit s'achever", a lancé le président américain. "Je suis venu chercher, ici au Caire, un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un nouveau départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel. Un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'islam partagent des principes communs de progrès, de tolérance et de dignité humaine". Si "le changement ne peut pas intervenir du jour au lendemain", il se dit "convaincu que pour avancer, nous devons dire ce que nous avons sur le cœur." Extrémisme Barack Obama a évoqué les grands problèmes de la région car "nous ne devons pas ignorer les tensions mais y faire face frontalement." L'un des problèmes majeurs reste "l'extrémisme violent sous toutes ses formes". Il rappelle que cette violence va "à l'encontre de l'Islam lui-même. Le Coran dit que quiconque tue une personne, tue l'humanité entière." Evoquant la guerre contre le terrorisme , il a réaffirmé que "malgré le coût, l'engagement américain ne faiblira pas." Il a tenu à rassurer le peuple irakien : "nous ne cherchons pas à nous installer, nous n'avons aucune prétention sur la souveraineté du pays." Toutes les troupes devraient être parties en 2012. Mais Barack Obama a conscience que "la solution militaire ne peut pas tout régler". C'est pourquoi, il a également annoncé l'investissement de 1,3 milliard chaque année pour les cinq prochaines années pour la construction d'écoles et 2,8 milliards pour développer l'économie du pays. Enfin, il a confiance dans le fait que "la foi de plus d'un milliard de personnes est plus grande que la haine d'une poignée." Israël-Palestine Le président américain s'est exprimé sur la discorde entre les Israéliens et les Palestiniens. Soulignant le "lien inébranlable" des Etats-Unis avec Israël et le droit du peuple d'Israël à avoir une terre, il n'a pas hésité à parler de "situation intolérable" pour les Palestiniens qui "vivent l'humiliation que suppose l'occupation". L'obtention de terres pour les Palestiniens est une "aspiration naturelle et légitime". Il a donc fermement appelé Israël à mettre fin à la "colonisation". Il demande aux deux Etats à respecter la feuille de route établie. La contestation par la violence n'est que "lâcheté". Il recommande au Hamas de "jouer le rôle qui est le sien" c'est-à-dire "unifier et répondre aux aspirations" du peuple Palestinien. "L'Amérique sera côte à côte avec ceux qui veulent la paix", a-t-il affirmé. Nucléaire Barack Obama reconnaît les torts de l'Amérique envers l'Iran dans le passé. "Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis ont renversé un leader élu de manière démocratique". Mais "plutôt que d'être rivé sur le passé, il a appelé à "aller de l'avant". Sur la question du nucléaire notamment où il a renouvelé son appel pour une planète sans aucune arme nucléaire , sauf civil. Il a également affirmé que la promotion de la démocratie avec la guerre en Irak était une erreur. "Aucun système ne devrait être imposé par un pays sur un autre". Il a cité Thomas Jefferson : "j'espère que notre sagesse grandira en même temps que notre pouvoir", et a promis de respecter la souveraineté des pays. Démocratie Malgré les différentes cultures, il croit à un "gouvernement pour le peuple, par le peuple". Il appelle les gouvernements du monde entier à respecter les droits des minorités, à placer l'intérêt des peuples au-dessus de leur intérêt. Il n'a pas hésité à évoquer le droit des femmes , notamment la nécessité d'une éducation égale pour tous. "Ce n'est pas une coïncidence si les pays où les femmes sont les mieux éduquées qui sont les plus prospères", a-t-il souligné. Rassurant sur la mondialisation, le président américain a dit comprendre que le "changement peut susciter la crainte avec la perte de son identité et de ses traditions". Mais il a affirmé que le "progrès humain ne peut être ignoré." Il n'y a pas de "contradiction entre modernité et tradition." Il a pris en exemple le Japon et Dubaï.

Partenariats Barack Obama a annoncé le développement de partenariats d'échange entre étudiants "comme celle qui a permis à mon père de venir étudier en Amérique". Un sujet qu'il évoquera plus longuement au Sommet de l'entreprenariat. "L 'innovation est la monnaie d'échange du XXIème siècle", plus que le pétrole a-t-il affirmé. Il a évoqué la nécessité de se "rassembler au nom du monde que nous envisageons. "Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération", a-t-il déclaré. "La foi devrait nous rassembler." Les Etats-Unis et l'Islam Tout au long de son discours, Barack Obama n'a pas hésité à vanter les mérites de l'Islam et citer le Coran pour appuyer ses propos. Ainsi, il a évoqué la "dette de la civilisation" envers les musulmans, grâce à leur sens de "l'innovation : l'algèbre, la boussole, l'imprimerie." Il a rappelé que "l'Islam a toujours fait partie de l'histoire américaine" et que l'Islam a une histoire de tolérance . Il rejette la "tendance à mesurer la foi par le rejet de celle d'autrui. " "Depuis notre fondation, les musulmans ont enrichi les Etats-Unis". En tant que président, l'une de ses responsabilités est de "lutter contre les stéréotypes de l'Islam là où ils se trouvent". Mais, rappelle-t-il, "ce même principe doit s'appliquer pour les musulmans à l'Amérique." "Je suis un exemple que même en s'appelant Barack Hussein Obama, on peut être élu. Mais mon histoire personnelle n'est pas si unique. Cette promesse existe pour tous, pour les 7 millions de musulmans américains." D'ailleurs, les Etats-Unis, terre de "tolérance" permet aux "femmes de porter le voile." Il a appelé les pays occidentaux à éviter de discriminer les musulmans en interdisant certaines tenues. "Que la paix de Dieu soit avec tous. ", a-t-il conclu. Fin de la tournée A la fin de son discours, le président américain se rendra au plateau du Guizeh pour visiter les trois grandes pyramides, flanquées du Sphinx, sous la houlette de Zahi Hawass, le médiatique patron des antiquités égyptiennes. C'est en soirée, au terme d'une journée déjà qualifiée d'historique par les Egyptiens, que le président américain quittera le Proche-Orient pour rallier l'Europe. Il doit visiter vendredi le camp de concentration de Buchenwald (Allemagne) et participer samedi au 65e anniversaire du Débarquement en Normandie (France) des forces alliées contre l'Allemagne nazie.

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Le président américain Barack Obama a dit jeudi 4 juin qu'il était venu "chercher" au Caire un "nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis", et appelé à lutter ensemble contre l'extrémisme et la violence. Dans un discours très attendu à l'université du Caire devant quelque 3.000 invités, le président américain a lancé un discours nourri de citations du Coran, dans lequel il s'est positionné comme un ami du monde musulman.  "Ce cycle de méfiance et de discorde doit s'achever", a lancé le président américain. "Je suis venu chercher, ici au Caire, un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un nouveau départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel. Un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'islam partagent des principes communs de progrès, de tolérance et de dignité humaine". Si "le changement ne peut pas intervenir du jour au lendemain", il se dit "convaincu que pour avancer, nous devons dire ce que nous avons sur le cœur."


Extrémisme


Barack Obama a évoqué les grands problèmes de la région car "nous ne devons pas ignorer les tensions mais y faire face frontalement."
L'un des problèmes majeurs reste "l'extrémisme violent sous toutes ses formes". Il rappelle que cette violence va "à l'encontre de l'Islam lui-même. Le Coran dit que quiconque tue une personne, tue l'humanité entière." Evoquant la guerre contre le terrorisme, il a réaffirmé que "malgré le coût, l'engagement américain ne faiblira pas." Il a tenu à rassurer le peuple irakien : "nous ne cherchons pas à nous installer, nous n'avons aucune prétention sur la souveraineté du pays." Toutes les troupes devraient être parties en 2012. Mais Barack Obama a conscience que "la solution militaire ne peut pas tout régler". C'est pourquoi, il a également annoncé l'investissement de 1,3 milliard chaque année pour les cinq prochaines années pour la construction d'écoles et 2,8 milliards pour développer l'économie du pays. Enfin, il a confiance dans le fait que "la foi de plus d'un milliard de personnes est plus grande que la haine d'une poignée."


Israël-Palestine


Le président américain s'est exprimé sur la discorde entre les Israéliens et les Palestiniens. Soulignant le "lien inébranlable" des Etats-Unis avec Israël et le droit du peuple d'Israël à avoir une terre, il n'a pas hésité à parler de "situation intolérable" pour les Palestiniens qui "vivent l'humiliation que suppose l'occupation". L'obtention de terres pour les Palestiniens est une "aspiration naturelle et légitime". Il a donc fermement appelé Israël à mettre fin à la "colonisation". Il demande aux deux Etats à respecter la feuille de route établie. La contestation par la violence n'est que "lâcheté".
Il recommande au Hamas de "jouer le rôle qui est le sien" c'est-à-dire "unifier et répondre aux aspirations" du peuple Palestinien.
"L'Amérique sera côte à côte avec ceux qui veulent la paix", a-t-il affirmé.


Nucléaire


Barack Obama reconnaît les torts de l'Amérique envers l'Iran dans le passé. "Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis ont renversé un leader élu de manière démocratique". Mais "plutôt que d'être rivé sur le passé, il a appelé à "aller de l'avant". Sur la question du nucléaire notamment où il a renouvelé son appel pour une planète sans aucune arme nucléaire, sauf civil. Il a également affirmé que la promotion de la démocratie avec la guerre en Irak était une erreur. "Aucun système ne devrait être imposé par un pays sur un autre". Il a cité Thomas Jefferson : "j'espère que notre sagesse grandira en même temps que notre pouvoir", et a promis de respecter la souveraineté des pays.


Démocratie


Malgré les différentes cultures, il croit à un "gouvernement pour le peuple, par le peuple". Il appelle les gouvernements du monde entier à respecter les droits des minorités, à placer l'intérêt des peuples au-dessus de leur intérêt. Il n'a pas hésité à évoquer le droit des femmes, notamment la nécessité d'une éducation égale pour tous. "Ce n'est pas une coïncidence si les pays où les femmes sont les mieux éduquées qui sont les plus prospères", a-t-il souligné. Rassurant sur la mondialisation, le président américain a dit comprendre que le "changement peut susciter la crainte avec la perte de son identité et de ses traditions". Mais il a affirmé que le "progrès humain ne peut être ignoré." Il n'y a pas de "contradiction entre modernité et tradition." Il a pris en exemple le Japon et Dubaï.


Partenariats


Barack Obama a annoncé le développement de partenariats d'échange entre étudiants "comme celle qui a permis à mon père de venir étudier en Amérique". Un sujet qu'il évoquera plus longuement au Sommet de l'entreprenariat. "L'innovation est la monnaie d'échange du XXIème siècle", plus que le pétrole a-t-il affirmé. Il a évoqué la nécessité de se "rassembler au nom du monde que nous envisageons. "Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération", a-t-il déclaré. "La foi devrait nous rassembler."


Les Etats-Unis et l'Islam


Tout au long de son discours, Barack Obama n'a pas hésité à vanter les mérites de l'Islam et citer le Coran pour appuyer ses propos. Ainsi, il a évoqué la "dette de la civilisation" envers les musulmans, grâce à leur sens de "l'innovation : l'algèbre, la boussole, l'imprimerie." Il a rappelé que "l'Islam a toujours fait partie de l'histoire américaine" et que l'Islam a une histoire de tolérance. Il rejette la "tendance à mesurer la foi par le rejet de celle d'autrui."  "Depuis notre fondation, les musulmans ont enrichi les Etats-Unis".
En tant que président, l'une de ses responsabilités est de "lutter contre les stéréotypes de l'Islam là où ils se trouvent". Mais, rappelle-t-il, "ce même principe doit s'appliquer pour les musulmans à l'Amérique." "Je suis un exemple que même en s'appelant Barack Hussein Obama, on peut être élu. Mais mon histoire personnelle n'est pas si unique. Cette promesse existe pour tous, pour les 7 millions de musulmans américains." D'ailleurs, les Etats-Unis, terre de "tolérance" permet aux "femmes de porter le voile." Il a appelé les pays occidentaux à éviter de discriminer les musulmans en interdisant certaines tenues."Que la paix de Dieu soit avec tous.", a-t-il conclu.


Fin de la tournée


A la fin de son discours, le président américain se rendra au plateau du Guizeh pour visiter les trois grandes pyramides, flanquées du Sphinx, sous la houlette de Zahi Hawass, le médiatique patron des antiquités égyptiennes. C'est en soirée, au terme d'une journée déjà qualifiée d'historique par les Egyptiens, que le président américain quittera le Proche-Orient pour rallier l'Europe.
Il doit visiter vendredi le camp de concentration de Buchenwald (Allemagne) et participer samedi au 65e anniversaire du Débarquement en Normandie (France) des forces alliées contre l'Allemagne nazie.