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FrenchLingQ, #67 Serge & Marianne – Assignment to Norfolk, Part 1

Marianne : bonsoir Serge, comment vas-tu ?

Serge : très bien merci. Et toi ?

Marianne : oh, çà va !

Serge : malgré le mauvais temps ?

Marianne : malgré le mauvais temps, parce que depuis deux jours, il y a de l'orage, plein de pluie. Bon, il ne fait pas trop froid mais… Serge : non ! Mais c'est vraiment pas agréable. Ici aussi c'est… beaucoup de vent, de la pluie. On a eu un orage de grêle avec des grêlons mais… énormes ! C'était impressionnant. C'était vraiment énorme ! Cà n'a pas duré longtemps mais çà a bien blanchi la route, comme si il y avait de la neige. C'était vraiment impressionnant. Marianne : Y a certaines petites régions… des… régions proches d'ici qui ont eu aussi des orages avec de la grêle. Pas énorme, mais enfin, c'est quand même… Serge : c'est les giboulées de mars ! Un petit peu tard mais… Marianne : les giboulées de mai ! Ce qui est désagréable je trouve, c'est qu'il fait lourd. D'ailleurs c'est pour çà qu'il y a de l'orage. Il y a de l'orage la nuit. Serge : oui, tant qu'à faire ! et qu'il pleuve la nuit ! Et puis avoir une belle journée après.

Marianne : malheureusement il pleut aussi la journée mais… Serge : j'ai lu ton mail tout à l'heure, avec intérêt ! Je ne connais pas ce feuilleton d'ailleurs mais… Marianne : tu ne connais pas ? Serge : non, non, non ! En fait je regarde peu la télé donc, çà doit être pour çà.

Marianne : moi non plus… parce que… d'ailleurs à la télé il y a… la plupart des programmes sont des rediffusions, et puis c'est pas tellement… Serge : oui Marianne : intéressant, en tout cas pour moi. Donc apparemment pour toi aussi. Mais c'est une… la série que je te parlais, je l'ai déjà vue donc c'est également une rediffusion, mais j'aime bien. Serge : mais çà se passe donc aux … c'est un feuilleton américain je suppose puisqu'ils… Marianne : c'est un feuilleton américain… çà concerne… alors JAG, c'est… judge, advocat general. C'est l'aéronaval, et puis ce sont des avocats, qui s'occupent de différentes affaires dans les procès concernant l'armée… et c'est très intéressant ! Y a des aviateurs, des marines, et puis oui, il y a deux, trois jours, j'ai revu un épisode, et puis là, il y a un de ces… une partie ce cet épisode, qui se passait à Norfolk… et donc, je ne me rappelle plus, je ne me rappelais plus la première fois mais là, vu que tu m'as dit que peut-être tu allais aller à Norfolk, donc j'ai regardé un peu plus la base qu'ils ont montrée, la base aéronavale de Norfolk… çà a l'air d'être énorme ! Ils ont montré l'entrée avec le port… certains bâtiments… Serge : oui, ben c'est un très, très grand port militaire déjà, puisque j'ai vu qu'il y a les plus gros porte-avions américains qui peuvent y aller, donc c'est un port énorme, parce que les porte-avions américains c'est pas, c'est pas le Charles De Gaulle hein ! C'est la gamme au- dessus ! Oui ben moi j'ai des nouvelles… en fait y a le… le commandement suprême de l'OTAN qui est celui des opérations… qui est à Mons, en Belgique… et à Norfolk, il y a le « Allied Command Transformation », l'ACT, c'est pour la… tout ce qui a trait à l'OTAN, mais je pense qu'ils traitent des problèmes justement de l'évolution de l'OTAN. Et donc je postulais moi, pour… un poste à l'OTAN, et donc il y avait différents pays, puisque l'OTAN est représentée dans beaucoup de pays, et c'est dans le cadre du désir de… du président Sarkozy, de rentrer dans l'OTAN, mais plus activement puisqu'on n'avait jamais vraiment quitté l'OTAN en pratique mais au moins en tout cas dans ce qui est la partie commandement, et donc les conditions, c'est qu'il voulait que la France récupère des postes importants dans le commandement, dont celui de Norfolk… et je crois aussi un commandement à Lisbonne. C'était une des conditions pour après fournir du personnel dans tous ces Etats-majors, parce qu'en fait la France fourni beaucoup de personnel militaire à l'OTAN et elle n'était pas représentée, elle était représentée je crois pour un pour cent, par rapport à tous les autres pays. Marianne : c'est pas énorme… Serge : voilà, c'était pas énorme et elle fournissait… je crois qu'elle est le cinquième pays en nombre d'hommes qu'elle fourni sur les différents théâtres d'opération. Donc comme elle a obtenu ces commandements, et bien maintenant il faut qu'elle y mette des petits bonhommes dedans ! Marianne : un petit bonhomme comme toi !

Serge : voilà ! Pas que des généraux ! Il faut aussi, il faut un tas de choses pour qu'un général il fonctionne, il faut plein de choses autour, bon des officiers, des sous-officiers, et donc, moi j'ai eu la chance d'être pris, d'être pré sélectionné on va dire parce que… tant qu'on n'est pas… les fesses dans l'avion, ou même qu'on est arrivé… on sait jamais, des fois que l'avion soit détourné… tant qu'on n'est pas arrivé, on n'est jamais sûr d'y être… donc moi, ce serait Norfolk. Marianne : çà m'a fait bizarre, c'est que, quand je regardais l'émission, Norfolk, je regardais toute la…bon ils n'ont pas montré toute la base mais c'était vraiment… surtout les bâtiments, là où il y a le port avec certains sous-marins qu'ils ont montré. Tiens, serge il irait peut-être dans une base comme çà.

Serge : en fait, je ne sais pas où est situé le… je serai dans tout ce qui s'occupe des télécommunications, alors c'est peut-être un endroit à part, qui est placé ailleurs à Norfolk. Donc je n'en sais pas plus et puis notre état-major aussi, je crois qu'il n'en sait pas plus, il est un petit peu dépassé, parce que Sarkozy, il a voulu vraiment que les choses aillent très, très vite… Marianne : les changements comme çà, c'est… çà se fait rapidement et puis bon, les informations ne suivent pas toujours. Serge : puis c'est un petit peu, çà fait un peu peur dans un sens, c'est que… donc moi j'y vais avec ma femme, Anne est obligée de rester en France puisqu'elle fait ses études de médecine, donc on ne peut pas, elle ne peut pas continuer là-bas, elle peut pas faire là-bas, je crois que… tu sais, en fait tu arrêtes une vie ici, pour en recommencer une autre. Tu tires un trait sur ta vie précédente quand tu pars dans ces conditions, c'est assez dur à gérer, et dans la précipitation on… souvent on part un peu dans le vide, on ne sait pas quel type de logement on va avoir, à quel endroit… Marianne : c'est vraiment l'inconnu oui ! Serge : à quel moment, oui c'est vraiment l'inconnu. Je ne sais pas si je vais partir avant elle, en même temps, tu vois, il y a plein de choses je… Marianne : sûrement avant elle... Serge : moi, j'ai réussi à avoir des informations, du poste que je vais occuper parce que j'ai des collègues qui travaillent déjà à l'OTAN, il y en a un qui travaille à Bruxelles, donc au quartier général de l'OTAN mais pour l'Europe, et qui, lui connaissait des gens qui s'occupaient des postes sur les différents théâtres, enfin les différents endroits où l'OTAN est présente. Donc lui, il m'a fourni des informations, je ne sais même pas si l'état-major les a, donc j'en sais un peu plus mais… sinon, c'est vraiment l'inconnu, c'est ce qui fait un peu peur. Bon, après on a l'habitude nous, de s'adapter aux situations et… bon de toute façon je n'aurai pas le choix, il faudra que je m'adapte. Donc disons que les choses se précisent, les étapes… çà avance un petit peu dans le parcours du combattant pour… au moment où, tu sais, tu te portes seulement volontaire pour une éventuelle… et au moment… Marianne : et après tout se précipite… Serge : et après tout se précipite. Et là donc, ils nous demandent de préparer… on prépare à l'avance, avant de savoir si vraiment on va être pris définitivement et à la date à laquelle on va y aller, on nous demande de préparer tout. Tous les papiers pour les demandes de passeport pour les… Marianne : ben oui, c'est normal ! Parce que après, une fois que tu vas être sélectionné… Serge : après çà va très vite et puis tu vois, on a droit à un déménagement mais cet après-midi je pensais à tout çà et je disais, mais je ne pourrai pas emmener ma télé, je ne pourrai pas emmener mon ordi parce que c'est du 60 hertz ! Un réveil… en 60 hertz, tu auras des surprises parce que l'aiguille va tourner un petit peu plus vite… et je pense que les télés, ce genre d'appareils, je crois que çà ne peut pas fonctionner à cause de çà… Marianne : mais sinon, tu peux avoir des sortes de convertisseurs de 220 ou de 110 ! Serge : oui mais là, c'est pas un problème de tension, c'est un problème de fréquence, et là c'est déjà plus compliqué mais… au bout il y a beaucoup d'appareils que tu peux mettre soit sur 110 soit sur 220 mais par contre 50 hertz ou 60 hertz, là c'est beaucoup plus enquiquinant. Alors on verra, mais bon, çà c'est des choses… disons que c'est pas les premières choses auxquelles il faut penser… Marianne : çà c'est secondaire. Serge : parce que d'abord, j'ai à préparer l'examen d'Anglais qu'il y a début juin, parce que le niveau d'Anglais qu'on a… c'est pas qu'il est différent, mais l'OTAN réclame une… quelque chose de différent, çà s'appelle le Stanag 6001, pour Standardization agreement… pour les langues puis qu'il en existe pour tous les sujets, dès que çà touche à l'OTAN, maintenant il y a des standards pour tout ! Et donc, les langues n'y échappent pas et donc c'est un truc un petit peu différent de ce que j'avais passé et il faut que je le prépare quoi. Il y a un examen oral, il y a de l'écrit, il y a de l'écoute, de la compréhension… Marianne : mais tu sais à peu près en quoi çà consiste ? Serge : oui, malheureusement, çà tourne beaucoup sur le militaire et comme j'ai horreur… et je ne connais rien en vocabulaire militaire parce que je ne me suis jamais intéressé… Marianne : ben oui, tu n'as pas l'occasion de parler en anglais… Serge : non Marianne : sur les sujets militaires. Serge : non, en plus çà ne m'intéresse pas forcément, en tout cas les termes, et puis peut être aussi… parce que je vais avoir beaucoup à faire déjà, c'est pour apprendre les termes techniques, parce qu'en fait, je vais être à priori le seul français au sein des Américains, je crois qu'il y a des Anglais, il y aura peut-être d'autres nationalités en Europe, mais dans tous les cas, ce sera en anglais obligatoire donc… Marianne : concernant les communications ? Serge : oui, concernant tout mon travail ce sera… tous les échanges se feront en anglais donc… la technique c'est pas évident, tous les termes techniques… c'est différent, mais bon ! On s'y fait, on apprend tout. J'ai pas le choix, il faudra que j'y arrive et voilà, donc bon je ne serai pas seul de toute façon, même si c'est des Anglais, bon j'arriverai à communiquer et puis on arrivera à se faire comprendre… à force, tu sais les termes techniques ils reviennent tout le temps et après on les apprend comme çà, à force de rabâcher. Marianne : faut passer l'examen ! Serge : voilà… donc il y a quand même encore quelques obstacles à franchir et puis… il y a une petite chose qui va jouer en ma faveur... en notre faveur puisqu'on est une quarantaine déjà sur la liste, pas pour le même poste, quarante au total ! Marianne : oui Serge : comme ils ont beaucoup de mal à trouver le personnel, à trouver les compétences pour tel poste, pour… et puis tous, il faut qu'on ait au départ un niveau d'Anglais… et donc du coup, ils ont du mal à trouver le personnel. Donc ce qui se passe c'est que le Stanag, ils vont peut-être être… Marianne : plus souple non? Serge : plus souple, voilà ! Plus souple sur la correction parce que imagine qu'ils recalent tout le monde ! Quand j'ai été choisi, j'ai réussi à avoir justement la fiche de poste du poste qu'on allait me proposer… par un concours de circonstances je l'ai eue parce que au départ, on me dit : « bien voilà, c'est un poste pour Norfolk, de technicien » ! Moi je me dis : « impeccable, Norfolk, çà ne peut pas tomber mieux » ! Parce que il y avait partout, il y avait la Turquie, l'Italie, il y avait la Belgique donc... oui, tant qu'à faire, autant aller le plus loin possible et dans le pays qui m'attire le plus, donc c'était les Etats-Unis et… deux, trois jours après, on me dit : « ah, mais en fait, vous dépendrez de Norfolk mais vous serez en fait, vous serez à Mons, en Belgique, à côté de Maubeuge » ! Alors là déjà, là çà demande réflexion parce que moi c'est différent, le jour où je veux aller visiter la Belgique, je prends un week-end, et je vais avec ma femme, je prends ma voiture et puis on y va hein, j'ai pas besoin de… alors j'ai dit : « bon ben je réserve ma réponse et puis… » et du coup je me suis renseigné auprès de ce copain qui travaille à l'OTAN, à Bruxelles, et il me dit : « non, non, ils font erreur, ton poste il n'est pas à Mons, il est bien à Norfolk. » Alors moi, ben j'ai rappelé à Paris, la DRH, la division des ressources humaines. Je leur ai dit : « écoutez, vous êtes sûr que c'est à Mons parce que d'après mes renseignements, le poste il est bien à Norfolk ». Et donc ils ont cherché un petit peu : « ben on vous rappelle ! » Et dans l'après-midi, ils m'ont dit : « oui, oui effectivement, c'est Norfolk. » Mais moi entre temps, j'avais lu la fiche de poste et là, j'avais vu que… ils demandaient des compétences un peu particulières, que je n'avais pas. Et donc je leur ai dit : « écoutez, au niveau des compétences, d'après la fiche de poste, y a çà qui colle pas, çà qui colle pas, et je dis, moi j'ai bien peur que le poste ne colle pas tout à fait à mon profil. » Et donc ils ont dit : « bon ben on va essayer de chercher quelqu'un ». « Et si vous trouvez personne d'autre, bien j'irai quoi ! » Et en fait, c'est ce qui s'est passé, la personne qui gère çà elle m'a appelé, elle a dit : « je ne trouve personne pour vous remplacer ! » Marianne : parce qu'il est assez difficile d'avoir une personne qui connaît… Serge : ben qui connaisse ce qu'ils demandent, qui est le fameux niveau de langue, et qu'il veuille bien y aller. Et en fait, lui il a trouvé la personne qui à priori était compétente, qui à priori avait les connaissances en langue, mais la troisième condition qui était : « oui je veux bien y aller ! » Celle-là !... Le gars n'était pas intéressé. Donc il m'a dit : « j'ai personne ! » Alors j'ai dit : « bon ben je vais y aller parce que, comme j'avais été le premier désigné, j'ai dit, voilà, il faut que je me jette à l'eau quoi, tant pis… » Marianne : çà va te faire un grand changement là ! Serge : oui, çà va faire un grand changement et puis à priori, c'est pour trois ans.

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Marianne : bonsoir Serge, comment vas-tu ?

Serge : très bien merci. Et toi ?

Marianne : oh, çà va !

Serge : malgré le mauvais temps ?

Marianne : malgré le mauvais temps, parce que depuis deux jours, il y a de l'orage, plein de pluie. Bon, il ne fait pas trop froid mais…

Serge : non ! Mais c'est vraiment pas agréable. Ici aussi c'est… beaucoup de vent, de la pluie. On a eu un orage de grêle avec des grêlons mais… énormes ! C'était impressionnant. C'était vraiment énorme ! Cà n'a pas duré longtemps mais çà a bien blanchi la route, comme si il y avait de la neige. C'était vraiment impressionnant.

Marianne : Y a certaines petites régions… des… régions proches d'ici qui ont eu aussi des orages avec de la grêle. Pas énorme, mais enfin, c'est quand même…

Serge : c'est les giboulées de mars ! Un petit peu tard mais…

Marianne : les giboulées de mai ! Ce qui est désagréable je trouve, c'est qu'il fait lourd. D'ailleurs c'est pour çà qu'il y a de l'orage. Il y a de l'orage la nuit.

Serge : oui, tant qu'à faire ! et qu'il pleuve la nuit ! Et puis avoir une belle journée après.

Marianne : malheureusement il pleut aussi la journée mais…

Serge : j'ai lu ton mail tout à l'heure, avec intérêt ! Je ne connais pas ce feuilleton d'ailleurs mais…

Marianne : tu ne connais pas ?

Serge : non, non, non ! En fait je regarde peu la télé donc, çà doit être pour çà.

Marianne : moi non plus… parce que… d'ailleurs à la télé il y a… la plupart des programmes sont des rediffusions, et puis c'est pas tellement…

Serge : oui

Marianne : intéressant, en tout cas pour moi. Donc apparemment pour toi aussi. Mais c'est une… la série que je te parlais, je l'ai déjà vue donc c'est également une rediffusion, mais j'aime bien.

Serge : mais çà se passe donc aux … c'est un feuilleton américain je suppose puisqu'ils…

Marianne : c'est un feuilleton américain… çà concerne… alors JAG, c'est… judge, advocat general. C'est l'aéronaval, et puis ce sont des avocats, qui s'occupent de différentes affaires dans les procès concernant l'armée… et c'est très intéressant ! Y a des aviateurs, des marines, et puis oui, il y a deux, trois jours, j'ai revu un épisode, et puis là, il y a un de ces… une partie ce cet épisode, qui se passait à Norfolk… et donc, je ne me rappelle plus, je ne me rappelais plus la première fois mais là, vu que tu m'as dit que peut-être tu allais aller à Norfolk, donc j'ai regardé un peu plus la base qu'ils ont montrée, la base aéronavale de Norfolk… çà a l'air d'être énorme ! Ils ont montré l'entrée avec le port… certains bâtiments…

Serge : oui, ben c'est un très, très grand port militaire déjà, puisque j'ai vu qu'il y a les plus gros porte-avions américains qui peuvent y aller, donc c'est un port énorme, parce que les porte-avions américains c'est pas, c'est pas le Charles De Gaulle hein ! C'est la gamme au- dessus ! Oui ben moi j'ai des nouvelles… en fait y a le… le commandement suprême de l'OTAN qui est celui des opérations… qui est à Mons, en Belgique… et à Norfolk, il y a le « Allied Command Transformation », l'ACT, c'est pour la… tout ce qui a trait à l'OTAN, mais je pense qu'ils traitent des problèmes justement de l'évolution de l'OTAN. Et donc je postulais moi, pour… un poste à l'OTAN, et donc il y avait différents pays, puisque l'OTAN est représentée dans beaucoup de pays, et c'est dans le cadre du désir de… du président Sarkozy, de rentrer dans l'OTAN, mais plus activement puisqu'on n'avait jamais vraiment quitté l'OTAN en pratique mais au moins en tout cas dans ce qui est la partie commandement, et donc les conditions, c'est qu'il voulait que la France récupère des postes importants dans le commandement, dont celui de Norfolk… et je crois aussi un commandement à Lisbonne. C'était une des conditions pour après fournir du personnel dans tous ces Etats-majors, parce qu'en fait la France fourni beaucoup de personnel militaire à l'OTAN et elle n'était pas représentée, elle était représentée je crois pour un pour cent, par rapport à tous les autres pays.

Marianne : c'est pas énorme…

Serge : voilà, c'était pas énorme et elle fournissait… je crois qu'elle est le cinquième pays en nombre d'hommes qu'elle fourni sur les différents théâtres d'opération. Donc comme elle a obtenu ces commandements, et bien maintenant il faut qu'elle y mette des petits bonhommes dedans !

Marianne : un petit bonhomme comme toi !

Serge : voilà ! Pas que des généraux ! Il faut aussi, il faut un tas de choses pour qu'un général il fonctionne, il faut plein de choses autour, bon des officiers, des sous-officiers, et donc, moi j'ai eu la chance d'être pris, d'être pré sélectionné on va dire parce que… tant qu'on n'est pas… les fesses dans l'avion, ou même qu'on est arrivé… on sait jamais, des fois que l'avion soit détourné… tant qu'on n'est pas arrivé, on n'est jamais sûr d'y être… donc moi, ce serait Norfolk.

Marianne : çà m'a fait bizarre, c'est que, quand je regardais l'émission, Norfolk, je regardais toute la…bon ils n'ont pas montré toute la base mais c'était vraiment… surtout les bâtiments, là où il y a le port avec certains sous-marins qu'ils ont montré. Tiens, serge il irait peut-être dans une base comme  çà.

Serge : en fait, je ne sais pas où est situé le… je serai dans tout ce qui s'occupe des télécommunications, alors c'est peut-être un endroit à part, qui est placé ailleurs à Norfolk. Donc je n'en sais pas plus et puis notre état-major aussi, je crois qu'il n'en sait pas plus, il est un petit peu dépassé, parce que Sarkozy, il a voulu vraiment que les choses aillent très, très vite…

Marianne : les changements comme çà, c'est… çà se  fait rapidement et puis bon, les informations ne suivent pas toujours.

Serge : puis c'est un petit peu, çà fait un peu peur dans un sens, c'est que… donc moi j'y vais avec ma femme, Anne est obligée de rester en France puisqu'elle fait ses études de médecine, donc on ne peut pas, elle ne peut pas continuer là-bas, elle peut pas faire là-bas, je crois que… tu sais, en fait tu arrêtes une vie ici, pour en recommencer une autre. Tu tires un trait sur ta vie précédente quand tu pars dans ces conditions, c'est assez dur à gérer, et dans la précipitation on… souvent on part un peu dans le vide, on ne sait pas quel type de logement on va avoir, à quel endroit…

Marianne : c'est vraiment l'inconnu oui !

Serge : à quel moment, oui c'est vraiment l'inconnu. Je ne sais pas si je vais partir avant elle, en même temps, tu vois, il y a plein de choses je…

Marianne : sûrement avant elle...

Serge : moi, j'ai réussi à avoir des informations, du poste que je vais occuper parce que j'ai des collègues qui travaillent déjà à l'OTAN, il y en a un qui travaille à Bruxelles, donc au quartier général de l'OTAN mais pour l'Europe, et qui, lui connaissait des gens qui s'occupaient des postes sur les différents théâtres, enfin les différents endroits où l'OTAN est présente. Donc lui, il m'a fourni des informations, je ne sais même pas si l'état-major les a, donc j'en sais un peu plus mais… sinon, c'est vraiment l'inconnu, c'est ce qui fait un peu peur. Bon, après on a l'habitude nous, de s'adapter aux situations et… bon de toute façon je n'aurai pas le choix, il faudra que je m'adapte. Donc disons que les choses se précisent, les étapes… çà avance un petit peu dans le parcours du combattant pour… au moment où, tu sais, tu te portes seulement volontaire pour une éventuelle… et au moment…

Marianne : et après tout se précipite…

Serge : et après tout se précipite. Et là donc, ils nous demandent de préparer… on prépare à l'avance, avant de savoir si vraiment on va être pris définitivement et à la date à laquelle on va y aller, on nous demande de préparer tout. Tous les papiers pour les demandes de passeport pour les…

Marianne : ben oui, c'est normal ! Parce que après, une fois que tu vas être sélectionné…

Serge : après çà va très vite et puis tu vois, on a droit à un déménagement mais cet après-midi je pensais à tout çà et je disais, mais je ne pourrai pas emmener ma télé, je ne pourrai pas emmener mon ordi parce que c'est du 60 hertz ! Un réveil… en 60 hertz, tu auras des surprises parce que l'aiguille va tourner un petit peu plus vite… et je pense que les télés, ce genre d'appareils, je crois que çà ne peut pas fonctionner à cause de çà…

Marianne : mais sinon, tu peux avoir des sortes de convertisseurs de 220 ou de 110 !

Serge : oui mais là, c'est pas un problème  de tension, c'est un problème de fréquence, et là c'est déjà plus compliqué mais… au bout il y a beaucoup d'appareils que tu peux mettre soit sur 110 soit sur 220 mais par contre 50 hertz ou 60 hertz, là c'est beaucoup plus enquiquinant.
 Alors on verra, mais bon, çà c'est des choses… disons que c'est pas les premières choses auxquelles il faut penser…

Marianne : çà c'est secondaire.

Serge : parce que d'abord, j'ai à préparer l'examen d'Anglais qu'il y a début juin, parce que le niveau d'Anglais qu'on a… c'est pas qu'il est différent, mais l'OTAN réclame une… quelque chose de différent, çà s'appelle le Stanag 6001, pour Standardization agreement… pour les langues puis qu'il en existe pour tous les sujets, dès que çà touche à l'OTAN, maintenant il y a des standards pour tout ! Et donc, les langues n'y échappent pas et donc c'est un truc un petit peu différent de ce que j'avais passé et il faut que je le prépare quoi. Il y a un examen oral, il y a de l'écrit, il y a  de l'écoute, de la compréhension…

Marianne : mais tu sais à peu près en quoi çà consiste ?

Serge : oui, malheureusement, çà tourne beaucoup sur le militaire et comme j'ai horreur… et je ne connais rien en vocabulaire militaire parce que je ne me suis jamais intéressé…

Marianne : ben oui, tu n'as pas l'occasion de parler en anglais…

Serge : non

Marianne : sur les sujets militaires.

Serge : non, en plus çà ne m'intéresse pas forcément, en tout cas les termes, et puis peut être aussi… parce que je vais avoir beaucoup à faire déjà, c'est pour apprendre les termes techniques, parce qu'en fait, je vais être à priori le seul français au sein des Américains, je crois qu'il y a des Anglais, il y aura peut-être d'autres nationalités en Europe, mais dans tous les cas, ce sera en anglais obligatoire donc…

Marianne : concernant les communications ?

Serge : oui, concernant tout mon travail ce sera… tous les échanges se feront en anglais donc… la technique c'est pas évident, tous les termes techniques… c'est différent, mais bon ! On s'y fait, on apprend tout. J'ai  pas le choix, il faudra que j'y arrive et voilà, donc bon je ne serai pas seul de toute façon, même si c'est des Anglais, bon j'arriverai à communiquer et puis on arrivera à se faire comprendre… à force, tu sais les termes techniques ils reviennent tout le temps et après on les apprend comme çà, à force de rabâcher.

Marianne : faut passer l'examen !

Serge : voilà… donc il y a quand même encore quelques obstacles à franchir et puis… il y a une petite chose qui va jouer en ma faveur... en notre faveur puisqu'on est une quarantaine déjà sur la liste, pas pour le même poste, quarante au total !

Marianne : oui

Serge : comme ils ont beaucoup de mal à trouver le personnel, à trouver les compétences pour tel poste, pour… et puis tous, il faut qu'on ait au départ un niveau d'Anglais… et donc du coup, ils ont du mal à trouver le personnel. Donc ce qui se passe c'est que le Stanag, ils vont peut-être être…
 
Marianne : plus souple non?

Serge : plus souple, voilà ! Plus souple sur la correction parce que imagine qu'ils recalent tout le monde ! Quand j'ai été choisi, j'ai réussi à avoir justement la fiche de poste du poste qu'on allait me proposer… par un concours de circonstances je l'ai eue parce que au départ, on me dit : « bien voilà, c'est un poste pour Norfolk, de technicien » ! Moi je me dis : «  impeccable, Norfolk, çà ne peut pas tomber mieux » ! Parce que il y avait partout, il y avait la Turquie, l'Italie, il y avait la Belgique donc... oui, tant qu'à faire, autant aller le plus loin possible et dans le pays qui m'attire le plus, donc c'était les Etats-Unis et… deux, trois jours après, on me dit : «  ah, mais en fait, vous dépendrez de Norfolk mais vous serez en fait, vous serez à Mons, en Belgique, à côté de Maubeuge » !
Alors là déjà, là çà demande réflexion parce que moi c'est différent, le jour où je veux aller visiter la Belgique, je prends un week-end, et je vais avec ma femme, je prends ma voiture et puis on y va hein, j'ai pas besoin de… alors j'ai dit : « bon ben je réserve ma réponse et puis… » et du coup je me suis renseigné auprès de ce copain qui travaille à l'OTAN, à Bruxelles, et il me dit : «  non, non, ils font erreur, ton poste il n'est pas à Mons, il est bien à Norfolk. » Alors moi, ben j'ai rappelé à Paris, la DRH, la division des ressources humaines. Je leur ai dit : «  écoutez, vous êtes sûr que c'est à Mons parce que d'après mes renseignements, le poste il est bien à Norfolk ». Et donc ils ont cherché un petit peu : «  ben on vous rappelle ! » Et dans l'après-midi, ils m'ont dit : « oui, oui effectivement, c'est Norfolk. » Mais moi entre temps, j'avais lu la fiche de poste et là, j'avais vu que… ils demandaient des compétences un peu particulières, que je n'avais pas. Et donc je leur ai dit : «  écoutez, au niveau des compétences, d'après la fiche de poste, y a çà qui colle pas, çà qui colle pas, et je dis, moi j'ai bien peur que le poste ne colle pas tout à fait à mon profil. » Et donc ils ont dit : « bon ben on va essayer de chercher quelqu'un ». « Et si vous trouvez personne d'autre, bien j'irai quoi ! » Et en fait, c'est ce qui s'est passé, la personne qui gère çà elle m'a appelé, elle a dit : « je ne trouve personne pour vous remplacer ! »

Marianne : parce qu'il est assez difficile d'avoir une personne qui connaît…

Serge : ben qui connaisse ce qu'ils demandent, qui est le fameux niveau de langue, et qu'il veuille bien y aller. Et en fait, lui il a trouvé la personne qui à priori était compétente, qui à priori avait les connaissances en langue, mais la troisième condition qui était : «  oui je veux bien y aller ! » Celle-là !... Le gars n'était pas intéressé. Donc il m'a dit : « j'ai personne ! » Alors j'ai dit : «  bon ben je vais y aller parce que, comme j'avais été le premier désigné, j'ai dit, voilà, il faut que je me jette à l'eau quoi, tant pis… »

Marianne : çà va te faire un grand changement là !

Serge : oui, çà va faire un grand changement et puis à priori, c'est pour trois ans.