En début d'année, il est souvent coutume de prendre une ou des bonnes résolutions. Bon, il faut bien l'avouer, celles-ci ne sont que rarement tenues et se bornent plus à de bonnes intentions qu'à des actes concrets. Il n'en demeure pas moins qu'en cette période de voeux, l'ONU a voulu elle aussi émettre un souhait concernant l'avenir de la nature, en proclamant 2010 année internationale de la biodiversité. C'est le 11 janvier de cette année, à Berlin, que sera célébré le lancement officiel de cet événement à la portée internationale. Par ce biais, l'ONU entend renforcer la prise de conscience des citoyens et des gouvernements par rapport à la nécessité absolue de préserver la diversité des animaux et des plantes qui peuplent notre planète et qui en font une terre où la vie peut prospérer. Sans ces organismes vivants, la terre ne serait qu'un immense désert et cette seule certitude démontre à quel point la préservation du vivant est plus que nécessaire. Elle est tout simplement vitale pour l'avenir de l'espèce humaine. Malheureusement, le moins que l'on puisse dire c'est que l'optimisme est difficilement de mise en la matière. A l'heure actuelle, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature estime qu'un tiers des 1,8 millions d'espèces connues dans le monde serait confronté à une menace d'extinction. De façon totelement surréaliste, c'est un quart des espèces qui pourraient avoir tout simplement été rayées de la carte d'ici 2050. A l'échelle de la vie sur terre, ce n'est même pas le temps d'un battement de cils. Pourtant, avant même que 2010 soit décrété année de la biodiversité, de nombreux gouvernements s'étaient déjà engagés à agir. En 2002, au Sommet de la Terre qui s'est tenu à Johannesbourg, les pays participants s'étaient engagés à mettre un terme à l'appauvrissement de la nature constaté au quatre coins du globe et ce d'ici à l'année... 2010. Dire que ces bonnes résolutions ont tourné au fiasco est la moindre des choses, tant les évolutions positives ont été faibles, notamment au regard de la masse des destructions qui ont toujours cours. Quasiment partout sur la planète, la pollution, la déforestation, l'urbanisation et l'agriculture intensive ne font qu'accélérer la destruction du patrimoine vivant. Tout cela sans parler du réchauffement climatique, loin d'être étranger à nos activités, qui accélère encore ce processus qui pourrait conduire à une catastrophe à l'ampleur difficilement imaginable. Il y a donc urgence. Urgence à agir et à modifier des comportements qui risquent de mettre en péril l'équilibre de la nature. En ce sens, la décison de l'ONU de proclamer cette année de la biodiversité pourrait sembler encourageante. Reste que si cette action n'a rien d'une simple bonne résolution, on peut craindre qu'il ne s'agisse surtout que d'un voeux pieux et d'une opération de communication. Sans moyen de pression d'aucune sorte, sans directives précises, que peut-on espérer? Il y a malheureusment fort à parier que 2010 année de la biodiversité ne soit qu'une action sans effet, auprès de laquelle le sommet de Coppenhague passerait presque pour un éclatant succès. vincent, pour la Rédaction.
FREQUENCE TERRE, L'année de la biodiversité semble se résumer à un voeux pieux - Publiée le 12-01-2010
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