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Vol libre en Argentine, La ville perdue 9' jour, 22 mars

La province de San Juan, vallée de la lune. Yigal est lunatique, Christine retrouve ses congénères fossiles, ce sont les cinquante premières années qui sont dures dans la vie d'un fossile, me confie-t-on, on est plein d'attention pour moi, en ce jour mémorable soit celui de ma naissance quelques années auparavant. On ne peut toucher qu'avec les yeux, c'est une façon de respecter ce site archéologique extrêmement fragile, véritable curiosité géologique qui ne peut nous laisser indifférents. Dans le cycle éternel de la vie et de la mort, les forces orogéniques ont engendré un paradis minéral – ou est-ce un enfer ? – de roches tourmentées. Sous l'effet des mouvements tectoniques et du long processus de l'érosion éolienne, une terre d'immobilité et de poussière est née. Les innombrables particules solides, poussières organiques, grains de sable, transportés par le vent, ont, au fil des siècles, façonné le relief de cette vallée du silence. Cette vision fascinante provoque un étrange sentiment de solitude.

Une palette de couleurs très subtiles, la pierre est rose, des strates plus anciennes arborent un vert végétal, le sable, ocre-gris, la petite touche vert tendre d'une micro-végétation parachève ce chef-d'œuvre naturel. Retrouvons pour un instant la civilisation. Le comedor du coin fait l'affaire, petit encas improvisé et découverte d'un petit muscat à faire pâlir tous les blancs de la riviera vaudoise – ce qui réveille en nous de bas instincts épicuriens. Le second campement s'établit dans de petites ravines de sable rouge, à l'abri d'un vent glacial, aux portes de la « Ville Perdue ». Ce soir-là le froid gagnera un membre du groupe, Yigal en effet entame une grève de la faim jusqu'au lendemain, dommage, il avait la permission de m'astiquer sur mon âge jusqu'à minuit tapant !

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La province de San Juan, vallée de la lune. Yigal est lunatique, Christine retrouve ses congénères fossiles, ce sont les cinquante premières années qui sont dures dans la vie d'un fossile, me confie-t-on, on est plein d'attention pour moi, en ce jour mémorable soit celui de ma naissance quelques années auparavant.

On ne peut toucher qu'avec les yeux, c'est une façon de respecter ce site archéologique extrêmement fragile, véritable curiosité géologique qui ne peut nous laisser indifférents.

Dans le cycle éternel de la vie et de la mort, les forces orogéniques ont engendré un paradis minéral – ou est-ce un enfer ? – de roches tourmentées. Sous l'effet des mouvements tectoniques et du long processus de l'érosion éolienne, une terre d'immobilité et de poussière est née. Les innombrables particules solides, poussières organiques, grains de sable, transportés par le vent, ont, au fil des siècles, façonné le relief de cette vallée du silence. Cette vision fascinante provoque un étrange sentiment de solitude.

Une palette de couleurs très subtiles, la pierre est rose, des strates plus anciennes arborent un vert végétal, le sable, ocre-gris, la petite touche vert tendre d'une micro-végétation parachève ce chef-d'œuvre naturel.

Retrouvons pour un instant la civilisation. Le comedor du coin fait l'affaire, petit encas improvisé et découverte d'un petit muscat à faire pâlir tous les blancs de la riviera vaudoise – ce qui réveille en nous de bas instincts épicuriens.

Le second campement s'établit dans de petites ravines de sable rouge, à l'abri d'un vent glacial, aux portes de la « Ville Perdue ». Ce soir-là le froid gagnera un membre du groupe, Yigal en effet entame une grève de la faim jusqu'au lendemain, dommage, il avait la permission de m'astiquer sur mon âge jusqu'à minuit tapant !