La faute à Katrina
Réflexions après lecture de la Tribune de Genève le 20 septembre 2005.
L'hydrogène sauvera-t-il l'humanité ? Fini l'or noir, on se retourne vers le pétrole vert. Il y a urgence. Il faut investir dans le raffinage pétrolier et les énergies alternatives.
Inutile d'ouvrir les journaux, l'information passe directement par la pompe. Chaque semaine, nos réservoirs ont une nouvelle surprise.
Un jour, on parlera de l' « après-pétrole» comme l'avant ou l'après Jésus-Christ. Au Brésil on fabrique de l'essence à partir de canne à sucre qui grignote insidieusement la forêt amazonienne, aux Etats-Unis on se tourne vers une agriculture de bioéthanol alors que la France s'efforce de trouver dans le carburant alternatif une nouvelle énergie. Ainsi pour produire du pétrole, on annexe un territoire agricole au détriment de la vache. Le mètre carré est à la hausse.
C'est ça la mondialisation! www.kuhleasing.ch...Oui.maintenant. on a la possibilité de louer sa vache sur Internet, pour la saison d'estivage. Les vaches vendent leurs charmes sur le Web pour permettre au citadin d'avoir sa place au paradis alpestre. Le parrain a cependant le devoir de rendre visite à sa filleule, une fois au moins et se doit d'accomplir quelques tâches sur l'alpage, en compensation de quoi il bénéficie d'un certain quota du fromage qu'elle produit. De plus, la vache crée des liens. La location renouvelle son contrat... c'est ça le partage des richesse, opération rentable! Mais voilà, le temps des mesures drastiques est arrivé. L'ascension du baril parviendra-t-elle jusqu'à l'alpage? On fige les sourires et on gèle les porte-monnaie.
Il faut alors choisir: manger ou rouler? Mais pour manger, il faut nourrir la vache. Alors ?
De l'herbe pour la vache ou pour le pétrole? Supprimons le lait, la viande et mangeons de l'herbe, tant pis pour le biocarburant. Plus d'herbe, plus d'arbres, plus de vaches, plus de pétrole, bientôt il faudra manger les pissenlits par la racine ... qui sait, on pourrait tomber sur un bon gisement ! Peut-être vous est-il arrivé de découvrir cette excellente analyse du capitalisme circulant sur le Web qui en substance dit cela : «Achetez une vache, puis une autre. Vous avez alors deux vaches. Si le système capitaliste fonctionne bien, l'Europe vous subventionne la première année pour acheter une troisième vache. On fixe les quotas la deuxième année, on vous inflige alors une amende de surproduction, on vous donne une prime la troisième année pour abattre la troisième vache, oui mais d'un autre côté on vous impose, une nouvelle taxe, le RAB, remboursement de l'ardoise bovine. Reste donc la solution de tuer une vache pour la donner à manger à l'autre. La vache vivante devient folle. Vous la donner à manger à vos moutons. Vous devez alors abattre le troupeau qui se transforme en engrais, qui à son tour contamine 1 'herbe. » Drame à la Zola sur fond de spéculation ! La planète est malade. On boursicote, les prix montent, les hôpitaux sont trop chers ... Mais la santé n'a pas de prix. La planète s'épuise ... La faute au baril, la faute à ... Katrina.
