S – Bonjour Henri.
H – Bonjour Steve.
S – Qu'est-ce que tu penses de cette activité politique, les primaires aux états-Unis, est-ce que, bon tu es ici au Canada, est-ce que tu suis les événements politiques aux états-unis? H – Oui, un petit peu quand même parce que c'est vrai que après huit ans, non c'est dix ans de George Bush. S – Huit ans.
H –Huit ans de George Bush, on attend quand même un petit peu que ça se finisse et de voir un petit peu ce qui va se passer après, apparement de ce que j'ai vu, il y a trois personnes qui sont partis pour, enfin qui actuellement pourraient être Président des Etats-unis. Il y a McCain chez les républicains apparement c'est quasi sûr qu'il va gagner, et sinon il y a Clinton et Obama de l'autre côté chez les démocrates. C'est assez intéressant comme course parce que il me semble de ce que j'avais lu, que normalement les courses, à la fin de ce qu'ils appellent 'super mardi', que la course en général, on voit un petit peu qui va arriver, apparemment chez les démocrates on ne sais pas trop encore qui va arriver premier. S – Oui, c'est un système quand même très différent du système français. C'est un système présidentiel et c'est aussi le cas en France et pas le cas au Canada, on a pas de Président. Et voilà, c'est le processus pour décider des candidats d'un camp et dans l'autre, et bien sûr les démocrates c'est plutôt, enfin c'est pas à gauche, mais c'est plutôt libéral, plutôt à gauche enfin il y a toute une gamme aussi de démocrates. Alors que chez les républicains c'est plutôt des conservateurs. Est-ce qu'il y a ce même genre de différences, quelles sont enfin les tendances politiques ou idéologiques en France? H – Il y a ce qu'ils appellent la gauche et la droite, mais c'est vrai que c'est assez différent de ce qu'on a en Amérique du Nord. Je pense pas vraiment que l'on puisse dire que ce soit équivalent. Les socialistes en France, ce qui représente la gauche, c'est un gros parti de gauche, ressemblerait plutôt aux libéraux d'ici, mais la droite française ressemble aussi un petit peu aux libéraux, donc c'est assez compliqué à dire, je pense que au niveau ... les conservateurs y en a pas vraiment en Europe en tout cas. C'est un petit peu différent. S – Mais, les gaulistes, enfin, le parti du président Sarkozy par exemple, c'est les héritiers du gaulisme, enfin, dans un sens. Moi je comprend pas trop bien la politique.
H – Je pense que c'est de moins en moins vrai qui sont héritiers du gaulisme puisque les tendances changent, évidement ils se réclament toujours du gaulisme puisque c'est la ... c'est un petit peu un mouvement légendaire en France. Mais c'est vrai que ça bouge de plus en plus, la politique évolue, donc, évidement qu'ils sont les héritiers dans le sens ou historiquement le gaulisme c'était la droite. Mais, je pense que sur le fond, ils s'en éloignent un petit peu, mais c'est un petit peu compliqué à dire, la politique c'est toujours... on essaye toujours de classer un petit peu les gens dans des cases et parfois c'est plus compliqué que ça. S – Oui, enfin j'ai des amis en France qui sont donc des clients dans le bois et qui sont aussi, y sont actifs dans la politique régionale et ils sont de droite, mais c'est quand même, c'est une droite qui est donc conservateur, disons moins d'accès sur les acquis. Plus d'accès, plus d'emphase sur les responsabilités qu'on a envers la société, diminution d'impôt, etc. Mais, comme tu as dit dans le cas du Canada, même les conservateurs au Canada seraient peut être plutôt comme les démocrates aux Etats-Unis.
H – Oui S- Il y a pas cet élément par exemple de religion, qui est assez fort aux Etats-Unis. Mais c'est pas le cas avec McCain, lui il est pas tellement, il fait pas partie de cette droite religieuse qu'on a aux Etats-Unis. H – C'est, moi j'avais vu un documentaire sur les élections aux Etats-Unis. Les anciennes, les élections passés, apparemment oui, c'est quelque chose qui a changé la donne, pendant les, au moment ou Bill Clinton a été élu, par exemple ou beaucoup de, ou les evangélistes, les grandes églises, les mega Churchs comme y disent, se sont impliquées dans la politique, ce qui apparemment n'était jamais arrivé avant, les pasteurs les encourageaient à ne pas voter en disant que la politique c'est une autre affaire. Que c'était presque corrupteur. Et ils ont complétement changé leur fusil d'épaule, au moment des élections de Bill Clinton. Ce qui fait que beaucoup de conservateurs apparemment ont votés pour Bill Clinton car ils étaient un peu effrayés par cette mouvance et cette intégration de la religion dans la vie politique, et c'est aussi ce qui a permi à George Bush junior de se faire élire apparemment puisque ils ont votés massivement pour lui, je crois à la première élection. S – C'est intéressant cette question de religion. Et mon fils qui travaille dans un, qui est professeur à une Université à Londres. Il a fait des recherches sur ... il a même, il a écrit un article qui a été même qui a paru dans le News Week, sur la, ce qui appellent la religiosité et on a tendance à croire qu'on, comme société dans l'occident on devient de plus en plus laïc. Mais en fait, le taux de natalité est beaucoup plus élevé dans toutes les groupes religieuses. Que ce soit chrétiens, juifs, musulmans, tous ces gens là, ils ont 4, 5, 6 enfants. Et les gens donc laïcs, enfin séculaires, comme on dit en anglais, on dit pas ça en français, on dit.. H – On dirait plutôt, athés. S – Athés, même des gens qui peuvent avoir une foi, mais qui.... H – ... qui ne sont pas très pratiquants. S – Voilà, qui ne sont pas très pratiquants. Tout ces gens là, surtout les anciens catholiques en Europe, ils ont très peu d'enfants. - oui - Donc, ils y en a de moins en moins, à la longue, et les religions il y en a de plus en plus.
H – Oui, oui, .... J'avais vu un documentaire aussi, sur l'état de la religion et c'est vrai que on a, beaucoup de gens ont tendance à penser que la religion recule, alors qu'elle avance énormement dans le monde. De plus en plus, et notamment la religion chrétienne et musulmane progressent vraiment vraiment très vite. Parce que c'est vrai qu' y perdent, entre guillemets, des membres dans les pays européens et je pense aussi aux Etats-Unis, donc tout ce qu'on appelle les pays développés. Mais apparemment, ça progressent, ils progressent énormément en Amérique du Sud notamment. En Afrique aussi, c'est .... Les grandes religions sont un petit peu d'écraser toute les petites religions qui étaient un peu, un peu partout, mais qui prenaient assez de place il y a une centaine d'année et maintenant ont tendance à de plus en plus disparaître. S - Oui, enfin c'est intéressant, si on voit la religion chrétienne. Il y a 2000 ans, ils étaient quelques centaines. Peut être quelques miliers éventuellement. J'ai lu un livre là dessus, très intéressant, qui a expliqué comment la religion chrétienne a pu éventuellement devenir la religion dominante de l'empire romain par exemple. Et bien, il y a un tas de chose mais il y a des facteurs surtout démographiques. C'est à dire, quand y avait des maladies, des pestes comment dit-on... H – ... des épidémies. S – ... des épidémies, les gens mourraient. Les chrétiens, ils arrivaient à mieux s'entraider et donc eux ils avaient un taux de survivance plus élevé que les autres religions. Surtout les femmes là, elles étaient très attirées par cette religion. Alors de plus en plus, quand il y avait donc des épidémies, les populations autour là, y diminuaient, alors que les chrétiens il y en avait de plus en plus. Et, il y a un espèce de ce qu'on appelle en Anglais un 'tipping point'. Et après ça ils continuent à ... oui, oui H – Ha. C'est intéressant, je ne connaissais pas cette théorie. S – Mais en France, les gens, parce qu'avant la France, c'était un pays très très catholique. Les protestants, enfin il y a le fameux Saint Barthélémy etc, enfin il y a toute une histoire de guerre entre protestants et catholiques en France. Et, c'est les catholiques qui ont gagnés. H – Oui, oui. Il y a eu une grosse, et la Saint Barthélémy qui a été quelque chose d'assez gros, mais je crois qu'il n'y avait pas tellement de protestants en France. Ils étaient quand même assez minoritaire à l'époque, il me semble. Ce que n'était pas du tout le cas par exemple dans les pays germanique ou en Angleterre. Mais, oui, c'était un pays assez catholique, mais pas tant que ça finalement quand on regarde un pays comme l'Espagne qui a aussi eu des rois qui ont été... qui ont vraiment utilisés la religion pour le pouvoir. Ca a été le cas aussi en France naturellement , mais je crois que c'était beaucoup plus important en Espagne. Surtout que l'Espagne a été un croisement de beaucoup de religions. Il y a eu les musulmans qui sont arrivés, qui ont chassés les maîtres catholiques, chrétiens à l'époque d'Espagne. Et, il y a eu tout un tas de chamboulement assez important en Espagne. Mais, je, c'est vrai que c'est la politique et la religion ont toujours plus ou moins été entremélées en Europe. S – Mais on dit par exemple, c'est un des conseils qu'on donne par exemple aux immigrants qui viennent au Canada et qui travaillent dans une boite, dans une société ici. Il y a deux sujets dont il ne faut jamais parler. Il faut jamais parler avec les collègues là, c'est la religion et la politique. Les sports, les blagues, tout, mais pas la religion et la politique. Et aujourd'hui on a parlé de religion et de politique. H – Voilà! Mais ça va pour l'instant, on s'en sort pas trop mal. S – Pas de bagarre pour le moment.
H – Peut être que des gens qui nous écoutent, vont être absolument horrifié d'entendre ça. S – Ben oui, y a, ya, dans ce sens là, de plus en plus, bon, la politique c'est quoi. C'est tout les questions qui préoccupent les gens. Ça peut être des questions comme système de santé, etc. Il y a aussi maintenant de plus en plus, l'écologie, l'environnement. Là aussi on voit, il y a des gens avec le même fanatisme qu'avaient les marxistes etc, il y a 100 ans, qui ont amené la révolution en Russie etc. Et puis, les gens ils sont tellement convaincus qu'ils ont raisons, qu'ils n'admettent même pas une discussion. H – Oui, oui, oui. Mais y a, c'est vrai que c'est un petit peu inquiétant parce que avant l'écologie c'était entre guillemets, le ... un bon refuge pour les scientifiques qui disaient que ça va mal, il faut regarder. Et de ce que j'avais vu de plus en plus les questions écologiques se basent de moins en moins sur la science et de plus en plus sur la passion. Sur des, sur des, justement sur des décisions politiques qu'on voudrait prendre. Parfois elles ne se basent pas vraiment sur les dernières avancées en matière de sciences. Par exemple, le réchaufement planétaire, on sait que l'homme y est pour quelque chose, mais on est, on a pas la moindre idée de la mesure qu'à l'homme dans ce phénomème. C'est le problème de la météo, on a déjà assez de mal a deviner quel sera le temps dans une semaine. Et donc, imaginer quelle influence à eu l'homme sur tout le climat. C'est vrai qu'il y a eu, il y a des choses qui sont assez inquiétantes. Il a fait monter le taux de carbone dans l'air d'une manière assez impressionnante. Mais, c'est toujours difficile à quantifier, c'est très dur à savoir et beaucoup de choses qu'on dit de, que les gens disent de nos jours, c'est que tout est certain, tout est quasiment acquis. C'est pareil pour tout ce qui est l'abattage des arbres, pour la pêche, pour toutes ces choses là finalement de ce que j'avais vu, c'est qu'on est assez assez ignorant et pourtant beaucoup de gens présentent ça comme des certitudes. Il faut dire que c'est plus facile d'avoir des résultats politiques quand on présente des certitudes plutôt que des suspicions. S – C'est comme tu disais l'autre jour, au sujet de tout les manies là, faut pas manger ceci, il faut pas boire cela. Ben je regardais ici à Vancouver, il y avait le journal The Sun. Il y avait une affiche disait : l'Alberta est la capitale de la violence domestique au Canada. Il y avait un photo d'une personne qui avait été tuée par son ex-ami, etc. Alors on avait l'impression qui avait une épidémie de violence domestique en Alberta. Et je lisais l'article, et puis l'année dernière il y avait quatre personnes de tués, l'année avant, un et l'année avant ça, un. Et, il y a quinze ans c'était six. Donc selon l'année, selon la situation, il y a un ou quatre ou six. C'est pas une épidémie, c'est malheureux pour ces gens là, mais quand même. H – C'est mineur. Je crois que, c'est assez intéressant parce que j'avais lu quelque chose sur la violence domestique en France c'est apparemment c'est ... les français sont pas du tout conscients que c'est un vrai problème chez eux. Par exemple la violence domestique c'est un sujet très important en Espagne. Alors que l'Espagne finalement ils ne s'en sortent pas si mal que ça. J'avais entendu qu'en France il y avait trente morts par an à cause des violences domestiques. Avérés à cause de violences domestiques, et apparemment on en parle pas du tout en France, alors qu'en Espagne il y en a beaucoup moins. Il y en a moins d'une dizaine et c'est vraiment un sujet qui est très important pour eux. S – Alors les journalistes, ils peuvent influencer ce que nous pensons des différents sujets.
H – Ah, mais ça, ça c'est, c'est évident, c'est eux qui, qui écrivent pour influencer l'opinion des gens, il y a qu'une seule chose à faire, c'est écrire et communiquer. S- c'est ça, et vendre les journaux – voilà – Et j'espère voilà, aujourd'hui on a fait un espèce de tour d'horizon, j'espère que nous sommes, voilà... Mais j'espère que les gens qui nous écoutent, qui nous envoient un e-mail, pour nous dirent ce qu'ils veulent que voilà, que nous parlons d'autres sujets, enfin n'importe quoi. H – Si vous avez des requêtes spécifiques, n'hésitez pas, on sera heureux de s'exprimer en Français sur le sujet. S – Voilà, bon, merci beaucoup. À la prochaine.
H - Merci Steve. Au revoir.