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FrenchLingQ, #7 Commercialism and consumer behaviour

S: Bonjour, Henry.

H: Bonjour, Steve.

S: Comment ça va, aujourd'hui? H: Très bien. Et toi?

S: Très bien, merci. Qu'est-ce qu'on va discuter, là? De quoi on va discuter, aujourd'hui? H: Il y a plusieurs, il y a plusieurs sujets, mais on pourrait peut-être…

S: Il y a toujours des sujets. Tiens, je vais, je vais te dire, il y une chose que, qui m'intéresse, c'est cette question de la commercialisation de notre vie. On entend souvent les gens se plaindre que… aujourd'hui, tout est trop commercialisé, etcetera. H: Hmmm.

S: N'empêche qu'on est obligé quand même d'acheter les produits dont on a besoin dans les magasins. Donc, il y a des sociétés qui font de la publicité. Puis, l'autre jour, il y a une dame qui me disait, il y a des produits qui sont pas bons pour la santé comme, je sais pas, elle, elle citait l'exemple de la bière et des hamburgers. Elle disait que ça c'est très mauvais pour la santé. Donc, les sociétés qui font de la publicité pour la bière, pour les hamburgers, elles doivent payer une taxe supplémentaire. Qu'est-ce que tu penses de cela? H: C'est un petit peu le problème qui, en ce moment, avec les McDonalds, qui, qui sont en procès, et c'est difficile, à mon avis, de savoir jusqu'où va… la responsabilité d'une compagnie, quand ils font, quand ils vendent un produit qui est sans doute mauvais pour la santé. Parce que, c'est vrai que, on sait tous que le McDonalds, c'est pas forcément très bon... que les fast foods, c'est pas forcément très bon. Mais, en même temps, quand on y mange une fois par mois, ça fait pas vraiment de mal.

S: Et si on aime manger chez McDonalds? C'est, c'est quand même permit d'aimer manger un hamburger chez McDonalds. H: Absolument. Mais, c'est vrai qu'on peut se dire, les gens, c'est souvent, on peut dire que c'est de leur faute, c'est, c'est eux qui vont, qui vont manger chez McDonalds. McDonalds ne les force pas. Mais, il y a tout un tas de choses qui, qui sont un petit peu limite, les publicités qui sont faites, le fait souvent de s'attaquer entre guillemets, aux enfants, la publicité. Les, les McDonalds sont très réputés pour être apprécies par les enfants, parce que qu'ils ont des sortes de petits parcs d'attractions à l'intérieur, où les enfants peuvent s'amuser, ils ont des menus spécials enfant, où il y a des petit jouets, c'est vrai que c'est assez ludique, quand on est gamin, et puis même, je crois que, il y a… la nourriture McDonalds est, quand même, assez, assez addictive, ils ont… ils mettent énormément de sel, par exemple, dans les frites. S: Oui, mais… Bon. Je vais, je vais t'interrompre. Je suis d'accord que… ils ne devraient pas utiliser les enfants dans leurs publicités ni viser les enfants dans leurs publicités. Je suis d'accord avec cela. Mais, par exemple, les frites chez McDonalds sont pas nécessairement pires que les frites du bistro là au coin-là, avec.. que tu, que tu vas manger avec ton…

H: Hmmm.

S: Tu vas manger, je sais pas, disons, par exemple, un saucisson très gras, avec des frites. C'est pas nécessairement très bon pour la santé, la santé non plus! H: Oui.

Ce que je sais, c'est que, par exemple, les frites en France aux McDonalds sont beaucoup moins salées qu'ici… au Canada. Au Canada, c'est vraiment, c'est vraiment trop salé. En général, moi en France quand, je ne vais pas très, très souvent au McDonalds, c'est assez rare, mais quand j'y, j'y vais, en général, je rajoute un petit peu de sel en France, alors que si j'aurais plutôt tendance à essayer de retirer le sel. Et je crois que ça, ça dépend évidemment du goût de la population, mais il faut savoir qu'il y a des produits comme le sel, le sucre ou, justement, le gras, qui sont assez… sont addictifs. S: Oui.

H: Quand on, quand on en mange beaucoup, quand on a l'habitude, les gens essaient, en général, d'essayer d'en avoir plus. S: Mais, bon, le sucre, par exemple, bon, les tartes aux pommes. Si, si tu manges, si une personne mange deux grandes tartes aux pommes, tout seul, c'est pas très bon pour la santé. H: Oui, évidemment.

S: Mais est-ce qu'on va les interdire? Est-ce qu'on va taxer tous les producteurs de tartes aux pommes. Le fromage? Si on abuse, si on mange trop de fromage, c'est, c'est pas bon pour la santé non plus. H: Oui.

S: Alors, où est la responsabilité de l'individu? Où est la responsabilité de, d'une société qui produit quelque chose que, bon, il y a un marché, il y a des gens qui aiment ce produit-là? Quel est le… Jusqu'à quel point est-ce qu'on doit essayer de taxer des sociétés qui produisent des, des produits que nous, que quelqu'un considère nuisibles à la santé? H: Ça, c'est exactement le genre de question qui est très politique. S: Oui.

H: Car, il y a pas, à mon avis, de bonne réponse. On pourra jamais dire «Oui, c'est ici que la limite se situe», et c'est tout à fait logique, tout le monde peut tomber d'accord dessus. Je pense que c'est quelque chose d'assez compliquée. C'est une question, à mon avis, qui va être beaucoup soulevée à l'avenir. Je sais pas ce que t'en penses, S: Oui.

H: …mais de plus en plus on en parle.

S: Il y a une chose où nous sommes d'accord. C'est que… il faut éviter d'utiliser les enfants soit dans la publicité, dans les annonces, ou bien même de les viser, je trouve parce que les enfants sont sans défenses, et si on montre, c'est-à-dire, si on incite les enfants à vouloir aller chez McDonalds, et donc, à faire pression sur leurs parents, «Amenez, amène moi chez McDonalds», etcetera, moi, je trouve, ça, c'est mauvais. H: Oui, oui. Tout à fait, je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est… l'enfant, c'est, quand même, l'être innocent par excellence. C'est très, très malléable un enfant. S: Oui.

H: On peut très facilement l'influencer. S: Et les adultes aussi.

H: Oui… on est… responsable.

S: Sauf .... Voilà. C'est ça. Voilà, ça c'est un point très important. Un adulte est censé être responsable. Donc, pour l'adulte, si l'adulte veut aller chaque jour chez McDonalds manger les frites très salées, c'est… c'est… H: Sa responsabilité.

S: Sa responsabilité. Mais l'enfant, non. H: C'est ça, je crois, la différence. S: Oui.

H: Mais, je pense que là, la grosse différence c'est que l'adulte, l'adulte, il est censé savoir que c'est mauvais. Il y en a…il est normalement censé pouvoir avoir… prendre du recul, c'est ce qui fait, disons, entre un adulte et un enfant. Si les enfants ne, ne vont pas au travail quand ils sont gamins, que si, que si jamais ils ne font pas tout un tas de choses, on les empêche de le faire, parce qu'ils sont pas responsables, tout simplement. Et, donc, c'est vrai qu'y a beaucoup d'adultes qui se comportent parfois comme des enfants, sachant que certaines, certaines choses sont très mauvaises, ils le font quand même. Par exemple, le tabagisme et tous ce qui est drogues, et tout le monde sait très bien que c'est une bêtise, mais plein de gens le font. S: Oui.

Mais, bon, l'alcool aussi par exemple. Moi, j'aime bien boire le vin. J'aime bien boire même un petit whiskey. J'abuse pas de l'alcool. Pour moi, c'est un produit qui me donne beaucoup de plaisir. Parce que j'aime le goût. Bon, si je vais, par exemple, ici, au, au, nous avons des, des magasins de, de vin et d'alcool qui sont gérés par l'état. Nous… en avons, aussi, qui sont privés, mais il y en a qui sont gérés par l'état, et souvent il y a une personne là qui donne des échantillons de, de son vin. Donc, il… elle me… elle m'incite à consommer un produit qui peut être nuisible à ma santé. Elle me le donne gratuitement. Parce que, peut-être que j'aurais pas acheté ce vin-là. Mais, puisqu'elle me le, elle me le donne, et je bois, et j'en bois un autre, puisque c'est gratuit! Et là, je me sens, peut-être, responsable, «Ah, bon, okay, j'achète une bouteille». Est-ce que c'est bon, ça, ou pas bon? H: Ah, pour.... En tant que français, je peux pas trop condamner le vin, il y est une…le… non, je pense que, pour le vin, c'est, c'est vrai que c'est compliqué, parce que certaines personnes, certains études scientifiques affirment, même, que le vin est plutôt bon pour la santé à petites doses… S: Oui.

H: Un verre de vin rouge par, par jour, c'est pas mauvais. Je suis toujours un peu pessimiste quand on a ce genre d'étude, qui promo, qui promeut les… un produit qui est réputé pas très, très bon pour la santé. Récemment, il y a eu une étude qui est , qui est sortie, qui… qui révélait que d'après, ce qu'ils avaient découvert que le Guinness était, effectivement, bon pour la santé. Il y avait, c'était l'ancien slogan de Guinness «Guinness is good for you». Et ils avaient été condamnés, parce que, ça incitait les gens à penser que Guinness était bon pour la santé. Et, apparemment, c'est peut-être le cas. S: Oui.

H: Peut-être.

S: Oui.

H: Mais, oui, c'est vrai que c'est toujours très compliqué. Parce que, la Guinness, évidemment, si jamais on en boit quatre litres par jour, c'est très mauvais. S: J'imagine bien, oui. H: Et… donc…c'est toujours… le compromis qu'il faut avoir entre les produits qui sont bons à petites doses, S: Oui.

H: Et les produits qui aient des abus. D'ailleurs, tout est, tous les produits on peut toujours en abuser d'un produit. On peut même abuser de l'eau. Il y a des… par exemple, dans les… au…à l'Oktoberfest, la fête de la bière en Allemagne, il y a des gens qui meurent chaque année, pas chaque année, mais de temps en temps, et c'est souvent d'une overdose d'eau, pas d'overdose d'alcool, car l'alcool, la bière contient beaucoup d'eau, et donc, ce genre d'overdose d'eau, on va pas interdire l'eau, ce serait absurde. S: Mais, le Guinness, c'est très bon pour les femmes qui nourrissent les enfants, paraît-il. Ça fait croître la production de lait.

H: Oui.

S: Enfin, peut-être!

H: (rire)

S: Mais, il y a toujours des études. Il y a, pendant un moment donné, là, on disait que, il fallait pas manger des œufs. Que les œufs, ça, c'était très mauvais pour le cholestérol etcetera, et maintenant, on entend le contraire. H: Oui.

S: Un moment donné là, on disait il faut boire, je sais pas combien de litres d'eau par jour. Huit verres d'eau par jour, c'est très bon. Et maintenant, on dit le contraire. Même que c'est mauvais de trop boire de l'eau, et que… on… normalement, avec tous les boissons et les fruits et tous ce qu'on mange, on a… on consomme assez d'eau avec… dans enfin, dans une consommation normale de, de boissons et de, de nourriture. H: C'est assez amusant que tu cites ces deux exemples, parce que ses deux exemples-là, de, de l'œuf qui est passé du statut de mauvais à statut de bon, et de l'eau, des litres, des litres d'eau à boire chaque jour qui sont passées de très bonnes à mauvaises, c'est souvent dû au fait qu'une étude scientifique a été mal interprétée ; en général c'est les journalistes, qui lisent un petit peu entre les lignes, qui tirent des conclusions un peu hâtives. Par exemple, pour l'eau, c'était un scientifique qui avait montré que le… la quantité optimale d'eau pour un être humain adulte, c'était 2,5 litres. Sauf qu'il précisait bien que, c'était en incluant les aliments, et dans les aliments il y a beaucoup d'eau. Sauf que les journalistes, sauf que, j'imagine, qu'un journaliste a vu ça, et il a dit, «Ah, il faut deux virgule… boire 2,5 litres d'eau par jour pour être en bon santé», ce qui est absurde. Et je pense que, pour l'œuf, j'en suis pas sûr, mais j'imagine que c'est à peu près la même chose. C'est toujours l'interprétation de… des écrits et des faits qui… est un petit peu, un petit peu biaisée ou un petit peu… de manière un peu hâtive. S: Ça se peut, mais je suis aussi, enfin, je, j'ai souvent l'impression qu'il y a des gens qui aiment donner de, des leçons à d'autres. «Il faut faire comme ceci».

H: Ah.

S: «Il faut boire beaucoup d'eau». H: Oui.

S: «Il faut pas manger d'œufs». Et c'est, je crois que c'est ces gens-là aussi ce qu'on appelle on anglais des «do-gooders» qui sont souvent la cause de ces, de ces articles, plutôt que le journaliste qui écrit quoi que ce soit. H: Les gens sont en recherche de conseils, en même temps, il faut voir tous les magazines de santé, tous les magazines féminin donnent de conseil de santé, «il faudrait faire ci», «il faudrait faire ça» et… Les gens s'imposent ces conseils à eux-mêmes, souvent c'est pas le journaliste qui vient voir la personne pour lui faire la morale. Et puis, c'est vrai que c'est assez séduisant de se dire que, on pourra mener sa vie d'après des recettes, et que ça ira mieux en suivant des simples recettes, en se disant «Oui, alors, il faut que je mange telle quantité de légumes, telle quantité de lait, telle quantité de ça, ça, ça. S: Finalement, là, peut-être pour résumer on pourrait dire «Chaque personne doit être responsable de sa vie, de sa santé, et doit tirer ses propres conclusions».

H: Et oui. Il faut surtout faire attention à pas imaginer que le reste du monde est… a toujours raison, comme tu disais avec l'eau. S: Oui.

H: Tout ça. Il faut toujours essayer de comprendre vraiment pourquoi telle chose est comme ça et pas comme ça.

S: Oui.

H: Moi, je pense. Oui.

C'est vrai. S: Je crois que là on a…on a…

H: Oui.

S: On est d'accord. H: D'accord. S: Okay.

H: Écoute, Steve,

S: À la prochaine.

H: À la prochaine. Au revoir.

S: Au revoir.

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S: Bonjour, Henry.

H: Bonjour, Steve.

S: Comment ça va, aujourd'hui?

H: Très bien. Et toi?

S: Très bien, merci. Qu'est-ce qu'on va discuter, là? De quoi on va discuter, aujourd'hui?

H: Il y a plusieurs, il y a plusieurs sujets, mais on pourrait peut-être…

S: Il y a toujours des sujets. Tiens, je vais, je vais te dire, il y une chose que, qui m'intéresse, c'est cette question de la commercialisation de notre vie. On entend souvent les gens se plaindre que… aujourd'hui, tout est trop commercialisé, etcetera.

H: Hmmm.

S: N'empêche qu'on est obligé quand même d'acheter les produits dont on a besoin dans les magasins. Donc, il y a des sociétés qui font de la publicité. Puis, l'autre jour, il y a une dame qui me disait, il y a des produits qui sont pas bons pour la santé comme, je sais pas, elle, elle citait l'exemple de la bière et des hamburgers. Elle disait que ça c'est très mauvais pour la santé. Donc, les sociétés qui font de la publicité pour la bière, pour les hamburgers, elles doivent payer une taxe supplémentaire. Qu'est-ce que tu penses de cela?

H: C'est un petit peu le problème qui, en ce moment, avec les McDonalds, qui, qui sont en procès, et c'est difficile, à mon avis, de savoir jusqu'où va… la responsabilité d'une compagnie, quand ils font, quand ils vendent un produit qui est sans doute mauvais pour la santé. Parce que, c'est vrai que, on sait tous que le McDonalds, c'est pas forcément très bon... que les fast foods, c'est pas forcément très bon. Mais, en même temps, quand on y mange une fois par mois, ça fait pas vraiment de mal.

S: Et si on aime manger chez McDonalds? C'est, c'est quand même permit d'aimer manger un hamburger chez McDonalds.

H: Absolument. Mais, c'est vrai qu'on peut se dire, les gens, c'est souvent, on peut dire que c'est de leur faute, c'est, c'est eux qui vont, qui vont manger chez McDonalds. McDonalds ne les force pas. Mais, il y a tout un tas de choses qui, qui sont un petit peu limite, les publicités qui sont faites, le fait souvent de s'attaquer entre guillemets, aux enfants, la publicité. Les, les McDonalds sont très réputés pour être apprécies par les enfants, parce que qu'ils ont des sortes de petits parcs d'attractions à l'intérieur, où les enfants peuvent s'amuser, ils ont des menus spécials enfant, où il y a des petit jouets, c'est vrai que c'est assez ludique, quand on est gamin, et puis même, je crois que, il y a… la nourriture McDonalds est, quand même, assez, assez addictive, ils ont… ils mettent énormément de sel, par exemple, dans les frites.

S: Oui, mais… Bon. Je vais, je vais t'interrompre. Je suis d'accord que… ils ne devraient pas utiliser les enfants dans leurs publicités ni viser les enfants dans leurs publicités. Je suis d'accord avec cela. Mais, par exemple, les frites chez McDonalds sont pas nécessairement pires que les frites du bistro là au coin-là, avec.. que tu, que tu vas manger avec ton…

H: Hmmm.

S: Tu vas manger, je sais pas, disons, par exemple, un saucisson très gras, avec des frites. C'est pas nécessairement très bon pour la santé, la santé non plus!

H: Oui.

Ce que je sais, c'est que, par exemple, les frites en France aux McDonalds sont beaucoup moins salées qu'ici… au Canada. Au Canada, c'est vraiment, c'est vraiment trop salé. En général, moi en France quand, je ne vais pas très, très souvent au McDonalds, c'est assez rare, mais quand j'y, j'y vais, en général, je rajoute un petit peu de sel en France, alors que si j'aurais plutôt tendance à essayer de retirer le sel. Et je crois que ça, ça dépend évidemment du goût de la population, mais il faut savoir qu'il y a des produits comme le sel, le sucre ou, justement, le gras, qui sont assez… sont addictifs.

S: Oui.

H: Quand on, quand on en mange beaucoup, quand on a l'habitude, les gens essaient, en général, d'essayer d'en avoir plus.

S: Mais, bon, le sucre, par exemple, bon, les tartes aux pommes. Si, si tu manges, si une personne mange deux grandes tartes aux pommes, tout seul, c'est pas très bon pour la santé.

H: Oui, évidemment.

S: Mais est-ce qu'on va les interdire? Est-ce qu'on va taxer tous les producteurs de tartes aux pommes. Le fromage? Si on abuse, si on mange trop de fromage, c'est, c'est pas bon pour la santé non plus.

H: Oui.

S: Alors, où est la responsabilité de l'individu? Où est la responsabilité de, d'une société qui produit quelque chose que, bon, il y a un marché, il y a des gens qui aiment ce produit-là? Quel est le… Jusqu'à quel point est-ce qu'on doit essayer de taxer des sociétés qui produisent des, des produits que nous, que quelqu'un considère nuisibles à la santé?

H: Ça, c'est exactement le genre de question qui est très politique.

S: Oui.

H: Car, il y a pas, à mon avis, de bonne réponse. On pourra jamais dire «Oui, c'est ici que la limite se situe», et c'est tout à fait logique, tout le monde peut tomber d'accord dessus. Je pense que c'est quelque chose d'assez compliquée. C'est une question, à mon avis, qui va être beaucoup soulevée à l'avenir. Je sais pas ce que t'en penses,

S: Oui.

H: …mais de plus en plus on en parle.

S: Il y a une chose où nous sommes d'accord. C'est que… il faut éviter d'utiliser les enfants soit dans la publicité, dans les annonces, ou bien même de les viser, je trouve parce que les enfants sont sans défenses, et si on montre, c'est-à-dire, si on incite les enfants à vouloir aller chez McDonalds, et donc, à faire pression sur leurs parents, «Amenez, amène moi chez McDonalds», etcetera, moi, je trouve, ça, c'est mauvais.

H: Oui, oui. Tout à fait, je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est… l'enfant, c'est, quand même, l'être innocent par excellence. C'est très, très malléable un enfant.

S: Oui.

H: On peut très facilement l'influencer.

S: Et les adultes aussi.

H: Oui… on est… responsable.

S: Sauf .... Voilà. C'est ça. Voilà, ça c'est un point très important. Un adulte est censé être responsable. Donc, pour l'adulte, si l'adulte veut aller chaque jour chez McDonalds manger les frites très salées, c'est… c'est…

H: Sa responsabilité.

S: Sa responsabilité. Mais l'enfant, non.

H: C'est ça, je crois, la différence.

S: Oui.

H: Mais, je pense que là, la grosse différence c'est que l'adulte, l'adulte, il est censé savoir que c'est mauvais. Il y en a…il est normalement censé pouvoir avoir… prendre du recul, c'est ce qui fait, disons, entre un adulte et un enfant. Si les enfants ne, ne vont pas au travail quand ils sont gamins, que si, que si jamais ils ne font pas tout un tas de choses, on les empêche de le faire, parce qu'ils sont pas responsables, tout simplement. Et, donc, c'est vrai qu'y a beaucoup d'adultes qui se comportent parfois comme des enfants, sachant que certaines, certaines choses sont très mauvaises, ils le font quand même. Par exemple, le tabagisme et tous ce qui est drogues, et tout le monde sait très bien que c'est une bêtise, mais plein de gens le font.

S: Oui.

Mais, bon, l'alcool aussi par exemple. Moi, j'aime bien boire le vin. J'aime bien boire même un petit whiskey. J'abuse pas de l'alcool. Pour moi, c'est un produit qui me donne beaucoup de plaisir. Parce que j'aime le goût. Bon, si je vais, par exemple, ici, au, au, nous avons des, des magasins de, de vin et d'alcool qui sont gérés par l'état. Nous… en avons, aussi, qui sont privés, mais il y en a qui sont gérés par l'état, et souvent il y a une personne là qui donne des échantillons de, de son vin. Donc, il… elle me… elle m'incite à consommer un produit qui peut être nuisible à ma santé. Elle me le donne gratuitement. Parce que, peut-être que j'aurais pas acheté ce vin-là. Mais, puisqu'elle me le, elle me le donne, et je bois, et j'en bois un autre, puisque c'est gratuit! Et là, je me sens, peut-être, responsable, «Ah, bon, okay, j'achète une bouteille». Est-ce que c'est bon, ça, ou pas bon?

H: Ah, pour.... En tant que français, je peux pas trop condamner le vin, il y est une…le… non, je pense que, pour le vin, c'est, c'est vrai que c'est compliqué, parce que certaines personnes, certains études scientifiques affirment, même, que le vin est plutôt bon pour la santé à petites doses…

S: Oui.

H: Un verre de vin rouge par, par jour, c'est pas mauvais. Je suis toujours un peu pessimiste quand on a ce genre d'étude, qui promo, qui promeut les… un produit qui est réputé pas très, très bon pour la santé. Récemment, il y a eu une étude qui est , qui est sortie, qui… qui révélait que d'après, ce qu'ils avaient découvert que le Guinness était, effectivement, bon pour la santé. Il y avait, c'était l'ancien slogan de Guinness «Guinness is good for you». Et ils avaient été condamnés, parce que, ça incitait les gens à penser que Guinness était bon pour la santé. Et, apparemment, c'est peut-être le cas.

S: Oui.

H: Peut-être.

S: Oui.

H: Mais, oui, c'est vrai que c'est toujours très compliqué. Parce que, la Guinness, évidemment, si jamais on en boit quatre litres par jour, c'est très mauvais.

S: J'imagine bien, oui.

H: Et… donc…c'est toujours… le compromis qu'il faut avoir entre les produits qui sont bons à petites doses,

S: Oui.

H: Et les produits qui aient des abus. D'ailleurs, tout est, tous les produits on peut toujours en abuser d'un produit. On peut même abuser de l'eau. Il y a des… par exemple, dans les… au…à l'Oktoberfest, la fête de la bière en Allemagne, il y a des gens qui meurent chaque année, pas chaque année, mais de temps en temps, et c'est souvent d'une overdose d'eau, pas d'overdose d'alcool, car l'alcool, la bière contient beaucoup d'eau, et donc, ce genre d'overdose d'eau, on va pas interdire l'eau, ce serait absurde.

S: Mais, le Guinness, c'est très bon pour les femmes qui nourrissent les enfants, paraît-il. Ça fait croître la production de lait.

H: Oui.

S: Enfin, peut-être!

H: (rire)

S: Mais, il y a toujours des études. Il y a, pendant un moment donné, là, on disait que, il fallait pas manger des œufs. Que les œufs, ça, c'était très mauvais pour le cholestérol etcetera, et maintenant, on entend le contraire.

H: Oui.

S: Un moment donné là, on disait il faut boire, je sais pas combien de litres d'eau par jour. Huit verres d'eau par jour, c'est très bon. Et maintenant, on dit le contraire. Même que c'est mauvais de trop boire de l'eau, et que… on… normalement, avec tous les boissons et les fruits et tous ce qu'on mange, on a… on consomme assez d'eau avec… dans enfin, dans une consommation normale de, de boissons et de, de nourriture.

H: C'est assez amusant que tu cites ces deux exemples, parce que ses deux exemples-là, de, de l'œuf qui est passé du statut de mauvais à statut de bon, et de l'eau, des litres, des litres d'eau à boire chaque jour qui sont passées de très bonnes à mauvaises, c'est souvent dû au fait qu'une étude scientifique a été mal interprétée ; en général c'est les journalistes, qui lisent un petit peu entre les lignes, qui tirent des conclusions un peu hâtives. Par exemple, pour l'eau, c'était un scientifique qui avait montré que le… la quantité optimale d'eau pour un être humain adulte, c'était 2,5 litres. Sauf qu'il précisait bien que, c'était en incluant les aliments, et dans les aliments il y a beaucoup d'eau. Sauf que les journalistes, sauf que, j'imagine, qu'un journaliste a vu ça, et il a dit, «Ah, il faut deux virgule… boire 2,5 litres d'eau par jour pour être en bon santé», ce qui est absurde. Et je pense que, pour l'œuf, j'en suis pas sûr, mais j'imagine que c'est à peu près la même chose. C'est toujours l'interprétation de… des écrits et des faits qui… est un petit peu, un petit peu biaisée ou un petit peu… de manière un peu hâtive.

S: Ça se peut, mais je suis aussi, enfin, je, j'ai souvent l'impression qu'il y a des gens qui aiment donner de, des leçons à d'autres. «Il faut faire comme ceci».

H: Ah.

S: «Il faut boire beaucoup d'eau».

H: Oui.

S: «Il faut pas manger d'œufs». Et c'est, je crois que c'est ces gens-là aussi ce qu'on appelle on anglais des «do-gooders» qui sont souvent la cause de ces, de ces articles, plutôt que le journaliste qui écrit quoi que ce soit.

H: Les gens sont en recherche de conseils, en même temps, il faut voir tous les magazines de santé, tous les magazines féminin donnent de conseil de santé, «il faudrait faire ci», «il faudrait faire ça» et… Les gens s'imposent ces conseils à eux-mêmes, souvent c'est pas le journaliste qui vient voir la personne pour lui faire la morale. Et puis, c'est vrai que c'est assez séduisant de se dire que, on pourra mener sa vie d'après des recettes, et que ça ira mieux en suivant des simples recettes, en se disant «Oui, alors, il faut que je mange telle quantité de légumes, telle quantité de lait, telle quantité de ça, ça, ça.

S: Finalement, là, peut-être pour résumer on pourrait dire «Chaque personne doit être responsable de sa vie, de sa santé, et doit tirer ses propres conclusions».

H: Et oui. Il faut surtout faire attention à pas imaginer que le reste du monde est… a toujours raison, comme tu disais avec l'eau.

S: Oui.

H: Tout ça. Il faut toujours essayer de comprendre vraiment pourquoi telle chose est comme ça et pas comme ça.

S: Oui.

H: Moi, je pense. Oui.

C'est vrai.

S: Je crois que là on a…on a…

H: Oui.

S: On est d'accord.

H: D'accord.

S: Okay.

H: Écoute, Steve,

S: À la prochaine.

H: À la prochaine. Au revoir.

S: Au revoir.