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FrenchLingQ, #74 Marianne & Serge – Michael Jackson’s Death

Marianne: Bonjour Serge.

Serge: Bonjour. Bonsoir, plutôt.

Marianne: Oui, bonsoir.

Serge: Même s'il fait encore jour. Marianne: Oui mais c'est le soir. Comment vas-tu?

Serge: Ca va bien, merci. Et toi?

Marianne: Oh, ça va bien. Il fait chaud en ce moment, hein?

Serge: Oh là! Oui.

36°, je crois hier.

Marianne: Oh là.

Serge: Oui, c'est...et comme il n'y a pas de vent...c'est intenable, c'est...Bon, aujourd'hui, il faisait moins chaud mais comme on a eu un gros orage ce matin et de la pluie. En fait après, tu as encore une plus grosse impression de chaleur à cause de la moiteur de l'air, de toute cette humidité. Mais enfin ce soir, c'est quand même mieux. On a … Marianne: Nous, à 7 heures du soir, il faisait encore 20...ça descendu jusqu'à quand même à 29. Serge: Ah oui.

Marianne: A 7 heures du soir, 29°. Le problème, c'est qu'il fait lourd. Serge: Oui.

Marianne: Oui.

Ca, c'est désagréable. Enfin, on ne va pas se plaindre.

Serge: Non parce que s'il faisait froid, on se plaindrait donc...on ne va pas se plaindre de la chaleur. Marianne: Non, pas du tout. Alors, comment vas-tu depuis...ça fait combien de temps deux semaines?

Serge: Oui puisque la semaine dernière, on n'a pas pu se parler. Je crois que tu étais occupée et donc ça fait quinze jours, oui qu'on a...La dernière conversation date de quinze jours en arrière. Marianne: Et je te promets que ce n'est pas à cause de la mort de Michael Jackson. Serge: Bien, non parce qu'en plus il n'était pas encore mort. Si? Quand est-ce qu'il est...c'était cette semaine, non? Attends...ce n'était pas jeudi dernier, ça c'est sûr. Marianne: Non?

Serge: Mais...non. Ah non, je ne crois pas. Attends, le temps passerait si vite? Parce que j'ai eu une semaine tellement... Marianne: Peut-être vendredi on a appris. Je ne sais plus.

Serge: Oui.

Je ne sais plus.

Ce qui…je sais...Je crois que c'est le même jour qu'il y a Farah Fawcett qui est décédée aussi. Marianne: Oui.

Serge: Des suites de son cancer et donc c'est...je ne sais pas. Je ne sais plus trop quand c'était effectivement. Marianne: Oui mais enfin, la mort de Michael Jackson a occulté la mort de Farah Fawcett.

Serge: Oui et ça a occulté les événements en Iran.

Marianne: Oui, aussi. C'est vrai. Serge: Et justement en Iran, ils se réjouissaient de sa mort finalement. Ils ont dit c'est un don, un bienfait de Dieu, un truc comme ça, enfin dans ce style. Et... parce que ça nous a permis justement...les gens se désintéresse un peu de nous...et puis, ça fait bien leurs affaires.

Marianne: Bien, les gens...c'est surtout que les médias n'en parlaient plus. Serge: Bien voilà, et ça faisait bien leurs affaires.

Marianne: Et souvent les opinions des gens se font avec les médias donc comme les médias se sont tournés vers lui, on ne parlait plus de l'Iran. Quoiqu'on en parlait un petit peu aujourd'hui. J'ai vu un reportage qui concernait l'Iran, aujourd'hui donc euh...oui, mais c'est vrai qu'on en parle beaucoup moins. Serge: Ca revient un petit peu sur le tapis. C'est normal. Marianne: Bien sûr.

Serge: C'est quand même important et... Marianne: très. Serge: Oui.

Marianne: Donc, tu n'as pas pleuré? Serge: Ecoute, je ne sais plus à qui j'en parlais, c'était...bon, c'était certainement un très... bon, un excellent danseur. Marianne: Oui.

Serge: Et certainement un très bon chanteur mais bon, ce n'est pas mon truc. Mais donc, bon je suis triste pour eux, pour sa famille et tous ses...comment dire? Ses fans mais moi, personnellement, non ça ne m'a pas... Marianne: Bah, c'est toujours malheureux quand quelqu'un meurt. Serge: Voilà. 50 ans, ce n'est pas vieux. Tu vois, c'est presque mon âge. Alors donc, je me dis que ça pourrait m'arriver donc euh...enfin, oui. Marianne: Il vaut mieux ne pas y penser.

Serge: Non.

Marianne: Bon, c'est vrai que c'est triste mais... Serge: Oh, il y a des choses plus tristes, hein? Marianne: De la manière qu'on en parle... Bon, que ce soit Michael Jackson ou quelqu'un d'autre, mais une personnalité comme ça, je trouve que c'est vraiment de l'idolâtrie. J'ai une collègue qui en parlait peu de temps...enfin, en début de semaine. Elle a été voir une de ses voisines et amies, elle n'a pas pu lui parler. Elle pleurait!

Serge: Ah bon?

Marianne: Oui.

C'était une fan mais elle pleurait. Alors ma collègue, elle a dit "bon bien, je reviendrais te voir quand tu seras calmée parce que là, c'est impossible." C'est malheureux, mais à ce point là, je trouve que c'est de l'idolâtrie. Bon, pour sa famille, c'est normal. Quand quelqu'un meurt, bah c'est logique, on peut dire mais que des fans se mettent dans cet état-là. Moi, j'aime des chanteurs ou des chanteuses ou acteurs ou actrices mais pas à ce point-là. Par exemple, Dean Martin c'est quelqu'un que j'aimais bien, enfin que j'aime bien. Quand j'ai appris ce qu'il lui était arrivé, bon c'est vrai que c‘est...mince, c'est…quand tu vois que... C'est surtout quand tu vois comment tu finis, quand tu as une maladie ou quelque chose. Quand tu penses comment était cette personne avant bon bah, ça fait quelque chose mais non...pas de pleurer, d'être aussi abattu que ça quand même. Comme on voit certaines personnes... Serge: Il faut vraiment être... Marianne: Ce n'est pas Dieu! Serge: Non.

Bien pour eux si, peut-être.

Marianne: Oui.

Pour certaines personnes, oui.

Serge: C'est pour ça qu'ils réagissent comme ça mais bon. Marianne: Oui.

Non, toi ... Serge: Non, bah écoute. Ca me rappelle il y a quelques années de ça puisque je promenais Socrate qui était très jeune encore à ce moment-là. Et, j'avais rencontré un papy qui promenais lui aussi son chien. Oui, il promenait son chien enfin... ou je ne sais pas quoi ou il trouvait Socrate joli et il s'était arrêté pour discuter. Et puis heu...tu sais ils aiment bien raconter leurs vies, ils aiment bien discuter parce que bon, bien souvent ils sont seuls et donc, ils aiment bien discuter. Et puis, il était...il avait commencé à me dire "oh, les chiens, quand même c'est gentil et puis voilà, ils sont affectueux et puis toute la vie, ils sont fidèles." Enfin bref et puis je disais "oui, oui." J'opinais, je disais "oui, oui bien sûr, vous avez raison." Et puis, alors il me dit "et bien, vous savez, j'ai perdu ma femme il n'y a pas très longtemps et bien, je peux vous dire que j'ai plus pleuré quand j'ai perdu mon chien que quand j'ai perdu ma femme." Marianne: Ah bon?

Serge: Oui.

C'était vraiment...j'avais trouvé ça, bon un peu démesuré mais bon comme c'était une personne âgée, j'ai...tu sais des fois, ils discutent plus avec leur chien qu'avec leur femme alors... Marianne: Certaines personnes. Serge: Et donc, ça fait un petit peu...ça me rappelle un peu ça quoi. Des fans à ce point-là. Ils ont montré d'ailleurs le soir de sa mort, enfin quelques jours après, une émission qui avait été tournée il y a quatre ou cinq ans, en fait quand il a été en procès pour truc d'attouchements ou un truc comme ça, tu sais. Marianne: Oui.

Serge: Et en fait, donc il y avait un tas de fans qui, pour le soutenir, qui étaient tous les jours devant son...sa résidence et puis qui l'attendait après au tribunal, à sa sortie du tribunal et voilà pour montrer leurs soutiens. Et, il y avait donc des gens du monde entier et ils ont suivi un Français. Mais, impressionnant...c'était impressionnant. C'était, oui, une idolâtre...vraiment il idolâtre, oui. Plus qu'un Dieu, c'était plus qu'un Dieu. Comment il en parlait mais c'était fou. Alors, il inventait plein de ruses pour pouvoir s'approcher de lui, lui parler et en fait, il réussissait en plus. Donc c'est...bon, tant mieux pour lui. Mais à ce point-là, je me dis quand même il ne faut pas...Alors j'aurais bien voulu le voir là parce que bon ils n'ont pas remontré cette personne quand il...après la mort de Michael Jackson, voir sa réaction...mais il devait être peut-être au bord du suicide. Ils ont montré, il y a eu des vidéos sur UTube, où ils ont montré…et je ne sais pas si tu as vu, des réactions... Marianne: Non. Serge: C'était le soir même où ils ont annoncé donc sa mort et donc toute la journée du lendemain. Tu en avais qui était en larmes, un peu comme la copine de... Marianne: Oui, ça j'ai vu à la télé. Serge: Tu as vu hein, c'était impressionnant. Il y en a qui n'arrivait même plus à parler comme s'il avait perdu un membre de sa famille. Marianne: Oui.

Ils s'identifient...enfin non, c'est peut-être…Ils ne s'identifient peut-être pas mais je ne sais pas...oui, on dirait qu'ils considèrent ces personnes là comme des dieux. Je ne sais pas, je ne comprends pas vraiment. Parce qu'on peut vraiment reconnaitre le talent de quelqu'un ou dans son attitude, dans sa vie privée, ou son talent que ce soit chanteur, acteur ou enfin peu importe...mais à ce point-là, je ne sais pas, je ne comprends pas. Serge: C'est...je ne sais pas. C'est de la même façon, les gens qui sont prêts à investir, que ce soit en temps ou en argent, dans une passion. Si tu fais un peu une analogie avec le football en Espagne, par exemple, au Barsac, c'est l'équipe de Barcelone donc qui est une des plus grandes équipes d'Europe et bon d'Espagne bine sûr, ils se disputent chaque année le titre avec le Real quasiment. Quand tu penses qu'ils ont 90 000 abonnés et parmi ces gens, tu as des gens donc qui sont au chômage, qui ont peu ou pas de revenus, ils sont prêts quand même à investir sur une année une fortune pour eux, pour aller voir des…22 gars sur un terrain jouer et puis tu vois, là je trouve que c'est démesuré. Tu as des gens qui suivent leur équipe favorite dans...partout dans le monde où leur équipe va jouer alors qu'ils n'ont pas de gros moyens et tu vois, c'est des trucs que j'ai du mal à comprendre. Marianne: Mais il y a quelques années, je ne sais plus quand il y avait la coupe du monde du football, et à cette époque-là, ça c'était déroulé au Japon. Serge: Oui, c'est Japon-Corée en 2002, je crois. Marianne: Je ne sais plus mais ils avaient montré bon, il y avait même énormément de supporters de l'équipe de France qui étaient allés au Japon. Serge: Oui.

C'est en 2002. Marianne: Oh, je ne sais plus. Pour supporter l'équipe de France au Japon et ils ont payé cher pour aller là-bas pendant un certain temps et puis, en fin de compte, ils sont revenus puis l'équipe de France... Serge: Oui puisqu'ils ont joué trois matches puis elle a été éliminée. Marianne: Voilà. Ca a été horrible pour eux parce qu'ils ont dépensé de l'argent, pas mal pour rien quoi. Serge: Oui.

Donc tu sais, les passions...quelle qu'elle soit, la passion ça peut t'amener à des choses même difficilement compréhensibles pour les autres. Marianne: Bien de toute façon, les passions coutent chères mais je trouve qu'il doit y avoir une limite suivant tes moyens. Moi, je fais de la peinture. Le matériel coute cher mais je fais suivant mes moyens. Quand je peux acheter, qu'il me manque du matériel, j'achète mais sinon je ne vais pas m'endetter pour...bon m'endetter, ce n'est pas des millions non plus, hein mais je fais attention, ce n'est pas... Serge: Oui mais même peut-être ce que tu investis pour quelqu'un qui n'a pas la corde sensible. Marianne: Ah, c'est sûr! Serge: Ils vont trouver que c'est démesuré. Marianne: Voilà. Cette personne là ne va dépenser cet argent là-dedans. Bah, chacun a ses passions, hein.

Serge: Bah oui. Quand les copains, ils me demandent, par rapport à mon vélo. Quand ils le voient, ils disent "wow, il est super ton vélo. Combien tu l'as payé?" et bien ils me disent "wow, mais moi, jamais je mettrais autant d'argent." Bah oui mais moi, c'est...moi, cet argent, je le mets là toi, tu le mets dans autre chose que tu aimes, dans les voitures…enfin peu importe et bon. Marianne: Chaque personne a des passions différentes donc il faut comprendre que ce en quoi on est intéressé, bien les autres ne le sont pas et puis que bah, eux ont autre chose et... Serge: Oui. C'est pour ça qu'à la limite, je comprends les gens autour de Michael Jackson. Je ne suis pas d'accord mais bon après tout, c'est les gens...c'est leur passion. Marianne: Voilà. Ca peut se comprendre qu'ils dépensent de l'argent pour aller dans des concerts, qu'ils dépensent de l'argent pour acheter, je ne sais pas, des tee-shirts ou je ne sais quoi à son image. Mais ce que je ne comprends pas, c'est l'idolâtrie. Serge: Ah oui.

Marianne: C'est...bon, c'est leur problème mais c'est le fait de comprendre, c'est... je ne sais pas. Enfin, chaque personne est différente donc... Serge: Oui.

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Marianne: Bonjour Serge.

Serge: Bonjour. Bonsoir, plutôt.

Marianne: Oui, bonsoir.

Serge: Même s'il fait encore jour.

Marianne: Oui mais c'est le soir. Comment vas-tu?

Serge: Ca va bien, merci. Et toi?

Marianne: Oh, ça va bien. Il fait chaud en ce moment, hein?

Serge: Oh là! Oui. 36°, je crois hier.

Marianne: Oh là.

Serge: Oui, c'est...et comme il n'y a pas de vent...c'est intenable, c'est...Bon, aujourd'hui, il faisait moins chaud mais comme on a eu un gros orage ce matin et de la pluie. En fait après, tu as encore une plus grosse impression de chaleur à cause de la moiteur de l'air, de toute cette humidité. Mais enfin ce soir, c'est quand même mieux. On a …

Marianne: Nous, à 7 heures du soir, il faisait encore 20...ça descendu jusqu'à quand même à 29.

Serge: Ah oui.

Marianne: A 7 heures du soir, 29°. Le problème, c'est qu'il fait lourd.

Serge: Oui.

Marianne: Oui. Ca, c'est désagréable. Enfin, on ne va pas se plaindre.

Serge: Non parce que s'il faisait froid, on se plaindrait donc...on ne va pas se plaindre de la chaleur.

Marianne: Non, pas du tout. Alors, comment vas-tu depuis...ça fait combien de temps deux semaines?

Serge: Oui puisque la semaine dernière, on n'a pas pu se parler. Je crois que tu étais occupée et donc ça fait quinze jours, oui qu'on a...La dernière conversation date de quinze jours en arrière.

Marianne: Et je te promets que ce n'est pas à cause de la mort de Michael Jackson.

Serge: Bien, non parce qu'en plus il n'était pas encore mort. Si? Quand est-ce qu'il est...c'était cette semaine, non? Attends...ce n'était pas jeudi dernier, ça c'est sûr.

Marianne: Non?

Serge: Mais...non. Ah non, je ne crois pas. Attends, le temps passerait si vite? Parce que j'ai eu une semaine tellement...

Marianne: Peut-être vendredi on a appris. Je ne sais plus.

Serge: Oui. Je ne sais plus. Ce qui…je sais...Je crois que c'est le même jour qu'il y a Farah Fawcett qui est décédée aussi.

Marianne: Oui.

Serge: Des suites de son cancer et donc c'est...je ne sais pas. Je ne sais plus trop quand c'était effectivement.

Marianne: Oui mais enfin, la mort de Michael Jackson a occulté la mort de Farah Fawcett.

Serge: Oui et ça a occulté les événements en Iran.

Marianne: Oui, aussi. C'est vrai.

Serge: Et justement en Iran, ils se réjouissaient de sa mort finalement. Ils ont dit c'est un don, un bienfait de Dieu, un truc comme ça, enfin dans ce style. Et... parce que ça nous a permis justement...les gens se désintéresse un peu de nous...et puis, ça fait bien leurs affaires.

Marianne: Bien, les gens...c'est surtout que les médias n'en parlaient plus.

Serge: Bien voilà, et ça faisait bien leurs affaires.

Marianne: Et souvent les opinions des gens se font avec les médias donc comme les médias se sont tournés vers lui, on ne parlait plus de l'Iran. Quoiqu'on en parlait un petit peu aujourd'hui. J'ai vu un reportage qui concernait l'Iran, aujourd'hui donc euh...oui, mais c'est vrai qu'on en parle beaucoup moins.

Serge: Ca revient un petit peu sur le tapis. C'est normal.

Marianne: Bien sûr.

Serge: C'est quand même important et...

Marianne: très.

Serge: Oui.

Marianne: Donc, tu n'as pas pleuré?

Serge: Ecoute, je ne sais plus à qui j'en parlais, c'était...bon, c'était certainement un très... bon, un excellent danseur.

Marianne: Oui.

Serge: Et certainement un très bon chanteur mais bon, ce n'est pas mon truc. Mais donc, bon je suis triste pour eux, pour sa famille et tous ses...comment dire? Ses fans mais moi, personnellement, non ça ne m'a pas...

Marianne: Bah, c'est toujours malheureux quand quelqu'un meurt.

Serge: Voilà. 50 ans, ce n'est pas vieux. Tu vois, c'est presque mon âge. Alors donc, je me dis que ça pourrait m'arriver donc euh...enfin, oui.

Marianne: Il vaut mieux ne pas y penser.  

Serge: Non.

Marianne: Bon, c'est vrai que c'est triste mais...

Serge: Oh, il y a des choses plus tristes, hein?

Marianne: De la manière qu'on en parle... Bon, que ce soit Michael Jackson ou quelqu'un d'autre, mais une personnalité comme ça, je trouve que c'est vraiment de l'idolâtrie. J'ai une collègue qui en parlait peu de temps...enfin, en début de semaine. Elle a été voir une de ses voisines et amies, elle n'a pas pu lui parler. Elle pleurait!

Serge: Ah bon?

Marianne: Oui. C'était une fan mais elle pleurait. Alors ma collègue, elle a dit "bon bien, je reviendrais te voir quand tu seras calmée parce que là, c'est impossible." C'est malheureux, mais à ce point là, je trouve que c'est de l'idolâtrie. Bon, pour sa famille, c'est normal. Quand quelqu'un meurt, bah c'est logique, on peut dire mais que des fans se mettent dans cet état-là. Moi, j'aime des chanteurs ou des chanteuses ou acteurs ou actrices mais pas à ce point-là. Par exemple, Dean Martin c'est quelqu'un que j'aimais bien, enfin que j'aime bien. Quand j'ai appris ce qu'il lui était arrivé, bon c'est vrai que c‘est...mince, c'est…quand tu vois que... C'est surtout quand tu vois comment tu finis, quand tu as une maladie ou quelque chose. Quand tu penses comment était cette personne avant bon bah, ça fait quelque chose mais non...pas de pleurer, d'être aussi abattu que ça quand même. Comme on voit certaines personnes...

Serge: Il faut vraiment être...

Marianne: Ce n'est pas Dieu!

Serge: Non. Bien pour eux si, peut-être.

Marianne: Oui. Pour certaines personnes, oui.

Serge: C'est pour ça qu'ils réagissent comme ça mais bon.

Marianne: Oui. Non, toi ...

Serge: Non, bah écoute. Ca me rappelle il y a quelques années de ça puisque je promenais Socrate qui était très jeune encore à ce moment-là. Et, j'avais rencontré un papy qui promenais lui aussi son chien. Oui, il promenait son chien enfin... ou je ne sais pas quoi ou il trouvait Socrate joli et il s'était arrêté pour discuter. Et puis heu...tu sais ils aiment bien raconter leurs vies, ils aiment bien discuter parce que bon, bien souvent ils sont seuls et donc, ils aiment bien discuter. Et puis, il était...il avait commencé à me dire "oh, les chiens, quand même c'est gentil et puis voilà, ils sont affectueux et puis toute la vie, ils sont fidèles." Enfin bref et puis je disais "oui, oui." J'opinais, je disais "oui, oui bien sûr, vous avez raison." Et puis, alors il me dit "et bien, vous savez, j'ai perdu ma femme il n'y a pas très longtemps et bien, je peux vous dire que j'ai plus pleuré quand j'ai perdu mon chien que quand j'ai perdu ma femme."

Marianne: Ah bon?

Serge: Oui. C'était vraiment...j'avais trouvé ça, bon un peu démesuré mais bon comme c'était une personne âgée, j'ai...tu sais des fois, ils discutent plus avec leur chien qu'avec leur femme alors...

Marianne: Certaines personnes.

Serge: Et donc, ça fait un petit peu...ça me rappelle un peu ça quoi. Des fans à ce point-là. Ils ont montré d'ailleurs le soir de sa mort, enfin quelques jours après, une émission qui avait été tournée il y a quatre ou cinq ans, en fait quand il a été en procès pour truc d'attouchements ou un truc comme ça, tu sais.

Marianne: Oui.

Serge: Et en fait, donc il y avait un tas de fans qui, pour le soutenir, qui étaient tous les jours devant son...sa résidence et puis qui l'attendait après au tribunal, à sa sortie du tribunal et voilà pour montrer leurs soutiens. Et, il y avait donc des gens du monde entier et ils ont suivi un Français. Mais, impressionnant...c'était impressionnant. C'était, oui, une idolâtre...vraiment il idolâtre, oui. Plus qu'un Dieu, c'était plus qu'un Dieu. Comment il en parlait mais c'était fou. Alors, il inventait plein de ruses pour pouvoir s'approcher de lui, lui parler et en fait, il réussissait en plus. Donc c'est...bon, tant mieux pour lui. Mais à ce point-là, je me dis quand même il ne faut pas...Alors j'aurais bien voulu le voir là parce que bon ils n'ont pas remontré cette personne quand il...après la mort de Michael Jackson, voir sa réaction...mais il devait être peut-être au bord du suicide. Ils ont montré, il y a eu des vidéos sur UTube, où ils ont montré…et je ne sais pas si tu as vu, des réactions...

Marianne: Non.

Serge: C'était le soir même où ils ont annoncé donc sa mort et donc toute la journée du lendemain. Tu en avais qui était en larmes, un peu comme la copine de...

Marianne: Oui, ça j'ai vu à la télé.

Serge: Tu as vu hein, c'était impressionnant. Il y en a qui n'arrivait même plus à parler comme s'il avait perdu un membre de sa famille.

Marianne: Oui. Ils s'identifient...enfin non, c'est peut-être…Ils ne s'identifient peut-être pas mais je ne sais pas...oui, on dirait qu'ils considèrent ces personnes là comme des dieux. Je ne sais pas, je ne comprends pas vraiment. Parce qu'on peut vraiment reconnaitre le talent de quelqu'un ou dans son attitude, dans sa vie privée, ou son talent que ce soit chanteur, acteur ou enfin peu importe...mais à ce point-là, je ne sais pas, je ne comprends pas.

Serge: C'est...je ne sais pas. C'est de la même façon, les gens qui sont prêts à investir, que ce soit en temps ou en argent, dans une passion. Si tu fais un peu une analogie avec le football en Espagne, par exemple, au Barsac, c'est l'équipe de Barcelone donc qui est une des plus grandes équipes d'Europe et bon d'Espagne bine sûr, ils se disputent chaque année le titre avec le Real quasiment. Quand tu penses qu'ils ont 90 000 abonnés et parmi ces gens, tu as des gens donc qui sont au chômage, qui ont peu ou pas de revenus, ils sont prêts quand même à investir sur une année une fortune pour eux, pour aller voir des…22 gars sur un terrain jouer et puis tu vois, là je trouve que c'est démesuré. Tu as des gens qui suivent leur équipe favorite dans...partout dans le monde où leur équipe va jouer alors qu'ils n'ont pas de gros moyens et tu vois, c'est des trucs que j'ai du mal à comprendre.

Marianne: Mais il y a quelques années, je ne sais plus quand il y avait la coupe du monde du football, et à cette époque-là, ça c'était déroulé au Japon.

Serge: Oui, c'est Japon-Corée en 2002, je crois.

Marianne: Je ne sais plus mais ils avaient montré bon, il y avait même énormément de supporters de l'équipe de France qui étaient allés au Japon.

Serge: Oui. C'est en 2002.

Marianne: Oh, je ne sais plus. Pour supporter l'équipe de France au Japon et ils ont payé cher pour aller là-bas pendant un certain temps et puis, en fin de compte, ils sont revenus puis l'équipe de France...

Serge: Oui puisqu'ils ont joué trois matches puis elle a été éliminée.

Marianne: Voilà. Ca a été horrible pour eux parce qu'ils ont dépensé de l'argent, pas mal pour rien quoi.

Serge: Oui. Donc tu sais, les passions...quelle qu'elle soit, la passion ça peut t'amener à des choses même difficilement compréhensibles pour les autres.

Marianne: Bien de toute façon, les passions coutent chères mais je trouve qu'il doit y avoir une limite suivant tes moyens. Moi, je fais de la peinture. Le matériel coute cher mais je fais suivant mes moyens. Quand je peux acheter, qu'il me manque du matériel, j'achète mais sinon je ne vais pas m'endetter pour...bon m'endetter, ce n'est pas des millions non plus, hein mais je fais attention, ce n'est pas...

Serge: Oui mais même peut-être ce que tu investis pour quelqu'un qui n'a pas la corde sensible.

Marianne: Ah, c'est sûr!

Serge: Ils vont trouver que c'est démesuré.

Marianne: Voilà. Cette personne là ne va dépenser cet argent là-dedans. Bah, chacun a ses passions, hein.

Serge: Bah oui. Quand les copains, ils me demandent, par rapport à mon vélo. Quand ils le voient, ils disent "wow, il est super ton vélo. Combien tu l'as payé?" et bien ils me disent "wow, mais moi, jamais je mettrais autant d'argent." Bah oui mais moi, c'est...moi, cet argent, je le mets là toi, tu le mets dans autre chose que tu aimes, dans les voitures…enfin peu importe et bon.

Marianne: Chaque personne a des passions différentes donc il faut comprendre que ce en quoi on est intéressé, bien les autres ne le sont pas et puis que bah, eux ont autre chose et...

Serge: Oui. C'est pour ça qu'à la limite, je comprends les gens autour de Michael Jackson. Je ne suis pas d'accord mais bon après tout, c'est les gens...c'est leur passion.

Marianne: Voilà. Ca peut se comprendre qu'ils dépensent de l'argent pour aller dans des concerts, qu'ils dépensent de l'argent pour acheter, je ne sais pas, des tee-shirts ou je ne sais quoi à son image. Mais ce que je ne comprends pas, c'est l'idolâtrie.

Serge: Ah oui.

Marianne: C'est...bon, c'est leur problème mais c'est le fait de comprendre, c'est... je ne sais pas. Enfin, chaque personne est différente donc...

Serge: Oui.