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l'histoire de France, La guerre

Pâques 1938. Ils écoutent la radio. Le « speaker» annonce que le chancelier Hitler - on l'appelle ainsi - vient d'envahir l'Autriche. Son père et sa mère se taisent.

Elle a treize ans. Elle va entrer, le 1er octobre 1938, en quatrième.

Ses livres de classe sont achetés et sa mère s'occupe de recouvrir ses cahiers neufs. Son père survient, très pâle, très grave: - Hitler est entré en Tchécoslovaquie!

Ils ont tous cru à la guerre. Elle se souvient de cette soirée au cours de laquelle ils ont écouté à la radio Hitler prononcer un discours. Personne n'y comprenait rien mais ils cherchaient, d'après les inflexions de sa voix, à deviner s'il fallait tout redouter ou s'ils pouvaient se rassurer. Ils dévorent les journaux. Ils leur révèlent qu'une conférence internationale va réunir à Munich, en Allemagne, Hitler, Mussolini, le président du Conseil français Daladier, le Premier ministre britannique Chamberlain. Ils attendent. Quel soulagement quand ils apprennent qu'un accord a été conclu! La France et la Grande-Bretagne reconnaissent les annexions faites par l'Allemagne. Hitler jure qu'il est satisfait et ne demandera plus rien. Ce qui ne l'empêche nullement, en mars 1939, d'envahir la partie de la Tchécoslovaquie dont il avait garanti l'indépendance à Munich et, le 1er septembre 1939, d'entrer en Pologne. Cette fois, c'en est trop. La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à 1 'Allemagne. Son père endosse son nouvel uniforme kaki et part pour l'armée. Comme ils leur ont paru déconcertants, les premiers mois de la guerre! Les Allemands - auxquels se sont alliés les Russes ont écrasé et occupé la Pologne. Ils pensaient que les armées d'Hitler allaient aussitôt se retourner contre nous. Elles n'en font rien. Pendant six mois, nos soldats, dans leurs cantonnements du Nord ou de la ligne Maginot à l'est, attendent dans l'inaction. Le 10 mai 1940, tout change. Les armées allemandes envahissent les Pays-Bas et la Belgique. Le front français est percé à Sedan. Ils s'aperçoivent alors que les Allemands disposent d'une écrasante supériorité en avions et en chars. Dès le 23 mai les divisions blindées allemandes atteignent la mer. Du coup toutes les armées françaises engagées au nord de la Somme sont encerclées. Sous les bombes, à Dunkerque, nos soldats - elle ne pense jamais sans émotion que son père était parmi eux - s'embarquent pour l'Angleterre, en compagnie de leurs alliés britanniques. Malgré le courage de beaucoup de combattants - 100000 tués français en six semaines - l'avance ennemie se poursuit, foudroyante. L'Italie nous déclare la guerre. Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris. Le gouvernement, lui, s'est transporté à Bordeaux. Le 18, le maréchal Pétain, nouveau président du Conseil, demande l'armistice. Il est signé le 22 juin, à Rethondes, près de Compiègne, dans le même wagon où le maréchal Foch avait, le 11 novembre 1918, reçu des plénipotentiaires allemands l'aveu de leur défaite : une vengeance soigneusement calculée par Hitler. Lorsqu'elle a entendu à la radio la voix brisée du vieux maréchal- il a quatre-vingt-quatre ans - annoncer notre défaite, elle a couru dans sa chambre et elle a pleuré. Pour fuir la ruée allemande, une grande partie des Français se sont élancés sur les routes: l'exode. Peu à peu, chacun va rentrer chez soi. Sauf les prisonniers de guerre - près de deux millions - qui sont emmenés de force en Allemagne où la plupart d'entre eux resteront dans des camps jusqu'à la fin de la guerre. Ce qui commence, pour la France, c'est la période douloureuse de l'Occupation. Les députés et les sénateurs ont remis le pouvoir au maréchal Pétain. Jusqu'en novembre 1942, la France reste divisée en deux zones. Seule la zone du sud - la zone libre n'est pas occupée par les Allemands. Là se trouve, à Vichy, le siège du gouvernement. L'État français a succédé à la IIIème République. Ils écoutaient chaque jour les émissions en français de la radio anglaise. Un soir, ils ont eu la surprise d'entendre une voix inconnue, jeune et énergique. « Moi, général de Gaulle ... », disait cette voix.

Avant même la signature de l'armistice, le général Charles de Gaulle, parti pour Londres, a prononcé, le 18 juin 1940, un premier appel à la radio anglaise. Il a exhorté les Français à refuser la défaite. « La France a perdu une bataille, s'est-il écrié. Elle n'a pas perdu la guerre. » Il réunit autour de lui des volontaires, d'abord peu nombreux, mais qui ne cesseront de s'accroître au fil des années suivantes: c'est la France libre. De Gaulle répète que la guerre va devenir mondiale et que le rapport des forces jouera fatalement contre l'Axe, c'est-à-dire l'alliance de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon. C'est très exactement ce qui advient. Hitler attaque la Russie soviétique (juin 1941) cependant que le Japon anéantit la flotte américaine dans l'océan Pacifique, à Pearl Harbor (décembre 1941). Le monde entier est en guerre.

Dans un premier temps l'Allemagne, en Russie, et le Japon, dans le Pacifique, remportent d'indiscutables succès. La situation se modifie radicalement à partir de l'année 1942. Les alliés anglo-américains débarquent (8 novembre) en Afrique du Nord française qui, sous l'impulsion de l'amiral Darlan puis du général Giraud, rentre dans la guerre. En France, les Allemands occupent l'intégralité du territoire national, jusqu'à la Méditerranée. Il n'y a plus de « zone libre ». De nouveau, des soldats français se battent, en Tunisie d'abord, puis en Italie où le général Juin conduira à la victoire les 150000 hommes du corps expéditionnaire formé en Afrique du Nord. L'avance allemande est brisée par les Soviétiques à Stalingrad. En France, les Allemands contrôlent tout grâce à leur police, la Gestapo. Ils arrêtent les Juifs, parce que Hitler est antisémite et les déteste. Ils les déportent en Allemagne et en Pologne dans des camps comme celui d'Auchswitz où ils les font mourir, quel que soit leur âge. Oui, même les enfants! Hitler et les nazis se montrent ici aussi stupides que criminels. Ils disent agir au nom de la race allemande contre la race juive. Or les plus grands savants ont démontré qu'il n'existe pas de race, en dehors des races blanche, jaune et noire. L'assassinat de plusieurs millions de Juifs en Europe s'appelle un génocide. Les Français s'éloignent du maréchal Pétain qu'ils aimaient beaucoup en 1940, parce que c'était un grand soldat et qu'il avait mis fin à la guerre. Ils souffrent tant de l'Occupation, ils ont si faim - les Allemands emportent chez eux la plus grande partie de notre production alimentaire et industrielle - qu'ils reprochent au maréchal d'avoir accepté une collaboration avec Hitler. Beaucoup de jeunes gens refusent de partir pour l'Allemagne où Hitler veut les contraindre à travailler. Ils rejoignent les rangs de la Résistance.

Dès l'été de 1940, des Français se sont réunis secrètement pour saboter les transports ou les communications allemandes. Par exemple, ils ont coupé les lignes du téléphone utilisé par les Allemands. La plupart, comme d'Estienne d'Orves, ont été pris et fusillés. Le mouvement n'a cessé de prendre de l'importance. Toute une armée clandestine s'est mise en place: les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP.). Des attentats sont organisés contre les Allemands qui pour se venger exécutent des otages. À Châteaubriant, ils fusillent un garçon de seize ans, Guy Mocquet.

La Gestapo traque les résistants et arrête leur chef, Jean Moulin, qui est torturé et mis à mort. Un grand nombre de résistants connaissent le même sort. Ils sont déportés ou fusillés.

Le général de Gaulle, installé à Alger avec son gouvernement, organise ce grand refus des Français.

L'Italie chasse Mussolini, capitule et se range bientôt dans le camp des Alliés. L'Allemagne, battue partout, se défend avec l'énergie du désespoir. Les Alliés, pour mieux atteindre les Allemands, écrasent la France sous les bombes. Deux cent mille habitations sont entièrement détruites et presque tous nos grands ports sont anéantis.

Quand retentit le son lugubre des sirènes, les gens descendent dans les caves.

Combien de fois, appartenant à une organisation de secouristes, a-t-elle été appelée pour aller chercher dans les décombres les blessés et les morts! Ils vivent alors dans l'attente et l'espoir. Le 6 juin 1944, c'est enfin l'immense nouvelle. Dans les rues, les gens s'abordent, le visage radieux: - Ils ont débarqué! C'est vrai. En Normandie, Américains, Britanniques, et - aussi - un commando de Français libres a débarqué sur le sol français. Les Allemands luttent pied à pied. La bataille est dure. La division blindée du général Leclerc, arrivée d'Angleterre en juillet, y participe. Avec l'autorisation du général américain Eisenhower, chef suprême des armées alliées, elle fonce vers Paris, dont les habitants se sont insurgés, et délivre la capitale. Extraordinaire moment, celui où le général de Gaulle s'avance à pied sur les Champs-Élysées (26 août 1944). Il mesure près de 2 mètres - serré dans son uniforme kaki de général de brigade. Une folle acclamation monte des millions de Parisiens accourus pour saluer leur libérateur.

La bataille continue. Les Français et les Américains débarquent en Provence (15 août), chassent les Allemands devant eux. Le général Leclerc entre à Strasbourg. Les Alliés - parmi lesquels les Français du général de Lattre de Tassigny - franchissent le Rhin et, à toute allure, s'avancent vers l'Elbe et le Danube. Les Soviétiques foncent sur Berlin, encerclent la ville, y pénètrent. En Italie, Mussolini est arrêté par des partisans et fusillé. Le 30 avril 1945, Hitler se donne la mort dans son bunker.

Le 8 mai 1945, le maréchal allemand Keitel signe à Berlin l'acte qui reconnaît la défaite de l'Allemagne. La paix est revenue en Europe mais la guerre contre le Japon continue. Après le lancement par les Américains d'une bombe atomique - la première - sur la ville japonaise d'Hiroshima et d'une autre sur Nagasaki, le Japon capitule à son tour. Le monde n'a plus qu'à panser ses plaies. Elles sont immenses. Cinquante millions de personnes (militaires et civils) ont péri entre 1939 et 1945.

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Pâques 1938. Ils écoutent la radio. Le « speaker» annonce que le chancelier Hitler - on l'appelle ainsi - vient d'envahir l'Autriche. Son père et sa mère se taisent.

Elle a treize ans. Elle va entrer, le 1er octobre 1938, en quatrième.

 

Ses livres de classe sont achetés et sa mère s'occupe de recou­vrir ses cahiers neufs. Son père survient, très pâle, très grave: - Hitler est entré en Tchécoslovaquie!

 

Ils ont tous cru à la guerre. Elle se souvient de cette soirée au cours de laquelle ils ont écouté à la radio Hitler prononcer un discours. Personne n'y comprenait rien mais ils cherchaient, d'après les inflexions de sa voix, à deviner s'il fallait tout redouter ou s'ils pouvaient se rassurer.

 

Ils dévorent les journaux. Ils leur révèlent qu'une confé­rence internationale va réunir à Munich, en Allemagne, Hitler, Mussolini, le président du Conseil français Daladier, le Premier ministre britannique Chamberlain. Ils attendent. Quel soula­gement quand ils apprennent qu'un accord a été conclu! La France et la Grande-Bretagne reconnaissent les annexions faites par l'Allemagne.

 

Hitler jure qu'il est satisfait et ne demandera plus rien. Ce qui ne l'empêche nullement, en mars 1939, d'envahir la partie de la Tchécoslovaquie dont il avait garanti l'indépendance à Munich et, le 1er septembre 1939, d'entrer en Pologne.

 

Cette fois, c'en est trop. La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à 1 'Allemagne. Son père endosse son nouvel uniforme kaki et part pour l'armée.

Comme ils leur ont paru déconcertants, les premiers mois de la guerre! Les Allemands - auxquels se sont alliés les Russes ­ont écrasé et occupé la Pologne. Ils pensaient que les armées d'Hitler allaient aussitôt se retourner contre nous. Elles n'en font rien. Pendant six mois, nos soldats, dans leurs cantonne­ments du Nord ou de la ligne Maginot à l'est, attendent dans l'inaction.

 

Le 10 mai 1940, tout change. Les armées allemandes enva­hissent les Pays-Bas et la Belgique. Le front français est percé à Sedan. Ils s'aperçoivent alors que les Allemands disposent d'une écrasante supériorité en avions et en chars.

 

Dès le 23 mai les divisions blindées allemandes atteignent la mer. Du coup toutes les armées françaises engagées au nord de la Somme sont encerclées. Sous les bombes, à Dunkerque, nos soldats - elle ne pense jamais sans émotion que son père était parmi eux - s'embarquent pour l'Angleterre, en compagnie de leurs alliés britanniques.

 

Malgré le courage de beaucoup de combattants - 100000 tués français en six semaines - l'avance ennemie se poursuit, fou­droyante. L'Italie nous déclare la guerre. Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris. Le gouvernement, lui, s'est trans­porté à Bordeaux. Le 18, le maréchal Pétain, nouveau président du Conseil, demande l'armistice. Il est signé le 22 juin, à Rethondes, près de Compiègne, dans le même wagon où le maréchal Foch avait, le 11 novembre 1918, reçu des plénipoten­tiaires allemands l'aveu de leur défaite : une vengeance soigneusement calculée par Hitler.

 

Lorsqu'elle a entendu à la radio la voix brisée du vieux maréchal- il a quatre-vingt-quatre ans - annoncer notre défaite, elle a couru dans sa chambre et elle a pleuré.

 

Pour fuir la ruée allemande, une grande partie des Français se sont élancés sur les routes: l'exode. Peu à peu, chacun va ren­trer chez soi. Sauf les prisonniers de guerre - près de deux mil­lions - qui sont emmenés de force en Allemagne où la plupart d'entre eux resteront dans des camps jusqu'à la fin de la guerre.

Ce qui commence, pour la France, c'est la période douloureuse de l'Occupation. Les députés et les sénateurs ont remis le pou­voir au maréchal Pétain. Jusqu'en novembre 1942, la France reste divisée en deux zones. Seule la zone du sud - la zone libre­ n'est pas occupée par les Allemands. Là se trouve, à Vichy, le siège du gouvernement. L'État français a succédé à la IIIème République.

Ils écoutaient chaque jour les émissions en français de la radio anglaise. Un soir, ils ont eu la surprise d'entendre une voix inconnue, jeune et énergique. « Moi, général de Gaulle ... », disait cette voix.

Avant même la signature de l'armistice, le général Charles de Gaulle, parti pour Londres, a prononcé, le 18 juin 1940, un pre­mier appel à la radio anglaise. Il a exhorté les Français à refuser la défaite. « La France a perdu une bataille, s'est-il écrié. Elle n'a pas perdu la guerre. » Il réunit autour de lui des volontaires, d'abord peu nombreux, mais qui ne cesseront de s'accroître au fil des années suivantes: c'est la France libre.

De Gaulle répète que la guerre va devenir mondiale et que le rapport des forces jouera fatalement contre l'Axe, c'est-à-dire l'alliance de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon. C'est très exac­tement ce qui advient. Hitler attaque la Russie soviétique (juin 1941) cependant que le Japon anéantit la flotte américaine dans l'océan Pacifique, à Pearl Harbor (décembre 1941). Le monde entier est en guerre.

 

Dans un premier temps l'Allemagne, en Russie, et le Japon, dans le Pacifique, remportent d'indiscutables succès. La situa­tion se modifie radicalement à partir de l'année 1942. Les alliés anglo-américains débarquent (8 novembre) en Afrique du Nord française qui, sous l'impulsion de l'amiral Darlan puis du général Giraud, rentre dans la guerre. En France, les Allemands occupent l'intégralité du territoire national, jusqu'à la Méditerranée. Il n'y a plus de « zone libre ».

 

De nouveau, des soldats français se battent, en Tunisie d'abord, puis en Italie où le général Juin conduira à la victoire les 150000 hommes du corps expéditionnaire formé en Afrique du Nord.

L'avance allemande est brisée par les Soviétiques à Stalingrad.

En France, les Allemands contrôlent tout grâce à leur police, la Gestapo. Ils arrêtent les Juifs, parce que Hitler est antisémite et les déteste. Ils les déportent en Allemagne et en Pologne dans des camps comme celui d'Auchswitz où ils les font mourir, quel que soit leur âge. Oui, même les enfants! Hitler et les nazis se montrent ici aussi stupides que criminels. Ils disent agir au nom de la race allemande contre la race juive. Or les plus grands savants ont démontré qu'il n'existe pas de race, en dehors des races blanche, jaune et noire. L'assassinat de plusieurs millions de Juifs en Europe s'appelle un génocide.

 

Les Français s'éloignent du maréchal Pétain qu'ils aimaient beaucoup en 1940, parce que c'était un grand soldat et qu'il avait mis fin à la guerre. Ils souffrent tant de l'Occupation, ils ont si faim - les Allemands emportent chez eux la plus grande partie de notre production alimentaire et industrielle - qu'ils reprochent au maréchal d'avoir accepté une collaboration avec Hitler. Beaucoup de jeunes gens refusent de partir pour l'Allemagne où Hitler veut les contraindre à travailler. Ils rejoignent les rangs de la Résistance.

 

Dès l'été de 1940, des Français se sont réunis secrètement pour saboter les transports ou les communications allemandes. Par exemple, ils ont coupé les lignes du téléphone utilisé par les Allemands. La plupart, comme d'Estienne d'Orves, ont été pris et fusillés. Le mouvement n'a cessé de prendre de l'importance. Toute une armée clandestine s'est mise en place: les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP.). Des attentats sont organisés contre les Allemands qui pour se venger exécutent des otages. À Châteaubriant, ils fusillent un garçon de seize ans, Guy Mocquet.

 

La Gestapo traque les résistants et arrête leur chef, Jean Moulin, qui est torturé et mis à mort. Un grand nombre de résistants connaissent le même sort. Ils sont déportés ou fusillés.

 

Le général de Gaulle, installé à Alger avec son gouvernement, organise ce grand refus des Français.

 

L'Italie chasse Mussolini, capitule et se range bientôt dans le camp des Alliés. L'Allemagne, battue partout, se défend avec l'énergie du désespoir.

 

Les Alliés, pour mieux atteindre les Allemands, écrasent la France sous les bombes. Deux cent mille habitations sont entiè­rement détruites et presque tous nos grands ports sont anéantis.

 

Quand retentit le son lugubre des sirènes, les gens descendent dans les caves.

 

Combien de fois, appartenant à une organisation de secou­ristes, a-t-elle été appelée pour aller chercher dans les décombres les blessés et les morts! Ils vivent alors dans l'attente et l'espoir.

 

Le 6 juin 1944, c'est enfin l'immense nouvelle. Dans les  rues, les gens s'abordent, le visage radieux:

-                               Ils ont débarqué!

C'est vrai. En Normandie, Américains, Britanniques, et - aussi - un commando de Français libres a débarqué sur le sol français. Les Allemands luttent pied à pied. La bataille est dure. La division blindée du général Leclerc, arrivée d'Angleterre en juillet, y participe. Avec l'autorisation du général américain Eisenhower, chef suprême des armées alliées, elle fonce vers Paris, dont les habitants se sont insurgés, et délivre la capitale.

 

Extraordinaire moment, celui où le général de Gaulle s'avan­ce à pied sur les Champs-Élysées (26 août 1944). Il mesure près de 2 mètres - serré dans son uniforme kaki de général de brigade. Une folle acclamation monte des millions de Parisiens accourus pour saluer leur libérateur.

 

La bataille continue. Les Français et les Américains débarquent en Provence (15 août), chassent les Allemands devant eux. Le général Leclerc entre à Strasbourg. Les Alliés - parmi lesquels les Français du général de Lattre de Tassigny - franchissent le Rhin et, à toute allure, s'avancent vers l'Elbe et le Danube.

 

Les Soviétiques foncent sur Berlin, encerclent la ville, y pénè­trent. En Italie, Mussolini est arrêté par des partisans et fusillé. Le 30 avril 1945, Hitler se donne la mort dans son bunker.

 

Le 8 mai 1945, le maréchal allemand Keitel signe à Berlin l'acte qui reconnaît la défaite de l'Allemagne.

 

La paix est revenue en Europe mais la guerre contre le Japon continue. Après le lancement par les Américains d'une bombe atomique - la première - sur la ville japonaise d'Hiroshima et d'une autre sur Nagasaki, le Japon capitule à son tour.

 

Le monde n'a plus qu'à panser ses plaies. Elles sont immenses. Cinquante millions de personnes (militaires et civils) ont péri entre 1939 et 1945.