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l'histoire de France, La révolution de 1789 – la terreur

Dans une salle du palais des Tuileries, d'où l'on a ôté tout ce qui pouvait rappeler le souvenir des rois, des hommes siègent autour d'une longue table. Avec une attention pleine de gravité, ils écoutent le rapport que l'un d'eux, Carnot, leur fait sur la guerre. De temps à autre certains posent des questions, critiquent une décision, formulent une proposition. Parfois un débat s'engage, le ton monte. Il arrive que l'on s'invective. Ces hommes qui se réunissent chaque jour, souvent même de nuit, qui ne dorment parfois que trois heures tant les tâches les accablent, ce sont les membres du Comité de Salut public. Députés, ils appartiennent tous à la Convention. Aidés par le Comité de Sûreté générale chargé de la police, ils sont le gouvernement de la France. Parmi eux: Robespierre et Saint-Just.

C'est le Comité de Salut public qui a décrété que la Terreur était « mise à l'ordre du jour », La Terreur pourquoi? Parce qu'il faut terrifier tous ceux que l'on soupçonne de faire cause commune avec les ennemis de la République, ceux notamment qui espèrent toujours la victoire des Prussiens, des Autrichiens et des Anglais. En quelques semaines, les prisons s'emplissent. Dans toutes les villes de France on dresse des guillotines que les tribunaux révolutionnaires vont alimenter abondamment. La reine Marie-Antoinette en est l'une des premières victimes. Ce qui règne partout c'est la méfiance et la suspicion. Chacun doute de son voisin. Les dénonciations pleuvent.

Dans le sein même de la Convention, devenue un champ clos, les groupes - Montagnards qui veulent aller jusqu'au bout de la Révolution, Girondins plus modérés - s'accusent les uns les autres. Les Montagnards l'emportent sur les Girondins dont un grand nombre montent sur l'échafaud. Danton s'effraie: il trouve que la Terreur va trop loin: Il ne supporte plus le spectacle de ces charrettes qui, chaque jour, transportent leurs «fournées» de condamnés jusqu'a l'échafaud dressé place de la Révolution, notre place de la Concorde. Pour Robespierre, vouloir arrêter la Terreur avant que l'on ait gagné la guerre serait un crime. Il somme Danton de renoncer à la campagne qu'il a entreprise. Il essuie un refus catégorique. Danton n'accepte pas de fuir à l'étranger comme on le lui conseille. Superbement, il s'écrie: - On n'emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers! Il est arrêté, condamné à mort. Quand il grimpe les marches de l'échafaud, il s'écrie: - Bourreau, tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine! La chaise de poste vient de s'arrêter devant la tente du commandant en chef de l'armée du Nord. L'homme qui saute à terre, coiffé d'un chapeau à panache tricolore, la taille ceinte d'une écharpe également tricolore, est beau, jeune, sévère: c'est Saint-Just. En ce mois de juin 1794, la Convention l'a envoyé en mission à l'armée du Nord parce que la situation se révèle quasi désespérée. En quelques jours seulement, Saint-Just va épurer l'armée, casser de leurs grades des officiers corrompus, faire fusiller les déserteurs. Il parle aux soldats, rétablit leur moral, les persuade qu'il faut à tout prix vaincre pour sauver la République. Quand il achève, on l'acclame. Une fois de plus, les soldats de l'an II, vêtus comme des miséreux, mal chaussés, mal nourris, vont monter à l'attaque en chantant la Marseillaise. Une fois de plus, ils vont vaincre.

Saint-Just peut rentrer à Paris. Imaginez-vous l'enthousiasme qu'il déchaîne à la Convention quand il annonce lui-même la victoire de Fleurus ? Sur tous les fronts, la Révolution gagne. L'insurrection vendéenne est écrasée. Les étrangers sont partout repoussés.

Beaucoup de Français commencent alors à se demander pourquoi l'on continue à guillotiner. Parce qu'il fallait gagner la guerre, ils ont bon gré mal gré accepté la Terreur. Celle-ci a fait à Paris 2 000 victimes et environ 40 000 dans toute la France; et l'on ne compte pas les Vendéens - au moins 100000 - qui ont péri dans l'insurrection. Maintenant, la guerre est gagnée. Alors?

Seul Robespierre refuse d'entendre cet ardent appel à l'apaisement. Il s'obstine. En un seul jour on envoie à la guillotine 54 condamnés accusés d'avoir conspiré contre lui! Sur le passage des charrettes, le peuple murmure: - Tout cela pour Robespierre! Que ferait-on de plus s'il était roi ? Les Conventionnels, dont les rangs s'éclaircissent de jour en jour, se soulèvent contre celui qui les dominait. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre, déclaré « hors-la-loi », se tire une balle de pistolet dans la bouche. Il se rate.

Quand on le porte sur l'échafaud, le bourreau arrache d'un seul coup le pansement sanglant qui soutenait sa mâchoire fracassée. Celui dont l'honnêteté n'avait jamais été mise en doute, même par ses pires ennemis - ce n'est pas par hasard qu'on l'avait appelé l'Incorruptible - pousse le cri inarticulé d'une bête qu'on égorge. On le jette sur la bascule. Le couperet tombe. La tête roule dans le panier du bourreau.

Le 26 octobre 1795, une petite foule assiège la porte de la Convention. Ce qu'elle guette? La sortie des conventionnels.

Bien souvent, on les a ainsi attendus. Tantôt pour les applaudir. Tantôt pour les siffler ou les injurier. Et même pour leur faire un mauvais parti!

Cette fois-ci, nulle manifestation ne les accueille. Mais on lit sur les visages de ceux qui sortent, comme de ceux qui les attendent, la même émotion sincère. Tous ceux qui se trouvent là savent que la Convention vient de se réunir pour la dernière fois. Elle-même a décidé de se séparer. Et tous les Français - quelle que soit leur opinion - comprennent que ce qui se tourne ce jour-là, c'est une page capitale de l'Histoire de notre pays. Comment oublier que c'est là, à la barre de la Convention, que la République a été proclamée? Là qu'on a jugé le roi. Là qu'a été élaboré le calendrier républicain. Là qu'ont été prises les décisions qui ont sauvé la patrie en danger. Là que se sont affrontés les géants. Même si parfois ils ont voté des lois que nous ne pouvons approuver, comme celle des suspects qui permettait d'arrêter sans preuves des citoyens, et celle de prairial qui refusait aux inculpés le droit de se défendre. Même s'ils ont ordonné en Vendée, à Nantes, à Lyon, ailleurs, une affreuse répression que nul aujourd'hui ne saurait plus trouver nécessaire. C'est là que la liberté et l'égalité ont été consacrées. Là qu'a été adopté le principe de la liberté de l'enseignement, gratuit et obligatoire pour tous les Français. Là qu'a été décidée la fondation des grandes écoles telles que Polytechnique, l'École des mines ou le Conservatoire de musique. Là que l'on a créé le Bureau des longitudes et l'Observatoire de Paris, le Muséum, l'Institut de France, le Conservatoire des arts et métiers. Là qu'ont été consacrés le système décimal et le système métrique. Là que l'on a voté la suppression de l'esclavage dans nos colonies. La convention avait décrété que toutes ces innovations étaient valables « dans toute la République ». Elles sont allées bien au-delà. Elles ont conquis l'Europe. Avant de se séparer, la Convention a mis en place un nouveau régime qu'elle croyait durable: le Directoire, ainsi nommé parce que cinq « directeurs» gouvernent la République. En fait, il ne va survivre que cinq ans, incapable de dominer les crises qui ne cessent de secouer le pays. Tantôt ce sont les anciens Jacobins qui tentent de reconquérir leur pouvoir perdu, tantôt les royalistes qui veulent rappeler le frère de Louis XVI. Celui-ci, après la mort - ou la disparition, le mystère demeure du petit Louis XVII, s'est proclamé en exil Louis XVIII. Une effroyable crise financière ruine les Français. L'assignat ne vaut plus rien. Des brigands ravagent les campagnes et arrêtent les voitures sur les routes pour les piller. On ne paie plus les fonctionnaires ni les troupes.

Les hommes politiques les plus sages comprennent qu'il faut mettre fin à ce désordre qui épuise le pays. Pour obtenir des représentants des deux assemblées - le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens -le vote d'une nouvelle constitution, on les convoque le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) pour le lendemain à Saint-Cloud et l'on demande à un jeune général, Napoléon Bonaparte, de veiller au bon déroulement de l'opération. Il l'assure si bien qu'il fait appel à des soldats qui lui sont dévoués corps et âme. Ceux-ci envahissent la salle des séances en criant: - Citoyens, vous êtes dissous! Un jeune officier, Murat - qui deviendra maréchal, prince et roi - hurle: - Foutez-moi ces gens-là dehors! Les députés, leurs toges rouges flottant derrière eux, sautent par les fenêtres. Ils fuient dans le parc et s'éparpillent, éperdus, dans les rues de Saint-Cloud. Le soir, quelques-uns d'entre eux, rassemblés à la hâte - une trentaine! - voteront la constitution d'un Consulat provisoire, confié à trois consuls. L'un d'eux sera précisément le général Bonaparte. Ce pouvoir dont il vient de s'emparer, il le gardera pendant quinze ans. Ce qui commence, c'est la plus fabuleuse des épopées: celle de Napoléon. D'où vient-il, ce petit général à la volonté d'acier? Quel a été et quel sera son itinéraire?

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Dans une salle du palais des Tuileries, d'où l'on a ôté tout ce qui pouvait rappeler le souvenir des rois, des hommes siègent autour d'une longue table. Avec une attention pleine de gravité, ils écoutent le rapport que l'un d'eux, Carnot, leur fait sur la guerre.

De temps à autre certains posent des questions, critiquent une décision, formulent une proposition. Parfois un débat s'engage, le ton monte. Il arrive que l'on s'invective. Ces hommes qui se réunissent chaque jour, souvent même de nuit, qui ne dorment parfois que trois heures tant les tâches les accablent, ce sont les membres du Comité de Salut public. Députés, ils appartiennent tous à la Convention. Aidés par le Comité de Sûreté générale chargé de la police, ils sont le gouvernement de la France. Parmi eux: Robespierre et Saint-Just.

C'est le Comité de Salut public qui a décrété que la Terreur était « mise à l'ordre du jour », La Terreur pourquoi? Parce qu'il faut terrifier tous ceux que l'on soupçonne de faire cause com­mune avec les ennemis de la République, ceux notamment qui espèrent toujours la victoire des Prussiens, des Autrichiens et des Anglais.

En quelques semaines, les prisons s'emplissent. Dans toutes les villes de France on dresse des guillotines que les tribunaux révolutionnaires vont alimenter abondamment. La reine Marie-­Antoinette en est l'une des premières victimes. Ce qui règne partout c'est la méfiance et la suspicion. Chacun doute de son voisin. Les dénonciations pleuvent.

Dans le sein même de la Convention, devenue un champ clos, les groupes - Montagnards qui veulent aller jusqu'au bout de la Révolution, Girondins plus modérés - s'accusent les uns les autres. Les Montagnards l'emportent sur les Girondins dont un grand nombre montent sur l'échafaud.

Danton s'effraie: il trouve que la Terreur va trop loin: Il ne supporte plus le spectacle de ces charrettes qui, chaque jour, transportent leurs «fournées» de condamnés jusqu'a l'échafaud dressé place de la Révolution, notre place de la Concorde. Pour Robespierre, vouloir arrêter la Terreur avant que l'on ait gagné la guerre serait un crime. Il somme Danton de renoncer à la cam­pagne qu'il a entreprise. Il essuie un refus catégorique. Danton n'accepte pas de fuir à l'étranger comme on le lui conseille. Superbement, il s'écrie:

- On n'emporte pas la patrie à la semelle de ses souliers!

Il est arrêté, condamné à mort. Quand il grimpe les marches de l'échafaud, il s'écrie:

-         Bourreau, tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine!            

 

La chaise de poste vient de s'arrêter devant la tente du commandant en chef de l'armée du Nord. L'homme qui saute à terre, coiffé d'un chapeau à panache tricolore, la taille ceinte d'une écharpe également tricolore, est beau, jeune, sévère: c'est Saint-Just. En ce mois de juin 1794, la Convention l'a envoyé en mission à l'armée du Nord parce que la situation se révèle quasi désespérée.

En quelques jours seulement, Saint-Just va épurer l'armée, casser de leurs grades des officiers corrompus, faire fusiller les déserteurs. Il parle aux soldats, rétablit leur moral, les persuade qu'il faut à tout prix vaincre pour sauver la République. Quand il achève, on l'acclame. Une fois de plus, les soldats de l'an II, vêtus comme des miséreux, mal chaussés, mal nourris, vont monter à l'attaque en chantant la Marseillaise. Une fois de plus, ils vont vaincre.

Saint-Just peut rentrer à Paris. Imaginez-vous l'enthousiasme qu'il déchaîne à la Convention quand il annonce lui-même la victoire de Fleurus ?

Sur tous les fronts, la Révolution gagne. L'insurrection ven­déenne est écrasée. Les étrangers sont partout repoussés.

 

Beaucoup de Français commencent alors à se demander pourquoi l'on continue à guillotiner. Parce qu'il fallait gagner la guerre, ils ont bon gré mal gré accepté la Terreur. Celle-ci a fait à Paris 2 000 victimes et environ 40 000 dans toute la France; et l'on ne compte pas les Vendéens - au moins 100000 - qui ont péri dans l'insurrection. Maintenant, la guerre est gagnée. Alors?

Seul Robespierre refuse d'entendre cet ardent appel à l'apai­sement. Il s'obstine. En un seul jour on envoie à la guillotine 54 condamnés accusés d'avoir conspiré contre lui! Sur le passa­ge des charrettes, le peuple murmure:

- Tout cela pour Robespierre! Que ferait-on de plus s'il était roi ?

Les Conventionnels, dont les rangs s'éclaircissent de jour en jour, se soulèvent contre celui qui les dominait. Le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre, déclaré « hors-la-loi », se tire une balle de pistolet dans la bouche. Il se rate.

Quand on le porte sur l'échafaud, le bourreau arrache d'un seul coup le pansement sanglant qui soutenait sa mâchoire fra­cassée. Celui dont l'honnêteté n'avait jamais été mise en doute, même par ses pires ennemis - ce n'est pas par hasard qu'on l'avait appelé l'Incorruptible - pousse le cri inarticulé d'une bête qu'on égorge.

On le jette sur la bascule. Le couperet tombe. La tête roule dans le panier du bourreau.

Le 26 octobre 1795, une petite foule assiège la porte de la Convention. Ce qu'elle guette? La sortie des conventionnels.

Bien souvent, on les a ainsi attendus. Tantôt pour les applaudir. Tantôt pour les siffler ou les injurier. Et même pour leur faire un mauvais parti!

Cette fois-ci, nulle manifestation ne les accueille. Mais on lit sur les visages de ceux qui sortent, comme de ceux qui les atten­dent, la même émotion sincère. Tous ceux qui se trouvent là savent que la Convention vient de se réunir pour la dernière fois. Elle-même a décidé de se séparer. Et tous les Français - quelle que soit leur opinion - comprennent que ce qui se tourne ce jour-là, c'est une page capitale de l'Histoire de notre pays.

Comment oublier que c'est là, à la barre de la Convention, que la République a été proclamée? Là qu'on a jugé le roi. Là qu'a été élaboré le calendrier républicain. Là qu'ont été prises les décisions qui ont sauvé la patrie en danger. Là que se sont affrontés les géants. Même si parfois ils ont voté des lois que nous ne pouvons approuver, comme celle des suspects qui permettait d'arrêter sans preuves des citoyens, et celle de prairial qui refu­sait aux inculpés le droit de se défendre. Même s'ils ont ordonné en Vendée, à Nantes, à Lyon, ailleurs, une affreuse répression que nul aujourd'hui ne saurait plus trouver nécessaire.

C'est là que la liberté et l'égalité ont été consacrées. Là qu'a été adopté le principe de la liberté de l'enseignement, gratuit et obligatoire pour tous les Français. Là qu'a été décidée la fonda­tion des grandes écoles telles que Polytechnique, l'École des mines ou le Conservatoire de musique. Là que l'on a créé le Bureau des longitudes et l'Observatoire de Paris, le Muséum, l'Institut de France, le Conservatoire des arts et métiers. Là qu'ont été consacrés le système décimal et le système métrique. Là que l'on a voté la suppression de l'esclavage dans nos colonies.

La convention avait décrété que toutes ces innovations étaient valables « dans toute la République ». Elles sont allées bien au-delà. Elles ont conquis l'Europe.

Avant de se séparer, la Convention a mis en place un nouveau régime qu'elle croyait durable: le Directoire, ainsi nommé parce que cinq « directeurs» gouvernent la République.

En fait, il ne va survivre que cinq ans, incapable de dominer les crises qui ne cessent de secouer le pays. Tantôt ce sont les anciens Jacobins qui tentent de reconquérir leur pouvoir perdu, tantôt les royalistes qui veulent rappeler le frère de Louis XVI. Celui-ci, après la mort - ou la disparition, le mystère demeure ­du petit Louis XVII, s'est proclamé en exil Louis XVIII.

Une effroyable crise financière ruine les Français. L'assignat ne vaut plus rien. Des brigands ravagent les campagnes et arrêtent les voitures sur les routes pour les piller. On ne paie plus les fonc­tionnaires ni les troupes.

Les hommes politiques les plus sages comprennent qu'il faut mettre fin à ce désordre qui épuise le pays.

Pour obtenir des représentants des deux assemblées - le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens -le vote d'une nouvelle constitution, on les convoque le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) pour le lendemain à Saint-Cloud et l'on demande à un jeune général, Napoléon Bonaparte, de veiller au bon déroulement de l'opération. Il l'assure si bien qu'il fait appel à des soldats qui lui sont dévoués corps et âme. Ceux-­ci envahissent la salle des séances en criant:

- Citoyens, vous êtes dissous!

Un jeune officier, Murat - qui deviendra maréchal, prince et roi - hurle:

- Foutez-moi ces gens-là dehors!

Les députés, leurs toges rouges flottant derrière eux, sautent par les fenêtres. Ils fuient dans le parc et s'éparpillent, éperdus, dans les rues de Saint-Cloud.

Le soir, quelques-uns d'entre eux, rassemblés à la hâte - une trentaine! - voteront la constitution d'un Consulat provisoire, confié à trois consuls. L'un d'eux sera précisément le général Bonaparte.

Ce pouvoir dont il vient de s'emparer, il le gardera pendant quinze ans. Ce qui commence, c'est la plus fabuleuse des épopées: celle de Napoléon. D'où vient-il, ce petit général à la volonté d'acier? Quel a été et quel sera son itinéraire?