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Wikipédia Français, Attaque sur Pearl Harbor 1a

Attaque sur Pearl Harbor 1a

Attaque sur Pearl Harbor Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L' attaque sur Pearl Harbor fut lancée par surprise le matin du dimanche 7 décembre 1941 par le Service aérien de la marine impériale japonaise contre la flotte américaine du Pacifique dans le port et d'autres forces qui stationnaient aux alentours. Cette attaque s'inscrit dans la politique d'expansion impériale. L'anéantissement de la principale flotte de l'United States Navy devait permettre à l'empire du Soleil levant d'établir sa Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale. Le Quartier-général impérial souhaitait également répondre aux sanctions économiques prises par Washington en juillet 1941 après l'invasion de la Chine et de l'Indochine française par l'armée impériale japonaise. À l'issue de l'attaque, conduite en deux vagues aériennes, les pertes américaines furent importantes : 2 403 morts et 1 178 blessés. Quatre navires de ligne, trois croiseurs, trois destroyers et 188 avions furent détruits. Cependant, beaucoup de navires purent être remis en état dans les mois qui suivirent, et les trois porte-avions américains du Pacifique échappèrent à l'attaque. Les Japonais perdirent 64 hommes, 29 avions et cinq sous-marins de poche; un marin fut capturé.

Cet évènement provoqua l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés. Aux États-Unis, il est commémoré chaque année par la mise en berne du drapeau. Les historiens ont mis en évidence l'audace du plan de l'amiral Isoroku Yamamoto, le manque de préparation et les négligences américaines. Le rôle du président Roosevelt reste un sujet de polémique.

Sommaire [masquer] 1 Contexte 1.1 L'expansionnisme japonais 1.2 La dégradation des relations entre Tōkyō et Washington 1.3 Les forces en présence[9] 1.4 La base de Pearl Harbor 2 La stratégie et les plans japonais 2.1 Les préparatifs de l'opération 2.2 Le départ de la flotte japonaise 2.3 Rupture des négociations et déclaration de guerre 3 L'attaque 3.1 Les missions de reconnaissance 3.2 La première vague 3.3 La deuxième vague 3.4 Défense américaine 3.5 Une troisième vague avortée 4 Bilan de l'attaque 4.1 Du côté américain 4.2 Dans le camp japonais 4.3 Un succès à relativiser 5 Conséquences et portée de l'événement 5.1 Entrée en guerre des États-Unis 5.2 Réaction du Japon et de ses alliés 5.3 L'évènement vu par les Japonais 5.4 Le sentiment anti-japonais aux États-Unis 5.5 Portée et signification 6 Un événement controversé 6.1 Les commissions d'enquête 6.2 Les négligences et erreurs américaines 6.3 La mise en cause du président Roosevelt 7 Références 7.1 Bibliographie 7.2 Filmographie 7.3 Liens externes // Contexte [modifier] L'expansionnisme japonais [modifier] Articles détaillés : Expansionnisme du Japon Shōwa, Empire du Japon et Seconde Guerre mondiale. Pendant l'ère Meiji (1868-1912), l'empire du Soleil Levant s'engagea dans une période de croissance économique, politique et militaire afin de rattraper les puissances occidentales. Cet objectif s'appuyait également sur une stratégie d'expansion territoriale en Asie orientale qui devait garantir au Japon son approvisionnement en matières premières indispensables à son développement. L'empereur Meiji L'impérialisme nippon se manifesta dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec l'annexion de l'île de Formose (1895), du sud de l'île de Sakhaline (1905) et de la Corée (1910). Pendant la Première Guerre mondiale, le Japon s'empara des possessions allemandes d'Extrême-Orient et du Pacifique et gagna des parts de marché au détriment des Européens et des Américains présents dans la région. Après 1920, la croissance économique nipponne ralentit et le chômage augmenta ; l'industrie souffrit du manque de matières premières et de débouchés[1]. Dans l'entre-deux-guerres, l'archipel se dota d'une marine de guerre moderne. La Grande dépression des années 1930 n'épargna pas l'économie du Japon. Aux effets de la crise économique s'ajouta une montée des nationalistes et des militaires au cours de l'ère Shōwa. Les Japonais envahirent la Mandchourie en 1931 et y créèrent l'état fantoche du Mandchoukouo. En 1937, le Japon envahit le reste de la Chine à partir de Shanghai sans toutefois déclarer officiellement la guerre.

La dégradation des relations entre Tōkyō et Washington [modifier] Les conquêtes nipponnes en Asie orientale menaçaient les intérêts américains et Washington intervint contre le Japon, sans aller jusqu'à la confrontation armée. Ainsi, en 1921-1922, le Traité de Washington de 1922 limita le tonnage de la flotte de guerre japonaise au troisième rang mondial. En réponse aux pressions diplomatiques internationales suite à l'invasion de la Mandchourie, Tōkyō décida de quitter la Société des Nations en 1933. Entre 1935 et 1937, les États-Unis choisirent la non-intervention en promulguant une série de lois sur la neutralité.

L'empereur Showa Le Japon signa le pacte antikomintern en 1936. En 1937, le président des États-Unis Franklin Roosevelt prononça à Chicago le Discours de la quarantaine dans lequel il condamnait les dictatures, y compris celle du Japon. L'année suivante, son discours sur l'état de l'Union propose d'augmenter les dépenses militaires. En décembre 1937, au moment du massacre de Nankin, les avions japonais coulèrent la canonnière américaine Panay sur le Yang-tseu-Kiang[2]. Washington obtint des excuses mais la tension monta rapidement entre les deux pays. En 1939, le gouvernement américain mit fin au traité de commerce signé en 1911, prélude à l'embargo commercial. En 1940, l'Empire rejoignit les forces de l'Axe en signant le Pacte tripartite. La même année, le Quartier-général impérial, profitant de la défaite de la France et de l'affaiblissement du Royaume-Uni, autorise l'implantation de bases militaires en Indochine française. Cette implantation se produisit après une entente conclue le 22 septembre avec le gouvernement de Hanoi, suivie de violents combats à Lang Son et du bombardement de Haiphong, auxquels le Quartier-général impérial mit finalement un terme le 26.

1941 fut l'année de l'escalade entre les deux pays : en mai, Washington accorda son soutien à la Chine par l'octroi d'un prêt-bail. Suite au refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, à l'exclusion du Manchukuo, les États-unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas décrétèrent à partir du 26 juillet 1941 l'embargo complet sur le pétrole et l'acier ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain[3]. La conférence impériale tenue le 6 septembre 1941 décida qu'une guerre serait entreprise contre les États-Unis et la Royaume-Uni, à moins qu'un accord ne soit trouvé à bref délai avec Washington. Le 16 octobre, le Premier ministre du Japon Konoe, jugeant avoir perdu la confiance de l'empereur Showa et des militaires, démissionna de son poste en proposant le prince Naruhiko Higashikuni, un oncle de l'empereur, pour le remplacer. Hirohito refusa cette candidature, proposée également par les militaires, et choisit plutôt le général Tōjō, un ferme partisan de la guerre mais également un homme renommé pour sa fidélité envers l'institution impériale [4]. Osami Nagano, chef d'état-major de la Marine Sans même attendre la fin des pourparlers auxquels ils ne croyaient plus, les Japonais commencèrent à préparer l'attaque. Le 3 novembre, l'amiral Osami Nagano expliqua en détail à Hirohito la version finale du plan d'attaque contre Pearl Harbor. Le 5 novembre 1941, l'empereur approuva en conférence impériale le plan d'opération pour une guerre contre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Hollande prévu pour le début décembre [5]. Le jour même, le Quartier-général impérial mit en application la décision adoptée à la conférence et ordonna au commandant en chef de la flotte combinée, l'amiral Isoroku Yamamoto, de mettre en branle la mission sur Pearl Harbor[6]. Les négociations avec les États-Unis demeurant dans une impasse, Hirohito approuva finalement le 1er décembre en conférence impériale la guerre de la Grande Asie orientale [7], après que Nagano et le ministre de la Marine Shigetaro Shimada, l'aient rassuré la veille sur les chances de succès de l'entreprise en réfutant l'argument du prince Nobuhito Takamatsu à l'effet que la Marine ne puisse tenir plus de deux ans contre les États-Unis. [8] Le prince Nobuhito Takamatsu Les forces en présence[9] [modifier] À partir du XIXe siècle, la puissance militaire japonaise se renforça et se modernisa grandement. Pour pallier la hausse du chômage provoquée par la Grande Dépression, le gouvernement multiplia les commandes d'armement. Les dépenses militaires augmentèrent fortement. Au total, le Japon possédait en 1941 une quinzaine de cuirassés, une dizaine de porte-avions, 50 croiseurs, 110 destroyers, 80 sous-marins et quelques 1 350 avions[10]. Surtout, le pays comptait 73 millions d'habitants[11] animés d'une fierté patriotique[12] et d'un esprit de sacrifice. Les militaires japonais étaient confiants dans la supériorité de leur armée ; en outre, Tōkyō était assuré du soutien allemand en cas de contre-attaque des Américains.

En 1941, les États-Unis n'étaient pas prêts à entrer en guerre[13]. Certes, le pays était une puissance démographique (132 millions d'habitants)[14] et industrielle de premier ordre. En 1941, l'aviation américaine pouvait avancer plusieurs milliers d'avions mais beaucoup étaient obsolètes[15]. En 1940, face aux trois millions de soldats japonais, l'United States Army était en position d'infériorité numérique (250 000 hommes)[16]. Surtout, l'opinion américaine n'était pas prête à entrer en guerre[17]. Le souvenir de la Première Guerre mondiale et des soldats américains morts en Europe était encore très présent. Les emprunts contractés par les belligérants auprès des États-Unis n'avaient pas été remboursés[18] et beaucoup d'Américains étaient isolationnistes. Le président Franklin Roosevelt (1933-1945) ne voulait pas s'aliéner les Américains d'origine allemande, italienne et japonaise. Le comité America First , une association pacifiste influente, faisait également pression pour maintenir les États-Unis hors de la guerre.

En janvier 1941, Roosevelt promit à Winston Churchill que son pays interviendrait d'abord contre l'Allemagne nazie et non contre le Japon[17]. Pour soulager le Royaume-Uni dans la bataille de l'Atlantique, d'avril à juin 1941, trois cuirassés, un porte-avions, quatre croiseurs et deux flottilles de destroyers sont transférés du Pacifique à l'Atlantique (soit 20% de la flotte du Pacifique) ce qui laisse la supériorité numérique dans la zone à la marine japonaise. Vue aérienne de Pearl Harbor en octobre 1941 La base de Pearl Harbor [modifier] Article détaillé : Pearl Harbor. Pearl Harbor constituait la plus grande base navale américaine dans l'océan Pacifique[19]. Elle se trouvait sur la côte sud de l'île d'Oahu, dans l'archipel d'Hawaii, 15 km à l'ouest d'Honolulu. Elle était relativement isolée dans l'océan Pacifique, à 3 500 km de Los Angeles et à 6 500 km de Tōkyō. L'île d'Oahu était la plus peuplée de l'archipel hawaïen et se trouvait sur la route des bases américaines de Guam, Wake et Midway. Au début de la Seconde Guerre mondiale, 140 à 180 000 Japonais résidaient à Hawaii[20].

Localisation des principaux navires La base de Pearl Harbor s'étendait autour d'une rade peu profonde. L'entrée de cette rade se faisait par un chenal très étroit (400 mètres de large[13]). La plupart des navires de guerre mouillaient à l'intérieur de la rade, à l'est et au nord de l'île de Ford. Trois se trouvaient à l'ouest (l'USS Utah, l'USS Raleigh et l'USS Curtiss). Les bâtiments de guerre étaient amarrés deux par deux, par souci d'économie et par manque de place. La flotte de guerre américaine du Pacifique comprenait alors 86 unités[21] : 28 destroyers, 9 croiseurs, 8 cuirassés, 5 sous-marins, un cuirassé-cible (l'USS Utah) et une trentaine de bâtiments auxiliaires. On comptait enfin 25 000 hommes sur la base[22] et environ 300 avions de l'USAAF et de l'aéronavale dans l'île. Le général Walter Short était le commandant des forces terrestres tandis que la flotte du Pacifique était sous les ordres de l'amiral Husband Kimmel. La défense des installations et des ateliers de réparation était assurée par 35 B-17[22], la DCA et les défenses littorales.

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Attaque sur Pearl Harbor 1a Attack on Pearl Harbor 1a

Attaque sur Pearl Harbor Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. L' attaque sur Pearl Harbor fut lancée par surprise le matin du dimanche 7 décembre 1941 par le Service aérien de la marine impériale japonaise contre la flotte américaine du Pacifique dans le port et d'autres forces qui stationnaient aux alentours. Cette attaque s'inscrit dans la politique d'expansion impériale. L'anéantissement de la principale flotte de l'United States Navy devait permettre à l'empire du Soleil levant d'établir sa Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale. Le Quartier-général impérial souhaitait également répondre aux sanctions économiques prises par Washington en juillet 1941 après l'invasion de la Chine et de l'Indochine française par l'armée impériale japonaise. À l'issue de l'attaque, conduite en deux vagues aériennes, les pertes américaines furent importantes : 2 403 morts et 1 178 blessés. Quatre navires de ligne, trois croiseurs, trois destroyers et 188 avions furent détruits. Cependant, beaucoup de navires purent être remis en état dans les mois qui suivirent, et les trois porte-avions américains du Pacifique échappèrent à l'attaque. Les Japonais perdirent 64 hommes, 29 avions et cinq sous-marins de poche; un marin fut capturé.

Cet évènement provoqua l'entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés des Alliés. Aux États-Unis, il est commémoré chaque année par la mise en berne du drapeau. Les historiens ont mis en évidence l'audace du plan de l'amiral Isoroku Yamamoto, le manque de préparation et les négligences américaines. Le rôle du président Roosevelt reste un sujet de polémique.

Sommaire [masquer] 1 Contexte 1.1 L'expansionnisme japonais 1.2 La dégradation des relations entre Tōkyō et Washington 1.3 Les forces en présence[9] 1.4 La base de Pearl Harbor 2 La stratégie et les plans japonais 2.1 Les préparatifs de l'opération 2.2 Le départ de la flotte japonaise 2.3 Rupture des négociations et déclaration de guerre 3 L'attaque 3.1 Les missions de reconnaissance 3.2 La première vague 3.3 La deuxième vague 3.4 Défense américaine 3.5 Une troisième vague avortée 4 Bilan de l'attaque 4.1 Du côté américain 4.2 Dans le camp japonais 4.3 Un succès à relativiser 5 Conséquences et portée de l'événement 5.1 Entrée en guerre des États-Unis 5.2 Réaction du Japon et de ses alliés 5.3 L'évènement vu par les Japonais 5.4 Le sentiment anti-japonais aux États-Unis 5.5 Portée et signification 6 Un événement controversé 6.1 Les commissions d'enquête 6.2 Les négligences et erreurs américaines 6.3 La mise en cause du président Roosevelt 7 Références 7.1 Bibliographie 7.2 Filmographie 7.3 Liens externes // Contexte [modifier] L'expansionnisme japonais [modifier] Articles détaillés : Expansionnisme du Japon Shōwa, Empire du Japon et Seconde Guerre mondiale. Pendant l'ère Meiji (1868-1912), l'empire du Soleil Levant s'engagea dans une période de croissance économique, politique et militaire afin de rattraper les puissances occidentales. Cet objectif s'appuyait également sur une stratégie d'expansion territoriale en Asie orientale qui devait garantir au Japon son approvisionnement en matières premières indispensables à son développement. L'empereur Meiji L'impérialisme nippon se manifesta dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec l'annexion de l'île de Formose (1895), du sud de l'île de Sakhaline (1905) et de la Corée (1910). Pendant la Première Guerre mondiale, le Japon s'empara des possessions allemandes d'Extrême-Orient et du Pacifique et gagna des parts de marché au détriment des Européens et des Américains présents dans la région. Après 1920, la croissance économique nipponne ralentit et le chômage augmenta ; l'industrie souffrit du manque de matières premières et de débouchés[1]. Dans l'entre-deux-guerres, l'archipel se dota d'une marine de guerre moderne. La Grande dépression des années 1930 n'épargna pas l'économie du Japon. Aux effets de la crise économique s'ajouta une montée des nationalistes et des militaires au cours de l'ère Shōwa. Les Japonais envahirent la Mandchourie en 1931 et y créèrent l'état fantoche du Mandchoukouo. En 1937, le Japon envahit le reste de la Chine à partir de Shanghai sans toutefois déclarer officiellement la guerre.

La dégradation des relations entre Tōkyō et Washington [modifier] Les conquêtes nipponnes en Asie orientale menaçaient les intérêts américains et Washington intervint contre le Japon, sans aller jusqu'à la confrontation armée. Ainsi, en 1921-1922, le Traité de Washington de 1922 limita le tonnage de la flotte de guerre japonaise au troisième rang mondial. En réponse aux pressions diplomatiques internationales suite à l'invasion de la Mandchourie, Tōkyō décida de quitter la Société des Nations en 1933. Entre 1935 et 1937, les États-Unis choisirent la non-intervention en promulguant une série de lois sur la neutralité.

L'empereur Showa Le Japon signa le pacte antikomintern en 1936. En 1937, le président des États-Unis Franklin Roosevelt prononça à Chicago le Discours de la quarantaine dans lequel il condamnait les dictatures, y compris celle du Japon. L'année suivante, son discours sur l'état de l'Union propose d'augmenter les dépenses militaires. En décembre 1937, au moment du massacre de Nankin, les avions japonais coulèrent la canonnière américaine Panay sur le Yang-tseu-Kiang[2]. Washington obtint des excuses mais la tension monta rapidement entre les deux pays. En 1939, le gouvernement américain mit fin au traité de commerce signé en 1911, prélude à l'embargo commercial. En 1940, l'Empire rejoignit les forces de l'Axe en signant le Pacte tripartite. La même année, le Quartier-général impérial, profitant de la défaite de la France et de l'affaiblissement du Royaume-Uni, autorise l'implantation de bases militaires en Indochine française. Cette implantation se produisit après une entente conclue le 22 septembre avec le gouvernement de Hanoi, suivie de violents combats à Lang Son et du bombardement de Haiphong, auxquels le Quartier-général impérial mit finalement un terme le 26.

1941 fut l'année de l'escalade entre les deux pays : en mai, Washington accorda son soutien à la Chine par l'octroi d'un prêt-bail. Suite au refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, à l'exclusion du Manchukuo, les États-unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas décrétèrent à partir du 26 juillet 1941 l'embargo complet sur le pétrole et l'acier ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain[3]. La conférence impériale tenue le 6 septembre 1941 décida qu'une guerre serait entreprise contre les États-Unis et la Royaume-Uni, à moins qu'un accord ne soit trouvé à bref délai avec Washington. Le 16 octobre, le Premier ministre du Japon Konoe, jugeant avoir perdu la confiance de l'empereur Showa et des militaires, démissionna de son poste en proposant le prince Naruhiko Higashikuni, un oncle de l'empereur, pour le remplacer. Hirohito refusa cette candidature, proposée également par les militaires, et choisit plutôt le général Tōjō, un ferme partisan de la guerre mais également un homme renommé pour sa fidélité envers l'institution impériale [4]. Osami Nagano, chef d'état-major de la Marine Sans même attendre la fin des pourparlers auxquels ils ne croyaient plus, les Japonais commencèrent à préparer l'attaque. Le 3 novembre, l'amiral Osami Nagano expliqua en détail à Hirohito la version finale du plan d'attaque contre Pearl Harbor. Le 5 novembre 1941, l'empereur approuva en conférence impériale le plan d'opération pour une guerre contre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Hollande prévu pour le début décembre [5]. Le jour même, le Quartier-général impérial mit en application la décision adoptée à la conférence et ordonna au commandant en chef de la flotte combinée, l'amiral Isoroku Yamamoto, de mettre en branle la mission sur Pearl Harbor[6]. Les négociations avec les États-Unis demeurant dans une impasse, Hirohito approuva finalement le 1er décembre en conférence impériale la guerre de la Grande Asie orientale [7], après que Nagano et le ministre de la Marine Shigetaro Shimada, l'aient rassuré la veille sur les chances de succès de l'entreprise en réfutant l'argument du prince Nobuhito Takamatsu à l'effet que la Marine ne puisse tenir plus de deux ans contre les États-Unis. [8] Le prince Nobuhito Takamatsu Les forces en présence[9] [modifier] À partir du XIXe siècle, la puissance militaire japonaise se renforça et se modernisa grandement. Pour pallier la hausse du chômage provoquée par la Grande Dépression, le gouvernement multiplia les commandes d'armement. Les dépenses militaires augmentèrent fortement. Au total, le Japon possédait en 1941 une quinzaine de cuirassés, une dizaine de porte-avions, 50 croiseurs, 110 destroyers, 80 sous-marins et quelques 1 350 avions[10]. Surtout, le pays comptait 73 millions d'habitants[11] animés d'une fierté patriotique[12] et d'un esprit de sacrifice. Les militaires japonais étaient confiants dans la supériorité de leur armée ; en outre, Tōkyō était assuré du soutien allemand en cas de contre-attaque des Américains.

En 1941, les États-Unis n'étaient pas prêts à entrer en guerre[13]. Certes, le pays était une puissance démographique (132 millions d'habitants)[14] et industrielle de premier ordre. En 1941, l'aviation américaine pouvait avancer plusieurs milliers d'avions mais beaucoup étaient obsolètes[15]. En 1940, face aux trois millions de soldats japonais, l'United States Army était en position d'infériorité numérique (250 000 hommes)[16]. Surtout, l'opinion américaine n'était pas prête à entrer en guerre[17]. Le souvenir de la Première Guerre mondiale et des soldats américains morts en Europe était encore très présent. Les emprunts contractés par les belligérants auprès des États-Unis n'avaient pas été remboursés[18] et beaucoup d'Américains étaient isolationnistes. Le président Franklin Roosevelt (1933-1945) ne voulait pas s'aliéner les Américains d'origine allemande, italienne et japonaise. Le comité America First , une association pacifiste influente, faisait également pression pour maintenir les États-Unis hors de la guerre.

En janvier 1941, Roosevelt promit à Winston Churchill que son pays interviendrait d'abord contre l'Allemagne nazie et non contre le Japon[17]. Pour soulager le Royaume-Uni dans la bataille de l'Atlantique, d'avril à juin 1941, trois cuirassés, un porte-avions, quatre croiseurs et deux flottilles de destroyers sont transférés du Pacifique à l'Atlantique (soit 20% de la flotte du Pacifique) ce qui laisse la supériorité numérique dans la zone à la marine japonaise. Vue aérienne de Pearl Harbor en octobre 1941 La base de Pearl Harbor [modifier] Article détaillé : Pearl Harbor. Pearl Harbor constituait la plus grande base navale américaine dans l'océan Pacifique[19]. Elle se trouvait sur la côte sud de l'île d'Oahu, dans l'archipel d'Hawaii, 15 km à l'ouest d'Honolulu. Elle était relativement isolée dans l'océan Pacifique, à 3 500 km de Los Angeles et à 6 500 km de Tōkyō. L'île d'Oahu était la plus peuplée de l'archipel hawaïen et se trouvait sur la route des bases américaines de Guam, Wake et Midway. Au début de la Seconde Guerre mondiale, 140 à 180 000 Japonais résidaient à Hawaii[20].

Localisation des principaux navires La base de Pearl Harbor s'étendait autour d'une rade peu profonde. L'entrée de cette rade se faisait par un chenal très étroit (400 mètres de large[13]). La plupart des navires de guerre mouillaient à l'intérieur de la rade, à l'est et au nord de l'île de Ford. Trois se trouvaient à l'ouest (l'USS Utah, l'USS Raleigh et l'USS Curtiss). Les bâtiments de guerre étaient amarrés deux par deux, par souci d'économie et par manque de place. La flotte de guerre américaine du Pacifique comprenait alors 86 unités[21] : 28 destroyers, 9 croiseurs, 8 cuirassés, 5 sous-marins, un cuirassé-cible (l'USS Utah) et une trentaine de bâtiments auxiliaires. On comptait enfin 25 000 hommes sur la base[22] et environ 300 avions de l'USAAF et de l'aéronavale dans l'île. Le général Walter Short était le commandant des forces terrestres tandis que la flotte du Pacifique était sous les ordres de l'amiral Husband Kimmel. La défense des installations et des ateliers de réparation était assurée par 35 B-17[22], la DCA et les défenses littorales.