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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 22

Vendredi 24 mars, Le temps de déjeuner et de se préparer, la brume qui noyait toute la vallée s'est levée et à 9 heures nous nous lançons à l'ascension du « 900 », montagne qui surplombe la vallée où nous nous trouvons. La pente est très raide, empruntant un chemin presque impraticable du fait des pluies régulières qui alimentent de nombreux torrents qui débordent largement de leur lit. Le sol se dérobe sous nos pieds et chaque pas demande un gros effort. Nous rencontrons maintenant le brouillard qui devient de plus en plus dense alors que nous approchons du sommet. Vers midi et demie, alors que nous touchons au but, un vent violent balaye le col noyé dans la brume. Nous ne discernons plus rien dans un rayon de trois mètres et nous nous hâtons d'entamer la descente qui devrait nous conduire sur des terrains plus faciles avec des conditions météo plus favorables. Après un moment d'hésitation nous bifurquons sur notre gauche et empruntons une passe que nous avons du mal à reconnaître tant le brouillard est dense. Cette hésitation se révèle fatale et après encore quelques centaines de mètres d'une descente vertigineuse, nous devons nous rendre à l'évidence que nous sommes bel et bien égarés. Alors que nous pensions être sur le versant nord du « Mischief » nous sommes perdus quelque part sur le versant ouest, mais çà nous ne le découvrirons que plus tard. Après un bref conciliabule, nous prenons la décision de revenir sur nos pas, mais ce qui paraît simple à faire par beau temps devient très vite impossible quand la visibilité est nulle. Nous n'avons aucun moyen de nous repérer visuellement. Même une boussole ne nous serait d'aucune utilité. Du fait de la géologie de l'île – le sol est ici excessivement ferrugineux - ses indications ne sont pas suffisamment fiables. Seule solution, descendre droit devant nous et espérer que le brouillard se dissipera lorsque nous approcherons de la côte.

Nous devons constamment revenir sur nos pas pour contourner des torrents infranchissables et trouver un endroit pour les traverser à gué.

Malgré la fatigue, nous gardons un rythme de marche élevé. Nous n'avons pas de tente dans nos sacs et si nous ne retrouvons pas l'arbec avant la nuit les choses se compliqueront énormément. Il est impensable de passer la nuit dehors sous la pluie et dans le froid.

Quand nous commençons enfin à discerner les contours des monts et escarpements rocheux autour de nous, cela fait deux heures que nous arpentons des pentes rocheuses où aucun chemin ne se dessine nettement.

Première bonne nouvelle de la journée ! En apercevant au bout de la vallée la « Tour Blanche », un pic rocheux fait de granit blanc et qui ressemble à s'y méprendre au donjon d'un château fort, nous savons enfin où nous nous trouvons. Nous tirons donc droit sur la tour, entamons l'ascension de la dernière pente qui nous mène à son pied et redescendons vers la vallée en direction de l'arbec que nous apercevons dans un creux du terrain, encore loin de nous, mais bien réel. Finalement, à 17h00, après huit heures de marche, nous arrivons, fatigués, transis, mouillés mais tellement rassurés de savoir que nous allons pouvoir dormir au sec. A 21h00 tout le monde était au lit et, la fatigue aidant je pense qu'à 21h35 tout le monde dormait à poing fermé. Samedi 25 mars, 9h00 du matin. Nous sortons lentement de notre léthargie, et ce que nous entendons à l'extérieur n'est pas de bon augure. Le clapotis de l'eau qui tombe sur le toit de l'arbec en un staccato régulier nous laisse présager d'une journée encore maussade. Après notre expérience malheureuse de la veille, il est hors de question de reprendre la route de « Pointe Basse » dans ces conditions.

Nous profitons d'une éclaircie en début d'après-midi pour explorer la plage toujours aussi peuplée par de nombreuses espèces, otaries, éléphants de mer, gorfous sauteurs, manchots papous, kionis, albatros, pétrels géants, etc… Demain, quoiqu'il arrive, il faudra partir. Ce soir, partie de tarots pour tuer le temps.

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Vendredi 24 mars,

 

Le temps de déjeuner et de se préparer, la brume qui noyait toute la vallée s'est levée et à 9 heures nous nous lançons à l'ascension du « 900 », montagne qui surplombe la vallée où nous nous trouvons. La pente est très raide, empruntant un chemin presque impraticable du fait des pluies régulières qui alimentent de nombreux torrents qui débordent largement de leur lit. Le sol se dérobe sous nos pieds et chaque pas demande un gros effort. Nous rencontrons maintenant le brouillard qui devient de plus en plus dense alors que nous approchons du sommet. Vers  midi et demie, alors que nous touchons au but, un vent violent balaye le col noyé dans la brume. Nous ne discernons plus rien dans un rayon de trois mètres et nous nous hâtons d'entamer la descente qui devrait nous conduire sur des terrains plus faciles avec des conditions météo plus favorables. Après un moment d'hésitation nous bifurquons sur notre gauche et empruntons une passe que nous avons du mal à reconnaître tant le brouillard est dense. Cette hésitation se révèle fatale et après encore quelques centaines de mètres d'une descente vertigineuse, nous devons nous rendre à l'évidence que nous sommes bel et bien égarés. Alors que nous pensions être sur le versant nord du « Mischief  » nous sommes perdus quelque part sur le versant ouest, mais çà nous ne le découvrirons que plus tard. Après un bref conciliabule, nous prenons la décision de revenir sur nos pas, mais ce qui paraît simple à faire par beau temps devient très vite impossible quand la visibilité est nulle. Nous n'avons aucun moyen de nous repérer visuellement. Même une boussole ne nous serait d'aucune utilité. Du fait de la géologie de l'île – le sol est ici excessivement ferrugineux - ses indications ne sont pas suffisamment fiables. Seule solution, descendre droit devant nous et espérer que le brouillard se dissipera lorsque nous approcherons de la côte.

Nous devons constamment revenir sur nos pas pour contourner des torrents infranchissables et trouver un endroit pour les traverser à gué.

Malgré la fatigue, nous gardons un rythme de marche élevé. Nous n'avons pas de tente dans nos sacs et si nous ne retrouvons pas l'arbec avant la nuit les choses se compliqueront énormément. Il est impensable de passer la nuit dehors sous la pluie et dans le froid.

Quand nous commençons enfin à discerner les contours des monts et escarpements rocheux autour de nous, cela fait deux heures que nous arpentons des pentes rocheuses où aucun chemin ne se dessine nettement.

Première bonne nouvelle de la journée ! En apercevant au bout de la vallée la « Tour Blanche », un pic rocheux fait de granit blanc et qui ressemble à s'y méprendre au donjon d'un château fort, nous savons enfin où nous nous trouvons. Nous tirons donc droit sur la tour, entamons l'ascension de la dernière pente qui nous mène à son pied et redescendons vers la vallée en direction de l'arbec que nous apercevons dans un creux du terrain, encore loin de nous, mais bien réel.

Finalement, à 17h00, après huit heures de marche, nous arrivons, fatigués, transis, mouillés mais tellement rassurés de savoir que nous allons pouvoir dormir au sec. A 21h00 tout le monde était au lit et, la fatigue aidant je pense qu'à 21h35 tout le monde dormait à poing fermé.

 

 

Samedi 25 mars,

 

9h00 du matin. Nous sortons lentement de notre léthargie, et ce que nous entendons à l'extérieur n'est pas de bon augure. Le clapotis de l'eau qui tombe sur le toit de l'arbec en un staccato régulier nous laisse présager d'une journée encore maussade. Après notre expérience malheureuse de la veille, il est hors de question de reprendre la route de « Pointe Basse » dans ces conditions.

Nous profitons d'une éclaircie en début d'après-midi pour explorer la plage toujours aussi peuplée par de nombreuses espèces, otaries, éléphants de mer, gorfous sauteurs, manchots papous, kionis, albatros, pétrels géants, etc…

Demain, quoiqu'il arrive, il faudra partir. Ce soir, partie de tarots pour tuer le temps.