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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 58

Dimanche 17 décembre Première nuit calme sur le bateau. Ce matin, je teste le tapis de course. Pas facile de courir la main cramponnée sur la rampe à cause du roulis.

Avant de partir, les Réunionnais nous ont recommandés aux bons soins des Malgaches qui composent la majeure partie de l'équipage. Erick et moi sommes régulièrement invités dans leur carré pour partager leurs repas.

Lundi 18 décembre Temps brumeux ce matin mais la mer est toujours bonne. Je passe beaucoup de temps sur le pont. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire sur le bateau. Nous devons aborder les côtes de Kerguelen vers 20 heures 30, mais nous n'atteindrons Port au Français, la base scientifique, qu'à 3 heures 30 mardi matin. Le peu que nous avons pu voir de l'île depuis la passerelle me donne réellement envie de la visiter. Mardi 19 décembre Depuis ce matin, le bateau mouille dans le Golf du Morbihan face à la base. A 8 heures 30, nous prenons la navette qui nous amène à terre. Les collègues de la station radio nous accueillent pendant ces deux jours d'escale. Nous retrouvons là ceux qui étaient partis avec nous il y a un an et qui continuerons le voyage avec nous mais aussi leurs successeurs de passage par Crozet il y a un mois.

Kerguelen qui est bien plus étendue que Crozet offre des paysages encore plus fantastiques. En revanche, il est plus difficile d'admirer les animaux qui vivent à plusieurs heures de marche de la base, hormis les éléphants de mer qui pullulent et vivent au milieu des hommes comme si nous n'existions pas. La différence avec ceux que nous voyions à Crozet, c'est qu'ils sont d'une taille impressionnante. Certains peuvent peser plus de 3 tonnes !

Mercredi 20 décembre Pour ce deuxième jour à Kerguelen, nous restons sur la base et visitons les différentes installations. Cette base est trop grande à mon goût. Je ne retrouve pas le côté « pionniers » que nous ressentions à Crozet, mais je manque probablement d'objectivité. J'ai quitté Crozet depuis trop peu de temps et pour l'instant, rien de ce que je vois n'est plus beau que là-bas… Nous réembarquons demain vers 15h00. Jeudi 21 décembre Dans quelques heures nous partons pour la deuxième étape du voyage : direction les îles Saint-Paul et Amsterdam. Le retour sur le Marion s'est fait en barge, pas besoin d'hélicoptère ici, la baie est si large et si bien abritée que la mer est toujours aisément navigable. Comme à Crozet, les derniers à embarquer furent les hivernants en fin de séjour. Les accompagnaient sur la barge bon nombre de personnes de la future mission. Ambiance très festive. Certains sont encore imprégnés de l'alcool ingurgité la veille et n'hésitent pas à se jeter à l'eau tel des éléphants de mer. La différence, c'est que la peau épaisse de ces animaux les protège efficacement du froid – la température de l'eau avoisine 3°C. Les êtres humains ne réagissent pas de la même façon et ils ont eu tôt fait de remonter à bord, frigorifiés mais en tout cas dégrisés.

A 18h30 nous mettons le cap sur Saint-Paul et Amsterdam.

Vendredi 22 décembre Nous avons été remués toute la nuit dans une mer très agitée. Je n'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit. Ce matin, le beau temps est revenu et la mer s'est calmée. Ne subsiste qu'une légère houle. Nous n'avons quitté Kerguelen que depuis hier, mais le temps commence à paraître long. Nous tuons le temps comme nous pouvons. Certains regardent des vidéos, d'autres réussissent à s'assoupir pendant quelques heures dans leur couchette. Samedi 23 décembre Si les conditions de navigation restent en l'état, nous atteindrons notre destination dans la nuit. L'OP débutera dès le lever du jour. J'ai du mal à me faire à l'idée que demain soir nous réveillonnerons sur une île perdue au milieu de l'océan Indien. Dimanche 24 décembre Nous avons découvert l'île ce matin au réveil, recouverte d'un chapeau de brume. L'île d'Amsterdam est le sommet émergé d'un volcan marin, dont une partie s'est effondrée, laissant une falaise abrupte de 700 mètres de haut. On y trouve la faune habituelle des îles subantarctiques. De nombreux oiseaux marins viennent y nicher, dont le fameux albatros d'Amsterdam qui ne niche que sur cette île. On trouve aussi une population importante d'otaries qui viennent sur les côtes pour se reproduire. On est d'ailleurs surpris par la forte et tenace odeur d'urine de ces milliers de mammifères la première fois que l'on met le pied à terre. Vit aujourd'hui un troupeau de plusieurs centaines de vaches sauvages, descendantes d'un élevage tenté sans succès au cours du 19ème siècle. Abandonnées sur l'île, elles se sont reproduites jusqu'à modifier gravement l'équilibre naturel. Le cheptel a depuis été réduit et cantonné à une petite partie de l'île grâce à une longue barrière barbelée. La température est beaucoup plus douce sous cette latitude. La végétation est beaucoup plus dense que sur les autres districts dans la mesure où une espèce d'arbre, le phylica, arrive à pousser et croître ici, malgré les vents relativement violents. Comme prévu, nous avons débarqué sur la base Martin de Viviès et retrouvé nos collègues de l'équipe télécoms de l'ancienne et de la nouvelle mission. Petite visite de la base avant de gravir les premières pentes de l'île – pentes beaucoup plus douces que celles que nous avons connues à Crozet – en direction de la forêt de phylicas. En fait de forêt, il ne s'agit que d'un bois. Dans les années 80, il ne restait que quelques arbres, mais un vaste programme de restauration a permis la plantation de 7000 arbres, à partir des graines des phylicas restants.

Retour par la côte où il a fallu se frayer un passage au milieu de centaines d'otaries dont la population est estimée à 55 000 sur toute l'île. Plutôt impressionnant !

Ce soir, en guise de réveillon, nous nous sommes gavés de langoustes que l'on pêche en quantité énorme autour de l'archipel.

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Dimanche 17 décembre

Première nuit calme sur le bateau.

Ce matin, je teste le tapis de course. Pas facile de courir la main cramponnée sur la rampe à cause du roulis.

Avant de partir, les Réunionnais nous ont recommandés aux bons soins des Malgaches qui composent la majeure partie de l'équipage. Erick et moi sommes régulièrement invités dans leur carré pour partager leurs repas.

 

Lundi 18 décembre

Temps brumeux ce matin mais la mer est toujours bonne.

Je passe beaucoup de temps sur le pont. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire sur le bateau.

Nous devons aborder les côtes de Kerguelen vers 20 heures 30, mais nous n'atteindrons Port au Français, la base scientifique, qu'à 3 heures 30 mardi matin.

Le peu que nous avons pu voir de l'île depuis la passerelle me donne réellement envie de la visiter.

 

Mardi 19 décembre

Depuis ce matin, le bateau mouille dans le Golf du Morbihan face à la base.

A 8 heures 30, nous prenons la navette qui nous amène à terre. Les collègues de la station radio nous accueillent pendant ces deux jours d'escale.

Nous retrouvons là ceux qui étaient partis avec nous il y a un an et qui continuerons le voyage avec nous mais aussi leurs successeurs de passage par Crozet il y a un mois.

Kerguelen qui est bien plus étendue que Crozet offre des paysages encore plus fantastiques. En revanche, il est plus difficile d'admirer les animaux qui vivent à plusieurs heures de marche de la base, hormis les éléphants de mer qui pullulent et vivent au milieu des hommes comme si nous n'existions pas. La différence avec ceux que nous voyions à Crozet, c'est qu'ils sont d'une taille impressionnante. Certains peuvent peser plus de 3 tonnes !

 

Mercredi 20 décembre

Pour ce deuxième jour à Kerguelen, nous restons sur la base et visitons les différentes installations. Cette base est trop grande à mon goût. Je ne retrouve pas le côté « pionniers » que nous ressentions à Crozet, mais je manque probablement d'objectivité. J'ai quitté Crozet depuis trop peu de temps et pour l'instant, rien de ce que je vois n'est plus beau que là-bas…

Nous réembarquons demain vers 15h00.

 

Jeudi 21 décembre

Dans quelques heures nous partons pour la deuxième étape du voyage : direction les îles Saint-Paul et Amsterdam.

Le retour sur le Marion s'est fait en barge, pas besoin d'hélicoptère ici, la baie est si large et si bien abritée que la mer est toujours aisément navigable.

Comme à Crozet, les derniers à embarquer furent les hivernants en fin de séjour. Les accompagnaient sur la barge bon nombre de personnes de la future mission. Ambiance très festive. Certains sont encore imprégnés de l'alcool ingurgité la veille et n'hésitent pas à se jeter à l'eau tel des éléphants de mer. La différence, c'est que la peau épaisse de ces animaux les protège efficacement du froid – la température de l'eau avoisine 3°C. Les êtres humains ne réagissent pas de la même façon et ils ont eu tôt fait de remonter à bord, frigorifiés mais en tout cas dégrisés.

A 18h30 nous mettons le cap sur Saint-Paul et Amsterdam.

 

Vendredi 22 décembre

Nous avons été remués toute la nuit dans une mer très agitée. Je n'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit.

Ce matin, le beau temps est revenu et la mer s'est calmée. Ne subsiste qu'une légère houle.

Nous n'avons quitté Kerguelen que depuis hier, mais le temps commence à paraître long.

Nous tuons le temps comme nous pouvons. Certains regardent des vidéos, d'autres réussissent à s'assoupir pendant quelques heures dans leur couchette.

 

Samedi 23 décembre

Si les conditions de navigation restent en l'état, nous atteindrons notre destination dans la nuit. L'OP débutera dès le lever du jour.

J'ai du mal à me faire à l'idée que demain soir nous réveillonnerons sur une île perdue au milieu de l'océan Indien.

 

Dimanche 24 décembre

Nous avons découvert l'île ce matin au réveil, recouverte d'un chapeau de brume. L'île d'Amsterdam est le sommet émergé d'un volcan marin, dont une partie s'est effondrée, laissant une falaise abrupte de 700 mètres de haut.

On y trouve la faune habituelle des îles subantarctiques. De nombreux oiseaux marins viennent y nicher, dont le fameux albatros d'Amsterdam qui ne niche que sur cette île. On trouve aussi une population importante d'otaries qui viennent sur les côtes pour se reproduire. On est d'ailleurs surpris par la forte et tenace odeur d'urine de ces milliers de mammifères  la première fois que l'on met le pied à terre.

Vit aujourd'hui un troupeau de plusieurs centaines de vaches sauvages, descendantes d'un élevage tenté sans succès au cours du 19ème siècle. Abandonnées sur l'île, elles se sont reproduites jusqu'à modifier gravement l'équilibre naturel. Le cheptel a depuis été réduit et cantonné à une petite partie de l'île grâce à une longue barrière barbelée.

La température est beaucoup plus douce sous cette latitude. La végétation est beaucoup plus dense que sur les autres districts dans la mesure où une espèce d'arbre, le phylica, arrive à pousser et croître ici, malgré les vents relativement violents.

Comme prévu, nous avons débarqué sur la base Martin de Viviès et retrouvé nos collègues de l'équipe télécoms de l'ancienne et de la nouvelle mission.

Petite visite de la base avant de gravir les premières pentes de l'île – pentes beaucoup plus douces que celles que nous avons connues à Crozet – en direction de la forêt de phylicas. En fait de forêt, il ne s'agit que d'un bois. Dans les années 80, il ne restait que quelques arbres, mais un vaste programme de restauration a permis la plantation de 7000 arbres, à partir des graines des phylicas restants.

Retour par la côte où il a fallu se frayer un passage au milieu de centaines d'otaries dont la population est estimée à 55 000 sur toute l'île. Plutôt impressionnant !

Ce soir, en guise de réveillon, nous nous sommes gavés de langoustes que l'on pêche en quantité énorme autour de l'archipel.