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Zanzibar

Zanzibar

Petite île tanzanienne de l'océan indien, Zanzibar c'est aussi l'Afrique, mais pas celle des catalogues, des safaris, des animaux de la vaste savane. Une île, on en a vite fait le tour et si l'on n'est pas un adepte inconditionnel des plages de sable fin et du farniente, au bout de quinze jours, on est content de rentrer, si les moustiques ne vous ont pas dévorés. Le dépaysement est pourtant total et même brutal. De nos -5° européens nous passons à 35°, l'humidité est extrême et cette moiteur ne nous quitte pas du matin au soir. Seul refuge, la chambre climatisée de l'hôtel crasseux, unique palace de la ville, qui nous accueille. Voyage long et pénible, semé d'imprévus, escale au Caire où, pour combler les six heures d'attente, on nous avait organisé une arnaque à dix dollars pour voir les pyramides « by night », on n'a vu que la nuit ! Puis l'escale à Entebbe, triste mémoire d'otages, enfin Dar Es-Salaam, presqu'au bout du but, où les lenteurs administratives nous retinrent confinés pendant plus de cinq heures à l'aéroport. Bilan : 28 heures de voyage pour 11 heures d'attente ! Premier contact avec l'Afrique : chaleur, moiteur, odeur. Attention soleil, interdit de s'exposer - certains plus malins que les autres ont été brûlés au deuxième degré – chacun ramène les souvenirs qu'il veut. Déception quand on a connu la propreté et l'accueil thaïlandais, l'hôtel a plutôt l'allure d'une usine désaffectée où tout se déglingue, les installations sanitaires, quand elles fonctionnent, sont très précaires. Il faut s'y faire, c'est le rythme de l'Afrique. Polé, Polé, en swahili, signifie doucement, cool ! Pas un pas plus vite que l'autre, la nonchalance est de rigueur et on a tendance à prendre rapidement le pli. Il faut dire que cette chaleur inhabituelle nous accable et la piscine de l'hôtel où l'on peut graver ses initiales dans la crasse du carrelage, ne nous offre qu'une eau trouble et épaisse, véritable bouillon de culture. Une visite de l'île s'impose. Peu d'animaux, à part les zébus et les red monkeys. Avec une bonne paire de jumelles, on avait une toute petite chance d'en apercevoir un, pour autant que ce fût son jour de sortie ! De belles plages, quand la marée est haute, l'eau est à 30°, c'est déjà chaud (elle est montée à 40°, là c'est insupportable), des plantations de cocotiers, d'épices – Zanzibar a le monopole de la production de girofle – ruines de temples sultans, vestiges du temps de la traite des esclaves. Les plages de la côte Est sont magnifiques, le sable est une farine blanche et le spectacle des plantations d'algues, vu du ciel, est une merveille. La nourriture, assez bonne, manque de variété, riz, poulet, boeuf et ananas tous les jours, midi et soir, on s'en lasse. Cependant les fruits ont une saveur que l'on ne retrouve pas en Europe. Si vous passez par zanzibar, ne manquez pas d'aller manger la langouste dans le seul restaurant français et si vous craquez complètement, vous trouverez un dépaysement total avec la succulente cuisine des italiens, dans un complexe idyllique, sur une plage au Nord de la ville. La ville est une fourmilière, un dédale de ruelles sordides, un vrai coupe-gorge. C'est très sale, rien n'est entretenu, il est difficile de faire la différence entre une bâtisse en construction et une ruine. Seules quelques portes en bois sculpté contrastent avec la pauvreté et le délabrement des façades. Tout est noir. Les seules échoppes moins couleur locale sont celles tenues par les Indiens. On peut y pratiquer un taux de change très avantageux, le double du tarif officiel. On dit que l'argent n'a pas d'odeur, terrible erreur, il pue et en plus il colle aux doigts. Le marchandage est monnaie courante, si j'ose dire, surtout pour les taxis, véritables reliques des années soixante. Pour cinquante shillings ou trente centimes, le dzadza, pittoresque transport en commun, offre une course illimitée et un bain de foule garanti.

Peu d'artisanat, du bricolage pour prolonger le provisoire. On vend les quelques mangues ou noix de coco tombées de l'arbre, don de la nature. On ne peut manquer de voir mais surtout de sentir le marché au poisson, celui qui pratique régulièrement l'apnée est largement avantagé. Après une semaine de vacances, c'est le retour au continent en passant par Dar-Es-Salaam où nous occupons nos onze heures d'attente en nous gavant de langoustes afin d'écouler nos derniers « merdiers » (traduction de la monnaie locale), le shopping étant fort limité le samedi, vu que les commerces sont fermés, religion musulman oblige. Arrivé à destination, on rêve d'un futur voyage, n'importe où…… mais pas à Zanzibar !

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Petite île tanzanienne de l'océan indien, Zanzibar c'est aussi l'Afrique, mais pas celle des catalogues, des safaris, des animaux de la vaste savane. Une île, on en a vite fait le tour et si l'on n'est pas un adepte inconditionnel des plages de sable fin et du farniente, au bout de quinze jours, on est content de rentrer, si les moustiques ne vous ont pas dévorés. Le dépaysement est pourtant total et même brutal. De nos -5° européens nous passons à 35°, l'humidité est extrême et cette moiteur ne nous quitte pas du matin au soir. Seul refuge, la chambre climatisée de l'hôtel crasseux, unique palace de la ville, qui nous accueille. Voyage long et pénible, semé d'imprévus, escale au Caire où, pour combler les six heures d'attente, on nous avait organisé une arnaque à dix dollars pour voir les pyramides « by night », on n'a vu que la nuit ! Puis l'escale à Entebbe, triste mémoire d'otages, enfin Dar Es-Salaam, presqu'au bout du but, où les lenteurs administratives nous retinrent confinés pendant plus de cinq heures à l'aéroport. Bilan : 28 heures de voyage pour 11 heures d'attente ! Premier contact avec l'Afrique : chaleur, moiteur, odeur. Attention soleil, interdit de s'exposer - certains plus malins que les autres ont été brûlés au deuxième degré – chacun ramène les souvenirs qu'il veut. Déception quand on a connu la propreté et l'accueil thaïlandais, l'hôtel a plutôt l'allure d'une usine désaffectée où tout se déglingue, les installations sanitaires, quand elles fonctionnent, sont très précaires. Il faut s'y faire, c'est le rythme de l'Afrique. Polé, Polé, en swahili, signifie doucement, cool ! Pas un pas plus vite que l'autre, la nonchalance est de rigueur et on a tendance à prendre rapidement le pli. Il faut dire que cette chaleur inhabituelle nous accable et la piscine de l'hôtel où l'on peut graver ses initiales dans la crasse du carrelage, ne nous offre qu'une eau trouble et épaisse, véritable bouillon de culture. Une visite de l'île s'impose. Peu d'animaux, à part les zébus et les red monkeys. Avec une bonne paire de jumelles, on avait une toute petite chance d'en apercevoir un, pour autant que ce fût son jour de sortie ! De belles plages, quand la marée est haute, l'eau est à 30°, c'est déjà chaud (elle est montée à 40°, là c'est insupportable), des plantations de cocotiers, d'épices – Zanzibar a le monopole de la production de girofle – ruines de temples sultans, vestiges du temps de la traite des esclaves. Les plages de la côte Est sont magnifiques, le sable est une farine blanche et le spectacle des plantations d'algues, vu du ciel, est une merveille. La nourriture, assez bonne, manque de variété, riz, poulet, boeuf et ananas tous les jours, midi et soir, on s'en lasse. Cependant les fruits ont une saveur que l'on ne retrouve pas en Europe. Si vous passez par zanzibar, ne manquez pas d'aller manger la langouste dans le seul restaurant français et si vous craquez complètement, vous trouverez un dépaysement total avec la succulente cuisine des italiens, dans un complexe idyllique, sur une plage au Nord de la ville. La ville est une fourmilière, un dédale de ruelles sordides, un vrai coupe-gorge. C'est très sale, rien n'est entretenu, il est difficile de faire la différence entre une bâtisse en construction et une ruine. Seules quelques portes en bois sculpté contrastent avec la pauvreté et le délabrement des façades. Tout est noir. Les seules échoppes moins couleur locale sont celles tenues par les Indiens. On peut y pratiquer un taux de change très avantageux, le double du tarif officiel. On dit que l'argent n'a pas d'odeur, terrible erreur, il pue et en plus il colle aux doigts. Le marchandage est monnaie courante, si j'ose dire, surtout pour les taxis, véritables reliques des années soixante. Pour cinquante shillings ou trente centimes, le dzadza, pittoresque transport en commun, offre une course illimitée et un bain de foule garanti.

Peu d'artisanat, du bricolage pour prolonger le provisoire. On vend les quelques mangues ou noix de coco tombées de l'arbre, don de la nature. On ne peut manquer de voir mais surtout de sentir le marché au poisson, celui qui pratique régulièrement l'apnée est largement avantagé. Après une semaine de vacances, c'est le retour au continent en passant par Dar-Es-Salaam où nous occupons nos onze heures d'attente en nous gavant de langoustes afin d'écouler nos derniers « merdiers » (traduction de la monnaie locale), le shopping étant fort limité le samedi, vu que les commerces sont fermés, religion musulman oblige. Arrivé à destination, on rêve d'un futur voyage, n'importe où…… mais pas à Zanzibar !