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FREQUENCE TERRE, LE LAC TCHAD EN VOIE DE DISPARITION - Publiée le 29-07-2010

C'était l'un des plus grands réservoirs d'eau du monde. Mais le dérèglement climatique et la forte poussée démographique ont mis en péril sa survie. Le Lac Tchad a perdu 90% de sa superficie en 40 ans. Si en 1963 il couvrait un territoire de 25 000 km², il ne s'étend plus que sur 1 500 km². Cette baisse du niveau du lac n'est pas qu'un phénomène récent. De tout temps, le Tchad a eu tendance à faire du yoyo , et les variations de sa profondeur et de sa superficie font partie intégrante de son histoire. Durant les siècles, il est passé allègrement et régulièrement d'un état de « grand Tchad » à un « petit Tchad », état qui est le sien actuellement. Des études tendent même à temporiser un certain catastrophisme.

Pourtant, selon la FAO, c'est une véritable catastrophe humanitaire qui se profile pour les pays riverains du lac si rien n'est fait. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture s'est dite préoccupée par le sort des populations qui vivent à proximité. Au Cameroun, au Niger, au Nigéria et au Tchad, ce sont près de 30 millions de personnes qui pâtissent de l'assèchement progressif du lac. L'avancée du désert due au réchauffement climatique n'est pas la seule cause de ce tarissement. La main de l'homme n'y est pas pour rien. Déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe, projets de barrage ou de détournement des cours d'eau dans les pays limitrophes, la pérennité du lac Tchad est compromise. Privé d'une grande partie de ses eaux, il pourrait disparaître d'ici 2020 si rien n'est fait. Car le lac Tchad est d'un immense intérêt stratégique pour toute la région. Les capacités de productions agricoles sont fortement détériorées, la capacité de pêche a régressé, et les pâturages se sont dégradés, entraînant la baisse de production de fourrage. Ce qui a eu un effet négatif sur le cheptel et la biodiversité. Enfin, pour compléter le tableau, le désastre écologique aura des retombées dramatiques en terme humanitaire. La raréfaction de l'eau potable pourrait augmenter les cas de diarrhée, de choléra et de fièvre typhoïde. Pour stopper l'avancée du désert et enrayer la baisse du niveau de l'eau, plusieurs solutions sont actuellement étudiées. Le reboisement des rives fait partie des éventualités. La Commission du bassin du lac Tchad a lancé une vaste campagne de reboisement dans le Nord du Cameroun. Le ministère camerounais des Forêts et de la Faune a signé une convention de partenariat avec les municipalités limitrophes pour assurer un suivi des arbres après plantation. Autre projet, visant lui à ralentir cet assèchement du lac : le transfert des eaux du fleuve Oubangui depuis la Centrafrique via un "pipeline" pour renflouer le lac en eau. Outre cet intérêt immédiat, ce transfert d'eau aura aussi des retombées économiques. Il permettra l'extension du réseau électrique des deux Congo, la construction de barrages et l'augmentation des capacités hydroélectriques de la région, ou encore la possibilité de construire un port, à Gaoura au Cameroun pour relier Port Harcourt au Nigeria. Les autorités des pays riverains du lac Tchad se réunissent aussi régulièrement pour réglementer et contrôler l'utilisation de l'eau et des autres ressources naturelles du bassin du lac. De nouveaux modèles de gestion adaptée de l'eau sont également à l'étude… Une gestion qui tienne compte à la fois des techniques agricoles traditionnelles et de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire des populations. Car le tarissement des ressources en eau nécessite un changement radical des techniques de gestion de l'eau et un plan d'envergure pour reconstituer le lac. Et comme le souligne la direction de la FAO, stopper la disparition tragique du lac Tchad, c'est sauver les moyens d'existence des millions de personnes qui vivent dans cette vaste région. Une analyse différente sur l'assèchement du lac Tchad L'assèchement du lac Tchad menace les moyens d'existence des riverains philippe, pour la Rédaction.

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C'était l'un des plus grands réservoirs d'eau du monde. Mais le dérèglement climatique et la forte poussée démographique ont mis en péril sa survie. Le Lac Tchad a perdu 90% de sa superficie en 40 ans. Si en 1963 il couvrait un territoire de 25 000 km², il ne s'étend plus que sur 1 500 km².

Cette baisse du niveau du lac n'est pas qu'un phénomène récent. De tout temps, le Tchad a eu tendance à faire du yoyo , et les variations de sa profondeur et de sa superficie font partie intégrante de son histoire. Durant les siècles, il est passé allègrement et régulièrement d'un état de « grand Tchad » à un « petit Tchad », état qui est le sien actuellement. Des études tendent même à temporiser un certain catastrophisme.

Pourtant, selon la FAO, c'est une véritable catastrophe humanitaire qui se profile pour les pays riverains du lac si rien n'est fait. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture s'est dite préoccupée par le sort des populations qui vivent à proximité. Au Cameroun, au Niger, au Nigéria et au Tchad, ce sont près de 30 millions de personnes qui pâtissent de l'assèchement progressif du lac.

L'avancée du désert due au réchauffement climatique n'est pas la seule cause de ce tarissement. La main de l'homme n'y est pas pour rien. Déboisement sauvage et quasi permanent des espaces verts au profit du bois de chauffe, projets de barrage ou de détournement des cours d'eau dans les pays limitrophes, la pérennité du lac Tchad est compromise.
Privé d'une grande partie de ses eaux, il pourrait disparaître d'ici 2020 si rien n'est fait. Car le lac Tchad est d'un immense intérêt stratégique pour toute la région. Les capacités de productions agricoles sont fortement détériorées, la capacité de pêche a régressé, et les pâturages se sont dégradés, entraînant la baisse de production de fourrage. Ce qui a eu un effet négatif sur le cheptel et la biodiversité. Enfin, pour compléter le tableau, le désastre écologique aura des retombées dramatiques en terme humanitaire. La raréfaction de l'eau potable pourrait augmenter les cas de diarrhée, de choléra et de fièvre typhoïde.

Pour stopper l'avancée du désert et enrayer la baisse du niveau de l'eau, plusieurs solutions sont actuellement étudiées. Le reboisement des rives fait partie des éventualités. La Commission du bassin du lac Tchad a lancé une vaste campagne de reboisement dans le Nord du Cameroun. Le ministère camerounais des Forêts et de la Faune a signé une convention de partenariat avec les municipalités limitrophes pour assurer un suivi des arbres après plantation.
Autre projet, visant lui à ralentir cet assèchement du lac : le transfert des eaux du fleuve Oubangui depuis la Centrafrique via un "pipeline" pour renflouer le lac en eau. Outre cet intérêt immédiat, ce transfert d'eau aura aussi des retombées économiques. Il permettra l'extension du réseau électrique des deux Congo, la construction de barrages et l'augmentation des capacités hydroélectriques de la région, ou encore la possibilité de construire un port, à Gaoura au Cameroun pour relier Port Harcourt au Nigeria.

Les autorités des pays riverains du lac Tchad se réunissent aussi régulièrement pour réglementer et contrôler l'utilisation de l'eau et des autres ressources naturelles du bassin du lac. De nouveaux modèles de gestion adaptée de l'eau sont également à l'étude… Une gestion qui tienne compte à la fois des techniques agricoles traditionnelles et de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire des populations. Car le tarissement des ressources en eau nécessite un changement radical des techniques de gestion de l'eau et un plan d'envergure pour reconstituer le lac.
Et comme le souligne la direction de la FAO, stopper la disparition tragique du lac Tchad, c'est sauver les moyens d'existence des millions de personnes qui vivent dans cette vaste région.

Une analyse différente sur l'assèchement du lac Tchad
L'assèchement du lac Tchad menace les moyens d'existence des riverains

philippe, pour la Rédaction.