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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 23

Carnet de voyage - 23

Dimanche 26 mars, Il a plu toute la nuit et ce matin la rivière est grosse et prête à sortir de son lit. Malgré tout il faut partir et les sacs sont bouclés promptement.

Nous prenons donc le chemin de « Pointe Basse » via le « 900 » pour une deuxième tentative qui, nous l'espérons, sera cette fois la bonne. Ce n'est pas que le coin nous déplaît, mais il faut boucler notre tour de l'île dans les délais. Cette fois-ci, la chance est avec nous et arrivés en vue du sommet, la brume qui s'est totalement dissipée, nous dévoile un paysage grandiose et le chemin à suivre par la même occasion. En cours de route, pendant la traversée d'un plateau désertique fait de rocaille, nous tombons sur un poussin de gorfou sauteur, arrivé jusque là par on ne sait quel mystère. Ces animaux peureux ne s'éloignent habituellement pas de la côte où ils vivent en colonie à flanc de falaise. Comment a-t-il pu arriver là ? Nous décidons de le ramener avec nous, de le nourrir, car il paraît affamé, puis de le relâcher au milieu d'une petite colonie qui niche habituellement au « Jardin Japonais ». Servane l'enfouit dans son anorak pour ne laisser dépasser que sa tête, puis nous repartons pour couvrir les derniers kilomètres qui nous séparent de l'arbec de « Pointe Basse », que nous atteignons en début d'après-midi. Nous dénichons dans la réserve une boite de thon à l'huile que nous mélangeons avec de la mie de pain. Nous le gavons de cette mixture tel un canard d'élevage puis nous le relâchons au milieu d'une dizaine de gorfous – c'est tout ce qui reste de la colonie – espérant qu'il pourra survivre au milieu de ses congénères. Nous terminons notre visite du site par l'incontournable traversée du « Jardin Japonais » et de sa colonie d'otaries. Nous devons maintenant prendre du repos, car dès demain, il faut songer au retour sur base.

Lundi 27 mars, Fin du périple ! Nous rentrons à la base aujourd'hui sous un beau soleil. La température a nettement baissé pendant la nuit à cause du vent arrivant de l'Antarctique et malgré quelques giboulées de neige en cours de route, le retour s'est globalement bien passé. En arrivant en vue de la base, nous découvrons le navire de la marine nationale le « Nivôse » qui mouille dans la « Baie du Marin ». Nous savons qu'il patrouillait dans les eaux territoriales depuis quelques semaines, pour tenter d'arraisonner les bateaux de pêche pirates qui infestent les eaux particulièrement poissonneuses de cette partie de l'océan Indien. Mardi 28 mars, Nous avons renoué avec la philatélie car la présence rarissime du « Nivôse » est un évènement très prisé des collectionneurs de tampons « exotiques ». Comme tout bâtiment de la marine, qui est considéré comme partie intégrante du territoire national, il y a à bord, un bureau de poste qui possède ses propres cachets avec lesquels nous allons tamponner de nombreuses enveloppes, pour le plus grand plaisir des collectionneurs.

Guillaume, Erick et moi, avons boycotté le repas du soir, pour descendre jusqu'au laboratoire de la plage, dans lequel nous avons cuisiné un plat de pâtes à l'aide des petits réchauds utilisés par les scientifiques pour leurs expériences. Nous sommes rentrés tant bien que mal dans le noir le plus complet, la lampe tempête de Guillaume ayant rendu l'âme dès le départ. Nous avons titubé tels des ivrognes de retour d'une bringue, tout le long du chemin caillouteux qui serpente de la plage jusqu'à la base. Quelle partie de rigolade !

Mercredi 29 mars, L'arrivée imminente du bateau pour la dernière rotation de la campagne d'été à créée beaucoup d'animation aujourd'hui. J'ai préparé la mission de demain pour monter au relais radio en hélico – si le temps le permet. Ce soir, il s'agit de se coucher tôt car la journée de demain s'annonce très chargée. Juste le temps d'envoyer un fax pour l'anniversaire de ma fille Anne, car je n'aurai pas une minute de libre demain. Jeudi 30 mars, Le « Marion » s'est présenté ce matin vers 7h00 dans la « Baie du Marin ». Nous l'avons vu émerger lentement de la brume qui couvrait tout l'océan. Finalement, le ciel restant trop bouché nous n'avons pas effectué notre dépannage au relais. L'opération portuaire s'est déroulée comme d'habitude avec l'arrivée du courrier que nous ne pouvions pas ouvrir avant le soir, faute de temps, puis avec le débarquement du ravitaillement plus conséquent que d'habitude puisque la prochaine rotation n'aura pas lieu avant juillet. En soirée, tout le monde s'est retrouvé au restaurant de la base pour fêter les dernières heures sur l'île des campagnards d'été et des hivernants de la mission précédente. Malgré l'ambiance festive, on sentait une certaine retenue du fait de savoir que certains allaient nous quitter, avec certainement aucune chance de voir nos chemins se recroiser un jour.

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Carnet de voyage - 23 Travel diary - 23

Dimanche 26 mars, Il a plu toute la nuit et ce matin la rivière est grosse et prête à sortir de son lit. Malgré tout il faut partir et les sacs sont bouclés promptement.

Nous prenons donc le chemin de « Pointe Basse » via le « 900 » pour une deuxième tentative qui, nous l'espérons, sera cette fois la bonne. Ce n'est pas que le coin nous déplaît, mais il faut boucler notre tour de l'île dans les délais. Cette fois-ci, la chance est avec nous et arrivés en vue du sommet, la brume qui s'est totalement dissipée, nous dévoile un paysage grandiose et le chemin à suivre par la même occasion. En cours de route, pendant la traversée d'un plateau désertique fait de rocaille, nous tombons sur un poussin de gorfou sauteur, arrivé jusque là par on ne sait quel mystère. Ces animaux peureux ne s'éloignent habituellement pas de la côte où ils vivent en colonie à flanc de falaise. Comment a-t-il pu arriver là ? Nous décidons de le ramener avec nous, de le nourrir, car il paraît affamé, puis de le relâcher au milieu d'une petite colonie qui niche habituellement au « Jardin Japonais ». Servane l'enfouit dans son anorak pour ne laisser dépasser que sa tête, puis nous repartons pour couvrir les derniers kilomètres qui nous séparent de l'arbec de « Pointe Basse », que nous atteignons en début d'après-midi. Nous dénichons dans la réserve une boite de thon à l'huile que nous  mélangeons avec de la mie de pain. Nous le gavons de cette mixture tel un canard d'élevage puis nous le relâchons au milieu d'une dizaine de gorfous – c'est tout ce qui reste de la colonie – espérant qu'il pourra survivre au milieu de ses congénères. Nous terminons notre visite du site par l'incontournable traversée du « Jardin Japonais » et de sa colonie d'otaries. Nous devons maintenant prendre du repos, car dès demain, il faut songer au retour sur base.

Lundi 27 mars, Fin du périple ! Nous rentrons à la base aujourd'hui sous un beau soleil. La température a nettement baissé pendant la nuit à cause du vent arrivant de l'Antarctique et malgré quelques giboulées de neige en cours de route, le retour s'est globalement bien passé. En arrivant en vue de la base, nous découvrons le navire de la marine nationale le « Nivôse » qui mouille dans la « Baie du Marin ». Nous savons qu'il patrouillait dans les eaux territoriales depuis quelques semaines, pour tenter d'arraisonner les bateaux de pêche pirates qui infestent les eaux particulièrement poissonneuses de cette partie de l'océan Indien. Mardi 28 mars, Nous avons renoué avec la philatélie car la présence rarissime du « Nivôse » est un évènement très prisé des collectionneurs de tampons « exotiques ». Comme tout bâtiment de la marine, qui est considéré comme partie intégrante du territoire national, il y a à bord, un bureau de poste qui possède ses propres cachets avec lesquels nous allons tamponner de nombreuses enveloppes, pour le plus grand plaisir des collectionneurs.

Guillaume, Erick et moi, avons boycotté le repas du soir, pour descendre jusqu'au laboratoire de la plage, dans lequel nous avons cuisiné un plat de pâtes à l'aide des petits réchauds utilisés par les scientifiques pour leurs expériences. Nous sommes rentrés tant bien que mal dans le noir le plus complet, la lampe tempête de Guillaume ayant rendu l'âme dès le départ. Nous avons titubé tels des ivrognes de retour d'une bringue, tout le long du chemin caillouteux qui serpente de la plage jusqu'à la base. Quelle partie de rigolade !

Mercredi 29 mars, L'arrivée imminente du bateau pour la dernière rotation de la campagne d'été à créée beaucoup d'animation aujourd'hui. J'ai préparé la mission de demain pour monter au relais radio en hélico – si le temps le permet. Ce soir, il s'agit de se coucher tôt car la journée de demain s'annonce très chargée. Juste le temps d'envoyer un fax pour l'anniversaire de ma fille Anne, car je n'aurai pas une minute de libre demain. Jeudi 30 mars, Le « Marion » s'est présenté ce matin vers 7h00 dans la « Baie du  Marin ». Nous l'avons vu émerger lentement de la brume qui couvrait tout l'océan. Finalement, le ciel restant trop bouché nous n'avons pas effectué notre dépannage au relais. L'opération portuaire s'est déroulée comme d'habitude avec l'arrivée du courrier que nous ne pouvions pas ouvrir avant le soir, faute de temps, puis avec le débarquement du ravitaillement plus conséquent que d'habitude puisque la prochaine rotation n'aura pas lieu avant juillet. En soirée, tout le monde s'est retrouvé au restaurant de la base pour fêter les dernières heures sur l'île des campagnards d'été et des hivernants de la mission précédente. Malgré l'ambiance festive, on sentait une certaine retenue du fait de savoir que certains allaient nous quitter, avec certainement aucune chance de voir nos chemins se recroiser un jour.