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En Chine, Le langage et l'écriture

Si un contemporain de l'empereur Yao, qui régnait plus de deux mille ans avant notre ère, pouvait soulever la poussière de son tombeau et prêter l'oreille aux bruits du Monde, il comprendrait encore les paroles qui vibrent sur les lèvres du Chinois d'aujourd'hui et pourrait lire les caractères tracés par leur pinceau. Le langage des Chinois est un des plus anciens du Monde et le seul qui, depuis des temps presque fabuleux, soit encore vivant, tandis que le Sanscrit, l'Hébreu, le Zind, le Copte, sont devenus des langues mortes, retrouvées et conservées seulement par les efforts des savants, tandis que l'on parle et l'on écrit le Chinois presque comme on le parlait dans les premiers âges du monde. Cette prodigieuse ancienneté est sans doute ce qui explique la conformation restreinte et rudimentaire de la langue parlée. Au lieu d'user des sons et articulations qui forment les autres langues, le Chinois s'en est tenu aux monosyllabes, et cela dénonce bien les premiers balbutiements de l'humanité. Les monosyllabes qui composent la langue Chinoise sont à peu près au nombre de six cents, dont la plupart ne sont encore que les mêmes sons prononcés autrement, d'après les cinq intonations: le ton uni, le ton bas, le ton ascendant, le ton descendant, le ton élevé. Mais ces nuances sont très difficiles à savoir pour d'autres que l'oreille exercée d'un Chinois. Chaque monosyllabe sert à nommer un grand nombre de mots différents, et il serait impossible de se comprendre, si par un mécanisme particulier, les chinois n'alliaient pas ces sons deux à deux, trois à trois, ce qui forme en réalité l'équivalent de nos mots polysyllabiques. Si les mots du langage sont d'une simplicité primitive, l'écriture, par contre, est devenue peu à peu horriblement compliquée. L'écriture chinoise n'est pas composée de lettres, mais formée de signes qui, dans le principe, étaient des dessins rudimentaires. Puis ces signes se multiplièrent, se combinant entre eux à l'infini, se compliquant, jusqu'à former une armée d'au moins quarante mille caractères. Plus de quatre cents millions d'hommes se servent de cette écriture, la plus difficile qui soit au monde. La Chine, le Japon, la Corée, l'Annam, la Cochinchine, tout en les prononçant d'une façon différente, font usage de ces caractères. Il existe en Chine au moins dix-huit dialectes de la langue parlée, tous assez différents les uns des autres pour que ceux qui les parlent ne se comprennent pas entre eux. Cela ajoute encore un écueil à l'étude du Chinois, déjà d'une si extrême difficulté.

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Si un contemporain de l'empereur Yao, qui régnait plus de deux mille ans avant notre ère, pouvait soulever la poussière de son tombeau et prêter l'oreille aux bruits du Monde, il comprendrait encore les paroles qui vibrent sur les lèvres du Chinois d'aujourd'hui et pourrait lire les caractères tracés par leur pinceau.

Le langage des Chinois est un des plus anciens du Monde et le seul qui, depuis des temps presque fabuleux, soit encore vivant, tandis que le Sanscrit, l'Hébreu, le Zind, le Copte, sont devenus des langues mortes, retrouvées et conservées seulement par les efforts des savants, tandis que l'on parle et l'on écrit le Chinois presque comme on le parlait dans les premiers âges du monde. Cette prodigieuse ancienneté est sans doute ce qui explique la conformation restreinte et rudimentaire de la langue parlée. Au lieu d'user des sons et articulations qui forment les autres langues, le Chinois s'en est tenu aux monosyllabes, et cela dénonce bien les premiers balbutiements de l'humanité.

Les monosyllabes qui composent la langue Chinoise sont à peu près au nombre de six cents, dont la plupart ne sont encore que les mêmes sons prononcés autrement, d'après les cinq intonations: le ton uni, le ton bas, le ton ascendant, le ton descendant, le ton élevé. Mais ces nuances sont très difficiles à savoir pour d'autres que l'oreille exercée d'un Chinois.

Chaque monosyllabe sert à nommer un grand nombre de mots différents, et il serait impossible de se comprendre, si par un mécanisme particulier, les chinois n'alliaient pas ces sons deux à deux, trois à trois, ce qui forme en réalité l'équivalent de nos mots polysyllabiques.

Si les mots du langage sont d'une simplicité primitive, l'écriture, par contre, est devenue peu à peu horriblement compliquée.

L'écriture chinoise n'est pas composée de lettres, mais formée de signes qui, dans le principe, étaient des dessins rudimentaires.

Puis ces signes se multiplièrent, se combinant entre eux à l'infini, se compliquant, jusqu'à former une armée d'au moins quarante mille caractères.

Plus de quatre cents millions d'hommes se servent de cette écriture, la plus difficile qui soit au monde. La Chine, le Japon, la Corée, l'Annam, la Cochinchine, tout en les prononçant d'une façon différente, font usage de ces caractères.

Il existe en Chine au moins dix-huit dialectes de la langue parlée, tous assez différents les uns des autres pour que ceux qui les parlent ne se comprennent pas entre eux. Cela ajoute encore un écueil à l'étude du Chinois, déjà d'une si extrême difficulté.