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French audio gazette, Cézanne

Cézanne

C'est au début des années soixante (du dix-neuvième siècle, bien sûr), que débarque à Paris un jeune homme avec une grande passion pour la peinture. Son nom est Paul. Son intention est de continuer ses études en s'adonnant tout entièrement à l'Art. Déjà il a une bonne formation classique grâce à ses années au lycée dans sa ville natale, Aix-en-Provence, et une certaine habilité technique dans le domaine de la peinture, acquise à l'École de Dessin. Mais à Paris il veut tout apprendre, tout voir.

Il commence par l'exposition officielle du « Salon ». Ce sont des expositions périodiques d'œuvres d'artistes vivants qui se tiennent à Paris depuis déjà deux siècles. Paul la trouve plutôt marrante, et il écrit une lettre en forme de poème à un ami où il parle des « portraits de ceux qui nous mènent en laisse; Grands, petits, moyens, courts, beaux ou de pire espèce ». L'aventure ne dure pas très longtemps. Son père, un banquier à Aix-en-Provence, veut qu'il prenne en main la banque paternelle. Alors Paul repart pour la Provence et essaie de s'y mettre aux colonnes de chiffres et aux calculs financiers. Son ennui accroît, et un jour il griffonne sur un livre de compte « Mon père le banquier ne voit pas sans frémir Au fond de son comptoir naître un peintre à venir ». En fin de compte son père cède et permet à Paul de repartir à Paris. Enfin il se met aux études. Il s'inscrit à l'Académie Suisse, et bientôt se lie d'amitié avec d'autres jeunes peintres. On peut imaginer Paul assis dans un café parisien, un verre de rouge sur la table devant lui, des amis assis en face. Paul les appelle Claude, ou Jean, ou Émile; nous, on les connaît mieux comme Monet et Renoir, et l'écrivain Zola. Pendant presque vingt ans il est basé à Paris. Mais, peu à peu, il est attiré à nouveau par le paysage de son pays natal. D'abord il séjourne à Aix, puis il passe un ou deux mois là-bas. En quatre-vingt-trois il habite presque toute l'année à Aix et à l'Estaque, banlieue de Marseille à une vingtaine de kilomètres au sud d'Aix. À la fin du siècle il y est définitivement installé, n'allant que brièvement à Paris. Il y meurt en dix-neuf cent six, à l'âge de soixante-sept ans.

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Cézanne Cezanne

C'est au début des années soixante (du dix-neuvième siècle, bien sûr), que débarque à Paris un jeune homme avec une grande passion pour la peinture. Son nom est Paul. Son intention est de continuer ses études en s'adonnant tout entièrement à l'Art. Déjà il a une bonne formation classique grâce à ses années au lycée dans sa ville natale, Aix-en-Provence, et une certaine habilité technique dans le domaine de la peinture, acquise à l'École de Dessin. Mais à Paris il veut tout apprendre, tout voir.

Il commence par l'exposition officielle du « Salon ». Ce sont des expositions périodiques d'œuvres d'artistes vivants qui se tiennent à Paris depuis déjà deux siècles. Paul la trouve plutôt marrante, et il écrit une lettre en forme de poème à un ami où il parle des « portraits de ceux qui nous mènent en laisse; Grands, petits, moyens, courts, beaux ou de pire espèce ». L'aventure ne dure pas très longtemps. Son père, un banquier à Aix-en-Provence, veut qu'il prenne en main la banque paternelle. Alors Paul repart pour la Provence et essaie de s'y mettre aux colonnes de chiffres et aux calculs financiers. Son ennui accroît, et un jour il griffonne sur un livre de compte « Mon père le banquier ne voit pas sans frémir Au fond de son comptoir naître un peintre à venir ». En fin de compte son père cède et permet à Paul de repartir à Paris. Enfin il se met aux études. Il s'inscrit à l'Académie Suisse, et bientôt se lie d'amitié avec d'autres jeunes peintres. On peut imaginer Paul assis dans un café parisien, un verre de rouge sur la table devant lui, des amis assis en face. Paul les appelle Claude, ou Jean, ou Émile; nous, on les connaît mieux comme Monet et Renoir, et l'écrivain Zola. Pendant presque vingt ans il est basé à Paris. Mais, peu à peu, il est attiré à nouveau par le paysage de son pays natal. D'abord il séjourne à Aix, puis il passe un ou deux mois là-bas. En quatre-vingt-trois il habite presque toute l'année à Aix et à l'Estaque, banlieue de Marseille à une vingtaine de kilomètres au sud d'Aix. À la fin du siècle il y est définitivement installé, n'allant que brièvement à Paris. Il y meurt en dix-neuf cent six, à l'âge de soixante-sept ans.