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En Chine, L'art dramatique, I

C'est au XIIIe siècle, sous la dynastie tartare des Yuen, qu'un empereur ordonna de rechercher toutes les pièces de théâtre écrites dans les siècles précédents, de choisir les meilleures, et de les réunir. C'est alors que fût formé le célèbre recueil intitulé «Yuen-Jen-Pé-Tohon.» «Cent pièces de théâtre publiées sous les Yuen.» C'est là le plus beau monument de la littérature dramatique des Chinois, et il alimente aujourd'hui encore le répertoire moderne. Tous les genres sont représentés dans ce recueil: la tragédie historique, le drame domestique, les pièces mythologiques et féeriques, la comédie de caractères ou de mœurs, les drames judiciaires, les drames religieux.

Ces pièces sont divisées, généralement, en quatre parties ou actes, précédés souvent d'un court prologue. Le texte n'est pas partagé en scènes, mais les entrées et les sorties des personnages sont indiquées par ces mots—il monte—il descend; les apartés sont marqués par cette phrase: Parler en tournant le dos—les parties chantées sont gravées en caractères plus gros que ceux du dialogue parlé. Dans la rédaction de ces pièces, tous les styles, tous les langages sont employés selon le sujet. Il y a le langage historique, le langage poétique ou lyrique, le style pompeux, grave ou familier.

La plupart de ces drames et de ces comédies contiennent des beautés de premier ordre, mais elles ont, presque toutes, à notre point de vue, un défaut de composition, qui pourrait bien être une règle, tant il se retrouve fréquemment dans les pièces chinoises: c'est d'être partagées en deux. Dans le premier acte, l'intrigue et le crime triomphent, dans les derniers s'accomplissent les vengeances et les châtiments. Les héros du commencement sont devenus vieux, leur fils, quelquefois leurs petits-fils, qu'on a vus enfants aux premiers actes, ou qui n'étaient pas encore nés, sont des hommes et prennent en main les fils de l'intrigue qu'ils débrouillent, pour remettre les choses à peu près en l'état où elles étaient au commencement de la pièce. Ce système a l'inconvénient de partager l'intérêt; le jeune homme, tardivement présenté aux spectateurs, n'a pas toujours le temps d'attirer les sympathies. Le métier des comédiens est très rude, en Chine; ils sont les véritables esclaves du directeur de la troupe qui les mène durement, et leur laisse peu de loisirs. Ils ont chacun leur emploi; il y a: le Tchin-Mo, premier rôle; le Siao-Mo, jeune homme; le Ouai, dignitaire; le Pai-lo, vieux père; le Tchen, personnage comique. Mais quand la troupe est peu nombreuse, ils sont tenus à jouer deux et trois rôles dans la même pièce.

Les femmes ne paraissent pas sur la scène; les travestissements des garçons de 16 à 19 ans en jeunes filles ou en femmes, arrivent à produire une complète illusion. Les jeunes gens choisis pour ces rôles sont beaux de visage, gracieux, petits et minces, ils laissent pousser leurs cheveux, se fardent habilement, et poussent la coquetterie jusqu'à se mettre de faux petits pieds. Voici comment ils procèdent: le talon repose sur un morceau de bois qui maintient le pied, la pointe en bas dans une position presque verticale, la pointe seule est chaussée d'un petit soulier de soie brodée d'or. Des bandelettes enroulées, le pantalon bouffant, attaché au milieu du cou-de-pied, dissimulent un peu la fraude et la démarche embarrassée, qui résulte de ces arrangements, aide à l'illusion. Que de dames chinoises, que de parvenues et de marchandes enrichies ont eu recours à cet artifice! comme les jeunes acteurs.

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C'est au XIIIe siècle, sous la dynastie tartare des Yuen, qu'un empereur ordonna de rechercher toutes les pièces de théâtre écrites dans les siècles précédents, de choisir les meilleures, et de les réunir. C'est alors que fût formé le célèbre recueil intitulé «Yuen-Jen-Pé-Tohon.» «Cent pièces de théâtre publiées sous les Yuen.» C'est là le plus beau monument de la littérature dramatique des Chinois, et il alimente aujourd'hui encore le répertoire moderne.

Tous les genres sont représentés dans ce recueil: la tragédie historique, le drame domestique, les pièces mythologiques et féeriques, la comédie de caractères ou de mœurs, les drames judiciaires, les drames religieux.

Ces pièces sont divisées, généralement, en quatre parties ou actes, précédés souvent d'un court prologue. Le texte n'est pas partagé en scènes, mais les entrées et les sorties des personnages sont indiquées par ces mots—il monte—il descend; les apartés sont marqués par cette phrase: Parler en tournant le dos—les parties chantées sont gravées en caractères plus gros que ceux du dialogue parlé. Dans la rédaction de ces pièces, tous les styles, tous les langages sont employés selon le sujet. Il y a le langage historique, le langage poétique ou lyrique, le style pompeux, grave ou familier.

La plupart de ces drames et de ces comédies contiennent des beautés de premier ordre, mais elles ont, presque toutes, à notre point de vue, un défaut de composition, qui pourrait bien être une règle, tant il se retrouve fréquemment dans les pièces chinoises: c'est d'être partagées en deux. Dans le premier acte, l'intrigue et le crime triomphent, dans les derniers s'accomplissent les vengeances et les châtiments. Les héros du commencement sont devenus vieux, leur fils, quelquefois leurs petits-fils, qu'on a vus enfants aux premiers actes, ou qui n'étaient pas encore nés, sont des hommes et prennent en main les fils de l'intrigue qu'ils débrouillent, pour remettre les choses à peu près en l'état où elles étaient au commencement de la pièce. Ce système a l'inconvénient de partager l'intérêt; le jeune homme, tardivement présenté aux spectateurs, n'a pas toujours le temps d'attirer les sympathies.

Le métier des comédiens est très rude, en Chine; ils sont les véritables esclaves du directeur de la troupe qui les mène durement, et leur laisse peu de loisirs. Ils ont chacun leur emploi; il y a: le Tchin-Mo, premier rôle; le Siao-Mo, jeune homme; le Ouai, dignitaire; le Pai-lo, vieux père; le Tchen, personnage comique. Mais quand la troupe est peu nombreuse, ils sont tenus à jouer deux et trois rôles dans la même pièce.

Les femmes ne paraissent pas sur la scène; les travestissements des garçons de 16 à 19 ans en jeunes filles ou en femmes, arrivent à produire une complète illusion. Les jeunes gens choisis pour ces rôles sont beaux de visage, gracieux, petits et minces, ils laissent pousser leurs cheveux, se fardent habilement, et poussent la coquetterie jusqu'à se mettre de faux petits pieds. Voici comment ils procèdent: le talon repose sur un morceau de bois qui maintient le pied, la pointe en bas dans une position presque verticale, la pointe seule est chaussée d'un petit soulier de soie brodée d'or.

Des bandelettes enroulées, le pantalon bouffant, attaché au milieu du cou-de-pied, dissimulent un peu la fraude et la démarche embarrassée, qui résulte de ces arrangements, aide à l'illusion. Que de dames chinoises, que de parvenues et de marchandes enrichies ont eu recours à cet artifice! comme les jeunes acteurs.