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l'histoire de France, La révolution de 1789 - les états généraux

Le 4 mai 1789, un soleil éclatant brille sur Versailles.

Jamais, dans la ville des rois, on n'a vu tant de monde dans les rues. Des femmes en toilette de cour se pressent aux fenêtres, cependant que des grappes d'hommes et d'enfants ont pris d'assaut les toits. Sur les trottoirs, des militaires – gardes Françaises et Suisses - contiennent avec peine la foule en habits de fête qui se bouscule joyeusement.

Tout à coup, des musiques retentissent, mêlées à une immense acclamation. Le cortège - on l'attend depuis des heures – apparaît. C'est celui des états généraux qui doivent se réunir officiellement le lendemain et qui s'en vont à l'église Saint-Louis demander à Dieu de bénir leurs travaux. Souvenez ce qu'on disait des rois : ils étaient les seuls maîtres du royaume. C'est pour cela que l'on parlait des rois absolus. Seulement, il leur arrivait de faire face à de tels problèmes – surtout financiers – qu'ils ressentaient alors le besoin de demander l'aide de leurs sujets. Dès le Moyen Age, les rois ont donc réuni pour les consulter, des prêtres, des nobles et des bourgeois. Depuis, mais très irrégulièrement, ces assemblées ont été convoquées selon le bon plaisir du roi. On les a appelées les états généraux. Pour que vous compreniez l'émotion violente qui, en 1789, a saisi tous les Français, il faut que vous sachiez que les états généraux ne s'étaient pas réunis depuis 1614 ! En 1789, tous ceux qui souffrent, tous ceux qui paient de trop lourds impôts, tous ceux qui se sentent mécontents – il y en a beaucoup- commencent à espérer que les choses vont aller mieux. Imaginez-vous le 4 mai 1789 à Versailles. Là, devant la foule qui trépigne, s'avance un majestueux défilé, celui de ces 1165 hommes qui sont les députés nouvellement élus par les Français. Voici, magnifiquement vêtus, les représentants de la noblesse. Voici, dans leurs longues robes, ceux du clergé, c'est-à-dire les prêtres de tout rang. Voici enfin, salués par des rafales d'applaudissements, les députés du tiers état. Si vous voulez comprendre ce qu'est le tiers état, dites-vous qu'il rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles, ni prêtres. Cela fait beaucoup de monde !

Ce tiers état, ce sont aussi bien les bourgeois des industries et des banques que les médecins, les avocats, les paysans, les ouvriers.

Ils sont six cents, les députés du tiers état, qui s'avancent, modestement vêtus de noir, comme l'exige la règle, et portant tous un cierge allumé à la main. Quand, en habit et manteau d'or, le roi passe à son tour – portant accroché à son chapeau, l'un des plus gros diamants du monde, le « Régent » - l'enthousiasme devient du délire. Soudain, c'est le silence. Plus un seul applaudissement. Des visages hostiles. C'est que Marie-Antoinette, dans une robe semée d'or et d'argent, a paru. En essuyant cet accueil, la reine pâlit. Des larmes brûlent ses yeux. Tout à l'heure, au château, elle brisera de colère ses bracelets de diamants. Cet accueil glacial, elle le ressent comme une insulte.

Elle n'a pas tort. Un terrible face à face entre la famille royale et le peuple vient de commencer. D'abord, c'est la reine seule qui sera détestée. Puis le roi souffrira de la même impopularité que sa femme. L'un et l'autre finiront par y jouer leur tête – pour la perdre sous le couperet de la guillotine. Dans le cortège, parmi les rangs du tiers état, attardons-nous à un petit homme maigre, étroit d'épaules, avec un visage impassible aux yeux plus verts que bleus, la tête recouverte d'une perruque blanche soigneusement poudrée. Vêtu d'un habit de laine noire éclairé par une cravate de mousseline blanche, il a un peu plus de trente ans. C'est un avocat d'Arras. Il se nomme Maximilien de Robespierre.

Dès que l'on a annoncé la convocation des états généraux, il s'est jeté dans la bataille électorale. Pour le même poste de député, il y avait plusieurs candidats. Robespierre voulait gagner. Il a donc prononcé des discours, animé des réunions, annoncé aux électeurs les mesures qu'il réclamerait en leur nom s'il était élu. Il a répété cent fois avec la même flamme qu'aux états généraux il exigerait de Louis XVI une constitution, c'est-à-dire une sorte de contrat entre le roi et le peuple. Il l'a si bien dit qu'il a été élu. Le voilà donc à Versailles. Dès le 5 mai 1789, il va prendre sa place parmi ses 600 collègues du tiers état. Inconnu de tous, timide, effacé. Mais prêt à se battre.

Ces gens du tiers état sont arrivés à Versailles en se disant qu'une pareille occasion ne se reproduirait peut-être plus avant des dizaines d'années. Si l'on voulait qu'il n'y ait plus d'injustices en France – et il y en avait tant ! – il fallait la saisir, cette occasion. Le roi n'avait appelé les états généraux que pour obtenir d'eux de l'argent. Il fallait lui arracher bien autre chose notamment moins d'impôts. Robespierre a donc été de ceux qui, avec autant de tranquillité que de courage, ont affronté le roi. Il a été de ceux qui ont voulu que les états généraux se transforment en « assemblée nationale ».

Bouleversé, le cœur battant, Robespierre est parmi tous ses collègues quand un envoyé de Louis XVI vient ordonner à l'assemblée nationale de se disperser. Il voit le célèbre Mirabeau, un noble qui a choisi de se faire élire dans les rangs du tiers état, se dresser et clamer de sa voix puissante : - Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ! Les baïonnettes, ces couteaux meurtriers que les soldats attachent au bout de leurs fusils, ne viendront pas. Louis XVI cède, accepte l'Assemblée. Ce n'est pas la première fois qu'il cède, ce n'est pas la dernière. Et l'Assemblée s'est mise à rédiger cette fameuse constitution qui doit donner à tous les français, nobles ou roturiers, riches ou pauvres, des droits identiques, autrement dit l'égalité devant la loi. Le soir, rentré dans sa petite chambre, Robespierre écrit aux électeurs d'Arras que l'égalité et la liberté sont en vue. Les autres députés, chacun chez soi, écrivent la même chose.

Les Français tiennent tant maintenant à cette liberté et à cette égalité que beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour mettre hors d'état de nuire ceux qui voudraient les leur ôter. - Soyons vigilants ! répète Robespierre.

Les Français le sont.

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Le 4 mai 1789, un soleil éclatant brille sur Versailles.

Jamais, dans la ville des rois, on n'a vu tant de monde dans les rues. Des femmes en toilette de cour se pressent aux fenêtres, cependant que des grappes d'hommes et d'enfants ont pris d'assaut les toits. Sur les trottoirs, des militaires – gardes Françaises et Suisses -  contiennent avec peine la foule en habits de fête qui se bouscule joyeusement.

Tout à coup, des musiques retentissent, mêlées à une immense acclamation. Le cortège - on l'attend depuis des heures – apparaît. C'est celui des états généraux qui doivent se réunir officiellement le lendemain et qui s'en vont à l'église Saint-Louis demander à Dieu de bénir leurs travaux.

Souvenez ce qu'on disait des rois : ils étaient les seuls maîtres du royaume. C'est pour cela que l'on parlait des rois absolus.

Seulement, il leur arrivait de faire face à de tels problèmes – surtout financiers – qu'ils ressentaient alors le besoin de demander l'aide de leurs sujets.

Dès le Moyen Age, les rois ont donc réuni pour les consulter, des prêtres, des nobles et des bourgeois. Depuis, mais très irrégulièrement, ces assemblées ont été convoquées selon le bon plaisir du roi. On les a appelées les états généraux. Pour que vous compreniez l'émotion violente qui, en 1789, a saisi tous les Français, il faut que vous sachiez que les états généraux ne s'étaient pas réunis depuis 1614 !

En 1789, tous ceux qui souffrent, tous ceux qui paient de trop lourds impôts, tous ceux qui se sentent mécontents – il y en a beaucoup- commencent à espérer que les choses vont aller mieux. Imaginez-vous le 4 mai 1789 à Versailles.  Là, devant la foule qui trépigne, s'avance un majestueux défilé, celui de ces 1165 hommes qui sont les députés nouvellement élus par les Français.

Voici, magnifiquement vêtus, les représentants de la noblesse. Voici, dans leurs longues robes, ceux du clergé, c'est-à-dire les prêtres de tout rang. Voici enfin, salués par des rafales d'applaudissements, les députés du tiers état.

Si vous voulez comprendre ce qu'est le tiers état, dites-vous qu'il rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles, ni prêtres. Cela fait beaucoup de monde !

Ce tiers état, ce sont aussi bien les bourgeois des industries et des banques que les médecins, les avocats, les paysans, les ouvriers.

Ils sont six cents, les députés du tiers état, qui s'avancent, modestement vêtus de noir, comme l'exige la règle, et portant tous un cierge allumé à la main.

Quand, en habit et manteau d'or, le roi passe à son tour – portant accroché à son chapeau, l'un des plus gros diamants du monde, le « Régent » - l'enthousiasme devient du délire. Soudain, c'est le silence. Plus un seul applaudissement. Des visages hostiles. C'est que Marie-Antoinette, dans une robe semée d'or et d'argent, a paru. En essuyant cet accueil, la reine pâlit. Des larmes brûlent ses yeux. Tout à l'heure, au château, elle brisera de colère ses bracelets de diamants. Cet accueil glacial, elle le ressent comme une insulte.

Elle n'a pas tort. Un terrible face à face entre la famille royale et le peuple vient de commencer. D'abord, c'est la reine seule qui sera détestée. Puis le roi souffrira de la même impopularité que sa femme. L'un et l'autre finiront par y jouer leur tête – pour la perdre sous le couperet de la guillotine.

Dans le cortège, parmi les rangs du tiers état, attardons-nous à un petit homme maigre, étroit d'épaules, avec un visage impassible aux yeux plus verts que bleus, la tête recouverte d'une perruque blanche soigneusement poudrée. Vêtu d'un habit de laine noire éclairé par une cravate de mousseline blanche, il a un peu plus de trente ans. C'est un avocat d'Arras. Il se nomme Maximilien de Robespierre.

Dès que l'on a annoncé la convocation des états généraux, il s'est jeté dans la bataille électorale. Pour le même poste de député, il y avait plusieurs candidats. Robespierre voulait gagner. Il a donc prononcé des discours, animé des réunions, annoncé aux électeurs les mesures qu'il réclamerait en leur nom s'il était élu. Il a répété cent fois avec la même flamme qu'aux états généraux il exigerait de Louis XVI une constitution, c'est-à-dire une sorte de contrat entre le roi et le peuple. Il l'a si bien dit qu'il a été élu.

Le voilà donc à Versailles. Dès le 5 mai 1789, il va prendre sa place parmi ses 600 collègues du tiers état. Inconnu de tous, timide, effacé. Mais prêt à se battre.

Ces gens du tiers état sont arrivés à Versailles en se disant qu'une pareille occasion ne se reproduirait peut-être plus avant des dizaines d'années. Si l'on voulait qu'il n'y ait plus d'injustices en France – et il y en avait tant ! – il fallait la saisir, cette occasion. Le roi n'avait appelé les états généraux que pour obtenir d'eux de l'argent. Il fallait lui arracher bien autre chose notamment moins d'impôts.

Robespierre a donc été de ceux qui, avec autant de tranquillité que de courage, ont affronté le roi. Il a été de ceux qui ont voulu que les états généraux se transforment en « assemblée nationale ».

Bouleversé, le cœur battant, Robespierre est parmi tous ses collègues quand un envoyé de Louis XVI vient ordonner à l'assemblée nationale de se disperser. Il voit le célèbre Mirabeau, un noble qui a choisi de se faire élire dans les rangs du tiers état, se dresser et clamer de sa voix puissante :

-         Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes !

Les baïonnettes, ces couteaux meurtriers que les soldats attachent au bout de leurs fusils, ne viendront pas. Louis XVI cède, accepte l'Assemblée. Ce n'est pas la première fois qu'il cède, ce n'est pas la dernière.

Et l'Assemblée s'est mise à rédiger cette fameuse constitution qui doit donner à tous les français, nobles ou roturiers, riches ou pauvres, des droits identiques, autrement dit l'égalité devant la loi.

Le soir, rentré dans sa petite chambre, Robespierre écrit aux électeurs d'Arras que l'égalité et la liberté sont en vue. Les autres députés, chacun chez soi, écrivent la même chose.

Les Français tiennent tant maintenant à cette liberté et à cette égalité que beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour mettre hors d'état de nuire ceux qui voudraient les leur ôter.

-         Soyons vigilants ! répète Robespierre.

Les Français le sont.