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Wikipédia Français, Attaque sur Pearl Harbor 1b

Attaque sur Pearl Harbor 1b

La stratégie et les plans japonais [modifier] Article détaillé : Marine impériale japonaise. Le drapeau de la marine impériale L'objectif de l'attaque était d'anéantir la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor afin de conquérir sans difficulté l'Asie du Sud-Est et les îles de l'océan Pacifique. Le but était de contraindre les forces américaines à quitter Hawaii pour se replier sur les bases de Californie. Il fallait par ailleurs réduire en cendres les docks, les ateliers de réparation et le champ de réservoirs contenant les approvisionnements en mazout pour la flotte du Pacifique, sans oublier les aérodromes de Wheeler Field et d'Hickham Field. Le Japon voulait aussi effacer l'humiliation des sanctions économiques prises par Washington. Les préparatifs de l'attaque furent confiés au commandant en chef de la flotte Isoroku Yamamoto. Les préparatifs de l'opération [modifier] Approuvé officiellement le 5 novembre 1941 par Hirohito[23], le plan d'attaque de Pearl Harbor avait quant à lui été élaboré dès le début de l'année 1941[24],[25]. Ce plan devait surmonter deux difficultés. Premièrement, l'isolement relatif d'Hawaii rendait impossible le recours aux navires de guerre classiques. Deuxièmement, les eaux peu profondes de la rade de Pearl Harbor empêchaient l'utilisation de torpilles conventionnelles qui auraient explosé sur le fond marin avant d'atteindre leur cible. La stratégie japonaise s'inspirait de deux batailles : la première était celle de Port-Arthur (8-9 février 1904) au cours de laquelle l'amiral Heihachirō Tōgō mena une attaque surprise sur la flotte russe ; la seconde était la bataille de Tarente (novembre 1940) au cours de laquelle l'amiral britannique Andrew Cunningham avait lancé plusieurs bombardiers-torpilleurs Fairey Swordfish depuis un porte-avions contre la flotte italienne. Isoroku Yamamoto En 1941, l'amiral Isoroku Yamamoto envoya des experts japonais en Italie pour recueillir des informations qui permettraient de transposer cette stratégie dans le Pacifique. La délégation revint avec des renseignements sur les torpilles que les ingénieurs de Cunningham avaient imaginées. Les plans japonais ont sans doute été aussi influencés par ceux de l'amiral américain Harry Yarnell qui anticipait une invasion d'Hawaii. Au cours d'un exercice militaire du 7 février 1932, ce dernier avait mis en évidence la vulnérabilité d'Oahu en cas d'attaque aérienne par le nord-ouest. La simulation avait montré que des avions ennemis pourraient infliger de sérieux dommages et que la flotte ennemie, restée à l'écart des côtes, serait indétectable pendant 24 heures. À l'académie navale de Tōkyō, les jeunes officiers savaient qu'« au cas où le gros de la flotte de l'ennemi serait stationné à Pearl Harbor, l'idée devrait être d'ouvrir les hostilités par une attaque aérienne surprise »[26]. le jeune officier Minoru Genda dirigea la première vague aérienne d'attaque. Yamamoto eut du mal à faire accepter son plan d'attaque : par exemple, l'amiral Nagano jugeait l'entreprise particulièrement risquée[27]. L'empereur ne souhaitait pas une attaque surprise sans déclaration de guerre[6]. Les réticences venaient du fait que l'opération devait engager une grande partie de la marine de guerre et parcourir des milliers de kilomètres sans être repérée. Il s'agissait d'une attaque exceptionnelle. Yamamoto menaça de démissionner pour que son plan soit finalement adopté, en octobre 1941[28]. Cela laissa donc peu de temps à Minoru Genda pour préparer l'expédition, essayer les nouvelles torpilles et entraîner les hommes pour la mission. Pour que la bataille ait des chances de réussir, il fallait qu'elle soit précisément définie et menée dans le plus grand secret. Les ingénieurs militaires japonais créèrent des torpilles spéciales (Type 91) munies d'ailerons pour les stabiliser. Ils produisirent également des bombes capables de percer la coque des navires.

Le 3 novembre, l'amiral Nagano expliqua en détail le plan d'attaque à Hirohito [29]. Le 5 novembre, l'empereur approuva en conférence impériale le plan d'attaque [30]. Les renseignements fournis par des Japonais d'Hawaii furent déterminants dans la réussite de l'opération : il fallait attaquer un dimanche car la flotte américaine n'était pas en manœuvre le week-end et de nombreux équipages n'étaient pas complets. Il n'y avait aucune patrouille ce jour-là. Les espions japonais fournirent également des informations sur la situation de la flotte américaine.

Le départ de la flotte japonaise [modifier] Le 14 novembre 1941, la « flotte combinée » se concentra dans la baie d'Hito-Kappu, au sud des îles Kouriles. Elle se composait d'une force de choc qui comportait notamment six porte-avions ( Akagi , Hiryū , Kaga , Shōkaku , Sōryū , Zuikaku [31]) et plus de 400 avions : des avions de chasse Mitsubishi A6M (les Zéros ), des bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N (Les Kate ) et des bombardiers en piqué Aichi D3A (les Val ). Une flotte de reconnaissance comprenait 22 sous-marins[13], cinq sous-marins de poche Ko-hyoteki , emportant chacun deux hommes et deux torpilles de 450 mm et trois croiseurs légers[32]. Huit bateaux de ravitaillement en carburant accompagnaient l'expédition[33]. Le 26 novembre, alors que les deux gouvernements étaient encore en pourparlers, l'armada de la marine impériale japonaise quitta secrètement le Japon. Elle se dirigea vers l'archipel d'Hawaii par le nord en empruntant une route peu fréquentée. Le 1er décembre, Hirohito approuva en conférence impériale la Guerre de la Grande Asie orientale et autorisa le bombardement de Pearl Harbor [34]. Lorsque la flotte reçut l'ordre officiel d'attaquer le 2 décembre, les pourparlers se poursuivaient encore (voir ci-dessous). Le 6 décembre, la flotte qui se trouvait à 200 milles marins (370 km) au nord de Pearl Harbor, reçut le signal d'attaque : « Grimpez sur le mont Niitaka »[35]. Les navires et appareils japonais : Le porte-avions Akagi Mitsubishi A6M Aichi D3A Sous-marin de poche japonais, Pearl Harbor Rupture des négociations et déclaration de guerre [modifier] Les négociations entre le Japon et les États-Unis, reprises en novembre 1941, se trouvaient bloquées à la veille de l'attaque : les Japonais exigeaient l'arrêt du soutien américain aux Chinois. Le secrétaire d'État Cordell Hull réclamait quant à lui le retrait des troupes nipponnes de Chine. Le 6 décembre 1941, Roosevelt transmit un télégramme à l'empereur Hirohito afin de reprendre les négociations qui avaient lieu à Washington[36]. Le même jour, le ministère des affaires étrangères japonais envoya à ses négociateurs et à l'ambassadeur Kichisaburo Nomura en place à Washington un document codé en 14 points ; ils avaient pour consigne de le remettre au secrétaire d'État américain le lendemain à 13h00, soit 7h30 heure d'Hawaii[37]. Mais le message ne fut pas remis à l'heure prévue en raison de retards dans le décryptage. Les services américains de renseignement réussirent à décoder le message bien avant l'ambassade japonaise : seul le dernier point du mémorandum, c'est-à-dire la déclaration de guerre, n'avait pas été déchiffré par les Américains[36]. Le 7 décembre à 11h58, heure de Washington (6h28 à Hawaii), le général George Marshall lut le message ; inquiet par sa teneur, Marshall fut persuadé qu'une attaque se préparait. Il expédia un télégramme pour donner l'alerte aux bases américaines situées aux Philippines, à Panama, à San Diego et à Pearl Harbor. En raison de défaillances techniques, l'alerte arriva trop tard à Hawaii, plusieurs heures après les bombardements. Le message parvint à l'ambassadeur américain au Japon environ dix heures après la fin de l'attaque. L'attaque [modifier] Avions japonais au décollage d'un porte-avions le 7 décembre Isoroku Yamamoto et d'autres généraux avaient prévu une attaque en trois vagues mais le vice-amiral Chuichi Nagumo décida de n'en retenir que deux. Le nombre total d'avions impliqués dans l'attaque était de 350. 91 avions furent engagés dans la protection des porte-avions et des navires.

Ce fut dans la nuit du 6 au 7 décembre que les opérations débutèrent massivement, l'aube permettant de réduire les précautions à prendre pour éviter d'être repéré et accélérer ainsi la vitesse de progression. Les missions de reconnaissance [modifier] Vers minuit, les sous-marins de haute mer lancèrent cinq sous-marins de poche qui se dirigèrent vers l'île d'Oahu. À 3 h 58, le dragueur de mines USS Condor signala la présence d'un sous-marin dans la rade de Pearl Harbor au destroyer USS Ward. Ce dernier se mit alors à sa recherche sans succès : l'intrus avait rapidement disparu. L'amirauté de Pearl Harbor ne donna pas l'alerte[38]. À 6h37, le Ward repéra un autre sous-marin qui était chargé de renseigner la flotte japonaise et le détruisit.

La première vague [modifier] Les deux vagues d'attaque aérienne C'est entre 6h00 et 7h15 que la première vague de 183 avions[31], conduite par le capitaine Mitsuo Fuchida, s'envola vers Pearl Harbor : elle comprenait 49 bombardiers moyens, 51 bombardiers en piqué, 40 bombardiers torpilleurs et 43 avions de combat. Leur présence ne fut détectée que vers 7h00 par deux soldats américains à la station d'Opana Point (un radar SCR-270 situé près de la pointe nord d'Oahu). Ces derniers ne sont pas pris au sérieux par un nouvel officier, le lieutenant Kermit A. Tyler, convaincu qu'il s'agissait de six bombardiers B-17 qui arrivaient de Californie[39] et qui étaient attendus. Les premiers avions survolèrent la base américaine à 7h40[40]. Les avions torpilleurs volaient à basse altitude et provenaient de différentes directions. Les bombardiers volaient quant à eux à haute altitude.

Cinq sous-marins Ko-hyoteki torpillèrent les bateaux américains après le début des bombardements. Sur les dix hommes qui se trouvaient à bord des sous-marins, neuf trouvèrent la mort ; le seul survivant, Kazuo Sakamaki, fut capturé et devint le premier prisonnier de guerre japonais fait par les Américains au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une étude de l'institut naval américain conduite en 1999 indique qu'une torpille toucha l'USS West Virginia qui devint la première cible de l'attaque japonaise. Vers 7h30, le premier avion japonais fit une reconnaissance dans les alentours et donna le signal : « Pearl Harbor dort. » À 7h53[41], les premières bombes nipponnes furent larguées et les avions se mirent en formation d'attaque[42]. Le contre-amiral Patrick Bellinger donna l'alerte. Cette première attaque était divisée en six unités dont une dirigée sur le poste militaire de Wheeler Field (voir le plan). Les Japonais exploitèrent les premiers moments de surprise pour bombarder les navires les plus importants, surtout à l'est de la rade. Chacune des attaques aériennes commençait par les bombardiers et finissait par les unités de combat afin de contrer les poursuites éventuelles. La première attaque engagea le flanc droit de l'ennemi. La deuxième vague [modifier] Un hangar d'avions de l'île Ford brûle. La deuxième phase de l'attaque (167 appareils) visa le flanc gauche et utilisa davantage de bombardiers en vol horizontal. Elle comprenait 54 bombardiers moyens, 78 bombardiers en piqué et 35 chasseurs. Elle fut menée par le lieutenant-commandant Shigekazu Shimazaki. Elle était divisée en quatre unités dont l'une fut lancée sur la base de Kānehohe, à l'est de Pearl Harbor. Les différentes formations arrivèrent presque en même temps sur le site depuis plusieurs directions.

Au cours de la deuxième vague, un sous-marin de poche venu en surface fut pris pour cible par le Curtiss et coulé par le destroyer USS Monaghan. La seconde vague s'acheva à 9h45[43]. Après l'attaque, des avions survolèrent le site afin d'étudier les dommages et de faire un rapport. Défense américaine [modifier] Explosion de l'USS Arizona Les hommes qui se trouvaient à bord des navires américains furent réveillés par les explosions. Le fameux message « Air raid Pearl Harbor. This is not a drill » (« Attaque aérienne sur Pearl Harbor. Ceci n'est pas un exercice ») fut prononcé par le commandant Logan Ramsey à 7h58, cinq minutes après les premières bombes[44]. L'amiral Husband Kimmel alerta Washington DC quelque temps après. En dépit du manque de préparation et des scènes de panique, plusieurs militaires se sont illustrés durant la bataille[44]. L'amiral Isaac C. Kidd et le capitaine Franklin Van Valkenburgh se ruèrent sur le pont de l'USS Arizona afin d'organiser la défense et furent tués par l'explosion d'un dépôt d'armes tout proche. Les deux hommes furent honorés de manière posthume par la médaille d'honneur. L'enseigne Joe Taussig mit l'USS Nevada en route pendant l'attaque. L'un des destroyers, l'USS Aylwin, fit de même avec seulement quatre officiers à son bord, le reste de l'équipage étant composé d'enseignes qui avaient peu d'expérience en mer. Le capitaine Mervyn Bennion, commandant l'USS West Virginia, dirigea son équipage jusqu'à ce qu'il fût tué par des fragments de bombes. Les premières victimes de l'attaque aérienne se trouvaient sur le sous-marin USS Tautog qui abattit également le premier Japonais. L'Afro-Américain Doris « Dorie » Miller, qui servait comme cuisinier sur l'USS West Virginia, prit le contrôle d'une mitrailleuse de lutte anti-aérienne et s'en servit pour tirer sur des avions japonais : il en toucha au moins un alors que son navire était bombardé dans le même temps. Il reçut la croix de la marine ( Navy Cross ) après la bataille. 14 marins et officiers furent par ailleurs récompensés par la médaille d'honneur. Une distinction militaire spéciale, la Pearl Harbor Commemorative Medal , fut par la suite décernée à tous les vétérans de l'attaque. Dans le ciel, la seule opposition importante vint d'une poignée de Curtiss H.75 et de Curtiss P-40 Warhawk qui firent 25 sorties et par les défenses anti-aériennes. Des avions décollèrent pour tenter de repérer la flotte japonaise, en vain[45].

Une troisième vague avortée [modifier] Epave du destroyer Shaw suite à son explosion.

Certains officiers pressèrent l'amiral Nagumo de lancer une troisième attaque afin d'anéantir les dépôts de carburant et les infrastructures de Pearl Harbor. Certains historiens ont suggéré que la destruction des réserves de carburant et des équipements de réparation aurait fortement handicapé la flotte du Pacifique, bien plus que la perte des navires de ligne. Cependant, Nagumo décida de renoncer à une troisième attaque pour plusieurs raisons : en premier lieu, les succès des défenses antiaériennes furent plus nombreux au cours de la seconde vague et occasionnèrent les 2/3 des dommages nippons. L'effet de surprise avait disparu et une troisième vague risquait d'accroître les pertes japonaises. Ensuite, la préparation d'une troisième attaque aurait pris beaucoup trop de temps, laissant aux Américains la possibilité d'attaquer les forces de Nagumo situées à moins de 400 km au nord d'Oahu. L'armada pouvait rapidement être localisée et prise en chasse par les sous-marins ennemis. En outre, les Japonais ignoraient toujours la position des porte-avions américains et avaient atteint la limite de leurs capacités logistiques : rester plus longtemps augmentait le danger de manquer de carburant. La deuxième vague avait atteint l'objectif initial de la mission, à savoir neutraliser la flotte américaine du Pacifique. On se souvient que les autorités japonaises avaient été réticentes devant cette opération, c'est pourquoi l'expédition devait s'arrêter là. Il était donc temps de partir, d'autant que le Japon avait d'autres objectifs stratégiques dans le Sud-Est asiatique.

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Attaque sur Pearl Harbor 1b |||Puerto de Pearl|

La stratégie et les plans japonais [modifier] Article détaillé : Marine impériale japonaise. ||||||||||marina imperial| Le drapeau de la marine impériale L'objectif de l'attaque était d'anéantir la flotte américaine stationnée à Pearl Harbor afin de conquérir sans difficulté l'Asie du Sud-Est et les îles de l'océan Pacifique. Le but était de contraindre les forces américaines à quitter Hawaii pour se replier sur les bases de Californie. Il fallait par ailleurs réduire en cendres les docks, les ateliers de réparation et le champ de réservoirs contenant les approvisionnements en mazout pour la flotte du Pacifique, sans oublier les aérodromes de Wheeler Field et d'Hickham Field. Le Japon voulait aussi effacer l'humiliation des sanctions économiques prises par Washington. Les préparatifs de l'attaque furent confiés au commandant en chef de la flotte Isoroku Yamamoto. Les préparatifs de l'opération [modifier] Approuvé officiellement le 5 novembre 1941 par Hirohito[23], le plan d'attaque de Pearl Harbor avait quant à lui été élaboré dès le début de l'année 1941[24],[25]. Ce plan devait surmonter deux difficultés. Premièrement, l'isolement relatif d'Hawaii rendait impossible le recours aux navires de guerre classiques. Deuxièmement, les eaux peu profondes de la rade de Pearl Harbor empêchaient l'utilisation de torpilles conventionnelles qui auraient explosé sur le fond marin avant d'atteindre leur cible. La stratégie japonaise s'inspirait de deux batailles : la première était celle de Port-Arthur (8-9 février 1904) au cours de laquelle l'amiral Heihachirō Tōgō mena une attaque surprise sur la flotte russe ; la seconde était la bataille de Tarente (novembre 1940) au cours de laquelle l'amiral britannique Andrew Cunningham avait lancé plusieurs bombardiers-torpilleurs Fairey Swordfish depuis un porte-avions contre la flotte italienne. Isoroku Yamamoto En 1941, l'amiral Isoroku Yamamoto envoya des experts japonais en Italie pour recueillir des informations qui permettraient de transposer cette stratégie dans le Pacifique. La délégation revint avec des renseignements sur les torpilles que les ingénieurs de Cunningham avaient imaginées. Les plans japonais ont sans doute été aussi influencés par ceux de l'amiral américain Harry Yarnell qui anticipait une invasion d'Hawaii. Au cours d'un exercice militaire du 7 février 1932, ce dernier avait mis en évidence la vulnérabilité d'Oahu en cas d'attaque aérienne par le nord-ouest. La simulation avait montré que des avions ennemis pourraient infliger de sérieux dommages et que la flotte ennemie, restée à l'écart des côtes, serait indétectable pendant 24 heures. À l'académie navale de Tōkyō, les jeunes officiers savaient qu'« au cas où le gros de la flotte de l'ennemi serait stationné à Pearl Harbor, l'idée devrait être d'ouvrir les hostilités par une attaque aérienne surprise »[26]. le jeune officier Minoru Genda dirigea la première vague aérienne d'attaque. Yamamoto eut du mal à faire accepter son plan d'attaque : par exemple, l'amiral Nagano jugeait l'entreprise particulièrement risquée[27]. L'empereur ne souhaitait pas une attaque surprise sans déclaration de guerre[6]. Les réticences venaient du fait que l'opération devait engager une grande partie de la marine de guerre et parcourir des milliers de kilomètres sans être repérée. Il s'agissait d'une attaque exceptionnelle. Yamamoto menaça de démissionner pour que son plan soit finalement adopté, en octobre 1941[28]. Cela laissa donc peu de temps à Minoru Genda pour préparer l'expédition, essayer les nouvelles torpilles et entraîner les hommes pour la mission. Pour que la bataille ait des chances de réussir, il fallait qu'elle soit précisément définie et menée dans le plus grand secret. Les ingénieurs militaires japonais créèrent des torpilles spéciales (Type 91) munies d'ailerons pour les stabiliser. Ils produisirent également des bombes capables de percer la coque des navires.

Le 3 novembre, l'amiral Nagano expliqua en détail le plan d'attaque à Hirohito [29]. Le 5 novembre, l'empereur approuva en conférence impériale le plan d'attaque [30]. Les renseignements fournis par des Japonais d'Hawaii furent déterminants dans la réussite de l'opération : il fallait attaquer un dimanche car la flotte américaine n'était pas en manœuvre le week-end et de nombreux équipages n'étaient pas complets. Il n'y avait aucune patrouille ce jour-là. Les espions japonais fournirent également des informations sur la situation de la flotte américaine.

Le départ de la flotte japonaise [modifier] Le 14 novembre 1941, la « flotte combinée » se concentra dans la baie d'Hito-Kappu, au sud des îles Kouriles. Elle se composait d'une force de choc qui comportait notamment six porte-avions ( Akagi , Hiryū , Kaga , Shōkaku , Sōryū , Zuikaku [31]) et plus de 400 avions : des avions de chasse Mitsubishi A6M (les Zéros ), des bombardiers-torpilleurs Nakajima B5N (Les Kate ) et des bombardiers en piqué Aichi D3A (les Val ). Une flotte de reconnaissance comprenait 22 sous-marins[13], cinq sous-marins de poche Ko-hyoteki , emportant chacun deux hommes et deux torpilles de 450 mm et trois croiseurs légers[32]. Huit bateaux de ravitaillement en carburant accompagnaient l'expédition[33]. Le 26 novembre, alors que les deux gouvernements étaient encore en pourparlers, l'armada de la marine impériale japonaise quitta secrètement le Japon. Elle se dirigea vers l'archipel d'Hawaii par le nord en empruntant une route peu fréquentée. Le 1er décembre, Hirohito approuva en conférence impériale la Guerre de la Grande Asie orientale et autorisa le bombardement de Pearl Harbor [34]. Lorsque la flotte reçut l'ordre officiel d'attaquer le 2 décembre, les pourparlers se poursuivaient encore (voir ci-dessous). Le 6 décembre, la flotte qui se trouvait à 200 milles marins (370 km) au nord de Pearl Harbor, reçut le signal d'attaque : « Grimpez sur le mont Niitaka »[35]. Les navires et appareils japonais : Le porte-avions Akagi Mitsubishi A6M Aichi D3A Sous-marin de poche japonais, Pearl Harbor Rupture des négociations et déclaration de guerre [modifier] Les négociations entre le Japon et les États-Unis, reprises en novembre 1941, se trouvaient bloquées à la veille de l'attaque : les Japonais exigeaient l'arrêt du soutien américain aux Chinois. Le secrétaire d'État Cordell Hull réclamait quant à lui le retrait des troupes nipponnes de Chine. Le 6 décembre 1941, Roosevelt transmit un télégramme à l'empereur Hirohito afin de reprendre les négociations qui avaient lieu à Washington[36]. Le même jour, le ministère des affaires étrangères japonais envoya à ses négociateurs et à l'ambassadeur Kichisaburo Nomura en place à Washington un document codé en 14 points ; ils avaient pour consigne de le remettre au secrétaire d'État américain le lendemain à 13h00, soit 7h30 heure d'Hawaii[37]. Mais le message ne fut pas remis à l'heure prévue en raison de retards dans le décryptage. Les services américains de renseignement réussirent à décoder le message bien avant l'ambassade japonaise : seul le dernier point du mémorandum, c'est-à-dire la déclaration de guerre, n'avait pas été déchiffré par les Américains[36]. Le 7 décembre à 11h58, heure de Washington (6h28 à Hawaii), le général George Marshall lut le message ; inquiet par sa teneur, Marshall fut persuadé qu'une attaque se préparait. Il expédia un télégramme pour donner l'alerte aux bases américaines situées aux Philippines, à Panama, à San Diego et à Pearl Harbor. En raison de défaillances techniques, l'alerte arriva trop tard à Hawaii, plusieurs heures après les bombardements. Le message parvint à l'ambassadeur américain au Japon environ dix heures après la fin de l'attaque. L'attaque [modifier] Avions japonais au décollage d'un porte-avions le 7 décembre Isoroku Yamamoto et d'autres généraux avaient prévu une attaque en trois vagues mais le vice-amiral Chuichi Nagumo décida de n'en retenir que deux. Le nombre total d'avions impliqués dans l'attaque était de 350. 91 avions furent engagés dans la protection des porte-avions et des navires.

Ce fut dans la nuit du 6 au 7 décembre que les opérations débutèrent massivement, l'aube permettant de réduire les précautions à prendre pour éviter d'être repéré et accélérer ainsi la vitesse de progression. Les missions de reconnaissance [modifier] Vers minuit, les sous-marins de haute mer lancèrent cinq sous-marins de poche qui se dirigèrent vers l'île d'Oahu. À 3 h 58, le dragueur de mines USS Condor signala la présence d'un sous-marin dans la rade de Pearl Harbor au destroyer USS Ward. Ce dernier se mit alors à sa recherche sans succès : l'intrus avait rapidement disparu. L'amirauté de Pearl Harbor ne donna pas l'alerte[38]. À 6h37, le Ward repéra un autre sous-marin qui était chargé de renseigner la flotte japonaise et le détruisit.

La première vague [modifier] Les deux vagues d'attaque aérienne C'est entre 6h00 et 7h15 que la première vague de 183 avions[31], conduite par le capitaine Mitsuo Fuchida, s'envola vers Pearl Harbor : elle comprenait 49 bombardiers moyens, 51 bombardiers en piqué, 40 bombardiers torpilleurs et 43 avions de combat. Leur présence ne fut détectée que vers 7h00 par deux soldats américains à la station d'Opana Point (un radar SCR-270 situé près de la pointe nord d'Oahu). Ces derniers ne sont pas pris au sérieux par un nouvel officier, le lieutenant Kermit A. Tyler, convaincu qu'il s'agissait de six bombardiers B-17 qui arrivaient de Californie[39] et qui étaient attendus. Les premiers avions survolèrent la base américaine à 7h40[40]. Les avions torpilleurs volaient à basse altitude et provenaient de différentes directions. Les bombardiers volaient quant à eux à haute altitude.

Cinq sous-marins Ko-hyoteki torpillèrent les bateaux américains après le début des bombardements. Sur les dix hommes qui se trouvaient à bord des sous-marins, neuf trouvèrent la mort ; le seul survivant, Kazuo Sakamaki, fut capturé et devint le premier prisonnier de guerre japonais fait par les Américains au cours de la Seconde Guerre mondiale. Une étude de l'institut naval américain conduite en 1999 indique qu'une torpille toucha l'USS West Virginia qui devint la première cible de l'attaque japonaise. Vers 7h30, le premier avion japonais fit une reconnaissance dans les alentours et donna le signal : « Pearl Harbor dort. » À 7h53[41], les premières bombes nipponnes furent larguées et les avions se mirent en formation d'attaque[42]. Le contre-amiral Patrick Bellinger donna l'alerte. Cette première attaque était divisée en six unités dont une dirigée sur le poste militaire de Wheeler Field (voir le plan). Les Japonais exploitèrent les premiers moments de surprise pour bombarder les navires les plus importants, surtout à l'est de la rade. Chacune des attaques aériennes commençait par les bombardiers et finissait par les unités de combat afin de contrer les poursuites éventuelles. La première attaque engagea le flanc droit de l'ennemi. La deuxième vague [modifier] Un hangar d'avions de l'île Ford brûle. La deuxième phase de l'attaque (167 appareils) visa le flanc gauche et utilisa davantage de bombardiers en vol horizontal. Elle comprenait 54 bombardiers moyens, 78 bombardiers en piqué et 35 chasseurs. Elle fut menée par le lieutenant-commandant Shigekazu Shimazaki. Elle était divisée en quatre unités dont l'une fut lancée sur la base de Kānehohe, à l'est de Pearl Harbor. Les différentes formations arrivèrent presque en même temps sur le site depuis plusieurs directions.

Au cours de la deuxième vague, un sous-marin de poche venu en surface fut pris pour cible par le Curtiss et coulé par le destroyer USS Monaghan. La seconde vague s'acheva à 9h45[43]. Après l'attaque, des avions survolèrent le site afin d'étudier les dommages et de faire un rapport. Défense américaine [modifier] Explosion de l'USS Arizona Les hommes qui se trouvaient à bord des navires américains furent réveillés par les explosions. Le fameux message « Air raid Pearl Harbor. This is not a drill » (« Attaque aérienne sur Pearl Harbor. Ceci n'est pas un exercice ») fut prononcé par le commandant Logan Ramsey à 7h58, cinq minutes après les premières bombes[44]. L'amiral Husband Kimmel alerta Washington DC quelque temps après. En dépit du manque de préparation et des scènes de panique, plusieurs militaires se sont illustrés durant la bataille[44]. L'amiral Isaac C. Kidd et le capitaine Franklin Van Valkenburgh se ruèrent sur le pont de l'USS Arizona afin d'organiser la défense et furent tués par l'explosion d'un dépôt d'armes tout proche. Les deux hommes furent honorés de manière posthume par la médaille d'honneur. L'enseigne Joe Taussig mit l'USS Nevada en route pendant l'attaque. L'un des destroyers, l'USS Aylwin, fit de même avec seulement quatre officiers à son bord, le reste de l'équipage étant composé d'enseignes qui avaient peu d'expérience en mer. Le capitaine Mervyn Bennion, commandant l'USS West Virginia, dirigea son équipage jusqu'à ce qu'il fût tué par des fragments de bombes. Les premières victimes de l'attaque aérienne se trouvaient sur le sous-marin USS Tautog qui abattit également le premier Japonais. L'Afro-Américain Doris « Dorie » Miller, qui servait comme cuisinier sur l'USS West Virginia, prit le contrôle d'une mitrailleuse de lutte anti-aérienne et s'en servit pour tirer sur des avions japonais : il en toucha au moins un alors que son navire était bombardé dans le même temps. Il reçut la croix de la marine ( Navy Cross ) après la bataille. 14 marins et officiers furent par ailleurs récompensés par la médaille d'honneur. Une distinction militaire spéciale, la Pearl Harbor Commemorative Medal , fut par la suite décernée à tous les vétérans de l'attaque. Dans le ciel, la seule opposition importante vint d'une poignée de Curtiss H.75 et de Curtiss P-40 Warhawk qui firent 25 sorties et par les défenses anti-aériennes. Des avions décollèrent pour tenter de repérer la flotte japonaise, en vain[45].

Une troisième vague avortée [modifier] Epave du destroyer Shaw suite à son explosion.

Certains officiers pressèrent l'amiral Nagumo de lancer une troisième attaque afin d'anéantir les dépôts de carburant et les infrastructures de Pearl Harbor. Certains historiens ont suggéré que la destruction des réserves de carburant et des équipements de réparation aurait fortement handicapé la flotte du Pacifique, bien plus que la perte des navires de ligne. Cependant, Nagumo décida de renoncer à une troisième attaque pour plusieurs raisons : en premier lieu, les succès des défenses antiaériennes furent plus nombreux au cours de la seconde vague et occasionnèrent les 2/3 des dommages nippons. L'effet de surprise avait disparu et une troisième vague risquait d'accroître les pertes japonaises. Ensuite, la préparation d'une troisième attaque aurait pris beaucoup trop de temps, laissant aux Américains la possibilité d'attaquer les forces de Nagumo situées à moins de 400 km au nord d'Oahu. L'armada pouvait rapidement être localisée et prise en chasse par les sous-marins ennemis. En outre, les Japonais ignoraient toujours la position des porte-avions américains et avaient atteint la limite de leurs capacités logistiques : rester plus longtemps augmentait le danger de manquer de carburant. La deuxième vague avait atteint l'objectif initial de la mission, à savoir neutraliser la flotte américaine du Pacifique. On se souvient que les autorités japonaises avaient été réticentes devant cette opération, c'est pourquoi l'expédition devait s'arrêter là. Il était donc temps de partir, d'autant que le Japon avait d'autres objectifs stratégiques dans le Sud-Est asiatique.