Vous avez aimé le film, vous savourerez la série. A voir ce palpitant tour du monde des vignobles en dix épisodes, assemblés comme autant de bonnes bouteilles, on se demande comment Jonathan Nossiter avait pu resserrer son propos en un seul flacon. Dans cette version longue, Mondovino gagne en subtilité et devient un bel éloge de la complexité. Place ce soir à « l'affaire Mondavi », dans le Languedoc. Le long métrage nous avait montré un petit village, Aniane, qui s'était battu contre l'implantation de la « winery » californienne Mondavi. A la tête du combat, Aimé Guibert – « le vin est mort ! » –, propriétaire du prestigieux domaine de Daumas Gassac, héros un peu cabotin de la résistance du terroir face aux propagateurs du goût unique. On retrouve Guibert, et on s'attarde à ses côtés, mais un habile montage où chacun des protagonistes vient contredire les propos de celui qui l'a précédé nous fait entrevoir une réalité insaisissable. L'affaire se corse lorsqu'on découvre que ces valeureux villageois qui ont bouté les Ricains hors de leur terroir sont prêts – Guibert le premier – à faire place au vigneron Gérard Depardieu, enivrés par « son nom magique » (lequel Depardieu, il est vrai, a promis de ne pas défricher la montagne…). Le seul à n'avoir pas d'opinion sur la question, c'est le gendarme, en revanche intarissable sur les problèmes de stationnement de la commune. Car à Aniane, village gaulois, il n'y a pas seulement du vin, il y a des bouchons
Mondovino, Mondovino. Où est Astérix ?
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