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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 1

Jeudi 4 novembre Il est vingt heures. Le bateau s'écarte lentement du quai après que l'équipage ait largué les amarres. J'ai attendu ce moment si excitant depuis si longtemps ! J'ai tout de même la gorge serrée en pensant à l'aventure que je vais commencer à vivre. Petit à petit, le port se fond dans l'obscurité alors que le bateau s'éloigne de plus en plus. Tout le monde s'est rassemblé sur le pont supérieur pour admirer les lumières de la ville que l'on verra encore longtemps après que la silhouette de l'île se sera évanouit dans l'obscurité de la nuit tombante. Vendredi 5 novembre Il n'y a absolument rien à faire sur le bateau à part arpenter le pont de long en large en scrutant l'horizon infini. Seuls les repas mettent un peu de rythme dans ces jours sans fin. Pour l'instant, nous naviguons sur une mer d'huile. Les choses changeront certainement quand nous approcherons les quarantièmes rugissants.

Samedi 6 novembre L'océan est désespérément vide. Aussi loin que porte mon regard, je ne peux déceler la moindre trace de vie.

Aujourd'hui nous avons participé à des exercices d'évacuation et de sauvetage, ainsi les jours passent un peu plus vite. Dimanche 7 novembre Aujourd'hui, nous avons contacté l'île de la possession par radio. J'ai parlé avec le technicien que je vais relever dans quelques jours. La tension augmente.

Nous avons pu admirer les premiers albatros qui survolent le bateau, en quête des restes de nourriture que les cuisiniers jettent par-dessus bord.

En fin de journée, la mer est devenue plus houleuse et je commence à ressentir des nausées. Les premiers effets du mal de mer apparaissent.

Lundi 8 novembre Bien que nous approchions les quarantièmes rugissants, la mer est incroyablement calme. De plus en plus d'oiseaux de mer survolent le bateau. J'ai passé ma dernière journée à bord avec tous les gars qui vont hiverner avec moi, pendant un peu plus d'un an, sur cette île perdue au milieu de nul part. Ce soir, nous organisons une fête pour célébrer notre arrivée imminente. Je me sens réellement décontracté, je ne ressens aucune appréhension. J'irais même jusqu'à dire que je n'ai qu'une hâte : découvrir cette île mystérieuse. Mardi 9 novembre L'île est apparue à travers une brume épaisse. Elle était couverte d'une chape de nuages bas, gorgés de pluie. Elle paraissait sinistre. Tout le monde s'est rassemblé sur le pont d'envol alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à éclairer l'île. On pouvait lire l'inquiétude sur tous les visages. J'ai atterri avec la seconde rotation de l'hélicoptère. J'ai profité de ce cours vol pour avoir une vue générale de la base et de ses environs. Une dizaine de bâtiments, d'entrepôts et de hangars sont regroupés sur un terrain exigu. Ils semblent perdus au milieu d'un paysage sauvage et majestueux. L'accueil chaleureux des hivernants a compensé le temps humide et froid. Quand le vent chassa les nuages, l'île dévoila son vrai visage. Deux heures seulement après avoir atterri, j'ai repris l'hélicoptère pour aller jusqu'au relais radio implanté sur le point culminant de l'île, afin de réparer l'antenne. Pendant les vingt minutes de vol, j'ai découvert un paysage à mille lieues de celui que j'avais vu initialement. Un paysage époustouflant s'est dévoilé peu à peu. Des plaines marécageuses succèdent à des déserts rocailleux. D'impétueux torrents dévalent de profondes et étroites vallées et se jettent dans l'océan provoquant des gerbes d'écume. Tout au fond d'une large vallée, la plage grouille de manchots qui, de loin, ressemblent à des êtres humains. Je suis maintenant assis à mon bureau dans ma chambre, essayant de transcrire par des mots tout ce que j'ai ressenti durant ce premier jour sur l'île. Il est minuit. Je suis exténué mais je n'arrive pas à trouver le sommeil tant d'innombrables images hantent mon esprit. Je devrais cependant prendre du repos car la journée de demain s'annonce rude. Vendredi 10 novembre Bien que mon lit soit confortable, j'ai passé une très mauvaise nuit. Le vent a soufflé en rafale sans discontinuer. Le bâtiment a tremblé de ses fondations jusqu'au toit, essayant de résister aux assauts incessants du vent. Ce soir, je vais réembarquer car demain matin à la première heure, nous décollerons du bateau pour tenter une ultime réparation sur le relais.

Samedi 11 novembre Cette nuit a été terrible ! Nous avons été ballottés dans nos couchettes par la mer déchaînée. Notre mission au relais a bien sûr été annulée. J'ai donc passé la matinée dans la timonerie à observer une baleine tueuse apprenant à son petit la chasse au manchot. J'ai regagné la base en fin de matinée. L'hélicoptère a transféré les derniers hivernants sur le bateau qui est parti aux environ de midi vers sa prochaine destination, les îles Kerguelen. Nous sommes maintenant coupé du monde jusqu'à décembre. J'ai commencé à m'installé plus confortablement après avoir récupéré mes affaires personnelles débarquées plus tôt du bateau.

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Jeudi 4 novembre

 

Il est vingt heures. Le bateau s'écarte lentement du quai après que l'équipage ait largué les amarres. J'ai attendu ce moment si excitant depuis si longtemps ! J'ai tout de même la gorge serrée en pensant à l'aventure que je vais commencer à vivre.

Petit à petit, le port se fond dans l'obscurité alors que le bateau s'éloigne de plus en plus. Tout le monde s'est rassemblé sur le pont supérieur pour admirer les lumières de la ville que l'on verra encore longtemps après que la silhouette de l'île se sera évanouit dans l'obscurité de la nuit tombante.

 

Vendredi 5 novembre

 

Il n'y a absolument rien à faire sur le bateau à part arpenter le pont de long en large en scrutant l'horizon infini. Seuls les repas mettent un peu de rythme dans ces jours sans fin. Pour l'instant, nous naviguons sur une mer d'huile. Les choses changeront certainement quand nous approcherons les quarantièmes rugissants.

 

Samedi 6 novembre

 

L'océan est désespérément vide. Aussi loin que porte mon regard, je ne peux déceler la moindre trace de vie.

Aujourd'hui nous avons participé à des exercices d'évacuation et de sauvetage, ainsi les jours passent un peu plus vite.

 

Dimanche 7 novembre

 

Aujourd'hui, nous avons contacté l'île de la possession par radio. J'ai parlé avec le technicien que je vais relever dans quelques jours. La tension augmente.

Nous avons pu admirer les premiers albatros qui survolent le bateau, en quête des restes de nourriture que les cuisiniers jettent par-dessus bord.

En fin de journée, la mer est devenue plus houleuse et je commence à ressentir des nausées. Les premiers effets du mal de mer apparaissent.

 

Lundi 8 novembre

 

Bien que nous approchions les quarantièmes rugissants, la mer est incroyablement calme. De plus en plus d'oiseaux de mer survolent le bateau.

J'ai passé ma dernière journée à bord avec tous les gars qui vont hiverner avec moi, pendant un peu plus d'un an, sur cette île perdue au milieu de nul part. Ce soir, nous organisons une fête pour célébrer notre arrivée imminente. Je me sens réellement décontracté, je ne ressens aucune appréhension. J'irais même jusqu'à dire que je n'ai qu'une hâte : découvrir cette île mystérieuse.

 

Mardi 9 novembre

 

L'île est apparue à travers une brume épaisse. Elle était couverte d'une chape de nuages bas, gorgés de pluie. Elle paraissait sinistre. Tout le monde s'est rassemblé sur le pont d'envol alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à éclairer l'île. On pouvait lire l'inquiétude sur tous les visages.

J'ai atterri avec la seconde rotation de l'hélicoptère. J'ai profité de ce cours vol pour avoir une vue générale de la base et de ses environs. Une dizaine de bâtiments, d'entrepôts et de hangars sont regroupés sur un terrain exigu. Ils semblent perdus au milieu d'un paysage sauvage et majestueux.

L'accueil chaleureux des hivernants a compensé le temps humide et froid.

Quand le vent chassa les nuages, l'île dévoila son vrai visage. Deux heures seulement après avoir atterri, j'ai repris l'hélicoptère pour aller jusqu'au relais radio implanté sur le point culminant de l'île, afin de réparer l'antenne. Pendant les vingt minutes de vol, j'ai découvert un paysage à mille lieues de celui que j'avais vu initialement. Un paysage époustouflant s'est dévoilé peu à peu. Des plaines marécageuses succèdent à des déserts rocailleux. D'impétueux torrents dévalent  de profondes et étroites vallées et se jettent dans l'océan provoquant des gerbes d'écume. Tout au fond d'une large vallée, la plage grouille de manchots qui, de loin, ressemblent à des êtres humains.

Je suis maintenant assis à mon bureau dans ma chambre, essayant de transcrire par des mots tout ce que j'ai ressenti durant ce premier jour sur l'île. Il est minuit. Je suis exténué mais je n'arrive pas à trouver le sommeil tant d'innombrables images hantent mon esprit. Je devrais cependant prendre du repos car la journée de demain s'annonce rude.

 

Vendredi 10 novembre

 

Bien que mon lit soit confortable, j'ai passé une très mauvaise nuit. Le vent a soufflé en rafale sans discontinuer. Le bâtiment a tremblé de ses fondations jusqu'au toit, essayant de résister aux assauts incessants du vent.

Ce soir, je vais réembarquer car demain matin à la première heure, nous décollerons du bateau pour tenter une ultime réparation sur le relais.

 

Samedi 11 novembre

 

Cette nuit a été terrible ! Nous avons été ballottés dans nos couchettes par la mer déchaînée.  Notre mission au relais a bien sûr été annulée. J'ai donc passé la matinée dans la timonerie à observer une baleine tueuse apprenant à son petit la chasse au manchot.

J'ai regagné la base en fin de matinée. L'hélicoptère a transféré les derniers hivernants sur le bateau qui est parti aux environ de midi vers sa prochaine destination, les îles Kerguelen. Nous sommes maintenant coupé du monde jusqu'à décembre.

J'ai commencé à m'installé plus confortablement après avoir récupéré mes affaires personnelles débarquées plus tôt du bateau.