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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 25

Lundi 17 avril Commence une nouvelle semaine de travail qui sera plus courte pour moi puisque je pars en randonnée mercredi matin pour une semaine. Mardi 18 avril Au réveil nous avons découvert les sommets qui nous entourent tout enneigés. C'est magnifique, mais un peu inquiétant pour notre randonnée qui commence demain, car nous risquons d'emprunter des chemins rendus difficiles d'accès à cause de la neige. D'autant qu'elle ne va pas fondre rapidement car un vent glacial venant du sud maintient la température en dessous de zéro. Mercredi 19 avril Depuis ce matin 8h00, nous patientions en guettant une éventuelle amélioration du temps. Nous nous sommes tout de même résignés à prendre la route vers 11h00 dans la pluie et le vent car, d'après les prévisions affichées sur notre écran de contrôle dans la station radio, il y avait peu de chance que cela évolue en bien. Nous sommes tellement habitués à marcher dans ces conditions que nous ne prêtons même plus attention à la pluie et la neige qui tombent sans cesse. Même les vêtements les plus adaptés ne résistent pas indéfiniment à la pluie et c'est complètement trempés que nous arrivons à l'arbec. Peu importe, nos fringues auront tôt fait de sécher avec la chaleur qui va régner dans l'abri dès qu'on aura allumé le chauffage au gaz. Jeudi 20 avril Le temps n'est pas extraordinaire, mais nous ne resterons pas confinés dans l'arbec. Nous ne sommes pas encore fixés sur une destination, mais depuis « Pointe Basse », nous n'avons que l'embarras du choix. Quelque soit la direction que nous prenions, nous sommes sûr de traverser des paysages époustouflants de beauté, et de rencontrer une faune très abondante.

Finalement, nous nous décidons pour la « Mare aux Eléphants » qui, comme son nom l'indique est le lieu de rassemblement d'un grand nombre d'éléphants de mer. Mais de nombreuses autres espèces y ont aussi élu domicile, tels des otaries, des manchots royaux, papous et macaronis, des gorfous sauteurs, des pétrels et bien sûr les inévitables kionis qui sont omniprésents dans tous les coins et recoins de l'île. Cyril a capturé quelques mouches pour son programme d'étude qui consiste à évaluer le nombre de parasites dont elles sont porteuses. Tout à fait passionnant… Pendant ce temps, Vincent et moi avons resserré les liens entre l'espèce humaine, représentée par nous deux, et une otarie, fort sympathique au demeurant, qui représente l'ordre des pinnipèdes. Cette otarie nous a tenu compagnie tout le temps de notre repas frugale que nous avons pris, assis sur des rochers, à l'abri du vent, pendant que Cyril finissait sa moisson de mouches. Nous avons retrouvé le confort de notre arbec en fin d'après-midi. Nous allons maintenant réfléchir au programme de demain autour d'un bon repas et de quelques bières… Vendredi 21 avril Au menu du jour : visite du « Jardin Japonais » et ascension du « Cap Vertical » par une voie différente de celle habituellement empruntée par les randonneurs. Ce « Jardin Japonais » est toujours un régal pour les yeux. Arrivés au bout, nous faisons une petite halte casse-croûte avant t'attaquer le « cap vertical » qui surplombe la mer avec ses falaises à-pic – il porte décidément bien son nom. Juste avant de démarrer nous assistons à un épisode un peu cruel mais si courant dans cette nature sauvage. Un pétrel vient d'attaquer un gorfou sauteur qui s'est imprudemment éloigné de ses congénères. Le combat est inégal tant la masse et la force du pétrel sont démesurées par rapport au frêle gorfou, et ce dernier ne peut espérer s'en sortir que par la fuite. Le pauvre animal semble voué à une mort certaine, mais l'arrivée de deux autres pétrels qui viennent contester cette proie si facile au premier, lui permet dans un sursaut désespéré de s'échapper des griffes de son agresseur. Dans sa fuite, il tombe du petit promontoire où les pétrels continuent stupidement de se disputer une proie qui leur a définitivement échappée. Après une chute d'une dizaine de mètres, heureusement sur un sol envahi d'une mousse très dense qui amortie sa chute, il est maintenant la proie des skuas que nous mettons en fuite en dépit des consignes nous interdisant de le faire et que nous rabâchent à longueur de temps les scientifiques. Après avoir repris ses esprits, le pauvre gorfou tout ensanglanté, trouve refuge dans un trou de rocher. Est-ce qu'il survivra ? Rien n'est moins sûr et nous pensons qu'il est seulement en sursis, car le sang qui couvre son thorax ne tardera pas à attirer d'autres prédateurs aussitôt qu'il ressortira de son abri. Nous quittons finalement la place et entamons l'escalade – le mot convient bien à la situation tant la pente est abrupte – du « Cap Vertical ». Nous n'arriverons malheureusement jamais au sommet, car la passe que nous avions décidé d'emprunter s'avère être un cul-de-sac et, arrivés au pied d'une barre rocheuse aussi lisse que verticale, nous sommes contraints de faire demi-tour. Nous ne nourrissons cependant aucun regret tant le point de vue fut fantastique.

Nous avons donc regagné tranquillement l'arbec après une journée encore exceptionnelle. Samedi 22 avril Le temps à l'air de se remettre au beau et, sans un instant d'hésitation, nous partons en direction des « Moines ». « Les Moines », c'est soit le paradis, soit l'enfer ! Tout dépend des conditions météo.

Ce samedi, nous avons droit au paradis. Le ciel est d'une limpidité rarement vue ici – nous sommes plutôt sur la côte ouest de l'île donc et plus souvent soumis aux intempéries que le flanc est – et même si la température reste fraîche, la balade est un régal pour les yeux. Une fois au fond de la vallée, nous progressons lentement en direction de la plage à la recherche de la colonie d'otaries qui s'assemblent tous les ans à cet endroit pour mettre bas leurs petits. Au détour d'un éboulis de roches, nous tombons sur des centaines d'individus qui se prélassent au soleil – à l'abri du vent la température est très largement positive – dont une majorité de jeunes. Nous marchons maintenant au milieu des petits, très précautionneusement, pour ne pas les effrayer. Ils n'ont encore jamais vu de prédateurs et encore moins le pire d'entre eux, l'homme, et ils continuent à jouer innocemment, en nous ignorant totalement. Il règne une forte odeur d'urine mais au bout d'un certain temps nous n'y prêtons plus attention et nous poussons un peu plus loin, jusqu'aux confins de la plage où quelques éléphants de mer pataugent dans leurs propres excréments en poussant des grognements de plaisir. A contrecœur, nous regagnons les hauteurs où nous allons planter la tente pendant qu'il fait encore jour. Au moment où le soleil commence à être englouti par l'océan nous sommes confortablement installés, et dégustons notre gamelle de raviolis – arrosé d'un bon petit vin rosé, aigre à souhait. A l'horizon, de gros nuages noirs se dessinent, annonciateurs d'un changement probable de temps dans les heures qui viennent. Nous aurons tout le temps demain de nous inquiéter de la météo, et pour l'heure, il est temps de se coucher pour récupérer nos forces avant la journée de demain.

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Lundi 17 avril

 

Commence une nouvelle semaine de travail qui sera plus courte pour moi puisque je pars en randonnée mercredi matin pour une semaine.

 

 

Mardi 18 avril

 

Au réveil nous avons découvert les sommets qui nous entourent tout enneigés. C'est magnifique, mais un peu inquiétant pour notre randonnée qui commence demain, car nous risquons d'emprunter des chemins rendus difficiles d'accès à cause de la neige.

D'autant qu'elle ne va pas fondre rapidement car un vent glacial venant du sud maintient la température en dessous de zéro.

 

 

Mercredi 19 avril

 

Depuis ce matin 8h00, nous patientions en guettant une éventuelle amélioration du temps. Nous nous sommes tout de même résignés à prendre la route vers 11h00 dans la pluie et le vent car, d'après les prévisions affichées sur notre écran de contrôle dans la station radio, il y avait peu de chance que cela évolue en bien.

Nous sommes tellement habitués à marcher dans ces conditions que nous ne prêtons même plus attention à la pluie et la neige qui tombent sans cesse. Même les vêtements les plus adaptés ne résistent pas indéfiniment à la pluie et c'est complètement trempés que nous arrivons à l'arbec. Peu importe, nos fringues auront tôt fait de sécher avec la chaleur qui va régner dans l'abri dès qu'on aura allumé le chauffage au gaz.

 

 

Jeudi 20 avril

 

Le temps n'est pas extraordinaire, mais nous ne resterons pas confinés dans l'arbec. Nous ne sommes pas encore fixés sur une destination, mais depuis « Pointe Basse », nous n'avons que l'embarras du choix. Quelque soit la direction que nous prenions, nous sommes sûr de traverser des paysages époustouflants de beauté, et de rencontrer une faune très abondante.

Finalement, nous nous décidons pour la « Mare aux Eléphants » qui, comme son nom l'indique est le lieu de rassemblement d'un grand nombre d'éléphants de mer. Mais de nombreuses autres espèces y ont aussi élu domicile, tels des otaries, des manchots royaux, papous et macaronis, des gorfous sauteurs, des pétrels et bien sûr les inévitables kionis qui sont omniprésents dans tous les coins et recoins de l'île.

Cyril a capturé quelques mouches pour son programme d'étude qui consiste à évaluer le nombre de parasites dont elles sont porteuses. Tout à fait passionnant…

Pendant ce temps, Vincent et moi avons resserré les liens entre l'espèce humaine, représentée par nous deux, et une otarie, fort sympathique au demeurant, qui représente l'ordre des pinnipèdes. Cette otarie nous a tenu compagnie tout le temps de notre repas frugale que nous avons pris, assis sur des rochers, à l'abri du vent, pendant que Cyril finissait sa moisson de mouches.

Nous avons retrouvé le confort de notre arbec en fin d'après-midi. Nous allons maintenant réfléchir au programme de demain autour d'un bon repas et de quelques bières…

 

 

Vendredi 21 avril

 

Au menu du jour : visite du « Jardin Japonais » et ascension du « Cap Vertical » par une voie différente de celle habituellement empruntée par les randonneurs.

Ce « Jardin Japonais » est toujours un régal pour les yeux. Arrivés au bout, nous faisons une petite halte casse-croûte avant t'attaquer le « cap vertical » qui surplombe la mer avec ses falaises à-pic – il porte décidément bien son nom.

Juste avant de démarrer nous assistons à un épisode un peu cruel mais si courant dans cette nature sauvage. Un pétrel vient d'attaquer un gorfou sauteur qui s'est imprudemment éloigné de ses congénères. Le combat est inégal tant la masse et la force du pétrel sont démesurées par rapport au frêle gorfou, et ce dernier ne peut espérer s'en sortir que par la fuite. Le pauvre animal semble voué à une mort certaine, mais l'arrivée de deux autres pétrels qui viennent contester cette proie si facile au premier, lui permet dans un sursaut désespéré de s'échapper des griffes de son agresseur. Dans sa fuite, il tombe du petit promontoire où les pétrels continuent stupidement de se disputer une proie qui leur a définitivement échappée. Après une chute d'une dizaine de mètres, heureusement sur un sol envahi d'une mousse très dense qui amortie sa chute, il est maintenant la proie des skuas que nous mettons en fuite en dépit des consignes nous interdisant de le faire et que nous rabâchent à longueur de temps les scientifiques.

Après avoir repris ses esprits, le pauvre gorfou tout ensanglanté, trouve refuge dans un trou de rocher. Est-ce qu'il survivra ? Rien n'est moins sûr et nous pensons qu'il est seulement en sursis, car le sang qui couvre son thorax ne tardera pas à attirer d'autres prédateurs aussitôt qu'il ressortira de son abri.

Nous quittons finalement la place et entamons l'escalade – le mot convient bien à la situation tant la pente est abrupte – du « Cap Vertical ». Nous n'arriverons malheureusement jamais au sommet, car la passe que nous avions décidé d'emprunter s'avère être un cul-de-sac et, arrivés au pied d'une barre rocheuse aussi lisse que verticale, nous sommes contraints de faire demi-tour. Nous ne nourrissons cependant aucun regret tant le point de vue fut fantastique.

Nous avons donc regagné tranquillement l'arbec après une journée encore exceptionnelle.

 

Samedi 22 avril

 

Le temps à l'air de se remettre au beau et, sans un instant d'hésitation, nous partons en direction des « Moines ».

« Les Moines », c'est soit le paradis, soit l'enfer ! Tout dépend des conditions météo.

Ce samedi, nous avons droit au paradis. Le ciel est d'une limpidité rarement vue ici – nous sommes plutôt sur la côte ouest de l'île donc et plus souvent soumis aux intempéries que le flanc est – et même si la température reste fraîche, la balade est un régal pour les yeux.

Une fois au fond de la vallée, nous progressons lentement en direction de la plage à la recherche de la colonie d'otaries qui s'assemblent tous les ans à cet endroit pour mettre bas leurs petits.

Au détour d'un éboulis de roches, nous tombons sur des centaines d'individus qui se prélassent au soleil – à l'abri du vent la température est très largement positive – dont une majorité de jeunes.

Nous marchons maintenant au milieu des petits, très précautionneusement, pour ne pas les effrayer. Ils n'ont encore jamais vu de prédateurs et encore moins le pire d'entre eux, l'homme, et ils continuent à jouer innocemment, en nous ignorant totalement. Il règne une forte odeur d'urine mais au bout d'un certain temps nous n'y prêtons plus attention et nous poussons un peu plus loin, jusqu'aux confins de la plage où quelques éléphants de mer pataugent dans leurs propres excréments en poussant des grognements de plaisir.

A contrecœur, nous regagnons les hauteurs où nous allons planter la tente pendant qu'il fait encore jour.

Au moment où le soleil commence à être englouti par l'océan nous sommes confortablement  installés, et dégustons  notre gamelle de raviolis – arrosé d'un bon petit vin rosé, aigre à souhait.

A l'horizon, de gros nuages noirs se dessinent, annonciateurs d'un changement probable de temps dans les heures qui viennent.

Nous aurons tout le temps demain de nous inquiéter de la météo, et pour l'heure, il est temps de se coucher pour récupérer nos forces avant la journée de demain.