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FrenchLingQ, #33 Henry & Steve – Dominant Languages

#33 Henry & Steve – Dominant Languages

S. : Bonjour Henry.

H. : Bonjour Steve!

S. : Bien, la dernière fois, on a discuté de, voilà, de comment ça se fait que certaines langues s'imposent comme langue dominante et j'avais utilisé ce que je croyais être un mot français – « momentum » - et tu me dis que ça n'existe pas en Français. H. : Non, non. Si ça existe, c'est le moment. Mais c'est quelque chose qui est plus utilisé en Physique. Ce n'est pas le moment comme la plupart des Français utiliseraient. Le moment, c'est plutôt l'instant mais, le moment, ça peut être aussi une force appliquée, par exemple, aux roues. On voit… on dit qu'une roue a un fort moment quand elle a beaucoup de puissance. Par exemple, elle peut monter une pente très, très abrupte. Je ne suis pas sûr que l'expression… S. : Mais il y a tellement de mots Anglais, là, qui sont utilisés en Français et qui sont devenus des mots français. Peut-être qu'un jour, si je continue à utiliser le mot « momentum » et d'autres l'utilisent, peut-être que, maintenant, tu vas l'utiliser quand tu vas parler à tes amis Français, bien, au fur et à mesure… H. : Il va s'imposer. S. : Il va s'imposer. H. : Ah! Bien, c'est pareil pour l'Anglais. Il y a beaucoup de mots en Anglais qui sont d'origine française. S. : Ah, oui! Bien sûr.

H. : C'est, je crois, George Bush qui avait un jour dit que les Français n'avaient pas de très bonnes entreprises car ils n'avaient pas le bon mot pour dire entrepreneur. Entrepreneur n'existait pas en Français et qu'ils étaient obligés d'utiliser un mot Anglais qui était… S. : Oui. H. : Il a encore perdu une bonne occasion de se taire.

S. : Non mais, un jour, on va écrire un livre avec tous les bons mots, justement, de George Bush.

H. : Oui.

J'avais entendu dire, à ce propos, qu'il avait… que, en fait, il y a beaucoup de gaffes qui lui sont attribuées mais qui ne sont pas de lui, qui sont apparemment d'une des personnes de son équipe qui est aussi, apparemment, quelqu'un d'assez spécial au niveau des gaffes. S. : Comment dit-on, quand on va… quand on prend une route et on arrive à une fourche, on dit fourche? Fourchette?

H. : Oui, une fourche.

S. : Une fourche?

H. : Oui, une fourche.

Une intersection.

S. : Oui.

C'est comme quelqu'un a dit : « Quand on arrive à une fourche dans la route, il faut la prendre. » Penses-y.

H. : Oui.

S. : Oui.

Voilà.

Quand on arrive à une fourche, il faut la prendre. Il faut être décisif. Mais la domination des langues, parce que le Français a été une langue dominante. Comme on discutait… comme on disait, la langue de la diplomatie, enfin… La France, d'ailleurs… on oublie que la France, dans le dix-huitième et le dix-neuvième siècle, c'était le plus grand pays de l'Europe. C'était le pays le plus peuplé de l'Europe. Plus peuplé que la Russie. Et puis, l'Allemagne, à cette époque, n'était pas un pays. H. : Oui, c'était des… S. : C'était un groupement de, je ne sais pas quoi, duchés et de je ne sais pas quoi. H. : Oui, c'était différents pays, apparemment, de ce que j'avais entendu. Même les… Les différents pays… les gens des différents pays n'étaient même pas conscients qu'ils parlaient la même langue. S. : Ah bon?

H. : Oui.

S. : Oui.

Donc, la France était le grand pays. Une force militaire, une force culturelle, le pays le plus peuplé et, donc, était la langue dominante. Et, ensuite, l'Anglais est devenu la langue dominante en Europe. Donc, est-ce que, un jour, il peut y avoir une autre langue qui va venir remplacer l'Anglais? Et, si oui, quelle langue?

H. : Bien, on pense bien évidemment au Chinois parce que, d'une certaine façon, le Chinois est déjà la langue dominante. Il y a plus de gens qui parlent Chinois que de gens qui parlent Anglais dans le monde. Les gens qui parlent Anglais ont tendance, simplement, à être nettement plus riches.

S. : Oh, ce n'est pas uniquement ça. Enfin, les gens qui parlent… si on prend tous les gens qui parlent l'Anglais, bien, la majorité, ils parlent l'Anglais comme deuxième langue. Donc ils parlent l'Anglais comme medium, enfin, comme moyen de communication avec des gens qui, eux aussi, ne sont pas natifs donc qui ne parlent pas Anglais comme langue maternelle. Ce qui n'est pas du tout le cas pour le Chinois. Donc, c'est ça, je crois, la grande différence. Donc, l'Anglais est préféré comme outil pour… de communication entre gens qui ne parlent pas l'Anglais. Et je vois mal que ça pourrait devenir le cas pour le Chinois.

H. : Oui.

Le Chinois étant, à mon avis, assez compliqué à apprendre pour les occidentaux. Et, jusqu'à… aux dernières nouvelles, enfin, les pays de l'Europe et l'Amérique du Nord est quand même dominant de plein de points de vue donc je pense que peut-être que la prochaine langue, oui, sera sans doute une langue occidentale mais qui sera plus facile à apprendre, je pense, pour les asiatiques. Car, même si jamais l'Europe et l'Amérique du Nord restent… resteront, à mon avis, pour une bonne centaine d'années les… entre guillemets, les maîtres du monde, l'Asie monte très, très fort. Et donc il va bientôt falloir leur faire une place car… S. : Mais, je veux dire, pour moi, maîtres du monde, je ne suis pas du tout d'accord parce que, d'abord, point de vue niveau économique, on voit déjà des pays asiatiques comme le Japon, Singapour qui est tout petit mais enfin, Hong Kong aussi, qui ont des niveaux de vie déjà… et niveaux de vie soit égaux ou supérieurs au niveau de vie qu'on voit en Europe. Et aussi, on voit… Pardon?

H. : Ah oui, bien, Dubaï, par exemple, est très supérieur à la moyenne… S. : Où ça? H. : Dubaï.

S. : Ah oui. Ok. Mais alors, là, oui, avec les ressources pétrolières mais le Japon, qui n'a pas beaucoup de ressources naturelles, a quand même un niveau de vie qui est très, très élevé. H. : Oui, oui.

S. : Et, d'ailleurs, il y a les facteurs démographiques. Parce que, l'Europe qui était, je ne sais pas moi, quinze à vingt pourcents de la population du monde, est une… représente une partie de plus en plus petite. Je crois que c'est maintenant douze et ça sera cinq, six pourcents. Bien, à ce moment-là… Mais, par contre, si les pays où il y a accroissement de la population, où il y a beaucoup de monde comme l'Inde, si eux ils parlent Anglais, donc on assure la continuation de l'Anglais, non pas parce qu'il y a beaucoup d'anglophones qui le parlent comme langue maternelle, mais parce que d'autres pays continuent à considérer l'Anglais comme l'outil le plus utile pour les communication avec leurs voisins Chinois, n'importe quoi. H. : Oui, oui.

C'est vrai qu'il faut compter sur l'Inde qui est quand même une ancienne colonie anglaise et beaucoup d'Indiens parlent très bien Anglais, en général. S. : Même si on ne les comprend pas.

H. : Oui.

Bon, ils peuvent parler Anglais, à mon avis, déjà nettement mieux que la plupart des Français ou des Espagnols.

S. : Mais l'Espagnol aussi, je crois que c'est une langue avec beaucoup de potentiel parce que, d'abord, le taux de croissance de la… taux de croissement… croissance? H. : Le taux de croissance.

S. : Taux de croissance de la population. La démographie en Amérique Latine est beaucoup plus forte qu'aux États-unis et au Canada. Et puis, l'Espagnol, Portugais, l'italien et le Français, c'est presque la même langue. Pour moi.

H. : Oui… S. : Si on veut. Hein?

H. : Je ne suis pas sûr pour le Français mais, oui, j'ai entendu dire que l'Italien était très proche de l'Espagnol. S. : Oui.

Tu sais, point de vue vocabulaire, l'Italien est plus proche du Français. H. : Ah? D'accord. S. : On parle de quelques pourcentages. Par exemple, le vocabulaire Italien et Français, ça se ressemble à 80 pourcent. Parce qu'il y a davantage de mots arabes, etcetera, dans l'Espagnol. Mais ces langues-là, et même le Français, je crois, pour un Espagnol qui veut vraiment apprendre le Français, ce n'est pas très difficile. Donc, moi, je… Il y a quand même, j'ai calculé, il y a 750 millions de gens qui parlent des langues d'origine latine. Donc ça pourrait être une autre option. Mais quand même, ça sera difficile.

H. : Je… Oui. J'avais lu un article il y a pas longtemps qui parlait, justement, de comment évaluer quelle est la langue la plus intéressante à apprendre pour le futur, et qu'apparemment, les langues les plus intéressantes à apprendre, justement, sont les langues des… des pays… des petits pays. S. : Intéressant à quel point de vue?

H. : Intéressant au point de vue opportunités professionnelles.

S. : Ah bon.

H. : Au niveau plus opportunités économiques et… potentiel, ah, je… Parce que, ce qui… il y a, par exemple, beaucoup de gens qui disent que l'Espagnol est très intéressant parce que il y a, déjà, l'Espagne, le Portugal un petit peu qui parle mais… S. : Oui. H. : Et il y a tous les pays d'Amérique du Sud qui parlent Espagnol ou Portugais. S. : Oui, oui.

H. : Enfin, tous, une grande majorité.

S. : Oui.

H. : Et il y a aussi beaucoup de gens qui parlent Espagnol en Amérique du Nord.

S. : Oui.

H. : Puis il y a le Mexique aussi qui est, d'une certaine façon, il fait partie de l'Amérique du Sud mais pas vraiment. S. : Oui.

H. : Et que ça en faisait certainement la langue la plus intéressante à apprendre pour n'importe qui qui venait d'une langue d'origine latine. Et cet article disait que, en fait, ce n'était pas vrai parce que, justement, l'avantage qu'on avait à obtenir à parler Espagnol parce que, justement, du fait que beaucoup de gens parlent Espagnol, c'est… on devient en quelque sorte un travailleur un petit peu qualifié. C'est-à-dire que le fait de parler la langue ne nous donne pas vraiment beaucoup plus. C'est comme, tout le monde, entre guillemets, tout le monde est capable de fabriquer des vêtements pour peu qu'il ait une semaine d'entraînement à la machine à coudre et c'est pour ça qu'il y a autant de gens qui font ça en Chine. Mais, quand on demande une compétence très particulière que très peu de gens ont, ça devient très intéressant. Et donc, par exemple, parler le Suédois, le Danois ou l'Hollandais, c'est très, très intéressant parce qu'il y a très peu de gens qui vont apprendre cette langue. Et pourtant, ça reste des pays… il ne faut pas les ignorer car c'est des pays… S. : Oui mais, par contre, si… D'abord, si on prend cet argument et on le… à son, comment dirais-je, à l'extrême, ça veut dire qu'une langue parlée par vingt personnes est très intéressante parce qu'il y a très peu de personnes qui vont se donner la peine d'apprendre cette langue. La langue des Sami, par exemple, en Finlande, personne qui… très peu de gens vont apprendre cette langue. Deuxième problème avec cet argument, c'est que ces pays-là, ces petits pays, souvent eux, puisqu'ils parlent une langue qui n'est pas très répandue, bien, ils apprennent l'Anglais. Donc si vous allez en Suède, ce n'est pas la peine d'apprendre le Suédois parce que tout le monde parle Anglais mais très, très bien. H. : Oui mais est-ce que… les Suédois parlent sans doute mieux Suédois qu'Anglais et quand, par exemple, c'est pour une offre d'emploi, si tu parles Suédois et que… je pense que c'est un avantage qui est même plus que « significant ». C'est ce qui va certainement faire la différence. S. : Ça se peut. Ça se peut.

H. : Ah non. Ça va faire la différence.

S. : Mais par contre… par contre, aux États-unis et même au Canada, avec… surtout aux États-unis, bien, il y a pas mal de, je ne sais pas moi, de constructeurs, d'avocats, de comptables, etcetera, qui sont obligés d'apprendre l'Espagnol parce qu'ils habitent dans une région où une bonne partie de la clientèle parle Espagnol. H. : Oui.

S. : Donc, pour eux… Mais peut-être qu'eux, ils vont… de toute façon, ils vont perdre cette clientèle-là hispanophone. On ne sait jamais.

H. : Mais, non, non. La chose qui… enfin, l'argument était que, justement, la Hollande, la Suède, tous ces pays-là sont des pays avec un très haut niveau de vie et que, je pense que… je pense que, oui, les locaux seraient aussi, entre guillemets, flattés que les gens apprennent leur langue. S. : Bien sûr, oui.

H. : Parce que c'est vrai que quand on vient d'un petit pays, ils ne se font pas trop d'illusion sur le fait que leur langage va… Et, oui, je pense que c'est quelque chose qui est vraiment intéressant. Surtout que, bien, tout ce qui est Hollandais et langages qui sont parlés dans les pays nordiques, pour les anglophones, c'est apparemment une langue très facile à apprendre. S. : Oui, le Hollandais est facile, le Suédois est facile. Oui.

Le Hollandais est plus facile que l'Allemand. Parait-il. Je ne sais pas. Non. Je ne devrais pas dire ça parce que, voilà, il faut l'essayer. Mais j'allais dire que, quand on parle de langues internationales, bien, le Russe est une langue internationale parce qu'il y a tous les pays qui appartenaient à l'empire, d'abord, du Tsar et ensuite l'empire soviétique et, dans beaucoup de ces pays-là, surtout la vieille génération parle très bien le Russe. Mais, maintenant que ces pays sont devenus indépendants, bien, cette question de langue est devenue très politique. Donc si vous allez dans les pays baltes, si vous allez en Georgie, alors là, la jeune génération ne veut pas apprendre le Russe. Bien que, quand j'écoute encore ma station de radio russe, quand il y a des interviews avec des responsables du gouvernement ou des… enfin, des Georgiens là de 40 ans et plus, bien, pour moi, ils parlent Russe comme des Russes. Et ils s'expriment mais très, très bien en Russe. Et même en « Moldovie »… H. : Moldavie. S. : …Moldavie, j'avais entendu le président de Moldavie. Mais il s'exprimait, mais, très, très bien en Russe. Et maintenant, parait-il, même en Ukraine, la jeune génération, il y a cette réaction contre l'imposition du Russe qu'on a eue pendant la période soviétique, et maintenant ils veulent en quelque sorte éliminer les traces de la culture russe. Ce que je trouve très, très dommage parce que c'est une grande langue, le Russe. Et une littérature très intéressante et toute une culture. Et c'est un avantage de parler cette langue. Et pourquoi maintenant, dans ces pays-là, est-ce qu'ils essayent de réprimer, d'éliminer cette influence? Moi, je trouve ça dommage.

H. : Oui, mais en même temps, c'est compréhensible. Parce que, le Russe, je pense qu'ils n'ont pas… le Russe, à mon avis, a dû plutôt être imposé que choisi. Et ils n'ont pas… je pense que tous les Georgiens, les Moldaviens, les Estoniens n'ont pas vraiment dit : « Tiens! Si on apprenait le Russe. Ça a l'air d'être une langue intéressante. » S. : Bien, la Georgie, non. Parce que la Georgie a fait partie de la Russie et a vraiment participé au développement, enfin, depuis le début des années, enfin, du dix-neuvième siècle. Il y a eu le fameux général Bagra… Bagration, qui s'est battu contre Napoléon. Et je crois que, eux, ils étaient plus ou moins partenaires parce que, après tout, Staline, il était Georgien et il y avait Ordzhonokidzé, puis il y avait… puis Beria, etcetera. Le Georgiens étaient un peu les maîtres. Mais les pays baltes, par contre, il y a un fort sentiment anti-Russe. Et je crois qu'en Georgie, avant les événements des derniers dix ou quinze ans où, enfin, il y a eu tous les ennuis, là, avant ça je crois que les Georgiens étaient assez « trop Russes ». Ce qui n'est plus le cas maintenant. Mais je dis, du point de vue culturel, c'est très dommage. Parce que, s'ils gardent le Russe, ils ont le Georgien, ils gardent le Russe, ils ajoutent l'Anglais ou peut-être le Français, bien, ils n'ont qu'à gagner, là. H. : Oui mais c'est toujours pareil. Qu'est-ce que… quand on apprend une langue, c'est un investissement. Qu'est-ce qui va faire qu'on choisit une langue au-delà… Je pense que la jeune génération est sans doute plus intéressée par l'apprentissage de l'Anglais que par l'apprentissage du Russe tout simplement parce que l'Anglais devrait leur permettre d'obtenir – enfin, de leur point de vue, je ne sais pas si ce sera vraiment le cas – mais devrait leur permettre d'obtenir plus d'avantages, devrait leur permettre d'avoir accès à de la culture qui les intéresse plus, et qu'ils sont plus intéressés par les films produits par Hollywood que par les films produits par les Russes. S. : Bien oui, mais là, je reviens donc à la domination culturelle anglophone. Moi, j'aime les films russes, italiens, français, etcetera. Donc je préfère un monde qui est plus diversifié point de vue culturel donc il faut davantage de diversification au point de vue linguistique. Et c'est ce que nous essayons de faire à LingQ. Et voilà. Et peut-être que, voilà, ces pays-là, ils n'ont qu'à imposer à tous leur citoyens l'obligation de se faire membre à LingQ. Et que le contribuable en Lettonie, en Georgie, doit payer… H. : LingQ. Oui.

Oui, je pense que… S. : Oui, LingQ. Voilà.

H. : Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que cette idée est un petit peu intéressée. S. : C'est un peu en avance sur son temps. Là, c'est ça. H. : Oui, je pense. Un petit peu révolutionnaire.

S. : Révolutionnaire. Bon. Voilà.

Merci beaucoup.

H. : Au revoir Steve.

S. : Au revoir.

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#33 Henry & Steve – Dominant Languages #33 Henry & Steve – Dominant Languages

S. :  Bonjour Henry.

H. : Bonjour Steve!

S. :  Bien, la dernière fois, on a discuté de, voilà, de comment ça se fait que certaines langues s'imposent comme langue dominante et j'avais utilisé ce que je croyais être un mot français – « momentum » - et tu me dis que ça n'existe pas en Français. H. : Non, non. Si ça existe, c'est le moment. Mais c'est quelque chose qui est plus utilisé en Physique. Ce n'est pas le moment comme la plupart des Français utiliseraient. Le moment, c'est plutôt l'instant mais, le moment, ça peut être aussi une force appliquée, par exemple, aux roues. On voit… on dit qu'une roue a un fort moment quand elle a beaucoup de puissance. Par exemple, elle peut monter une pente très, très abrupte. Je ne suis pas sûr que l'expression… S. :  Mais il y a tellement de mots Anglais, là, qui sont utilisés en Français et qui sont devenus des mots français. Peut-être qu'un jour, si je continue à utiliser le mot « momentum » et d'autres l'utilisent, peut-être que, maintenant, tu vas l'utiliser quand tu vas parler à tes amis Français, bien, au fur et à mesure… H. : Il va s'imposer. S. :  Il va s'imposer. H. : Ah! Bien, c'est pareil pour l'Anglais. Il y a beaucoup de mots en Anglais qui sont d'origine française. S. :  Ah, oui! Bien sûr.

H. : C'est, je crois, George Bush qui avait un jour dit que les Français n'avaient pas de très bonnes entreprises car ils n'avaient pas le bon mot pour dire entrepreneur. Entrepreneur n'existait pas en Français et qu'ils étaient obligés d'utiliser un mot Anglais qui était… S. :  Oui. H. : Il a encore perdu une bonne occasion de se taire.

S. :  Non mais, un jour, on va écrire un livre avec tous les bons mots, justement, de George Bush.

H. : Oui.

J'avais entendu dire, à ce propos, qu'il avait… que, en fait, il y a beaucoup de gaffes qui lui sont attribuées mais qui ne sont pas de lui, qui sont apparemment d'une des personnes de son équipe qui est aussi, apparemment, quelqu'un d'assez spécial au niveau des gaffes. S. : Comment dit-on, quand on va… quand on prend une route et on arrive à une fourche, on dit fourche? Fourchette?

H. : Oui, une fourche.

S. :  Une fourche?

H. : Oui, une fourche.

Une intersection.

S. :  Oui.

C'est comme quelqu'un a dit : « Quand on arrive à une fourche dans la route, il faut la prendre. »  Penses-y.

H. : Oui.

S. :  Oui.

Voilà.

Quand on arrive à une fourche, il faut la prendre. Il faut être décisif. Mais la domination des langues, parce que le Français a été une langue dominante. Comme on discutait… comme on disait, la langue de la diplomatie, enfin…  La France, d'ailleurs… on oublie que la France, dans le dix-huitième et le dix-neuvième siècle, c'était le plus grand pays de l'Europe. C'était le pays le plus peuplé de l'Europe. Plus peuplé que la Russie. Et puis, l'Allemagne, à cette époque, n'était pas un pays. H. : Oui, c'était des… S. :  C'était un groupement de, je ne sais pas quoi, duchés et de je ne sais pas quoi. H. : Oui, c'était différents pays, apparemment, de ce que j'avais entendu. Même les…  Les différents pays… les gens des différents pays n'étaient même pas conscients qu'ils parlaient la même langue. S. :  Ah bon?

H. : Oui.

S. :  Oui.

Donc, la France était le grand pays. Une force militaire, une force culturelle, le pays le plus peuplé et, donc, était la langue dominante. Et, ensuite, l'Anglais est devenu la langue dominante en Europe. Donc, est-ce que, un jour, il peut y avoir une autre langue qui va venir remplacer l'Anglais? Et, si oui, quelle langue?

H. : Bien, on pense bien évidemment au Chinois parce que, d'une certaine façon, le Chinois est déjà la langue dominante. Il y a plus de gens qui parlent Chinois que de gens qui parlent Anglais dans le monde. Les gens qui parlent Anglais ont tendance, simplement, à être nettement plus riches.

S. :  Oh, ce n'est pas uniquement ça. Enfin, les gens qui parlent… si on prend tous les gens qui parlent l'Anglais, bien, la majorité, ils parlent l'Anglais comme deuxième langue. Donc ils parlent l'Anglais comme medium, enfin, comme moyen de communication avec des gens qui, eux aussi, ne sont pas natifs donc qui ne parlent pas Anglais comme langue maternelle. Ce qui n'est pas du tout le cas pour le Chinois. Donc, c'est ça, je crois, la grande différence. Donc, l'Anglais est préféré comme outil pour… de communication entre gens qui ne parlent pas l'Anglais. Et je vois mal que ça pourrait devenir le cas pour le Chinois.

H. : Oui.

Le Chinois étant, à mon avis, assez compliqué à apprendre pour les occidentaux. Et, jusqu'à… aux dernières nouvelles, enfin, les pays de l'Europe et l'Amérique du Nord est quand même dominant de plein de points de vue donc je pense que peut-être que la prochaine langue, oui, sera sans doute une langue occidentale mais qui sera plus facile à apprendre, je pense, pour les asiatiques. Car, même si jamais l'Europe et l'Amérique du Nord restent… resteront, à mon avis, pour une bonne centaine d'années les… entre guillemets, les maîtres du monde, l'Asie monte très, très fort. Et donc il va bientôt falloir leur faire une place car… S. :  Mais, je veux dire, pour moi, maîtres du monde, je ne suis pas du tout d'accord parce que, d'abord, point de vue niveau économique, on voit déjà des pays asiatiques comme le Japon, Singapour qui est tout petit mais enfin, Hong Kong aussi, qui ont des niveaux de vie déjà… et niveaux de vie soit égaux ou supérieurs au niveau de vie qu'on voit en Europe. Et aussi, on voit…  Pardon?

H. : Ah oui, bien, Dubaï, par exemple, est très supérieur à la moyenne… S. :  Où ça? H. : Dubaï.

S. :  Ah oui. Ok. Mais alors, là, oui, avec les ressources pétrolières mais le Japon, qui n'a pas beaucoup de ressources naturelles, a quand même un niveau de vie qui est très, très élevé. H. : Oui, oui.

S. :  Et, d'ailleurs, il y a les facteurs démographiques. Parce que, l'Europe qui était, je ne sais pas moi, quinze à vingt pourcents de la population du monde, est une… représente une partie de plus en plus petite. Je crois que c'est maintenant douze et ça sera cinq, six pourcents. Bien, à ce moment-là…  Mais, par contre, si les pays où il y a accroissement de la population, où il y a beaucoup de monde comme l'Inde, si eux ils parlent Anglais, donc on assure la continuation de l'Anglais, non pas parce qu'il y a beaucoup d'anglophones qui le parlent comme langue maternelle, mais parce que d'autres pays continuent à considérer l'Anglais comme l'outil le plus utile pour les communication avec leurs voisins Chinois, n'importe quoi. H. : Oui, oui.

C'est vrai qu'il faut compter sur l'Inde qui est quand même une ancienne colonie anglaise et beaucoup d'Indiens parlent très bien Anglais, en général. S. :  Même si on ne les comprend pas.

H. : Oui.

Bon, ils peuvent parler Anglais, à mon avis, déjà nettement mieux que la plupart des Français ou des Espagnols.

S. :  Mais l'Espagnol aussi, je crois que c'est une langue avec beaucoup de potentiel parce que, d'abord, le taux de croissance de la… taux de croissement… croissance? H. : Le taux de croissance.

S. :  Taux de croissance de la population. La démographie en Amérique Latine est beaucoup plus forte qu'aux États-unis et au Canada. Et puis, l'Espagnol, Portugais, l'italien et le Français, c'est presque la même langue. Pour moi.

H. : Oui… S. :  Si on veut. Hein?

H. : Je ne suis pas sûr pour le Français mais, oui, j'ai entendu dire que l'Italien était très proche de l'Espagnol. S. :  Oui.

Tu sais, point de vue vocabulaire, l'Italien est plus proche du Français. H. : Ah? D'accord. S. :  On parle de quelques pourcentages. Par exemple, le vocabulaire Italien et Français, ça se ressemble à 80 pourcent. Parce qu'il y a davantage de mots arabes, etcetera, dans l'Espagnol. Mais ces langues-là, et même le Français, je crois, pour un Espagnol qui veut vraiment apprendre le Français, ce n'est pas très difficile. Donc, moi, je…  Il y a quand même, j'ai calculé, il y a 750 millions de gens qui parlent des langues d'origine latine. Donc ça pourrait être une autre option. Mais quand même, ça sera difficile.

H. : Je…  Oui. J'avais lu un article il y a pas longtemps qui parlait, justement, de comment évaluer quelle est la langue la plus intéressante à apprendre pour le futur, et qu'apparemment, les langues les plus intéressantes à apprendre, justement, sont les langues des… des pays… des petits pays. S. :  Intéressant à quel point de vue?

H. : Intéressant au point de vue opportunités professionnelles.

S. :  Ah bon.

H. : Au niveau plus opportunités économiques et… potentiel, ah, je…  Parce que, ce qui… il y a, par exemple, beaucoup de gens qui disent que l'Espagnol est très intéressant parce que il y a, déjà, l'Espagne, le Portugal un petit peu qui parle mais… S. :  Oui. H. : Et il y a tous les pays d'Amérique du Sud qui parlent Espagnol ou Portugais. S. :  Oui, oui.

H. : Enfin, tous, une grande majorité.

S. :  Oui.

H. : Et il y a aussi beaucoup de gens qui parlent Espagnol en Amérique du Nord.

S. :  Oui.

H. : Puis il y a le Mexique aussi qui est, d'une certaine façon, il fait partie de l'Amérique du Sud mais pas vraiment. S. :  Oui.

H. : Et que ça en faisait certainement la langue la plus intéressante à apprendre pour n'importe qui qui venait d'une langue d'origine latine. Et cet article disait que, en fait, ce n'était pas vrai parce que, justement, l'avantage qu'on avait à obtenir à parler Espagnol parce que, justement, du fait que beaucoup de gens parlent Espagnol, c'est… on devient en quelque sorte un travailleur un petit peu qualifié. C'est-à-dire que le fait de parler la langue ne nous donne pas vraiment beaucoup plus. C'est comme, tout le monde, entre guillemets, tout le monde est capable de fabriquer des vêtements pour peu qu'il ait une semaine d'entraînement à la machine à coudre et c'est pour ça qu'il y a autant de gens qui font ça en Chine. Mais, quand on demande une compétence très particulière que très peu de gens ont, ça devient très intéressant. Et donc, par exemple, parler le Suédois, le Danois ou l'Hollandais, c'est très, très intéressant parce qu'il y a très peu de gens qui vont apprendre cette langue. Et pourtant, ça reste des pays… il ne faut pas les ignorer car c'est des pays… S. :  Oui mais, par contre, si…  D'abord, si on prend cet argument et on le… à son, comment dirais-je, à l'extrême, ça veut dire qu'une langue parlée par vingt personnes est très intéressante parce qu'il y a très peu de personnes qui vont se donner la peine d'apprendre cette langue. La langue des Sami,  par exemple, en Finlande, personne qui… très peu de gens vont apprendre cette langue. Deuxième problème avec cet argument, c'est que ces pays-là, ces petits pays, souvent eux, puisqu'ils parlent une langue qui n'est pas très répandue, bien, ils apprennent l'Anglais. Donc si vous allez en Suède, ce n'est pas la peine d'apprendre le Suédois parce que tout le monde parle Anglais mais très, très bien. H. : Oui mais est-ce que… les Suédois parlent sans doute mieux Suédois qu'Anglais et quand, par exemple, c'est pour une offre d'emploi, si tu parles Suédois et que… je pense que c'est un avantage qui est même plus que « significant ». C'est ce qui va certainement faire la différence. S. :  Ça se peut. Ça se peut.

H. : Ah non. Ça va faire la différence.

S. :  Mais par contre… par contre, aux États-unis et même au Canada, avec… surtout aux États-unis, bien, il y a pas mal de, je ne sais pas moi, de constructeurs, d'avocats, de comptables, etcetera, qui sont obligés d'apprendre l'Espagnol parce qu'ils habitent dans une région où une bonne partie de la clientèle parle Espagnol. H. : Oui.

S. : Donc, pour eux…  Mais peut-être qu'eux, ils vont… de toute façon, ils vont perdre cette clientèle-là hispanophone. On ne sait jamais.

H. : Mais, non, non. La chose qui… enfin, l'argument était que, justement, la Hollande, la Suède, tous ces pays-là sont des pays avec un très haut niveau de vie et que, je pense que… je pense que, oui, les locaux seraient aussi, entre guillemets, flattés que les gens apprennent leur langue. S. :  Bien sûr, oui.

H. : Parce que c'est vrai que quand on vient d'un petit pays, ils ne se font pas trop d'illusion sur le fait que leur langage va…  Et, oui, je pense que c'est quelque chose qui est vraiment intéressant. Surtout que, bien, tout ce qui est Hollandais et langages qui sont parlés dans les pays nordiques, pour les anglophones, c'est apparemment une langue très facile à apprendre. S. :  Oui, le Hollandais est facile, le Suédois est facile. Oui.

Le Hollandais est plus facile que l'Allemand. Parait-il. Je ne sais pas. Non. Je ne devrais pas dire ça parce que, voilà, il faut l'essayer. Mais j'allais dire que, quand on parle de langues internationales, bien, le Russe est une langue internationale parce qu'il y a tous les pays qui appartenaient à l'empire, d'abord, du Tsar et ensuite l'empire soviétique et, dans beaucoup de ces pays-là, surtout la vieille génération parle très bien le Russe. Mais, maintenant que ces pays sont devenus indépendants, bien, cette question de langue est devenue très politique. Donc si vous allez dans les pays baltes, si vous allez en Georgie, alors là, la jeune génération ne veut pas apprendre le Russe. Bien que, quand j'écoute encore ma station de radio russe, quand il y a des interviews avec des responsables du gouvernement ou des… enfin, des Georgiens là de 40 ans et plus, bien, pour moi, ils parlent Russe comme des Russes. Et ils s'expriment mais très, très bien en Russe. Et même en « Moldovie »… H. : Moldavie. S. :  …Moldavie, j'avais entendu le président de Moldavie. Mais il s'exprimait, mais, très, très bien en Russe. Et maintenant, parait-il, même en Ukraine, la jeune génération, il y a cette réaction contre l'imposition du Russe qu'on a eue pendant la période soviétique, et maintenant ils veulent en quelque sorte éliminer les traces de la culture russe. Ce que je trouve très, très dommage parce que c'est une grande langue, le Russe. Et une littérature très intéressante et toute une culture. Et c'est un avantage de parler cette langue. Et pourquoi maintenant, dans ces pays-là, est-ce qu'ils essayent de réprimer, d'éliminer cette influence? Moi, je trouve ça dommage.

H. : Oui, mais en même temps, c'est compréhensible. Parce que, le Russe, je pense qu'ils n'ont pas… le Russe, à mon avis, a dû plutôt être imposé que choisi. Et ils n'ont pas… je pense que tous les Georgiens, les Moldaviens, les Estoniens n'ont pas vraiment dit : « Tiens! Si on apprenait le Russe. Ça a l'air d'être une langue intéressante. » S. :  Bien, la Georgie, non. Parce que la Georgie a fait partie de la Russie et a vraiment participé au développement, enfin, depuis le début des années, enfin, du dix-neuvième siècle. Il y a eu le fameux général Bagra… Bagration, qui s'est battu contre Napoléon. Et je crois que, eux, ils étaient plus ou moins partenaires parce que, après tout, Staline, il était Georgien et il y avait Ordzhonokidzé, puis il y avait… puis Beria, etcetera. Le Georgiens étaient un peu les maîtres. Mais les pays baltes, par contre, il y a un fort sentiment anti-Russe. Et je crois qu'en Georgie, avant les événements des derniers dix ou quinze ans où, enfin, il y a eu tous les ennuis, là, avant ça je crois que les Georgiens étaient assez « trop Russes ». Ce qui n'est plus le cas maintenant. Mais je dis, du point de vue culturel, c'est très dommage. Parce que, s'ils gardent le Russe, ils ont le Georgien, ils gardent le Russe, ils ajoutent l'Anglais ou peut-être le Français, bien, ils n'ont qu'à gagner, là. H. : Oui mais c'est toujours pareil. Qu'est-ce que… quand on apprend une langue, c'est un investissement. Qu'est-ce qui va faire qu'on choisit une langue au-delà…  Je pense que la jeune génération est sans doute plus intéressée par l'apprentissage de l'Anglais que par l'apprentissage du Russe tout simplement parce que l'Anglais devrait leur permettre d'obtenir – enfin, de leur point de vue, je ne sais pas si ce sera vraiment le cas – mais devrait leur permettre d'obtenir plus d'avantages, devrait leur permettre d'avoir accès à de la culture qui les intéresse plus, et qu'ils sont plus intéressés par les films produits par Hollywood que par les films produits par les Russes. S. :  Bien oui, mais là, je reviens donc à la domination culturelle anglophone. Moi, j'aime les films russes, italiens, français, etcetera. Donc je préfère un monde qui est plus diversifié point de vue culturel donc il faut davantage de diversification au point de vue linguistique. Et c'est ce que nous essayons de faire à LingQ. Et voilà. Et peut-être que, voilà, ces pays-là, ils n'ont qu'à imposer à tous leur citoyens l'obligation de se faire membre à LingQ. Et que le contribuable en Lettonie, en Georgie, doit payer… H. : LingQ. Oui.

Oui, je pense que… S. :  Oui, LingQ. Voilà.

H. : Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que cette idée est un petit peu intéressée. S. :  C'est un peu en avance sur son temps. Là, c'est ça. H. : Oui, je pense. Un petit peu révolutionnaire.

S. :  Révolutionnaire. Bon. Voilà.

Merci beaucoup.

H. : Au revoir Steve.

S. :  Au revoir.