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Wikipédia Français, Relations entre la France et l'Iran 1

Relations entre la France et l'Iran 1

Relations entre la France et l'Iran Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Anciennement connu sous le nom de Perse jusqu'en 1935, l'Iran a souvent joui de relations amicales avec la France depuis le Moyen Âge. Cependant, depuis la révolution iranienne et le soutien de la France à l'Irak lors de la guerre Iran-Irak, les relations se sont dégradées. Dernièrement, le refus de l'Iran de stopper l'enrichissement de l'uranium, et le fait que la France soutient le renvoi de l'Iran devant le Conseil de sécurité des Nations unies ont encore plus éloigné les deux pays. Sommaire [masquer] 1 Avant 1789 1.1 Période pré-safavide 1.2 Période safavide 2 Entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale 2.1 1789 - 1849 2.2 1850 - 1871 2.3 De 1871 à la Première Guerre mondiale 3 Période entre la première guerre mondiale et la chute de Mohammad Reza Shah Pahlavi 3.1 Ascension de la dynastie Pahlavi 3.2 Les rapports de la France avec Reza Shah 3.3 La France et Mohammad Reza Shah 4 République islamique d'Iran 4.1 Relations pendant la révolution iranienne 4.2 Guerre Iran-Irak 4.3 Aujourd'hui 4.3.1 Une politique plus indépendante des USA poussée par le commerce 4.3.2 Points de discorde 4.3.3 Coopération scientifique et culturelle 5 Les délégations archéologiques françaises (1895 - 1979) 6 Voir aussi 6.1 Liens internes 6.2 Liens externes 6.3 Sources 7 Références // Avant 1789 Iran Cet article fait partie de la série sur la politique de l'Iran , sous-série sur la politique. Guide suprême Ali Khamenei Président Mahmoud Ahmadinejad Assemblée des experts Conseil des Gardiens Majles Conseils de villes et villages en Iran Conseil de discernement Constitution Partis politiques et d'opposition Élections VEVAK (police secrète) Relations internationales Voir aussi: Système judiciaire iranien Histoire de l'Iran Politique des autres pays voir • disc. • mod.

Portail politique - Portail national Les premières relations attestées entre la France et l'Iran datent du haut Moyen Âge, elles ont d'abord un objectif politique et religieux lors des croisades, puis avec l'envoi de missionnaires. Par la suite, les relations franco-iraniennes se développent dans un but plus commercial à partir des Safavides.

Période pré-safavide Pendant le haut Moyen Âge, la Perse est surtout connue en Europe à travers des récits bibliques, grecs ou latins. Pendant les croisades, lancées par les Francs, tous les pays musulmans, dont la Perse, sont considérés comme des ennemis de la chrétienté. Les invasions mongoles permettent d'établir des contacts entre l'Orient et l'Occident, et la France joue un rôle important à ce sujet. En effet, le but de l'Europe est alors de convertir les Mongols, comme ils l'ont fait plus tôt avec les envahisseurs barbares. Des missionnaires franciscains et dominicains sont envoyés en Perse Il-khanide et des missions sont établies à Sultaniya, Maragha, Tabriz et Tiflis (aujourd'hui Tbilissi). La majorité des lettres échangées entre les Mongols et les souverains occidentaux contiennent des demandes de soumission. C'est Eljigidei, un chef mongol en Arménie et en Perse qui initie l'ouverture diplomatique en 1248 en écrivant à Saint Louis. Celui-ci en retour envoie le dominicain André de Longjumeau apporter une lettre à Güyük, mais le moine arrive après la mort du Khan ( dirigeant , roi en mongol et en turc) et sa veuve et régente, Oghul Qaïmich renvoie l'ecclésiastique sans autre ouverture. Les contacts entre les Francs et les Mongols continuent, sans donner lieu toutefois à une alliance. C'est Oldjaïtou qui relance les relations en écrivant à Philippe le Bel en 1305 pour proposer une alliance contre les Mamelouks[1], une milice d'esclaves affranchis du monde musulman. Alors que les préparations d'une nouvelle croisade s'enlisent, Oldjaïtou lançe une attaque infructueuse contre les Mamelouks (1312–1313). Cette politique est par la suite abandonnée par son successeur, Abu Saïd qui signe le Traité d'Alep avec les Mamelouks en 1322. Alors que la coopération diplomatique est abandonnée, les activités missionnaires, commerciales et les voyages continuent.

Période safavide Fichier:France persia treaty 1715.jpg Traité commercial entre la France et la Perse du 13 août 1715, pages de signature.

L'avènement de Shah Ismaïl (1501) correspond à l'extension de la puissance portugaise dans le golfe Persique et l'océan indien. Le Shah souhaite alors une alliance avec certains souverains européens pour contrer les Portugais, mais les Français restent absents. En effet, François Ier avait signé en 1536 un traité d'alliance avec Soliman le Magnifique afin de restreindre le pouvoir de Charles Quint, ce qui l'empêche de répondre aux souhaits du Shah. Suite aux invasions des Ottomans dans le nord-ouest de la Perse, en 1547 puis en 1604, les perses sont forcés de capituler et l'alliance de la France avec les Turcs empêche Henri IV de répondre aux demandes d'ouverture adressées par Shah Abbas Ier. Fichier:Lettre shah 1722 padéry.jpg Lettre du shah de Perse au chevalier Padéry datée de Mai 1722 annonçant la ratification du traité du 13 août 1715 et le prochain envoi en France d'un nouvel ambassadeur en la personne de Mohemat Rahim Bey. La première tentative pour établir des relations directes entre la France et la Perse est faite par Louis XIII, qui se sert du prétexte d'envoyer une mission de marchands marseillais pour convaincre Shah Abbas de la volonté du roi de France de servir de médiateur entre la Perse et les Ottomans. Cette mission est menée par Louis Deshayes et a pour but non avoué de réduire l'influence du Portugal (et de l'Espagne, qui est son suzerain entre 1580 et 1640) en Orient. Le Shah allait accorder des privilèges aux Français, comme les droits exclusifs de protéger les catholiques en Perse, des facilités pour établir des missions catholiques et le monopole du commerce sur la route du levant, mais cette mission est rendue impossible par le grand vizir des Ottomans.

Alors que les missionnaires présents en Iran sont surtout des augustins portugais ou des carmélites italiens et espagnols, Richelieu envoie deux moines capucins à la cour de Shah Abbas[2]. Les missionnaires français jouent par la suite un rôle important, en informant les marchands, les voyageurs et les diplomates grâce à leur connaissance poussée de l'Iran. Le plus significatif de ces missionnaires est le capucin Raphaël du Mans, qui réside à Isfahan de 1647 à sa mort en 1696, qui joue un rôle de traducteur et de négociateur lors de l'établissement de la Compagnie française des Indes, ainsi qu'un rôle d'informateur auprès de Colbert. La guerre de Succession d'Espagne et les projets pour diminuer la puissance navale de Mascate mettent en sommeil les relations franco-persanes, qui sont renouvelées par la mission de Jean Billon de Canserilles à la cour safavide en 1700. Celui-ci recommande que le commerce avec l'Orient se fasse par la route du Levant. La mission de Billon de Canserilles est suivie par celle de Jean-Baptiste Fabre (qui meurt en route à Erevan) puis celle de Pierre-Victor Michel. Ce dernier réussit à obtenir un traité de capitulation en 1708[3]. Ce premier traité officiel accorde la protection aux missions chrétiennes et facilite le commerce. Des clauses monétaires et une lettre additionnelle promettant le déploiement de navires de guerre français dans le golfe Persique afin de combattre les Omanis sont très avantageuses pour les Persans. Toutefois, la guerre en France et les difficultés rencontrées lors du voyage retardent la ratification du traité à 1712. Le clergé arménien, irrité par le prosélytisme des missionnaires, réussit à faire annuler leurs privilèges qui doivent être renégociés. De plus, malgré les privilèges accordés aux marchands de Saint-Malo, aucun bateau français n'apparait dans le golfe Persique, ce qui fait douter le gouvernement persan de l'authenticité des lettres remises par les missionnaires au nom de Louis XIV. Mohammad Reza Beg, maire d'Erevan, est envoyé en France, et est reçu en grande pompe par Louis XIV à Versailles le 19 février 1715, ce qui marque le début de nouvelles négociations pour déboucher sur un nouvel accord le 13 août 1715, cette fois-ci plus favorable pour le commerce français[4]. Cependant, avec la chute de la dynastie safavide en 1722, l'accord ne sera pas appliqué et le commerce français en Perse n'augmentera pas. La création de la Compagnie française des Indes orientales (1719), privilégiant la route passant par l'océan limitera par la suite les relations franco-persanes. Entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale Cette période est une période de contacts nombreux entre les deux pays, avec la mise en place d'une influence culturelle française en Perse grandissante. Mais ces relations sont périodiquement ternies par les manoeuvres des grands empires occidentaux (Russes et britanniques principalement) visant à peser sur le destin de l'Iran, stratégiquement situé sur les routes entre le Proche-Orient et l'Inde. 1789 - 1849 Article connexe : Traité de Finkenstein.

Malgré l'hostilité de Catherine la Grande de Russie vis-à-vis de la Perse et de la Révolution française, l'ascendance des Qajars en Perse ainsi que les changements induits par la révolution en France ne rapprochent pas les deux pays. En 1804, cependant, Fath Ali Shah espère que Napoléon pourra l'aider à récupérer la Géorgie, alors que Napoléon pense que le souverain perse pourrait accélérer la défaite de la Russie et ouvrir la voie vers l'Inde. C'est à ces fins qu'est conclu le Traité de Finkenstein le 4 mai 1807. Mais la volte-face de Napoléon, qui signe le Traité de Tilsit le 7 juillet de la même année, les difficultés rencontrées sur la route de la Perse pour faire parvenir le traité au souverain Qajar et les manoeuvres diplomatiques des Britanniques rendent le traité de Finkenstein inopérant. L'inaction des Français par la suite pousse Fath Ali Shah à se tourner vers les Britanniques à la place[5]. En 1811, les relations entre la France et la Perse sont interrompues. Pendant la période qui suit, les relations sont menées par des intermédiaires sans statut diplomatique; par exemple l'Arménien Davoud Khan Malekshah Nazar, qui sert les cours française et perse entre 1802 et 1818[6], les officiers français instruisant les troupes de Abbas Mirza à Tabriz[7] et Madame de la Marinière, française servant de tuteur à certains enfants de la cour[8]. Pendant les règnes de Mohammad Shah (1834-1848) et Louis Philippe (1830-1848), les négociations sont relancées par les persans, dont les relations avec les anglais se détériorent après la perte de Herat (1837). Mirza Hosein Khan est envoyé à la cour française en août 1838 et est reçu par Louis Philippe. La France accepte ensuite de fournir des armes et des instructeurs militaires à l'Iran afin de remplacer les britanniques. En septembre de l'année suivante, Mirza Hossein Khan quitte Paris accompagné d'un souffleur de verre, d'un armurier et de neuf sous-officiers sous le commandement de Henry Boissier[9]. À Téhéran, les Russes sont peu enclins à partager leur influence, et Mohammad Shah s'arrange pour que les officiers français ne reçoivent pas leur solde. La mission quitte la Perse en 1840 mais les liens culturels demeurent forts entre les deux pays. Eugène Bore, envoyé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres obtient un firman le 17 mai 1840[10] l'autorisant, ainsi que les lazaristes, à ouvrir des écoles françaises. Les relations sont rétablies en 1844, cette fois à l'initiative des français, qui veulent signer un traité commercial mais aussi pour protéger les missionnaires lazaristes qui ont été maltraités en Azerbaïdjan. Cette mission débouche sur la nomination de Ernest Cloquet en tant que médecin personnel du Shah en 1846 et la proclamation de décrets visant à protéger les écoles lazaristes fondées afin d'éduquer les Chaldéens d'Iran. Ce renouveau des relations franco-perses est une nouvelle fois arrêté par la chute de Louis Philippe en février 1848, car la Perse ne fait pas partie des priorités de la République. Les condoléances pour la mort de Mohammad Shah (1848) n'arrivent à Téhéran qu'en avril 1849. Par la suite, Amir Kabir, grand vizir de Nasseredin Shah, n'aura pas confiance dans le gouvernement républicain français et rejettera toute tentative de rapprochement, dont un traité commercial en 1848, et oubliera même de payer les employés français du gouvernement persan.

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Relations entre la France et l'Iran 1

Relations entre la France et l'Iran Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Anciennement connu sous le nom de Perse jusqu'en 1935, l'Iran a souvent joui de relations amicales avec la France depuis le Moyen Âge. Cependant, depuis la révolution iranienne et le soutien de la France à l'Irak lors de la guerre Iran-Irak, les relations se sont dégradées. Dernièrement, le refus de l'Iran de stopper l'enrichissement de l'uranium, et le fait que la France soutient le renvoi de l'Iran devant le Conseil de sécurité des Nations unies ont encore plus éloigné les deux pays. Sommaire [masquer] 1 Avant 1789 1.1 Période pré-safavide 1.2 Période safavide 2 Entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale 2.1 1789 - 1849 2.2 1850 - 1871 2.3 De 1871 à la Première Guerre mondiale 3 Période entre la première guerre mondiale et la chute de Mohammad Reza Shah Pahlavi 3.1 Ascension de la dynastie Pahlavi 3.2 Les rapports de la France avec Reza Shah 3.3 La France et Mohammad Reza Shah 4 République islamique d'Iran 4.1 Relations pendant la révolution iranienne 4.2 Guerre Iran-Irak 4.3 Aujourd'hui 4.3.1 Une politique plus indépendante des USA poussée par le commerce 4.3.2 Points de discorde 4.3.3 Coopération scientifique et culturelle 5 Les délégations archéologiques françaises (1895 - 1979) 6 Voir aussi 6.1 Liens internes 6.2 Liens externes 6.3 Sources 7 Références // Avant 1789 Iran Cet article fait partie de la série sur la politique de l'Iran , sous-série sur la politique. Guide suprême Ali Khamenei Président Mahmoud Ahmadinejad Assemblée des experts Conseil des Gardiens Majles Conseils de villes et villages en Iran Conseil de discernement Constitution Partis politiques et d'opposition Élections VEVAK (police secrète) Relations internationales Voir aussi: Système judiciaire iranien Histoire de l'Iran Politique des autres pays voir • disc. • mod.

Portail politique - Portail national Les premières relations attestées entre la France et l'Iran datent du haut Moyen Âge, elles ont d'abord un objectif politique et religieux lors des croisades, puis avec l'envoi de missionnaires. Par la suite, les relations franco-iraniennes se développent dans un but plus commercial à partir des Safavides.

Période pré-safavide Pendant le haut Moyen Âge, la Perse est surtout connue en Europe à travers des récits bibliques, grecs ou latins. Pendant les croisades, lancées par les Francs, tous les pays musulmans, dont la Perse, sont considérés comme des ennemis de la chrétienté. Les invasions mongoles permettent d'établir des contacts entre l'Orient et l'Occident, et la France joue un rôle important à ce sujet. En effet, le but de l'Europe est alors de convertir les Mongols, comme ils l'ont fait plus tôt avec les envahisseurs barbares. Des missionnaires franciscains et dominicains sont envoyés en Perse Il-khanide et des missions sont établies à Sultaniya, Maragha, Tabriz et Tiflis (aujourd'hui Tbilissi). La majorité des lettres échangées entre les Mongols et les souverains occidentaux contiennent des demandes de soumission. C'est Eljigidei, un chef mongol en Arménie et en Perse qui initie l'ouverture diplomatique en 1248 en écrivant à Saint Louis. Celui-ci en retour envoie le dominicain André de Longjumeau apporter une lettre à Güyük, mais le moine arrive après la mort du Khan ( dirigeant , roi en mongol et en turc) et sa veuve et régente, Oghul Qaïmich renvoie l'ecclésiastique sans autre ouverture. Les contacts entre les Francs et les Mongols continuent, sans donner lieu toutefois à une alliance. C'est Oldjaïtou qui relance les relations en écrivant à Philippe le Bel en 1305 pour proposer une alliance contre les Mamelouks[1], une milice d'esclaves affranchis du monde musulman. Alors que les préparations d'une nouvelle croisade s'enlisent, Oldjaïtou lançe une attaque infructueuse contre les Mamelouks (1312–1313). Cette politique est par la suite abandonnée par son successeur, Abu Saïd qui signe le Traité d'Alep avec les Mamelouks en 1322. Alors que la coopération diplomatique est abandonnée, les activités missionnaires, commerciales et les voyages continuent.

Période safavide Fichier:France persia treaty 1715.jpg Traité commercial entre la France et la Perse du 13 août 1715, pages de signature.

L'avènement de Shah Ismaïl (1501) correspond à l'extension de la puissance portugaise dans le golfe Persique et l'océan indien. Le Shah souhaite alors une alliance avec certains souverains européens pour contrer les Portugais, mais les Français restent absents. En effet, François Ier avait signé en 1536 un traité d'alliance avec Soliman le Magnifique afin de restreindre le pouvoir de Charles Quint, ce qui l'empêche de répondre aux souhaits du Shah. Suite aux invasions des Ottomans dans le nord-ouest de la Perse, en 1547 puis en 1604, les perses sont forcés de capituler et l'alliance de la France avec les Turcs empêche Henri IV de répondre aux demandes d'ouverture adressées par Shah Abbas Ier. Fichier:Lettre shah 1722 padéry.jpg Lettre du shah de Perse au chevalier Padéry datée de Mai 1722 annonçant la ratification du traité du 13 août 1715 et le prochain envoi en France d'un nouvel ambassadeur en la personne de Mohemat Rahim Bey. La première tentative pour établir des relations directes entre la France et la Perse est faite par Louis XIII, qui se sert du prétexte d'envoyer une mission de marchands marseillais pour convaincre Shah Abbas de la volonté du roi de France de servir de médiateur entre la Perse et les Ottomans. Cette mission est menée par Louis Deshayes et a pour but non avoué de réduire l'influence du Portugal (et de l'Espagne, qui est son suzerain entre 1580 et 1640) en Orient. Le Shah allait accorder des privilèges aux Français, comme les droits exclusifs de protéger les catholiques en Perse, des facilités pour établir des missions catholiques et le monopole du commerce sur la route du levant, mais cette mission est rendue impossible par le grand vizir des Ottomans.

Alors que les missionnaires présents en Iran sont surtout des augustins portugais ou des carmélites italiens et espagnols, Richelieu envoie deux moines capucins à la cour de Shah Abbas[2]. Les missionnaires français jouent par la suite un rôle important, en informant les marchands, les voyageurs et les diplomates grâce à leur connaissance poussée de l'Iran. Le plus significatif de ces missionnaires est le capucin Raphaël du Mans, qui réside à Isfahan de 1647 à sa mort en 1696, qui joue un rôle de traducteur et de négociateur lors de l'établissement de la Compagnie française des Indes, ainsi qu'un rôle d'informateur auprès de Colbert. La guerre de Succession d'Espagne et les projets pour diminuer la puissance navale de Mascate mettent en sommeil les relations franco-persanes, qui sont renouvelées par la mission de Jean Billon de Canserilles à la cour safavide en 1700. Celui-ci recommande que le commerce avec l'Orient se fasse par la route du Levant. La mission de Billon de Canserilles est suivie par celle de Jean-Baptiste Fabre (qui meurt en route à Erevan) puis celle de Pierre-Victor Michel. Ce dernier réussit à obtenir un traité de capitulation en 1708[3]. Ce premier traité officiel accorde la protection aux missions chrétiennes et facilite le commerce. Des clauses monétaires et une lettre additionnelle promettant le déploiement de navires de guerre français dans le golfe Persique afin de combattre les Omanis sont très avantageuses pour les Persans. Toutefois, la guerre en France et les difficultés rencontrées lors du voyage retardent la ratification du traité à 1712. Le clergé arménien, irrité par le prosélytisme des missionnaires, réussit à faire annuler leurs privilèges qui doivent être renégociés. De plus, malgré les privilèges accordés aux marchands de Saint-Malo, aucun bateau français n'apparait dans le golfe Persique, ce qui fait douter le gouvernement persan de l'authenticité des lettres remises par les missionnaires au nom de Louis XIV. Mohammad Reza Beg, maire d'Erevan, est envoyé en France, et est reçu en grande pompe par Louis XIV à Versailles le 19 février 1715, ce qui marque le début de nouvelles négociations pour déboucher sur un nouvel accord le 13 août 1715, cette fois-ci plus favorable pour le commerce français[4]. Cependant, avec la chute de la dynastie safavide en 1722, l'accord ne sera pas appliqué et le commerce français en Perse n'augmentera pas. La création de la Compagnie française des Indes orientales (1719), privilégiant la route passant par l'océan limitera par la suite les relations franco-persanes. Entre la Révolution française et la Première Guerre mondiale Cette période est une période de contacts nombreux entre les deux pays, avec la mise en place d'une influence culturelle française en Perse grandissante. Mais ces relations sont périodiquement ternies par les manoeuvres des grands empires occidentaux (Russes et britanniques principalement) visant à peser sur le destin de l'Iran, stratégiquement situé sur les routes entre le Proche-Orient et l'Inde. 1789 - 1849 Article connexe : Traité de Finkenstein.

Malgré l'hostilité de Catherine la Grande de Russie vis-à-vis de la Perse et de la Révolution française, l'ascendance des Qajars en Perse ainsi que les changements induits par la révolution en France ne rapprochent pas les deux pays. En 1804, cependant, Fath Ali Shah espère que Napoléon pourra l'aider à récupérer la Géorgie, alors que Napoléon pense que le souverain perse pourrait accélérer la défaite de la Russie et ouvrir la voie vers l'Inde. C'est à ces fins qu'est conclu le Traité de Finkenstein le 4 mai 1807. Mais la volte-face de Napoléon, qui signe le Traité de Tilsit le 7 juillet de la même année, les difficultés rencontrées sur la route de la Perse pour faire parvenir le traité au souverain Qajar et les manoeuvres diplomatiques des Britanniques rendent le traité de Finkenstein inopérant. L'inaction des Français par la suite pousse Fath Ali Shah à se tourner vers les Britanniques à la place[5]. En 1811, les relations entre la France et la Perse sont interrompues. Pendant la période qui suit, les relations sont menées par des intermédiaires sans statut diplomatique; par exemple l'Arménien Davoud Khan Malekshah Nazar, qui sert les cours française et perse entre 1802 et 1818[6], les officiers français instruisant les troupes de Abbas Mirza à Tabriz[7] et Madame de la Marinière, française servant de tuteur à certains enfants de la cour[8]. Pendant les règnes de Mohammad Shah (1834-1848) et Louis Philippe (1830-1848), les négociations sont relancées par les persans, dont les relations avec les anglais se détériorent après la perte de Herat (1837). Mirza Hosein Khan est envoyé à la cour française en août 1838 et est reçu par Louis Philippe. La France accepte ensuite de fournir des armes et des instructeurs militaires à l'Iran afin de remplacer les britanniques. En septembre de l'année suivante, Mirza Hossein Khan quitte Paris accompagné d'un souffleur de verre, d'un armurier et de neuf sous-officiers sous le commandement de Henry Boissier[9]. À Téhéran, les Russes sont peu enclins à partager leur influence, et Mohammad Shah s'arrange pour que les officiers français ne reçoivent pas leur solde. La mission quitte la Perse en 1840 mais les liens culturels demeurent forts entre les deux pays. Eugène Bore, envoyé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres obtient un firman le 17 mai 1840[10] l'autorisant, ainsi que les lazaristes, à ouvrir des écoles françaises. Les relations sont rétablies en 1844, cette fois à l'initiative des français, qui veulent signer un traité commercial mais aussi pour protéger les missionnaires lazaristes qui ont été maltraités en Azerbaïdjan. Cette mission débouche sur la nomination de Ernest Cloquet en tant que médecin personnel du Shah en 1846 et la proclamation de décrets visant à protéger les écoles lazaristes fondées afin d'éduquer les Chaldéens d'Iran. Ce renouveau des relations franco-perses est une nouvelle fois arrêté par la chute de Louis Philippe en février 1848, car la Perse ne fait pas partie des priorités de la République. Les condoléances pour la mort de Mohammad Shah (1848) n'arrivent à Téhéran qu'en avril 1849. Par la suite, Amir Kabir, grand vizir de Nasseredin Shah, n'aura pas confiance dans le gouvernement républicain français et rejettera toute tentative de rapprochement, dont un traité commercial en 1848, et oubliera même de payer les employés français du gouvernement persan.