×

Nós usamos os cookies para ajudar a melhorar o LingQ. Ao visitar o site, você concorda com a nossa política de cookies.

image

Carnet de voyages, Carnet de voyage - 56

Jeudi 30 novembre Basile et moi passons la majeure partie de nos journées ensembles, soit à travailler dans le champ d'antenne, soit à la passation des consignes Nous commençons à nous connaître mieux, et une certaine complicité se fait jour. Chacun sait ce qu'il a à faire et le travail avance à grand pas. Vendredi 1er décembre J-12 avant d'embarquer sur le Marion pour le grand départ. J'ai du mal à imaginer ce moment et quel sera mon état d'esprit. Entre joie de retrouver ma famille et tristesse de quitter l'île, je ne sais pas quel sentiment va dominer. Je n'ai pas eu trop de temps pour penser à ça cet après-midi, occupé que j'étais par la réalisation de la nouvelle antenne. Le temps était en tout cas propice, car pas de vent et un soleil généreux.

Samedi 2 décembre Il faut que je songe à préparer mes bagages qui seront acheminés par bateau jusqu'en métropole, ce qui veut dire que je ne les aurai pas avant 2 ou 3 mois. Il s'agit donc de faire le tri entre ce dont je n'aurai pas besoin et les choses indispensables. Cela commence par un rangement en profondeur de ma chambre. En un an, j'ai accumulé tant de choses ! J'en laisserai certaines ici, Basile pourrait être intéressé. Je pense à mon sac à dos par exemple. J'en donnerai d'autres aux Réunionnais qui font une rotation entre les trois districts et reviennent donc régulièrement à Crozet. Je pense à ma chaîne stéréo qu'ils pourraient installer à demeure dans le bâtiment qu'ils occupent. Il y a les choses dont je ne voudrais me séparer pour rien au monde. Elles peuvent paraître futiles, inutiles, mais j'y suis très attaché. Je pense a ces quelques poignées de sable de la plage, dont j'ai rempli une petite fiole, scellée avec le cachet de cire de l'agence postale, ou à cet œuf de manchot, œuf abandonné sur la plage, que j'ai récupéré et vidé, et qui se couvrira, année après année de poussière sur un coin de mon bureau à la maison. Dimanche 3 décembre Malgré mes bonnes résolutions, je n'ai pas encore commencé à préparer ma cantine. Pas facile de faire le tri entre ce que je vais ramener et ce que je vais laisser là. Et puis de toute manière, aujourd'hui ce n'était pas la journée idéale pour le faire. En effet, nous avons organisé un barbecue géant et entre sa préparation et le repas, la journée est passée trop vite.

Lundi 4 décembre Dernière semaine avant l'OP, synonyme de départ pour moi. J'ai l'impression que le temps va me manquer. Je n'ai encore rien préparé. Mais n'est-ce pas une façon d'arrêter le temps, de reculer l'échéance qui me fait si peur ? Aujourd'hui, c'est mon dernier tour de petite Marie et inévitablement me revient en mémoire le premier que j'ai fait, il y a quelques mois. Mardi 5 décembre Ma cantine est toujours ouverte, vide, au milieu de ma chambre… Il faudra pourtant bien que je me décide. Allons, disons… ce soir !

Nous avons travaillé de nouveau toute la journée sur l'antenne, et malgré le mauvais temps, nous avons bien avancé. Dans deux jours tout au plus le gros oeuvre sera terminé et ne resteront plus quelques réglages.

Nous nous sommes attardés à notre bar après le travail, et quelques bières après, c'est-à-dire très tard, j'ai regagné ma chambre. Ma cantine est toujours vide au moment où je me glisse dans mon lit.

Mercredi 6 décembre Nous avons travaillé comme des forçats sans même prendre le temps d'aller manger à midi, mais ça en valait la peine car en début d'après-midi, l'antenne est redressée, les haubans arrimés et les brins tendus. Demain nous procéderons aux derniers réglages et aux essais.

J'y ai consacré le reste de la journée, mais ce soir, ma cantine est enfin bouclée. Ma chambre paraît bien triste et impersonnelle maintenant. J'ai la sensation d'être dans une sordide chambre d'hôtel. Je ne me sens plus chez moi. J'aurais même presque hâte de partir… Jeudi 7 décembre Nous ne sommes pas fâchés d'avoir terminé l'antenne hier, car aujourd'hui, des trombes d'eau s'abattent sur la base. Nous apprécions particulièrement d'être au sec dans le centre émission. Les premiers essais de l'antenne sont concluants, mais c'est samedi qu'aura lieu le vrai test, lors de la première vacation radio avec le Marion Dufresne. Erick et moi irons l'esprit tranquille à BUS demain pour ce qui sera notre dernière randonnée. Nous nous sommes fait à l'idée de quitter l'île définitivement mais nous craignons malgré tout de raviver notre peine en effectuant ce dernier « pèlerinage ». Vendredi 8 décembre Départ pour BUS à 7h30. Je pars en « éclaireur » avec Harry et Maximin. Dès le premier repas, Harry nous régale avec un carry poulet maison. Je sens que cette randonnée va se transformer en un week-end gastronomique !

Ce soir, Fabrice, Erick et David nous rejoignent.

Et encore un succulent repas, un peu plus « arrosé ».

Samedi 9 décembre Le temps ne permet pas de réelles balades, mais ce n'est pas grave, après tout nous ne sommes pas venus pour ça. Harry nous montre ses talents de cuisinier. Il nous fait découvrir à chaque repas la savoureuse mais plutôt épicée cuisine Réunionnaise.

Dans la soirée, Cyril et Olivier nous rejoignent. On se serrera un peu plus !

Dimanche 10 décembre Nous espérions la visite des orques qui nous ont boudés toute la journée. Nous reculons tant que nous pouvons l'heure du retour sur base, mais il faut se résigner à rentrer. Erick et moi fermons la marche. Nos compagnons ont volontairement pris un peu d'avance, afin de nous laisser seuls. Nous leur en sommes grée. Nous n'avons pas besoin d'échanger des mots, nos regards en disent assez long sur les sentiments qui nous assaillent. Même après tous ces mois passés ici, la magie des lieux n'a pas faibli. On dit que cette île ne laisse personne indifférent. Vous pouvez la haïr ou vous pouvez l'adorer mais vous n'y resterez jamais insensibles. Tous les deux, nous l'avons adorée.

Learn languages from TV shows, movies, news, articles and more! Try LingQ for FREE

Jeudi 30 novembre

Basile et moi passons la majeure partie de nos journées ensembles, soit à travailler dans le champ d'antenne, soit à la passation des consignes Nous commençons à nous connaître mieux, et une certaine complicité se fait jour. Chacun sait ce qu'il a à faire et le travail avance à grand pas.

 

Vendredi 1er décembre

J-12 avant d'embarquer sur le Marion pour le grand départ. J'ai du mal à imaginer ce moment et quel sera mon état d'esprit. Entre joie de retrouver ma famille et tristesse de quitter l'île, je ne sais pas quel sentiment va dominer.

Je n'ai pas eu trop de temps pour penser à ça cet après-midi, occupé que j'étais par la réalisation de la nouvelle antenne. Le temps était en tout cas propice, car pas de vent et un soleil généreux.

 

Samedi 2 décembre

Il faut que je songe à préparer mes bagages qui seront acheminés par bateau jusqu'en métropole, ce qui veut dire que je ne les aurai pas avant 2 ou 3 mois. Il s'agit donc de faire le tri entre ce dont je n'aurai pas besoin et les choses indispensables. Cela commence par un rangement en profondeur de ma chambre. En un an, j'ai accumulé tant de choses ! J'en laisserai certaines ici, Basile pourrait être intéressé. Je pense à mon sac à dos par exemple. J'en donnerai d'autres aux Réunionnais qui font une rotation entre les trois districts et reviennent donc régulièrement à Crozet. Je pense à ma chaîne stéréo qu'ils pourraient installer à demeure dans le bâtiment qu'ils occupent.

Il y a les choses dont je ne voudrais me séparer pour rien au monde. Elles peuvent  paraître futiles, inutiles, mais j'y suis très attaché. Je pense a ces quelques poignées de sable de la plage, dont j'ai rempli une petite fiole, scellée avec le cachet de cire de l'agence postale, ou à cet œuf de manchot, œuf abandonné sur la plage, que j'ai récupéré et vidé, et qui se couvrira, année après année de poussière sur un coin de mon bureau à la maison.

 

Dimanche 3 décembre

Malgré mes bonnes résolutions, je n'ai pas encore commencé à préparer ma cantine. Pas facile de faire le tri entre ce que je vais ramener et ce que je vais laisser là. Et puis de toute manière, aujourd'hui ce n'était pas la journée idéale pour le faire. En effet, nous avons organisé un barbecue géant et entre sa préparation et le repas, la journée est passée trop vite.

 

Lundi 4 décembre

Dernière semaine avant l'OP, synonyme de départ pour moi.

J'ai l'impression que le temps va me manquer. Je n'ai encore rien préparé. Mais n'est-ce pas une façon d'arrêter le temps, de reculer l'échéance qui me fait si peur ?

Aujourd'hui, c'est mon dernier tour de petite Marie et inévitablement me revient en mémoire le premier que j'ai fait, il y a quelques mois.

 

Mardi 5 décembre

Ma cantine est toujours ouverte, vide, au milieu de ma chambre… Il faudra pourtant bien que je me décide. Allons, disons… ce soir !

Nous avons travaillé de nouveau toute la journée sur l'antenne, et malgré le mauvais temps, nous avons bien avancé. Dans deux jours tout au plus le gros oeuvre sera terminé et ne resteront plus quelques réglages.

Nous nous sommes attardés à notre bar après le travail, et quelques bières après, c'est-à-dire très tard,  j'ai regagné ma chambre.

Ma cantine est toujours vide au moment où je me glisse dans mon lit.

 

Mercredi 6 décembre

Nous avons travaillé comme des forçats sans même prendre le temps d'aller manger à midi,  mais ça en valait la peine car en début d'après-midi, l'antenne est redressée, les haubans arrimés et les brins tendus. Demain nous procéderons aux derniers réglages et aux essais.

J'y ai consacré le reste de la journée, mais ce soir, ma cantine est enfin bouclée. Ma chambre paraît bien triste et impersonnelle maintenant. J'ai la sensation d'être dans une sordide chambre d'hôtel. Je ne me sens plus chez moi. J'aurais même presque hâte de partir…

 

Jeudi 7 décembre

Nous ne sommes pas fâchés d'avoir terminé l'antenne hier, car aujourd'hui, des trombes d'eau s'abattent sur la base. Nous apprécions particulièrement d'être au sec dans le centre émission.

Les premiers essais de l'antenne sont concluants, mais c'est samedi qu'aura lieu le vrai test, lors de la première vacation radio avec le Marion Dufresne.

Erick et moi irons l'esprit tranquille à BUS demain pour ce qui sera notre dernière randonnée. Nous nous sommes fait à l'idée de quitter l'île définitivement mais nous craignons malgré tout de raviver notre peine en effectuant ce dernier « pèlerinage ».

 

Vendredi 8 décembre

Départ pour BUS à 7h30. Je pars en « éclaireur » avec Harry et Maximin. Dès le premier repas, Harry nous régale avec un carry poulet maison. Je sens que cette randonnée va se transformer en un week-end gastronomique !

Ce soir, Fabrice, Erick et David nous rejoignent.

Et encore un succulent repas, un peu plus « arrosé ».

 

Samedi 9 décembre

Le temps ne permet pas de réelles balades, mais ce n'est pas grave, après tout nous ne sommes pas venus pour ça. Harry nous montre ses talents de cuisinier. Il nous fait découvrir à chaque repas la savoureuse mais plutôt épicée cuisine Réunionnaise.

Dans la soirée, Cyril et Olivier nous rejoignent. On se serrera un peu plus !

 

Dimanche 10 décembre

Nous espérions la visite des orques qui  nous ont boudés toute la journée. Nous reculons tant que nous pouvons l'heure du retour sur base, mais il faut se résigner à rentrer.

Erick et moi fermons la marche. Nos compagnons ont volontairement pris un peu d'avance, afin de nous laisser seuls. Nous leur en sommes grée. Nous n'avons pas besoin d'échanger des mots, nos regards en disent assez long sur les sentiments qui nous assaillent.

Même après tous ces mois passés ici, la magie des lieux n'a pas faibli. On dit que cette île ne laisse personne indifférent. Vous pouvez la haïr ou vous pouvez l'adorer mais vous n'y resterez  jamais insensibles.

Tous les deux, nous l'avons adorée.