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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 50

Mercredi 18 octobre Aujourd'hui, visite du Val Austère dont le nom évoque la rudesse des paysages de roches et maigres mousses. Une colonie de gorfous sauteurs y vit paisiblement. Malgré le vent froid nous avons bénéficié d'un soleil généreux qui nous incita à descendre sur la plage de La Pérouse pour passer le reste de l'après-midi, jusqu'à ce que la pluie nous oblige à rentrer précipitamment. Jeudi 19 octobre Nous prenons la décision de monter jusqu'au relais radio qui nécessite une intervention technique, but principal de la randonnée. Après avoir passé trois nuits consécutives dans le minuscule et rustique arbec de La Pérouse, nous n'étions pas fâchés de partir et malgré les conditions météo particulièrement défavorables, pluie, brouillard et vent violent, en moins de trois heures nous étions à pied d'œuvre pour intervenir sur l'antenne radio. Difficile de travailler efficacement lorsque vous êtes transi de froid. Nos doigts sont si gourds que les moindres tâches, comme dévisser une vis par exemple, représente un réel challenge. Il nous faudra finalement près d'une heure et demie pour mener à bien cette réparation qui n'aurait duré peut-être qu'une demi heure dans des conditions normales. Plein d'impatience, nous entamons la descente qui doit nous ramener jusqu'à l'arbec de la Baie Américaine tout au bout de la vallée des Branloires. Dans la précipitation, nous trouvons malheureusement le moyen de nous égarer dans le brouillard, et quand celui-ci se dissipe enfin, nous reconnaissons immédiatement les paysages caractéristiques de la Grande Coulée, jadis épanchement de lave aux temps anciens où l'activité volcanique de l'île était à son summum. La Grande Coulée d'une épaisseur de 20 mètres, serpentant vers le nord sur quatre kilomètres jusqu'à Pointe Basse. Cette erreur se révèle être un moindre mal car l'antenne de l'émetteur radio du site a besoin elle aussi d'être rénovée. Demain, suivant le temps, ce sera le retour direct sur la base ou bien un passage par la Baie Américaine.

Vendredi 20 octobre Le temps a décidé pour nous. Nous rentrerons directement à la base. Ce n'est pas que la météo soit vraiment mauvaise, mais le ciel est menaçant et la morsure du vent glacial qui vient du sud nous décourage de passer un jour de plus sur place. Je sais aussi que j'ai du travail qui m'attend à la station et la journée de demain ne sera pas de trop pour en arriver à bout. Samedi 21 octobre Comme prévu, j'ai pas mal de travail en retard et je sais à quoi j'occuperai ce samedi pluvieux. Ce soir, grand concours de belote après le repas. Ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas organisé ce genre d'évènement ! Dimanche 22 octobre C'est sous un très beau soleil que la base se réveille ce matin, mais un vent terrible souffle sans discontinuer. A midi nous avons fêté l'anniversaire de Dany, et pour l'occasion nous avons eu des langoustes au menu. C'est un mets assez rare sur l'île, mais les nombreux chalutiers qui croisent au large et qui mouillent parfois dans la baie pour demander assistance, nous remercient la plupart du temps avec ce genre de cadeau prélevé sur leur pêche. Ce ne sera certainement pas le cas du bateau de pêche qui nous a annoncé son arrivée imminente. En effet, il s'agit d'un bateau pirate battant pavillon du Bélize, qui n'est pas autorisé à pêcher dans la zone d'exclusivité économique de la France, un rayon d'environ 200 miles autour de l'archipel. Deux marins blessés les obligent à demander assistance de notre médecin. Si leur capitaine prend ce risque, c'est que le problème doit être sérieux. Nous en saurons certainement plus demain.

Lundi 23 octobre Temps superbe aujourd'hui ! On serait mieux en randonnée, mais il nous faut rester ici pour accueillir le fameux bateau pirate et ses deux blessés.

En définitive, ce n'était pas si grave, et il repartira dans un ou deux jours avec son équipage au complet et sans être inquiété étant donné qu'il n'a pas été pris en flagrant délit de pêche illicite. Nous ne pouvons rien contre lui et nous savons fort bien qu'il va continuer de sévir dans cette partie de l'océan très riche en légine, un poisson particulièrement apprécié pour sa chair blanche et fondante, et par conséquent d'une haute valeur commerciale. Cet engouement très vif a entraîné un braconnage important depuis le début des années 90 et la marine national Française fait ce qu'elle peut pour arraisonner ces pirates difficiles à repérer sur des étendues aussi vastes. En cours d'après-midi, j'ai aidé Stéphane à peser et à mesurer des manchots, toujours dans le cadre de son programme scientifique. Je ne sais pas à quoi cela aboutira, mais ça me change de mon travail habituel.

Mardi 24 octobre Encore un temps magnifique ce matin ! Je me suis levé à 6h30 et j'ai sauté dans mes runnings pour faire quelques allers et retours de la plage à la base. L'archipel de Crozet est coincé entre les 40ème rugissants et les 50ème hurlants, et le train de perturbations qui tournent autour du continent antarctique n'est arrêté par aucune terre émergée. Le temps est donc très changeant et il n'est pas rare de connaître en quelques heures du brouillard puis du soleil suivi de chutes de neige. Aujourd'hui en est le parfait exemple, et en début d'après-midi le ciel s'est complètement obscurci et un vent fort s'est levé. Nous allons rester calfeutrés dans la station et oblitérer quelques enveloppes philatéliques avec le tampon du bateau pirate, ce qui fera la joie des collectionneurs.

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Mercredi 18 octobre

Aujourd'hui, visite du Val Austère dont le nom évoque la rudesse des paysages de roches et maigres mousses. Une colonie de gorfous sauteurs y vit  paisiblement. Malgré le vent froid nous avons bénéficié d'un soleil généreux qui nous incita à descendre sur la plage de La Pérouse pour passer le reste de l'après-midi, jusqu'à ce que la pluie nous oblige à rentrer précipitamment.

 

Jeudi 19 octobre

Nous prenons la décision de monter jusqu'au relais radio qui nécessite une intervention technique, but principal de la randonnée.

Après avoir  passé trois nuits consécutives dans le minuscule et rustique arbec de La Pérouse, nous n'étions pas fâchés de partir et malgré les conditions météo particulièrement défavorables, pluie, brouillard et vent violent, en moins de trois heures nous étions à pied d'œuvre pour intervenir sur l'antenne radio. Difficile de travailler efficacement lorsque vous êtes transi de froid. Nos doigts sont si gourds que les moindres tâches, comme dévisser une vis par exemple, représente un réel challenge. Il nous faudra finalement près d'une heure et demie pour mener à bien cette réparation qui n'aurait duré peut-être qu'une demi heure dans des conditions normales.

Plein d'impatience, nous entamons la descente qui doit nous ramener jusqu'à l'arbec de la Baie Américaine tout au bout de la vallée des Branloires. Dans la précipitation, nous trouvons malheureusement le moyen de nous égarer dans le brouillard, et quand celui-ci se dissipe enfin, nous reconnaissons immédiatement les paysages caractéristiques de la Grande Coulée, jadis épanchement de lave aux temps anciens où l'activité volcanique de l'île était à son summum. La Grande Coulée d'une épaisseur de 20 mètres, serpentant vers le nord sur quatre kilomètres jusqu'à Pointe Basse.

Cette erreur se révèle être un moindre mal car l'antenne de l'émetteur radio du site a besoin elle aussi d'être rénovée.

Demain, suivant le temps, ce sera le retour direct sur la base ou bien un passage par la Baie Américaine.

 

Vendredi 20 octobre

Le temps a décidé pour nous. Nous rentrerons directement à la base. Ce n'est pas que la météo soit vraiment mauvaise, mais le ciel est menaçant et la morsure du vent glacial qui vient du sud nous décourage de passer un jour de plus sur place. Je sais aussi que j'ai du travail qui m'attend à la station et la journée de demain ne sera pas de trop pour en arriver à bout.

 

Samedi 21 octobre

Comme prévu, j'ai pas mal de travail en retard et je sais à quoi j'occuperai ce samedi pluvieux.

Ce soir, grand concours de belote après le repas. Ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas organisé ce genre d'évènement !

 

Dimanche 22 octobre

C'est sous un très beau soleil que la base se réveille ce matin, mais un vent terrible souffle sans discontinuer.

A midi nous avons fêté l'anniversaire de Dany, et pour l'occasion nous avons eu des langoustes au menu. C'est un mets assez rare sur l'île, mais les nombreux chalutiers qui croisent au large et qui mouillent parfois dans la baie pour demander assistance, nous remercient la plupart du temps avec ce genre de cadeau prélevé sur leur pêche.

Ce ne sera certainement pas le cas du bateau de pêche qui nous a annoncé son arrivée imminente. En effet, il s'agit d'un bateau pirate battant pavillon du Bélize, qui n'est pas autorisé à pêcher dans la zone d'exclusivité économique de la France, un rayon d'environ 200 miles autour de l'archipel. Deux marins blessés les obligent à demander assistance de notre médecin. Si leur capitaine prend ce risque, c'est que le problème doit être sérieux. Nous en saurons certainement plus demain.

 

Lundi 23 octobre

Temps superbe aujourd'hui ! On serait mieux en randonnée, mais il nous faut rester ici pour accueillir le fameux bateau pirate et ses deux blessés.

En définitive, ce n'était pas si grave, et il repartira dans un ou deux jours avec son équipage au complet et sans être inquiété étant donné qu'il n'a pas été pris en flagrant délit de pêche illicite. Nous ne pouvons rien contre lui et nous savons fort bien qu'il va continuer de sévir dans cette partie de l'océan très riche en légine, un poisson particulièrement apprécié pour sa chair blanche et fondante, et par conséquent d'une haute valeur commerciale. Cet engouement très vif a entraîné un braconnage important depuis le début des années 90 et la marine national Française fait ce qu'elle peut pour arraisonner ces pirates difficiles à repérer sur des étendues aussi vastes.

En cours d'après-midi, j'ai aidé Stéphane à peser et à mesurer des manchots, toujours dans le cadre de son programme scientifique. Je ne sais pas à quoi cela aboutira, mais ça me change de mon travail habituel.

 

Mardi 24 octobre

Encore un temps magnifique ce matin ! Je me suis levé à 6h30 et j'ai sauté dans mes runnings pour faire quelques allers et retours de la plage à la base.

L'archipel de Crozet est coincé entre les 40ème rugissants et les 50ème hurlants, et le train de perturbations qui tournent autour du continent antarctique n'est arrêté par aucune terre émergée. Le temps est donc très changeant et il n'est pas rare de connaître en quelques heures du brouillard puis du soleil suivi de chutes de neige. Aujourd'hui en est le parfait exemple, et en début d'après-midi le ciel s'est complètement obscurci et un vent fort s'est levé. Nous allons rester calfeutrés dans la station et oblitérer quelques enveloppes philatéliques avec le tampon du bateau pirate, ce qui fera la joie des collectionneurs.