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En Chine, La musique, I

La musique, I

La Musique était en grand honneur en Chine, dès la plus lointaine antiquité; on ne la considérait pas comme un amusement frivole, mais comme la science des sciences, et les Chinois lui attribuaient de singulières vertus. Elle était pour eux un écho de l'harmonie universelle qui équilibre les mondes et elle seule était capable de guider et d'anoblir les pensées et les actions des hommes. La légende raconte que c'est Fou-si, empereur presque fabuleux, qui inventa les premiers instruments de musique, qui rendaient, paraît-il, sous ses doigts, un son céleste. Mais l'histoire devient certaine, quand sous l'empereur Houang-Ty, un savant chinois nommé Line-Lene fut chargé de fixer les lois des sons musicaux. Ce sage se retira, alors, dans la solitude d'une magnifique forêt de bambous située près des sources du Fleuve Jaune. Là, il médita et il travailla pour arriver à fixer d'une façon décisive les règles et les sons de la musique. Il tailla des tiges de bambou de différentes grandeurs, et détermina la longueur de chacune, en rangeant l'un contre l'autre les grains d'une sorte de gros millet noir, très fermes et très égaux entre eux. Il se trouva qu'il fallait juste cent grains pour égaler le tube qui donnait le son considéré comme fondamental. Line-Lene divisa alors sa progression de dix en dix, et, du même coup, inventa le système décimal, qui fut aussitôt appliqué aux poids et aux mesures. Il donna le nom de Liu (base, règle, principe) à la note, élue comme fondamentale: cette note correspond à notre «fa». Le sage découvrit bientôt que l'octave musicale pouvait se diviser en douze demi-tons. Il coupa avec soin douze tubes qui rendaient exactement les douze demi-tons. Il les distribua en Yang-Liu, liu parfaits; et en Yn-Liu, liu imparfaits. Les Yang-liu correspondent aux notes naturelles, les Yn-liu aux dièses. Line-Lene fixa ensuite sept modes formés chacun par la réunion de cinq yang et de deux pien, c'est-à-dire de cinq tons et de deux demi-tons: Fa, sol, la, si, do, ré, mi, en chinois: Kong, Chang, Ko, Pien-Tche, Tche, Yu, Pien-Kong: exactement la gamme dont nous nous servons aujourd'hui. Pythagore, deux mille ans après Line-Lene, essaya lui aussi de déterminer les rapports des tons au moyen de mesures et de poids, et il est curieux de constater que, si l'on a reconnu des erreurs dans les conclusions de Pythagore, celles du mathématicien Chinois sont demeurées inattaquables. Quelques siècles après Line-Lene, il y a quatre mille cinq cents ans seulement, l'empereur Chun fonda un conservatoire de Musique, le premier en date bien certainement. Seuls, les fils des princes et l'élite de la noblesse étaient admis à y faire leurs études. La direction de ce conservatoire fut confiée à un musicien très renommé, qui n'avait pas pour nos oreilles un aussi joli nom que celui d'Orphée—il s'appelait Kouai—mais, bien avant Orphée, cet illustre artiste se vantait de pouvoir dompter les bêtes féroces par le charme de sa musique et, chose plus invraisemblable, déjà en ces temps lointains, de mettre d'accord entre eux les hommes politiques. Cet empereur Chun était lui aussi musicien et même compositeur. Il est l'auteur de cet hymne fameux, dédié aux ancêtres, qui, à travers quarante-cinq siècles, nous est parvenu, paroles et musique, et est encore chanté en Chine, dans les temples, à certaines fêtes annuelles.

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La musique, I Music, I

La Musique était en grand honneur en Chine, dès la plus lointaine antiquité; on ne la considérait pas comme un amusement frivole, mais comme la science des sciences, et les Chinois lui attribuaient de singulières vertus. Elle était pour eux un écho de l'harmonie universelle qui équilibre les mondes et elle seule était capable de guider et d'anoblir les pensées et les actions des hommes. La légende raconte que c'est Fou-si, empereur presque fabuleux, qui inventa les premiers instruments de musique, qui rendaient, paraît-il, sous ses doigts, un son céleste. Mais l'histoire devient certaine, quand sous l'empereur Houang-Ty, un savant chinois nommé Line-Lene fut chargé de fixer les lois des sons musicaux. Ce sage se retira, alors, dans la solitude d'une magnifique forêt de bambous située près des sources du Fleuve Jaune. Là, il médita et il travailla pour arriver à fixer d'une façon décisive les règles et les sons de la musique. Il tailla des tiges de bambou de différentes grandeurs, et détermina la longueur de chacune, en rangeant l'un contre l'autre les grains d'une sorte de gros millet noir, très fermes et très égaux entre eux. Il se trouva qu'il fallait juste cent grains pour égaler le tube qui donnait le son considéré comme fondamental. Line-Lene divisa alors sa progression de dix en dix, et, du même coup, inventa le système décimal, qui fut aussitôt appliqué aux poids et aux mesures. Il donna le nom de Liu (base, règle, principe) à la note, élue comme fondamentale: cette note correspond à notre «fa». Le sage découvrit bientôt que l'octave musicale pouvait se diviser en douze demi-tons. Il coupa avec soin douze tubes qui rendaient exactement les douze demi-tons. Il les distribua en Yang-Liu, liu parfaits; et en Yn-Liu, liu imparfaits. Les Yang-liu correspondent aux notes naturelles, les Yn-liu aux dièses. Line-Lene fixa ensuite sept modes formés chacun par la réunion de cinq yang et de deux pien, c'est-à-dire de cinq tons et de deux demi-tons: Fa, sol, la, si, do, ré, mi, en chinois: Kong, Chang, Ko, Pien-Tche, Tche, Yu, Pien-Kong: exactement la gamme dont nous nous servons aujourd'hui. Pythagore, deux mille ans après Line-Lene, essaya lui aussi de déterminer les rapports des tons au moyen de mesures et de poids, et il est curieux de constater que, si l'on a reconnu des erreurs dans les conclusions de Pythagore, celles du mathématicien Chinois sont demeurées inattaquables. Quelques siècles après Line-Lene, il y a quatre mille cinq cents ans seulement, l'empereur Chun fonda un conservatoire de Musique, le premier en date bien certainement. Seuls, les fils des princes et l'élite de la noblesse étaient admis à y faire leurs études. La direction de ce conservatoire fut confiée à un musicien très renommé, qui n'avait pas pour nos oreilles un aussi joli nom que celui d'Orphée—il s'appelait Kouai—mais, bien avant Orphée, cet illustre artiste se vantait de pouvoir dompter les bêtes féroces par le charme de sa musique et, chose plus invraisemblable, déjà en ces temps lointains, de mettre d'accord entre eux les hommes politiques. Cet empereur Chun était lui aussi musicien et même compositeur. Il est l'auteur de cet hymne fameux, dédié aux ancêtres, qui, à travers quarante-cinq siècles, nous est parvenu, paroles et musique, et est encore chanté en Chine, dans les temples, à certaines fêtes annuelles.