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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 12

Samedi 15 janvier Il faut déjà songer à préparer l'arrivée du « Marion Dufresne » prévue pour mardi prochain. J'ai du matériel en panne ou inutile à renvoyer à la Réunion. On essaye de jeter le moins de choses possibles sur l'île afin de sauvegarder la beauté sauvage de cette terre perdue. J'ai aussi préparé le courrier et les cadeaux destinés à ma famille et qui partiront avec le bateau ; il faudra donc compter environ deux mois avant que ma famille ne les reçoive. Dimanche 16 janvier Le dimanche matin est généralement consacré à la lessive, au repassage et au ménage. Ce dimanche n'a pas fait exception à la règle. J'ai fait en sorte qu'il me reste une heure de libre en fin de matinée pour faire une séance de musculation. Après le repas, je suis descendu à la plage pour filmer les premières éclosions d'œufs de manchots. En revenant de la plage, je suis allé contrôler l'état des balises maritimes installées de chaque côté de la baie. Ces balises se déclenchent automatiquement à la tombée de la nuit et émettent un signal lumineux destiné à guider les bateaux qui croisent aux abords de l'île ou qui veulent mouiller dans la baie. Comme je le pensais, elles ont besoin d'une bonne révision. Lundi 17 janvier Nous avons reçu un fax du « Marion Dufresne » annonçant son arrivée différée au vendredi. Etant donné qu'il devra impérativement repartir dans l'après-midi, nous n'aurons que peu de temps pour mener à bien l'opération portuaire. Il ne nous reste que trois jours pour traiter l'énorme tas d'enveloppes philatéliques qui s'amoncèlent sur le bureau. Ces enveloppes font la joie des collectionneurs et nous avons à cœur d'y apposer nos plus beaux et plus rares tampons. Mardi 18 janvier J'ai fait quelques travaux téléphoniques sur la plage, toujours à cause de ces orages qui mettent à mal les installations électroniques et électriques. J'ai profité de l'occasion pour observer quelques éclosions. Les poussins sont d'une telle laideur qu'il est difficile d'imaginer qu'ils puissent devenir si beaux dès que leur plumage coloré a remplacé leur duvet couleur de terre et souillé de boue et d'excréments ! Mercredi 19 janvier La journée a été calme bien que nous ayons été très occupés par l'enregistrement du courrier. Les bateaux étant rares, chaque hivernant envoie une quantité astronomique de lettres et de paquets. C'est d'autant plus étonnant que les délais d'acheminement sont si longs, que leurs familles recevront des nouvelles beaucoup plus fraîches par e-mail ou par fax. Après le repas du soir, nous avons participé à un exercice incendie qui s'est terminé cette fois par une gigantesque bataille d'eau. Je dois interrompre la musculation pendant quelques jours à cause d'une méchante contracture au niveau du dos. Jeudi 20 janvier Aujourd'hui, j'étais de « petite Marie », autrement dit c'est moi qui assurait le service à table. A cette occasion, la coutume veut que nous soyons plus relaxe sur le plan du travail normal, aussi j'ai rendu encore une petite visite aux poussins qui continuent de naître en quantité. Malgré leur repoussante laideur, ils sont attendrissants car à cet âge, ils sont particulièrement vulnérables, et la mortalité est très élevée. Que ce soit suite à l'abandon des parents, par noyade due aux nombreuses crues de la rivière, ou bien encore déchiquetés par le bec puissant et les serres acérés des oiseaux de proie, c'est une véritable hécatombe dans leurs rangs. Probablement la moitié d'entre eux n'atteindra pas l'âge adulte. Demain, six hivernants, arrivés au terme de leur séjour, embarqueront sur le bateau. Ils nous ont offert le verre de l'amitié au bar, mais le cœur n'y était pas. Demain, ce seront encore les larmes qui accompagneront leur départ.

Vendredi 21 janvier C'est ce matin très tôt que le bateau devait arriver, mais avec les caprices de la météo, il ne s'est présenté devant la base que vers dix heures. Il a fallu bien sûr terminer l'opération portuaire dans les temps pour lui permettre de lever l'ancre vers seize heures comme prévu. Comme on s'y attendait, le départ a été triste et la corne de brume qui retentit lugubrement au moment où le bateau larguait les amarres en guise de dernier au revoir, a tiré les larmes même aux moins émotifs. Après le repas, bien triste lui aussi, je me suis isolé dans ma chambre pour lire enfin mon courrier et ouvrir le colis que j'avais reçus ce matin et que j'avais mis de côté, faute de temps pour le lire.

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Samedi 15 janvier

 

Il faut déjà songer à préparer l'arrivée du « Marion Dufresne » prévue pour mardi prochain. J'ai du matériel en panne ou inutile à renvoyer à la Réunion. On essaye de jeter le moins de choses possibles sur l'île afin de sauvegarder la beauté sauvage de cette terre perdue.

J'ai aussi préparé le courrier et les cadeaux destinés à ma famille et qui partiront avec le bateau ; il faudra donc compter environ deux mois avant que ma famille ne les reçoive.

 

Dimanche 16 janvier

 

Le dimanche matin est généralement  consacré à la lessive, au repassage et au ménage. Ce dimanche n'a pas fait exception à la règle. J'ai fait en sorte qu'il me reste une heure de libre en fin de matinée pour faire une séance de musculation.

Après le repas, je suis descendu à la plage pour filmer les premières éclosions d'œufs de manchots.

En revenant de la plage, je suis allé contrôler l'état des balises maritimes installées de chaque côté de la baie. Ces balises se déclenchent automatiquement à la tombée de la nuit et émettent un signal lumineux destiné à guider les bateaux qui croisent aux abords de l'île ou qui veulent mouiller dans la baie. Comme je le pensais, elles ont besoin d'une bonne révision.

 

Lundi 17 janvier

 

Nous avons reçu un fax du « Marion Dufresne » annonçant son arrivée différée au vendredi. Etant donné qu'il devra impérativement repartir dans l'après-midi, nous n'aurons que peu de temps pour mener à bien l'opération portuaire.

Il ne nous reste que trois jours pour traiter l'énorme tas d'enveloppes philatéliques qui s'amoncèlent sur le bureau. Ces enveloppes font la joie des collectionneurs et nous avons à cœur d'y apposer nos plus beaux et plus rares tampons.

 

Mardi 18 janvier

 

J'ai fait quelques travaux téléphoniques sur la plage, toujours à cause de ces orages qui mettent à mal les installations électroniques et électriques.

J'ai profité de l'occasion pour observer quelques éclosions. Les poussins sont d'une telle laideur qu'il est difficile d'imaginer qu'ils puissent devenir si beaux dès que leur plumage coloré a remplacé leur duvet couleur de terre et souillé de boue et d'excréments !

 

Mercredi 19 janvier

 

La journée a été calme bien que nous ayons été très occupés par l'enregistrement du courrier. Les bateaux étant rares, chaque hivernant envoie une quantité astronomique de lettres et de paquets. C'est d'autant plus étonnant que les délais d'acheminement sont si longs, que leurs familles recevront des nouvelles beaucoup plus fraîches par e-mail ou par fax.

Après le repas du soir, nous avons participé à un exercice incendie qui s'est terminé cette fois par une gigantesque bataille d'eau.

Je dois interrompre la musculation pendant quelques jours à cause d'une méchante contracture au niveau du dos.

 

Jeudi 20 janvier

 

Aujourd'hui, j'étais de « petite Marie », autrement dit c'est moi qui assurait le service à table. A cette occasion, la coutume veut que nous soyons plus relaxe sur le plan du travail normal, aussi j'ai rendu encore une petite visite aux poussins qui continuent de naître en quantité. Malgré leur repoussante laideur, ils sont attendrissants car à cet âge, ils sont particulièrement vulnérables, et la mortalité est très élevée. Que ce soit suite à l'abandon des parents, par noyade due aux nombreuses crues de la rivière, ou bien encore déchiquetés par le bec puissant et les serres acérés des oiseaux de proie, c'est une véritable hécatombe dans leurs rangs. Probablement la moitié d'entre eux n'atteindra pas l'âge adulte.

Demain, six hivernants, arrivés au terme de leur séjour, embarqueront sur le bateau. Ils nous ont offert le verre de l'amitié au bar, mais le cœur n'y était pas. Demain, ce seront encore les larmes qui accompagneront leur départ.

 

Vendredi 21 janvier

 

C'est ce matin très tôt que le bateau devait arriver, mais avec les caprices de la météo, il ne s'est présenté devant la base que vers dix heures. Il a fallu bien sûr terminer l'opération portuaire dans les temps pour lui permettre de lever l'ancre vers seize heures comme prévu.

Comme on s'y attendait, le départ a été triste et la corne de brume qui retentit lugubrement au moment où le bateau larguait les amarres en guise de dernier au revoir, a tiré les larmes même aux moins émotifs.

Après le repas, bien triste lui aussi, je me suis isolé dans ma chambre pour lire enfin mon courrier et ouvrir le colis que j'avais reçus ce matin et que j'avais mis de côté, faute de temps pour le lire.