Le temps et l'espace
Depuis les origines de la civilisation, nous constatons que l'homme a toujours essayé de comprendre ce qu'est le temps. D'après les anthropologues, le premier repère qu'il utilisa dans ce but fut l'alternance du jour et de la nuit. Autrement dit, il commença par associer le passage des heures à des manifestations naturelles comme la lumière et les ténèbres. Cette première approche du temps fut positive, car elle lui permit de comprendre qu'il s'agissait d'un phénomène qui se poursuivait avec régularité et contre lequel il ne pouvait rien. De plus, elle fît naître dans sa conscience une idée primitive de la chronologie, c'est-à-dire de la succession des heures et des événements. Dans cet ordre d'idée, nul ne peut dire à partir de quel moment l'homme comprit le sens que nous donnons aujourd'hui aux mots «hier», «aujourd'hui» et «demain», mais lorsqu'il eut accès à ces trois dimensions majeures du temps, sa vie consciente en fut radicalement transformée, car elle-même se trouva divisée entre le passé, le présent et le futur. Accordant une importance de plus en plus grande au fractionnement du temps, il conçut des instruments de plus en plus précis pour le mesurer, de manière à pouvoir disposer d'un cadre de référence pour planifier au mieux ses activités journalières. Le temps devint ainsi pour l'homme un élément fondamental de son existence, au même titre que la nourriture dont il avait besoin pour survivre. L'espace, tel qu'il est défini dans la plupart des dictionnaires, est l'étendue plus ou moins limitée qui sépare et entoure les objets. Cette étendue, toujours d'après les définitions courantes, est à l'origine des trois dimensions que l'homme peut percevoir et qui sont la longueur, la largeur et la hauteur, que l'on assimile parfois à l'épaisseur. Dans sa vie quotidienne, l'homme est devenu incapable de dissocier le temps de l'espace. Lorsqu'il doit se rendre à un endroit précis, il ne peut s'empêcher de penser à la durée de son déplacement car, très souvent, il lui importe d'y arriver le plus rapidement possible, de la manière à faire au plus tôt ce qu'il avait prévu. En raison de cet empressement, il a pris l'habitude de ne plus vivre le moment présent mais de toujours anticiper sur l'avenir. L'une des plus grandes préoccupations de l'homme est d'arriver à parcourir un maximum d'espace en un minimum de temps. Son obsession à concevoir des automobiles, des trains, des avions et des fusées de plus en plus rapides en est une preuve évidente.
