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FrenchLingQ, #49 Serge & Marianne - Politics and Corruption, Part 2

Marianne : comme y a une autre affaire en ce moment qui, dont on parle, c'est l'affaire du juge, celui qui était à Outreau là… comment il s'appelle… Burgaud ! Le juge Burgaud. Tu as entendu non ?

Serge : oui, enfin je me souviens du nom du juge, mais dernièrement non, j'ai pas… Marianne : oui parce que… lui il dit que il a rien à se reprocher, qu'il a fait son travail parfaitement… et même ses avocats disent que maintenant, ils mettent çà sur… au niveau politique en disant que ils veulent l'éliminer. Mais en fait lui il va rien avoir, il y a eu une commission pendant des mois sur l'affaire d'Outreau… et puis lui, que ce soit le juge Burgaud ou… il y avait un procureur aussi je crois et là en ce moment ils sont en train de rejuger çà et… tu parles, il va rien avoir. Serge : oui parce que en fait on lui avait reproché d'avoir… je ne sais plus comment on appelle çà au niveau du juge… l'instruction voilà… il avait mené son instruction un petit peu... pas à la va vite mais disons avec des... avec un parti pris, il avait… Marianne : oui Serge : … il avait considéré au début que la parole des enfants était sacrée, donc il avait été que dans cette direction, c'est-à-dire il avait fait une confiance aveugle aux enfants. Marianne : et puis à la famille aussi Serge : puis à la famille voilà, je crois que c'est ce qu'on lui a reproché. Marianne : ben il accusait sans preuve, et il y a eu beaucoup d'incohérences et il éliminait tout çà. Toutes les personnes à Outreau qui ont été en prison pendant des années, y a une personne qui est morte, les familles qui ont été… Serge : détruites. Marianne : éclatées, détruites oui ! Moi y a une chose qui m'a… çà, çà m'est resté ! Il y en a un, des accusés qui a été, donc accusé d'avoir violé son enfant alors qu'il n'était pas né ! Il y avait juste à regarder les dates de naissance !

Serge : et même çà, ils n'ont pas… Marianne : non mais çà, c'est absurde, çà c'est quelque chose qui… c'est complètement aberrent ! Y a plein de choses comme çà que… la procédure de, d'instruction, les policiers, la manière… les assistantes sociales, tout çà, comment l'enquête a été menée ! Y a un moment les enfants, y a quelques enfants qui avaient été interrogés et ils ont cité un cas, c'est que y en a un ou deux, ils accusaient tout le monde ! Même dans la rue, tiens, untel, untel… il a fait çà. Bon après ils ont un peu écarté ce sujet là parce que… bon là c'était trop flagrant. Y a plein de choses comme çà qui... Je comprends pas cette affaire, comment çà s'est déroulé. Serge : y a une affaire qui s'est déroulée à Metz, alors celle-là je l'ai suivie, parce que à l'époque j'habitais à Metz. Les deux petits garçons qui se sont fait assassiner sauvagement vers une voie ferrée, et en fait, les soupçons se sont dirigés vers une personne, le fameux… Dils, je crois qu'il s'appelait, je ne sais plus son prénom… Marianne : ah oui ! Patrick Dils !

Serge : voilà, Patrick Dils qui était un jeune à l'époque, il avait seize ans, un truc comme çà. Marianne : seize ans oui.

Serge : et en fait, tous les indices, les preuves, si on peut appeler çà des preuves, étaient contre lui. Cà paraissait tellement évident, et le commissaire de l'époque et donc tous les services de police, ils sont partis dans cette hypothèse que c'était lui le coupable et donc ils n'ont pas fait apparemment les investigations qu'ils auraient dû faire quand on découvre un meurtre, sans avoir d'indice sur un éventuel suspect, ils auraient dû faire des recherches dans toutes les directions et à priori y aurait, ils seraient passés certainement à côté d'éléments, d'autres preuves qui auraient pu justement innocenter ce Dils qui a été finalement libéré quinze ou seize ans après, finalement qui a été reconnu innocent, mais en fait on n'a toujours pas retrouvé le vrai coupable… Marianne : ben après quinze ans… Serge : maintenant c'est trop tard, puisque maintenant l'affaire elle date depuis je ne sais plus… donc voilà, au départ une enquête elle doit être faite scrupuleusement sans parti pris, c'est-à-dire sans… même s'il y a des preuves flagrantes contre quelqu'un, il faut quand même mener les investigations jusqu'au bout, c'est-à-dire suivre toutes les pistes même s'il y en a une qui paraît… qui est favorisée et qui paraît évidente parce que en fait on s'aperçoit que c'est pas forcément le cas et que l'évidence des fois c'est pas du tout ce qui s'est passé et puis on passe à côté de gens qui sont peut-être encore en liberté, des tueurs potentiel. Marianne : malheureusement il y a des partis pris. Et puis après, je crois qu'il avait avoué. Serge : les gendarmes, ils ont des moyens d'embrouiller les gens, de… Marianne : oui Serge : à la fin ils ne savent plus où ils en sont et puis ils seraient prêt à avouer n'importe quoi en se disant ben au moins… Marianne : après je serai tranquille Serge : je serai tranquille et puis ils auront ce qu'ils veulent et ouis quelqu'un qui reconnaît les faits n'est pas forcément coupable parce qu'il faut voir dans quelles conditions il a reconnu, maintenant s'il est pris en flagrant délit… Marianne : bon c'est différent Serge : c'est différent. Marianne : y a aussi une affaire avec une petite Anglaise, je ne sais plus comment elle s'appelait, et au départ… Serge : en Espagne non ? Marianne non, non c'était ici, c'était dans une maison de vacances, la fille elle devait avoir dans les douze ans je crois… c'était pas Anderson ou, je sais plus le nom, comment elle s'appelait. Et puis au départ il y a un sdf qui avait été accusé, et lui aussi il avait avoué. Puis au bout de quelques années avec l'ADN, ils ont découvert que ce n'était pas lui, donc il a été libéré, et puis… il y a eu un autre cas je ne sais plus où, et il y a quelqu'un qui a été arrêté et il aurait été relié avec l'affaire… je crois que c'est Anderson. Serge : c'est vrai que l'ADN c'est bien pratique. Marianne : oui mais il y a une chose qui ne va pas ici dans la justice, c'est que même sans preuve, quelqu'un peut être accusé, aller en prison, il peut être en prison déjà pendant quelques années sans être jugé, et puis c'est à l'accusé de faire preuve, de donner les preuves qu'il n'est pas coupable. Serge : alors qu'il y a une loi qui dit que… la présomption d'innocence… Marianne : oui mais çà… Serge : qui est censée justement… alors que ce qui se passe c'est l'inverse, c'est que on accuse quelqu'un et après on lui dit ben prouvez-nous que c'est pas vous le coupable, alors que logiquement çà devrait être, ben non, vous, prouvez que moi je suis bien coupable ! Marianne : oui logiquement !

Serge : mais bon avec l'ADN c'est vrai que çà a certainement beaucoup aidé parce que l'ADN çà c'est sûr à cent pour cent, je veux dire, on ne peut pas passer au travers. Mais bon c'est pas très, très courant puisque j'ai entendu parler aussi qu'ils allaient rouvrir une enquête parce que justement depuis, avec les progrès de l'ADN, ils pensent qu'ils vont peut-être pouvoir découvrir des choses mais c'est une enquête qui remonte à très loin et je ne sais pas si çà va apporter grand-chose, je ne me souviens plus. Y a tellement d'affaires, tellement d'affaires dans ce style que, c'est dur de se souvenir de tout. Marianne : mais suite à l'affaire d'Outreau là, la commission qu'il y a eu, elle a duré pendant, je sais plus si c'est quelques mois, j'ai suivi assez régulièrement toutes les personnes qui avaient été interrogées, puis le procureur, le juge, tout çà… et à la suite de çà, il avait été demandé dans les gardes à vue que déjà il y ait l'avocat, qu'il y ait des caméras, des enregistrements quand les personnes étaient interrogées, mais çà je ne sais pas ce que çà va donner, si çà va vraiment être fait, mais ce serait pas mal. Mais là, vue comment çà se parle, ce que j'entends avec le juge Burgaud, je crois que çà va mener à rien du tout hein, parce que d'après ce que j'ai entendu, il serait même sous-entendu que bon lui il a bien fait son travail et que toutes les personnes là ont été libérées mais qu'ils ne seraient pas si innocents que çà ! Serge : alors pourquoi on les libère ?

Marianne : cette enquête c'est vraiment, çà c'est un scandale ! Pendant des années, ils ont été en prison. Où étaient les preuves ? C'est aberrant ce truc là ! Y a pas grand-chose à dire là-dessus !

Serge : en plus les erreurs à ce niveau-là çà a toujours des conséquences graves. C'est des métiers quand même à risques, juge d'instruction çà doit pas être facile à… parce qu'il y a quand même la vie, bon pas vraiment la vie des gens puisque la peine de mort n'existe plus en France mais… Marianne : non mais passer des années en prison… Serge : en tout cas la… çà détruit quand même des vies indirectement donc c'est quand même un métier qui n'est pas facile, faut pas, on peut pas se permettre de se tromper, c'est pour çà que les enquêtes il faut qu'elles soient très bien menées, de façon approfondie et dans toutes les directions, sans rien négliger parce que les conséquences peuvent être désastreuses pour toutes ces familles dans l'affaire d'Outreau. Je ne sais pas combien de familles qui sont complètement détruites… Marianne : oh il y avait au moins… Serge : définitivement puisqu'il y a eu des divorces, des suicides, il y a eu, il y a des gens maintenant qui ne doivent plus avoir confiance… Marianne : ben y en a un qui s'est suicidé en prison, un autre c'était un notaire… ben lui il exerce plus, y en a qui ont divorcé, je crois qu'ils étaient douze personnes à peu près accusées ? Serge : y avait un prêtre aussi je crois ?

Marianne : y avait un prêtre également oui. En tout cas le Pas-de-Calais est connu hein maintenant.

Serge : ben oui !

Marianne : et quelques années après, enfin quelques temps après l'affaire d'Outreau, y'a eu quelque chose, encore une histoire de pédophilie, et c'était dans le Pas-de-calais, j'ai dis ben mince, tous les pédophiles se retrouvent dans le Pas-de-Calais ! Serge : oui ou alors c'est que maintenant ils sont sur le qui-vive là-bas parce que comme y a eu déjà plusieurs affaires alors maintenant ils voient systématiquement peut-être le mal où il n'est pas. Le Pas-de-Calais a été souvent en haut de l'affiche pour çà. Bon c'est pas très glorieux mais bon. Marianne : oui mais il y a une chose, c'est que concernant ces affaires là, la justice a donné des armes aux adolescents et aux adultes pour se venger par exemple… une femme qui veut se venger de son mari, un père de famille qui ne veut pas donner assez d'argent à son enfant peut être accusé, enfin des trucs comme çà. Bon il y a des cas qui sont vrais bien sûr mais… les enquêtes doivent être, comme tu disais, bien menées, pour éviter des problèmes.

Serge : on est parti de la politique pour venir sur la pédophilie. Cà mène à tout. Cà me rappelait l'affaire qu'il y a eu, je ne sais pas si tu en as entendu parler, au Stade de France, quand il y a eu la finale de la coupe de la Ligue en football, c'était Paris contre Lens et c'était au moment ou était sorti le film sur les ch'timis et ils avaient mis une fameuse banderole, les supporteurs Parisiens, ils avaient mis, « chômeurs, alcooliques, pédophiles », et c'est pour çà , çà m'a remémoré çà. Le nord de la France a quand même une réputation de… on dit que les gens là-bas sont un petit peu simples et tout çà! Bon c'est très certainement faux. Je pense que çà vient probablement du fait que c'était une… y avait beaucoup d'ouvriers, c'était majoritairement ouvrier puisqu'ils avaient les mines de charbon, donc le niveau intellectuel était peut-être un petit peu plus bas que la moyenne, parce que c'était des travailleurs, on n'avait pas besoin d'ingénieur, mais de là à dire que c'est tous des dégénérés ! Moi j'ai des copains ch'timi, je peux t'assurer que c'est des gens qui sont vraiment super gentils, en plus ils sont très marrants, ils ont de l'humour, ils sont… ils savent t'accueillir… bon c'est vrai, ils ont un accent des fois qui est quand même assez bizarre, assez… on a du mal à les comprendre mais… à côté de çà, c'est des gens… en général ils ont le cœur sur la main, ils sont très gentils donc… Marianne : ben j'ai une collègue et puis une amie maintenant qui est, elle est du Pas-de-calais et j'ai fait quelques podcasts avec elle, des fois quand je parle qu'elle est du Nord, bon, une fois elle m'a… elle a relevé et puis la deuxième fois j'ai commencé : « tu es du Nord ? Euh pardon ! Du Pas-de-calais. » Serge : ah oui, chez eux faut pas confondre… Marianne : c'est pas la même chose. Serge : alors que pour nous, c'est la même chose mais eux, non, non ils n'aiment pas trop ! Marianne : non, elle essaye quand elle parle de faire attention, mais si elle se lâche ! Mais c'est vrai, elle est très gentille. Serge : ok, ben écoute, je pense qu'on va conclure ? Ok donc bonne soirée sur ces bonnes paroles et je vais te laisser aller voir notre président à la télé parce que çà doit pas être fini encore je pense.

Marianne : çà commençait à huit heures et quart… non peut-être pas, y a encore un petit bout de fin. Très bien, donc passe une bonne soirée et puis… Serge : merci, toi aussi et jeudi prochain, à priori oui ? Marianne : oui, oui je pense Serge : d'accord, allez bye, bye Marianne, bonne soirée. Marianne : bye !

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Marianne : comme y a une autre affaire en ce moment qui, dont on parle, c'est l'affaire du juge, celui qui était à Outreau là… comment il s'appelle… Burgaud ! Le juge Burgaud. Tu as entendu non ?

Serge : oui, enfin je me souviens du nom du juge, mais dernièrement non, j'ai pas…

Marianne : oui parce que… lui il dit que il a rien à se reprocher, qu'il a fait son travail parfaitement… et même ses avocats disent que maintenant, ils mettent çà sur… au niveau politique en disant que ils veulent l'éliminer. Mais en fait lui il va rien avoir, il y a eu une commission pendant des mois sur l'affaire d'Outreau… et puis lui, que ce soit le juge Burgaud ou… il y  avait un procureur aussi je crois et là en ce moment ils sont en train de rejuger çà et… tu parles, il va rien avoir.

Serge : oui parce que en fait on lui avait reproché d'avoir… je ne sais plus comment on appelle çà au niveau du juge… l'instruction voilà… il avait mené son instruction un petit peu... pas à la va vite mais disons avec des... avec un parti pris, il avait…

Marianne : oui

Serge : … il avait considéré au début que la parole des enfants était sacrée, donc il avait été que dans cette direction, c'est-à-dire il avait fait une confiance aveugle aux enfants.

Marianne : et puis à la famille aussi

Serge : puis à la famille voilà, je crois que c'est ce qu'on lui a reproché.

Marianne : ben il accusait sans preuve, et il y a eu beaucoup d'incohérences et il éliminait tout çà. Toutes les personnes à Outreau qui ont été en prison pendant des années, y a une personne qui est morte, les familles qui ont été…

Serge : détruites.

Marianne : éclatées, détruites oui ! Moi y a une chose qui m'a… çà, çà m'est resté ! Il y en a un, des accusés qui a été, donc accusé d'avoir violé son enfant alors qu'il n'était pas né ! Il y avait juste à regarder les dates de naissance !

Serge : et même çà, ils n'ont pas…

Marianne : non mais çà, c'est absurde, çà c'est quelque chose qui… c'est complètement aberrent ! Y a plein de choses comme çà que… la procédure de, d'instruction, les policiers, la manière… les assistantes sociales, tout çà, comment l'enquête a été menée ! Y a un moment les enfants, y a quelques enfants qui avaient été interrogés et ils ont cité un cas, c'est que y en a un ou deux, ils accusaient tout le monde ! Même dans la rue, tiens, untel, untel… il a fait çà. Bon après ils ont un peu écarté ce sujet là parce que… bon là c'était trop flagrant. Y a plein de choses comme çà qui... Je comprends pas cette affaire, comment çà s'est déroulé.

Serge : y a une affaire qui s'est déroulée à Metz, alors celle-là je l'ai suivie, parce que à l'époque j'habitais à Metz. Les deux petits garçons qui se sont fait assassiner sauvagement vers une voie ferrée, et en fait, les soupçons se sont dirigés vers une personne, le fameux… Dils, je crois qu'il s'appelait, je ne sais plus son prénom…

Marianne : ah oui ! Patrick Dils !

Serge : voilà, Patrick Dils qui était un jeune à l'époque, il avait seize ans, un truc comme çà.

Marianne : seize ans oui.

Serge : et en fait, tous les indices, les preuves, si on peut appeler çà des preuves, étaient contre lui. Cà paraissait tellement évident, et le commissaire de l'époque et donc tous les services de police, ils sont partis dans cette hypothèse que c'était lui le coupable et donc ils n'ont pas fait apparemment les investigations qu'ils auraient dû faire quand on découvre un meurtre, sans avoir d'indice sur un éventuel suspect, ils auraient dû faire des recherches dans toutes les directions et à priori y aurait, ils seraient passés certainement à côté d'éléments, d'autres preuves qui auraient pu justement innocenter ce Dils qui a été finalement libéré quinze ou seize ans après, finalement qui a été reconnu innocent, mais en fait on n'a toujours pas retrouvé le vrai coupable…

Marianne : ben après quinze ans…

Serge : maintenant c'est trop tard, puisque maintenant l'affaire elle date depuis je ne sais plus… donc voilà, au départ une enquête elle doit être faite scrupuleusement sans parti pris, c'est-à-dire sans… même s'il y a des preuves flagrantes contre quelqu'un, il faut quand même mener les investigations jusqu'au bout, c'est-à-dire suivre toutes les pistes même s'il y en a une qui paraît… qui est favorisée et qui paraît évidente parce que en fait on s'aperçoit que c'est pas forcément le cas et que l'évidence des fois c'est pas du tout ce qui s'est passé et puis on passe à côté de gens qui sont peut-être encore en liberté, des tueurs potentiel.

Marianne : malheureusement il y a des partis pris. Et puis après, je crois qu'il avait avoué.

Serge : les gendarmes, ils ont des moyens d'embrouiller les gens, de…

Marianne : oui

Serge : à la fin ils ne savent plus où ils en sont et puis ils seraient prêt à avouer n'importe quoi en se disant ben au moins…

Marianne : après je serai tranquille

Serge : je serai tranquille et puis ils auront ce qu'ils veulent et ouis quelqu'un qui reconnaît les faits n'est pas forcément coupable parce qu'il faut voir dans quelles conditions il a reconnu, maintenant s'il est pris en flagrant délit…

Marianne : bon c'est différent

Serge : c'est différent.

Marianne : y a aussi une affaire avec une petite Anglaise, je ne sais plus comment elle s'appelait, et au départ…

Serge : en Espagne non ?

Marianne non, non c'était ici, c'était dans une maison de vacances, la fille elle devait avoir dans les douze ans je crois… c'était pas Anderson ou, je sais plus le nom, comment elle s'appelait. Et puis au départ il y a un sdf qui avait été accusé, et lui aussi  il avait avoué. Puis au bout de quelques années avec l'ADN, ils ont découvert que ce n'était pas lui, donc il a été libéré, et puis… il y a eu un autre cas je ne sais plus où, et il y a quelqu'un qui a été arrêté et il aurait été relié avec l'affaire… je crois que c'est Anderson.

Serge : c'est vrai que l'ADN c'est bien pratique.

Marianne : oui mais il y a une chose qui ne va pas ici dans la justice, c'est que même sans preuve, quelqu'un peut être accusé, aller en prison, il peut être en prison déjà pendant quelques années sans être jugé, et puis c'est à l'accusé de faire preuve, de donner les preuves qu'il n'est pas coupable.

Serge : alors  qu'il y  a une loi qui dit que… la présomption d'innocence…

Marianne : oui mais çà…

Serge : qui est censée justement… alors que ce qui se passe c'est l'inverse, c'est que on accuse quelqu'un et après on lui dit ben prouvez-nous que c'est pas vous le coupable, alors que logiquement çà devrait être, ben non, vous, prouvez que moi je suis bien coupable !

Marianne : oui logiquement !

Serge : mais bon avec l'ADN c'est vrai que çà a certainement beaucoup aidé parce que l'ADN çà c'est sûr à cent pour cent, je veux dire, on ne peut pas passer au travers. Mais bon c'est pas très, très courant puisque j'ai entendu parler aussi qu'ils allaient rouvrir une enquête parce que justement depuis, avec les progrès de l'ADN, ils pensent qu'ils vont peut-être pouvoir découvrir des choses mais c'est une enquête qui remonte à très loin et je ne sais pas si çà va apporter grand-chose, je ne me souviens plus. Y a tellement d'affaires, tellement d'affaires dans ce style que, c'est dur de se souvenir de tout.

Marianne : mais suite à l'affaire d'Outreau là, la commission qu'il y a eu, elle a duré pendant, je sais plus si c'est quelques mois, j'ai suivi assez régulièrement toutes les personnes qui avaient été interrogées, puis le procureur, le juge, tout çà… et à la suite de çà, il avait été demandé dans les gardes à vue que déjà il y ait l'avocat, qu'il y ait des caméras, des enregistrements quand les personnes étaient interrogées, mais çà je ne sais pas ce que çà va donner, si çà va vraiment être fait, mais ce serait pas mal. Mais là, vue comment çà se parle, ce que j'entends avec le juge Burgaud, je crois que çà va mener à rien du tout hein, parce que d'après ce que j'ai entendu, il serait même sous-entendu que bon lui il a bien fait son travail et que toutes les personnes là ont été libérées mais qu'ils ne seraient pas si innocents que çà !

Serge : alors pourquoi on les libère ?

Marianne : cette enquête c'est vraiment, çà c'est un scandale ! Pendant des années, ils ont été en prison. Où étaient les preuves ? C'est aberrant ce truc là ! Y a pas grand-chose à dire là-dessus !

Serge : en plus les erreurs à ce niveau-là çà a toujours des conséquences graves. C'est des métiers quand même à risques, juge d'instruction çà doit pas être facile à… parce qu'il y a quand même la vie, bon pas vraiment la vie des gens puisque la peine de mort n'existe plus en France mais…

Marianne : non mais passer des années en prison…

Serge : en tout cas la… çà détruit quand même des vies indirectement donc c'est quand même un métier qui n'est pas facile, faut pas, on peut pas se permettre de se tromper, c'est pour çà que les enquêtes il faut qu'elles soient très bien menées, de façon approfondie et dans toutes les directions, sans rien négliger parce que les conséquences peuvent être désastreuses pour toutes ces familles  dans l'affaire d'Outreau. Je ne sais pas combien de familles qui sont complètement détruites…

Marianne : oh il y avait au moins…

Serge : définitivement puisqu'il y a eu des divorces, des suicides, il y a eu, il y a des gens maintenant qui ne doivent plus avoir confiance…

Marianne : ben y en  a un qui s'est suicidé en prison, un autre c'était un notaire… ben lui il exerce plus, y en a qui ont divorcé, je crois qu'ils étaient douze personnes à peu près accusées ?

Serge : y avait un prêtre aussi je crois ?

Marianne : y avait un prêtre également oui. En tout cas le Pas-de-Calais est connu hein maintenant.

Serge : ben oui !

Marianne : et quelques années après, enfin quelques temps après l'affaire d'Outreau, y'a eu quelque chose, encore une histoire de pédophilie, et c'était dans le Pas-de-calais, j'ai dis ben mince, tous les pédophiles se retrouvent dans le Pas-de-Calais !

Serge : oui ou alors c'est que maintenant ils sont sur le qui-vive là-bas parce que comme y a eu déjà plusieurs affaires alors maintenant ils voient systématiquement peut-être le mal où il n'est pas. Le Pas-de-Calais a été souvent en haut de l'affiche pour çà. Bon c'est pas très glorieux mais bon.

Marianne : oui mais il y a une chose, c'est que concernant ces affaires là, la justice a donné des armes aux adolescents et aux adultes pour se venger par exemple… une femme qui veut se venger de son mari, un père de famille qui ne veut pas donner assez d'argent à son enfant peut être accusé, enfin des trucs comme çà. Bon il y a des cas qui sont vrais bien sûr mais… les enquêtes doivent être, comme tu disais, bien menées, pour éviter des problèmes.

Serge : on est parti de la politique pour venir sur la pédophilie. Cà mène à tout. Cà me rappelait l'affaire qu'il y a eu, je ne sais pas si tu en as entendu parler, au Stade de France, quand il y a eu la finale de la coupe de la Ligue en football, c'était Paris contre Lens et c'était au moment ou était sorti le film sur les ch'timis et ils avaient mis une fameuse banderole, les supporteurs Parisiens, ils avaient mis, « chômeurs, alcooliques, pédophiles », et c'est pour çà , çà m'a remémoré çà. Le nord de la France a quand même une réputation de… on dit que les gens là-bas sont un petit peu simples et tout çà! Bon c'est très certainement faux. Je pense que çà vient probablement du fait que c'était une… y avait beaucoup d'ouvriers, c'était majoritairement ouvrier puisqu'ils avaient les mines de charbon, donc le niveau intellectuel était peut-être un petit peu plus bas que la moyenne, parce que c'était des travailleurs, on n'avait pas besoin d'ingénieur, mais de là à dire que c'est tous des dégénérés ! Moi j'ai des copains ch'timi, je peux t'assurer que c'est des gens qui sont vraiment super gentils, en plus ils sont très marrants, ils ont de l'humour, ils sont… ils savent t'accueillir… bon c'est vrai, ils ont un accent des fois qui est quand même assez bizarre, assez… on a du mal à les comprendre mais… à côté de çà, c'est des gens… en général ils ont le cœur sur la main, ils sont très gentils donc…

Marianne : ben j'ai une collègue et puis une amie maintenant qui est, elle est du Pas-de-calais et j'ai fait quelques podcasts avec elle, des fois quand je parle qu'elle est du Nord, bon, une fois elle m'a… elle a relevé et puis la deuxième fois j'ai commencé : « tu es du Nord ? Euh pardon ! Du Pas-de-calais. »

Serge : ah oui, chez eux faut pas confondre…

Marianne : c'est pas la même chose.

Serge : alors que pour nous, c'est la même chose mais eux, non, non ils n'aiment pas trop !

Marianne : non, elle essaye quand elle parle de faire attention, mais si elle se lâche ! Mais c'est vrai, elle est très gentille.

Serge : ok, ben écoute, je pense qu'on va conclure ? Ok donc bonne soirée sur ces bonnes paroles et je vais te laisser aller voir notre président à la télé parce que çà doit pas être fini encore je pense.

Marianne : çà commençait à huit heures et quart… non peut-être pas, y a encore un petit bout de fin. Très bien, donc passe une bonne soirée et puis…

Serge : merci, toi aussi et jeudi prochain, à priori oui ?

Marianne : oui, oui je pense

Serge : d'accord, allez bye, bye Marianne, bonne soirée.

Marianne : bye !