Le drame a laissé tout un village pétrifié d'horreur. A Cauville-sur-Mer, personne ne peut qualifier ce qui est arrivé au petit Louis, 8 ans, mort après avoir été mordu par un chien dans un jardin de la commune, mercredi après-midi. Les habitants préfèrent souvent laisser place au silence. Ou à la pudeur. « Nous, on ne dit trop rien. Ici, on est comme une famille. Tout le monde se connaît », confie simplement la patronne de la boulangère du bourg, mère de famille. « On ne sait pas les circonstances. Mais c'est un drame épouvantable pour tout le village. Et pour la famille. Une famille formidable », insiste la commerçante, perturbée, derrière son présentoir.
C'est à quelques dizaines de mètres de là, dans la cour d'une habitation de la paisible impasse de la Chesnaie, que le jeune garçon a été attaqué par la bête, un bull mastiff, chien de première catégorie. Le garçon habitait dans une autre partie du village, au hameau du Tronquay.
Selon un témoignage, il est allé à pied jusqu'à cette maison normande du « vieux Cauville » en compagnie de plusieurs autres enfants et de la sœur de la propriétaire du bull. « Ils allaient voir les poissons qui se trouvent là-bas », explique le maire, sous le coup de l'émotion. « Les enfants devaient partager un goûter », ajoute une source proche de l'enquête menée par les gendarmes. A 17h30, alors que les enfants jouaient autour d'un bassin, le gamin a été attaqué par le chien, pesant une cinquantaine de kilos. Blessé à la carotide, il a d'abord été secouru par la propriétaire du molosse et sa sœur, toute deux de profession médicale. Mais les pompiers et le Samu sont vite venus en renfort.
Transporté vers Le Havre, l'enfant est décédé lors de son hospitalisation. « Il semblerait que le chien ait réagi à un mouvement de l'enfant », indique-t-on avec prudence du côté du parquet. Louis était apparemment le seul enfant que l'animal – qui n'était pas connu pour son agressivité – ne connaissait pas. La maîtresse du bull mastiff, placée en garde à vue à la brigade de Saint-Romain, a été remise en liberté hier.
Le chien ne se trouvait pas sur la voie publique et ne devait donc pas être obligatoirement tenu en laisse et muselé. Mais les investigations se poursuivent pour préciser les circonstances de ce tragique accident.
« On est aussi tristes qu'eux. Ce sont des gens irréprochables », confient simplement des voisins de la propriétaire du chien.
Louis ne comptait pas parmi les 180 enfants scolarisés à Cauville. Mais dès hier matin, la directrice a dû répondre aux interrogations angoissées de certains élèves.
Le chien, quant à lui, a été observé dans une clinique vétérinaire. Selon le parquet, il devrait être euthanasié.