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Vol libre en Argentine, La lagune blanche 14e jour, 27 mars

La lagune blanche 14e jour, 27 mars

Le vent violent et froid accélère le processus lever de camp, feu, petit-déjeuner, chargement. Nous voilà partis pour la Laguna Blanca et le volcan d'Antofagasta. Arrêt obligatoire aux bains sulfureux d'eau chaude et vaseuse de Villa Vil. Petite oasis paradisiaque, très fertile, où la vie s'écoule, paisible, aux portes de la grande sierra. On pénètre une Argentine presque originelle aux sources de la civilisation latino-américaine. Le regard des enfants métissés respire le bonheur d'une vie pauvre et simple mais heureuse. Chaque famille possède un four à pain, le cheval remplace les chevaux vapeur, quelques tacots 1930 en état de marche sont le signe d'une moins grande indigence. L'unique épicerie du village tenue par un vieux couple d'indiens est un véritable bazar où l'on trouve tout et rien, la lampe de poche sans sa pile, les couvertures et les ponchos en laine de lama et où l'on rend la monnaie à coup de caramels. Après la onzième crevaison du périple et un passage obligé à la gomeria, on quitte définitivement la civilisation pour gagner ce qui semble être les frontières de l'univers. Jusqu'à 3000m, brouillard et bruine, moral à la baisse et tout à coup, révélation, une plaine immense, de 80 km par 20km, à 3200m d'altitude, la lagune. Des dunes de sable blanc, exceptionnel, non ? La lumière crépusculaire et le froid saisissant de ce haut plateau nous remplissent d'une émotion intense. Vision irréelle, tout à fait inconnue, un nouveau miracle de la création.

Nous arrivons de nuit au village de la Laguna Blanca. Nous dormirons dans la salle de classe de la petite école. Est-ce possible, nous sommes au bout du monde, et là, quarante-neuf enfants viennent à pied, souvent sans chaussure ou à cheval, de leur village perdu dans la montagne, chaque semaine. L'institutrice fait parfois dix heures de cheval ou d'âne pour aller enseigner dans les hameaux les plus reculés. Les enseignants obtiennent de l'état mille dollars tous les trois mois pour entretenir totalement les enfants qui logent à l'école. A vous de juger ! Le repas est pris en commun avec les instituteurs, heureux d'offrir leur hospitalité à leurs visiteurs.

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La lagune blanche 14e jour, 27 mars The White Lagoon Day 14, March 27

Le vent violent et froid accélère le processus lever de camp, feu, petit-déjeuner, chargement. Nous voilà partis pour la Laguna Blanca et le volcan d'Antofagasta. Arrêt obligatoire aux bains sulfureux d'eau chaude et vaseuse de Villa Vil. Petite oasis paradisiaque, très fertile, où la vie s'écoule, paisible, aux portes de la grande sierra. On pénètre une Argentine presque originelle aux sources de la civilisation latino-américaine. Le regard des enfants métissés respire le bonheur d'une vie pauvre et simple mais heureuse. Chaque famille possède un four à pain, le cheval remplace les chevaux vapeur, quelques tacots 1930 en état de marche sont le signe d'une moins grande indigence. L'unique épicerie du village tenue par un vieux couple d'indiens est un véritable bazar où l'on trouve tout et rien, la lampe de poche sans sa pile, les couvertures et les ponchos en laine de lama et où l'on rend la monnaie à coup de caramels. Après la onzième crevaison du périple et un passage obligé à la gomeria, on quitte définitivement la civilisation pour gagner ce qui semble être les frontières de l'univers. Jusqu'à 3000m, brouillard et bruine, moral à la baisse et tout à coup, révélation, une plaine immense, de 80 km par 20km, à 3200m d'altitude, la lagune. Des dunes de sable blanc, exceptionnel, non ? La lumière crépusculaire et le froid saisissant de ce haut plateau nous remplissent d'une émotion intense. Vision irréelle, tout à fait inconnue, un nouveau miracle de la création.

Nous arrivons de nuit au village de la Laguna Blanca. Nous dormirons dans la salle de classe de la petite école. Est-ce possible, nous sommes au bout du monde, et là, quarante-neuf enfants viennent à pied, souvent sans chaussure ou à cheval, de leur village perdu dans la montagne, chaque semaine. L'institutrice fait parfois dix heures de cheval ou d'âne pour aller enseigner dans les hameaux les plus reculés. Les enseignants obtiennent de l'état mille dollars tous les trois mois pour entretenir totalement les enfants qui logent à l'école. A vous de juger ! Le repas est pris en commun avec les instituteurs, heureux d'offrir leur hospitalité à leurs visiteurs.