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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 55

Lundi 20 novembre Nous avons regagné la base sous la pluie. Personnellement ça ne me gêne pas, en treize mois j'ai eu le temps de m'y habituer. Nous avons raté le départ du Marion hier qui a finalement tout déchargé.

Dans l'après-midi, le temps s'est arrangé et la journée s'est terminée sous le soleil. Mardi 21 novembre Il faisait déjà grand soleil à 5h30, j'ai donc sauté du lit, enfilé mes affaires de sport et je suis parti faire un footing jusqu'à la plage, rien de tel pour évacuer le stress. Nous passons maintenant nos journées à passer les consignes à la nouvelle équipe télécom mais saisissons la moindre opportunité de faire une balade dès que le temps le permet.

Vers 16h00, je suis donc parti avec Basile mon remplaçant et Gribouille, celui d'Erick pour une balade de trois heures. C'était l'occasion pour eux d'un premier contact avec la flore luxuriante mais très fragile, et la faune riche de milliers d'espèces différentes. Comme tous les nouveaux arrivants, ils ont été subjugués par la beauté des paysages, beauté insoupçonnée quand on découvre pour la première fois cette île enveloppée de brume, depuis le bateau.

Mercredi 22 novembre Le vent a soufflé particulièrement fort cette nuit, faisant gémir les structures des bâtiments. Les membres de la nouvelle mission savent maintenant ce qui les attend pendant leur séjour. Sachant que le vent est quasiment permanent ici, ils vont vite prendre l'habitude de sa chanson quand il s'immisce sournoisement dans les moindres interstices des bâtiments vieillissants et qui vous empêche de dormir les premiers temps, avant que vous vous y habituer au point de ne plus l'entendre... Mais ce matin, une autre surprise m'attend. Un pylône de 25 mètres n'a pas résisté à la tempête et a entraîné dans sa chute l'antenne qu'il supportait. Il va falloir trouver une solution sachant qu'il n'est pas question d'installer un autre pylône. Nous n'en avons ni le temps ni les moyens. C'est une tuile dont on se serait bien passé car je n'ai qu'un mois pour former Basile à son nouveau travail. Ce qui est certain, c'est que ça m'occupera jusqu'à mon départ. Jeudi 23 novembre Le vent est encore trop fort pour qu'on puisse travailler sur ce fichu pylône. De toute manière, on a suffisamment à faire à côté pour ne pas s'ennuyer et nous règlerons ce problème quand la météo nous le permettra. Vendredi 24 novembre Bien que le vent soit encore assez fort ce matin, nous décidons de démonter l'antenne dont l'un des brins se balance au gré du vent le long d'un des trois pylônes restants. Après avoir tourné le problème maintes fois dans notre tête, la seule solution qui nous paraît réalisable est de modifier le type d'antenne. Au lieu d'un brin qui court autour de quatre pylônes distants de quatre vingt mètres les uns des autres, disposés en losange, nous allons fabriquer une antenne appelée « antenne V ». Ces brins rayonnants descendent jusqu'au sol depuis un pylône central en formant un V. Sur les quatre pylônes d'origine, l'un est déjà tombé sous la force du vent, et bien nous allons en faire tomber nous-mêmes deux autres pour n'en garder qu'un. Ce ne sera pas une mince affaire car les énormes boulons qui les maintiennent solidement sur leur plateforme en béton sont soudés par la rouille. Nous avons quinze jours pour terminer ce travail, c'est-à-dire à peu près le temps qu'il me reste à passer avec Basile avant mon départ. Ça me paraît suffisant, mais il ne faudra pas chômer.

Samedi 25 novembre Cela fait treize mois que j'ai quitté la maison et dans environ 5 semaines, je retrouverai ma petite famille. C'était notre premier jour de repos depuis l'arrivée du Marion. Nous en avons réellement besoin, tout le monde est fatigué et les nerfs sont à fleur de peau.

Dimanche 26 novembre J'ai passé mon dimanche à soigner ma rhinopharyngite, cadeau du Marion Dufresne. Le climat à Crozet est tel que les virus et divers microbes ne peuvent pas se développer et pulluler, et ceux que nous ramènent les passagers du bateau arrivant de la Réunion ne résistent pas longtemps sur notre île.

Lundi 27 novembre Le vent est vraiment trop violent aujourd'hui et nous interdit toute intervention sur les pylônes et antennes. Il y a suffisamment d'autres choses à montrer à Basile pour nous occuper toute la journée, et je doute qu'il se soit ennuyé depuis son arrivée. Mardi 28 novembre Pluie battante et vent supérieur à 30 nœuds. Que faire d'autre que fêter l'anniversaire du dernier hivernant de notre mission ! Encore un signe que celle-ci est bientôt terminée.

Nous avons prolongé la fête tard dans la nuit, ne sachant pas si d'autres occasions de nous amuser se présenteraient encore d'ici notre départ. Mercredi 29 novembre Toujours ce vent qui nous empêche de travailler sur notre antenne. Nous nous rabattons sur la mise au point de la future cabine téléphonique qui nous pose quelques problèmes. Les hivernants, en tout cas ceux de la nouvelle mission sont particulièrement intéressés par la réussite de notre intervention car cela leur donnera une plus grande liberté pour téléphoner chez eux à toute heure du jour et de la nuit. Auparavant ils devaient passer par notre service et donc se plier aux horaires d'ouverture.

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Lundi 20 novembre

Nous avons regagné la base sous la pluie. Personnellement ça ne me gêne pas, en treize mois j'ai eu le temps de m'y habituer.

Nous avons raté le départ du Marion hier qui a finalement tout déchargé.

Dans l'après-midi, le temps s'est arrangé et la journée s'est terminée sous le soleil.

 

Mardi 21 novembre

Il faisait déjà grand soleil à 5h30, j'ai donc sauté du lit, enfilé mes affaires de sport et je suis parti faire un footing jusqu'à la plage, rien de tel pour évacuer le stress.

Nous passons maintenant nos journées à passer les consignes à la nouvelle équipe télécom mais saisissons la moindre opportunité de faire une balade dès que le temps le permet.

Vers 16h00, je suis donc parti avec Basile mon remplaçant et Gribouille, celui d'Erick pour une balade de trois heures. C'était l'occasion pour eux d'un premier contact avec la flore luxuriante mais très fragile, et la faune riche de milliers d'espèces différentes. Comme tous les nouveaux arrivants, ils ont été subjugués par la beauté des paysages, beauté insoupçonnée quand on découvre pour la première fois cette île enveloppée de brume, depuis le bateau.

 

Mercredi 22 novembre

Le vent a soufflé particulièrement fort cette nuit, faisant gémir les structures des bâtiments. Les membres de la nouvelle mission savent maintenant ce qui les attend pendant leur séjour. Sachant que le vent est quasiment permanent ici, ils vont vite prendre l'habitude de sa chanson quand il s'immisce sournoisement dans les moindres interstices des bâtiments vieillissants et qui vous empêche de dormir les premiers temps, avant que vous vous y habituer au point de ne plus l'entendre...

Mais ce matin, une autre surprise m'attend. Un pylône de 25 mètres n'a pas résisté à la tempête et a entraîné dans sa chute l'antenne qu'il supportait. Il va falloir trouver une solution sachant qu'il n'est pas question d'installer un autre pylône. Nous n'en avons ni le temps ni les moyens. C'est une tuile dont on se serait bien passé car je n'ai qu'un mois pour former Basile à son nouveau travail. Ce qui est certain, c'est que ça m'occupera jusqu'à mon départ.

 

Jeudi 23 novembre

Le vent est encore trop fort pour qu'on puisse travailler sur ce fichu pylône.

De toute manière, on a suffisamment à faire à côté  pour ne pas s'ennuyer et nous règlerons ce problème quand la météo nous le permettra.

 

Vendredi 24 novembre

Bien que le vent soit encore assez fort ce matin, nous décidons de démonter l'antenne dont l'un des brins se balance au gré du vent le long d'un des trois pylônes restants. Après avoir tourné le problème maintes fois dans notre tête, la seule solution qui nous paraît réalisable est de modifier le type d'antenne. Au lieu d'un brin qui court autour de quatre pylônes distants de quatre vingt mètres les uns des autres, disposés en losange, nous allons fabriquer une antenne appelée « antenne V ». Ces brins rayonnants descendent jusqu'au sol  depuis un  pylône central en formant un V. Sur les quatre pylônes d'origine, l'un est déjà tombé sous la force du vent, et bien nous allons en faire tomber nous-mêmes deux autres pour n'en garder qu'un. Ce ne sera pas une mince affaire car les énormes boulons qui les maintiennent solidement sur leur plateforme en béton sont soudés par la rouille. Nous avons quinze jours pour terminer ce travail, c'est-à-dire à peu près le temps qu'il me reste à passer avec Basile avant mon départ. Ça me paraît suffisant, mais il ne faudra pas chômer.

 

Samedi 25 novembre

Cela fait treize mois que j'ai quitté la maison et dans environ 5 semaines, je retrouverai ma petite famille.

C'était notre premier jour de repos depuis l'arrivée du Marion. Nous en avons réellement besoin, tout le monde est fatigué et les nerfs sont à fleur de peau.

 

Dimanche 26 novembre

J'ai passé mon dimanche à soigner ma rhinopharyngite, cadeau du Marion Dufresne. Le climat à Crozet est tel que les virus et divers microbes ne peuvent pas se développer et pulluler, et ceux que nous ramènent les passagers du bateau arrivant de la Réunion ne résistent pas longtemps sur notre île.

 

Lundi 27 novembre

Le vent est vraiment trop violent aujourd'hui et nous interdit toute intervention sur les pylônes et antennes.

Il y a suffisamment d'autres choses à montrer à Basile pour nous occuper toute la journée, et je doute qu'il se soit ennuyé depuis son arrivée.

 

Mardi 28 novembre

Pluie battante et vent supérieur à 30 nœuds.

Que faire d'autre que fêter l'anniversaire du dernier hivernant de notre mission ! Encore un signe que celle-ci est bientôt terminée.

Nous avons prolongé la fête tard dans la nuit, ne sachant pas si d'autres occasions de nous amuser se présenteraient encore d'ici notre départ.

 

Mercredi 29 novembre

Toujours ce vent qui nous empêche de travailler sur notre antenne. Nous nous rabattons sur la mise au point de la future cabine téléphonique qui nous pose quelques problèmes. Les hivernants, en tout cas ceux de la nouvelle mission sont particulièrement intéressés par la réussite de notre intervention car cela leur donnera une plus grande liberté pour téléphoner chez eux à toute heure du jour et de la nuit. Auparavant ils devaient passer par notre service et donc se plier aux horaires d'ouverture.