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Mon voyage en Argentine, Buenos Aires - Son Histoire

Buenos Aires - Son Histoire

Buenos Aires est la capitale fédérale de l'Argentine, dont elle est la plus grande ville et le port le plus important. Avec ses 14 millions d'habitants, c'est même l'une des villes les plus peuplées d'Amérique du Sud et du monde. Elle est parfois dénommée capitale fédérale afin d'éviter toute ambiguïté avec la province de Buenos Aires. Elle se situe sur la rive ouest du fleuve Rio de la Plata qui sépare l'Argentine de l'Uruguay, au niveau de l'embouchure avec l'océan Atlantique, en face de la ville de Colonia del Sacramento en Uruguay. Sa position exacte est 34°40'S 58°24'W. La plupart des rues de la ville se croisent à angle droit, à la manière new-yorkaise. De nombreux immeubles modernes remplacent les vieilles maisons à un étage de la période coloniale.

Ses habitants sont des « porteños », habitants du port (gentilé). La plupart sont d'origine espagnole et italienne. Le catholicisme est la religion dominante.

Histoire Fondation de la ville (XVIe) Le navigateur espagnol Juan Díaz de Solís fut le premier Européen a accéder au Río de la Plata en 1516, mais son expédition fut écourtée par une attaque d'amérindiens, probablement d'une tribu Charrúas ou Guarani, durant laquelle il périt. Pedro de Mendoza, qui était à la recherche d'or, fonda la ville le 2 février 1536 à l'embouchure du Rio de la Plata, ville qu'il a baptisée : « Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre ». Les premières fondations de la ville se situaient dans l'actuel quartier de San Telmo, proche de l'actuel centre-ville, légèrement au sud. Néanmoins, les attaques répétées des populations autochtones forcèrent les espagnols à abandonner la ville en 1541. Juan de Garay, qui naviguait depuis Asunción (Paraguay) sur le Río Paraná, fonda une nouvelle colonie permanente en 1580.

Étymologie « Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre » signifie « Notre-Dame Sainte-Marie des Bons Vents » ( Buenos Aires signifie en espagnol Bons Vents ). En fait, le nom donné par Juan de Garay était « Santísima Trinidad y Puerto de Nuestra Señora del Buen Ayre » ( Sainte Trinité et Port de Notre-Dame des Bons Vents ), et ce nom s'est transformé jusqu'à devenir aujourd'hui Buenos Aires . Le nom Notre-Dame des Bons Vents fait référence à la Vierge de Cagliari en Sardaigne (Italie), protectrice des navigateurs. Ce nom provient d'un temple païen situé sur les îles Baléares. Lorsque le christianisme devint la religion officielle de l'Empire romain, les temples païens ont été convertis ou détruits, et dans le cas de ce temple une représentation de la Vierge de Bonaria fut déposée. L'italien Bonaria fut traduit en buen aire . Luttes pour l'indépendance (XVIIe-XIXe) Depuis sa fondation, le succès de Buenos Aires dépendait du commerce. L'administration espagnole des XVIIe et XVIIIe siècles a insisté pour que tous les échanges commerciaux vers l'Europe transitent par Lima au Pérou, qui était alors la capitale de l'empire colonial espagnol en Amérique du Sud, facilitant le prélèvement des taxes. Cette politique a provoqué non seulement le développement du commerce de contrebande, mais aussi une méfiance grandissante des porteños envers les autorités espagnoles.

Conscient de l'instabilité grandissante dans la ville, Charles III d'Espagne a progressivement levé les restrictions commerciales jusqu'à créer en 1776 la vice-royauté du Río de la Plata dont Buenos Aires fut la capitale, la plaçant donc au même niveau que Lima d'un point de vue administratif. Son territoire s'étendait sur l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay actuels. À partir de ce moment, Buenos Aires connut un boom économique et culturel. Malgré ces mesures, de nombreux porteños aspiraient toujours à une indépendance totale vis-à-vis de l'Espagne, portés entre autres par les idéaux de la Révolution française. À deux reprises pendant les années 1806 et 1807, lors des Invasions Britanniques, les troupes de ce pays ont occupé Buenos Aires, mais furent finalement écrasées par les milices locales et durent se résoudre à une capitulation humiliante. Puis c'est le 25 mai 1810 que Buenos Aires acquit son indépendance, alors que l'Espagne était en proie à la guerre (guerre d'Espagne de 1808-1813) : après une semaine de manifestations majoritairement pacifiques, les criollos (Espagnols nés en Amérique du Sud) parvinrent à chasser le vice-roi espagnol et installer un gouvernement provincial. La Révolution de mai est célébrée de nos jours en Argentine, et le 25 mai est jour férié. Au terme des conflits qui ont secoué tout le pays et abouti à son unification, Buenos Aires fut aussi choisie pour le siège du gouvernement national. L'indépendance ne fut toutefois déclarée formellement qu'en 1816. Fédéralisme (XIXe) Durant le XIXe siècle, la ville fut paralysée à deux reprises par des blocus maritimes. Ils furent organisés la première fois par les Français entre 1838 et 1840, et la seconde fois par une alliance franco-britannique entre 1845 et 1848. Cependant ces puissances étrangères ne sont pas parvenues à soumettre la ville ou à imposer leurs conditions.

Buenos Aires était historiquement le berceau des courants d'idées libérales en Argentine, tandis que les autres provinces du pays tenaient généralement des politiques sociales ou économiques plus conservatrices, avec une forte influence des valeurs catholiques. Un autre antagonisme vis-à-vis de la province tenait de la vision centraliste défendue à Buenos Aires quant à l'administration du pays, opposée à une vision fédéraliste défendue dans le reste du pays, et notamment incarnée par le Gouverneur de la province Carlos Tejedor. En 1880, une série d'affrontements entre ces deux camps s'achève par la défaite de Buenos Aires et la fédéralisation de la ville et du pays, dont elle prend le statut de capitale fédérale. En 1882 le congrès national crée le poste d'intendant ainsi que le conseil de délibération de la ville. L'intendant n'est pas élu au suffrage universel, mais désigné par le président de la nation, avec le soutien du sénat. Le premier intendant fut Torcuato de Alvear, désigné en 1883 par Julio Argentino Roca.

Essor industriel (XIXe-XXe) À la fin du XIXe, la construction de chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle, les matières premières coulant à flot dans ses usines. La ville devenait une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. Ainsi, le théâtre Colón devint l'un des opéras les plus fréquentés au monde. C'est durant cette période que furent construites les larges avenues de la ville, ainsi qu'au début du XXe siècle les plus hauts gratte-ciel d'Amérique du Sud, et son premier métro en 1913. Dans les années 1920, Buenos Aires faisait partie des destinations préférées des émigrants européens ou venant des régions pauvres des pays voisins. Cette immigration entraîna l'apparition de bidonvilles ou de quartiers ouvriers très pauvres ( villas miserias ) autour des zones industrielles de la ville, ayant pour conséquence de graves problèmes sociaux. Junte militaire et mouvements révolutionnaires (XXe) Au cours du XXe siècle, la junte militaire s'immisçait fréquemment dans les affaires politiques de la ville et du pays, et organisa plusieurs coups d'État. Buenos Aires fut aussi le berceau du péronisme : c'est sur la Plaza de Mayo que se déroula la démonstration de force de Juan Perón, le 17 octobre 1945. La Plaza de Mayo est devenue le site habituel de manifestations et de nombreux événements politiques.

Le 16 juin 1955, un soulèvement militaire emmené par Eduardo Lonardi finit, trois mois plus tard, par forcer Perón à l'exil. Durant ce coup d'État et pour l'unique fois de son histoire, la ville aura été la cible d'attaques aériennes. Dans les années 1970, la ville fut le théâtre d'affrontements entre des mouvements révolutionnaires (Montoneros, ERP et FAR ) et des groupes paramilitaires d'extrême droite (Triple A). En 1976, un coup d'État militaire ne fait qu'exacerber ces luttes. Cette guerre sale a entraîné entre 10 000 et 30 000 disparitions dans le pays. Les marches silencieuses des mères de disparus (les mères de la Plaza de Mayo ) resteront une image marquante d'une Argentine meurtrie. Retour à la démocratie (XXe) Des élections furent organisées le 30 octobre 1983 dans tout le pays pour renouveler le président, le vice-président, les gouverneurs de provinces et représentants locaux, mettant un terme aux dictatures militaires. À deux reprises, le pape Jean-Paul II visita la ville : en 1982 suite à la guerre des Malouines, et en 1987, où il fut accueilli par une foule d'une ampleur jamais vue auparavant dans la ville. Le 17 mars 1992, une bombe explosa à l'ambassade d'Israël, faisant 29 morts et 242 blessés. Une autre explosion, le 18 juillet 1994, détruisit un bâtiment abritant plusieurs associations ou organisations juives (dont l'AMIA), faisant 85 morts et de nombreux blessés. À la suite de la réforme de la Constitution argentine de 1994, la ville a pu se doter de sa propre constitution et d'un gouvernement autonome. Le 30 juin 1996 se déroulèrent les élections du Chef du gouvernement de la ville, ainsi que des législateurs qui établiront la Constitution de la ville. Le candidat de l'UCR (parti de centre-gauche), Fernando de la Rúa, remporta les premières élections et devint donc le premier Chef du gouvernement de la ville. Et après deux mois de délibération, le 1er octobre 1996, Buenos Aires vota sa propre Constitution.

Entre 1998 et 2002, Buenos Aires comme toute l'Argentine subit une grave crise économique. La ville fut secouée par d'intenses manifestations ( cacerolazos ), suivies en particulier par les classes populaires durement touchées par le chômage, puis par les classes moyennes dont le gouvernement avait limité l'accès aux comptes bancaires. La crise atteignit son paroxysme en décembre 2001, alors que les pillages se multiplient principalement en banlieue ; le 19 décembre, après que le président argentin Fernando de la Rúa eut décrété l'état de siège, son ministre de l'Économie Domingo Cavallo donna sa démission. Les 19 et 20 décembre, plusieurs dizaines de manifestants trouvent la mort, dont au moins cinq tués par la police aux abords de la Casa Rosada et du palais du congrès[1]. Finalement le 20 au soir, ce fut au tour de Fernando de la Rúa de donner sa démission, effective dès le lendemain. Ceci eut pour effet d'apaiser certaines tensions mais la crise économique persista jusqu'au début 2003, l'économie restant précaire. Pendant la crise, le quartier financier de Buenos Aires fut littéralement « bunkerisé », et les murs des banques sont encore aujourd'hui couverts de nombreux graffitis.

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Buenos Aires - Son Histoire Buenos Aires - Its History

Buenos Aires est la capitale fédérale de l'Argentine, dont elle est la plus grande ville et le port le plus important. Avec ses 14 millions d'habitants, c'est même l'une des villes les plus peuplées d'Amérique du Sud et du monde. Elle est parfois dénommée capitale fédérale afin d'éviter toute ambiguïté avec la province de Buenos Aires. Elle se situe sur la rive ouest du fleuve Rio de la Plata qui sépare l'Argentine de l'Uruguay, au niveau de l'embouchure avec l'océan Atlantique, en face de la ville de Colonia del Sacramento en Uruguay. Sa position exacte est 34°40'S 58°24'W. La plupart des rues de la ville se croisent à angle droit, à la manière new-yorkaise. De nombreux immeubles modernes remplacent les vieilles maisons à un étage de la période coloniale.

Ses habitants sont des « porteños », habitants du port (gentilé). La plupart sont d'origine espagnole et italienne. Le catholicisme est la religion dominante.

Histoire Fondation de la ville (XVIe) Le navigateur espagnol Juan Díaz de Solís fut le premier Européen a accéder au Río de la Plata en 1516, mais son expédition fut écourtée par une attaque d'amérindiens, probablement d'une tribu Charrúas ou Guarani, durant laquelle il périt. Pedro de Mendoza, qui était à la recherche d'or, fonda la ville le 2 février 1536 à l'embouchure du Rio de la Plata, ville qu'il a baptisée : «  Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre  ». Les premières fondations de la ville se situaient dans l'actuel quartier de San Telmo, proche de l'actuel centre-ville, légèrement au sud. Néanmoins, les attaques répétées des populations autochtones forcèrent les espagnols à abandonner la ville en 1541. Juan de Garay, qui naviguait depuis Asunción (Paraguay) sur le Río Paraná, fonda une nouvelle colonie permanente en 1580.

Étymologie «  Nuestra Señora Santa Maria del Buen Ayre  » signifie « Notre-Dame Sainte-Marie des Bons Vents » ( Buenos Aires signifie en espagnol Bons Vents ). En fait, le nom donné par Juan de Garay était «  Santísima Trinidad y Puerto de Nuestra Señora del Buen Ayre  » ( Sainte Trinité et Port de Notre-Dame des Bons Vents ), et ce nom s'est transformé jusqu'à devenir aujourd'hui Buenos Aires . Le nom Notre-Dame des Bons Vents fait référence à la Vierge de Cagliari en Sardaigne (Italie), protectrice des navigateurs. Ce nom provient d'un temple païen situé sur les îles Baléares. Lorsque le christianisme devint la religion officielle de l'Empire romain, les temples païens ont été convertis ou détruits, et dans le cas de ce temple une représentation de la Vierge de Bonaria fut déposée. L'italien Bonaria fut traduit en buen aire . Luttes pour l'indépendance (XVIIe-XIXe) Depuis sa fondation, le succès de Buenos Aires dépendait du commerce. L'administration espagnole des XVIIe et XVIIIe siècles a insisté pour que tous les échanges commerciaux vers l'Europe transitent par Lima au Pérou, qui était alors la capitale de l'empire colonial espagnol en Amérique du Sud, facilitant le prélèvement des taxes. Cette politique a provoqué non seulement le développement du commerce de contrebande, mais aussi une méfiance grandissante des porteños envers les autorités espagnoles.

Conscient de l'instabilité grandissante dans la ville, Charles III d'Espagne a progressivement levé les restrictions commerciales jusqu'à créer en 1776 la vice-royauté du Río de la Plata dont Buenos Aires fut la capitale, la plaçant donc au même niveau que Lima d'un point de vue administratif. Son territoire s'étendait sur l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et l'Uruguay actuels. À partir de ce moment, Buenos Aires connut un boom économique et culturel. Malgré ces mesures, de nombreux porteños aspiraient toujours à une indépendance totale vis-à-vis de l'Espagne, portés entre autres par les idéaux de la Révolution française. À deux reprises pendant les années 1806 et 1807, lors des Invasions Britanniques, les troupes de ce pays ont occupé Buenos Aires, mais furent finalement écrasées par les milices locales et durent se résoudre à une capitulation humiliante. Puis c'est le 25 mai 1810 que Buenos Aires acquit son indépendance, alors que l'Espagne était en proie à la guerre (guerre d'Espagne de 1808-1813) : après une semaine de manifestations majoritairement pacifiques, les criollos (Espagnols nés en Amérique du Sud) parvinrent à chasser le vice-roi espagnol et installer un gouvernement provincial. La Révolution de mai est célébrée de nos jours en Argentine, et le 25 mai est jour férié. Au terme des conflits qui ont secoué tout le pays et abouti à son unification, Buenos Aires fut aussi choisie pour le siège du gouvernement national. L'indépendance ne fut toutefois déclarée formellement qu'en 1816. Fédéralisme (XIXe) Durant le XIXe siècle, la ville fut paralysée à deux reprises par des blocus maritimes. Ils furent organisés la première fois par les Français entre 1838 et 1840, et la seconde fois par une alliance franco-britannique entre 1845 et 1848. Cependant ces puissances étrangères ne sont pas parvenues à soumettre la ville ou à imposer leurs conditions.

Buenos Aires était historiquement le berceau des courants d'idées libérales en Argentine, tandis que les autres provinces du pays tenaient généralement des politiques sociales ou économiques plus conservatrices, avec une forte influence des valeurs catholiques. Un autre antagonisme vis-à-vis de la province tenait de la vision centraliste défendue à Buenos Aires quant à l'administration du pays, opposée à une vision fédéraliste défendue dans le reste du pays, et notamment incarnée par le Gouverneur de la province Carlos Tejedor. En 1880, une série d'affrontements entre ces deux camps s'achève par la défaite de Buenos Aires et la fédéralisation de la ville et du pays, dont elle prend le statut de capitale fédérale. En 1882 le congrès national crée le poste d'intendant ainsi que le conseil de délibération de la ville. L'intendant n'est pas élu au suffrage universel, mais désigné par le président de la nation, avec le soutien du sénat. Le premier intendant fut Torcuato de Alvear, désigné en 1883 par Julio Argentino Roca.

Essor industriel (XIXe-XXe) À la fin du XIXe, la construction de chemins de fer permet à Buenos Aires d'accroître sa puissance industrielle, les matières premières coulant à flot dans ses usines. La ville devenait une grande métropole multiculturelle rivalisant avec les grandes capitales européennes. Ainsi, le théâtre Colón devint l'un des opéras les plus fréquentés au monde. C'est durant cette période que furent construites les larges avenues de la ville, ainsi qu'au début du XXe siècle les plus hauts gratte-ciel d'Amérique du Sud, et son premier métro en 1913. Dans les années 1920, Buenos Aires faisait partie des destinations préférées des émigrants européens ou venant des régions pauvres des pays voisins. Cette immigration entraîna l'apparition de bidonvilles ou de quartiers ouvriers très pauvres ( villas miserias ) autour des zones industrielles de la ville, ayant pour conséquence de graves problèmes sociaux. Junte militaire et mouvements révolutionnaires (XXe) Au cours du XXe siècle, la junte militaire s'immisçait fréquemment dans les affaires politiques de la ville et du pays, et organisa plusieurs coups d'État. Buenos Aires fut aussi le berceau du péronisme : c'est sur la Plaza de Mayo que se déroula la démonstration de force de Juan Perón, le 17 octobre 1945. La Plaza de Mayo est devenue le site habituel de manifestations et de nombreux événements politiques.

Le 16 juin 1955, un soulèvement militaire emmené par Eduardo Lonardi finit, trois mois plus tard, par forcer Perón à l'exil. Durant ce coup d'État et pour l'unique fois de son histoire, la ville aura été la cible d'attaques aériennes. Dans les années 1970, la ville fut le théâtre d'affrontements entre des mouvements révolutionnaires (Montoneros, ERP et FAR ) et des groupes paramilitaires d'extrême droite (Triple A). En 1976, un coup d'État militaire ne fait qu'exacerber ces luttes. Cette guerre sale a entraîné entre 10 000 et 30 000 disparitions dans le pays. Les marches silencieuses des mères de disparus (les mères de la Plaza de Mayo ) resteront une image marquante d'une Argentine meurtrie. Retour à la démocratie (XXe) Des élections furent organisées le 30 octobre 1983 dans tout le pays pour renouveler le président, le vice-président, les gouverneurs de provinces et représentants locaux, mettant un terme aux dictatures militaires. À deux reprises, le pape Jean-Paul II visita la ville : en 1982 suite à la guerre des Malouines, et en 1987, où il fut accueilli par une foule d'une ampleur jamais vue auparavant dans la ville. Le 17 mars 1992, une bombe explosa à l'ambassade d'Israël, faisant 29 morts et 242 blessés. Une autre explosion, le 18 juillet 1994, détruisit un bâtiment abritant plusieurs associations ou organisations juives (dont l'AMIA), faisant 85 morts et de nombreux blessés. À la suite de la réforme de la Constitution argentine de 1994, la ville a pu se doter de sa propre constitution et d'un gouvernement autonome. Le 30 juin 1996 se déroulèrent les élections du Chef du gouvernement de la ville, ainsi que des législateurs qui établiront la Constitution de la ville. Le candidat de l'UCR (parti de centre-gauche), Fernando de la Rúa, remporta les premières élections et devint donc le premier Chef du gouvernement de la ville. Et après deux mois de délibération, le 1er octobre 1996, Buenos Aires vota sa propre Constitution.

Entre 1998 et 2002, Buenos Aires comme toute l'Argentine subit une grave crise économique. La ville fut secouée par d'intenses manifestations ( cacerolazos ), suivies en particulier par les classes populaires durement touchées par le chômage, puis par les classes moyennes dont le gouvernement avait limité l'accès aux comptes bancaires. La crise atteignit son paroxysme en décembre 2001, alors que les pillages se multiplient principalement en banlieue ; le 19 décembre, après que le président argentin Fernando de la Rúa eut décrété l'état de siège, son ministre de l'Économie Domingo Cavallo donna sa démission. Les 19 et 20 décembre, plusieurs dizaines de manifestants trouvent la mort, dont au moins cinq tués par la police aux abords de la Casa Rosada et du palais du congrès[1]. Finalement le 20 au soir, ce fut au tour de Fernando de la Rúa de donner sa démission, effective dès le lendemain. Ceci eut pour effet d'apaiser certaines tensions mais la crise économique persista jusqu'au début 2003, l'économie restant précaire. Pendant la crise, le quartier financier de Buenos Aires fut littéralement « bunkerisé », et les murs des banques sont encore aujourd'hui couverts de nombreux graffitis.