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Carnet de voyages, Carnet de voyage - 2

Vendredi 12 novembre Comme à l'habitude, la journée est passée très vite. J'ai été occupé sans discontinuer depuis ce matin six heures, heure à laquelle je me suis levé. Le travail est nouveau et je dois l'apprendre le plus vite possible car Yvan, le technicien que je remplace ne restera pas éternellement avec moi. Ce matin, le vent est tombé non sans avoir laissé le ciel vide de tout nuage. Depuis ma chambre, je vois l'île de l'Est que personne n'a le droit de visiter afin de préserver l'écosystème. Les sommets enneigés brillent sous les rayons du soleil couchant et ils virent au rose avec le crépuscule.

Il est minuit. Je détourne avec regret mon regard de ce paysage fantastique.

Je suis maintenant allongé dans mon lit. Je commence à sombrer doucement dans le sommeil quand la pensée que j'ai quitté ma famille depuis maintenant vingt jours, me traverse l'esprit. Je dois admettre que pour l'instant, elle ne me manque pas. J'en suis un peu honteux. Samedi 13 novembre Le vent a forci dès les premières heures de la nuit. Quand je suis sorti de ma chambre ce matin, je pouvais à peine rester debout tant le vent était violent. J'ai eu encore beaucoup de travail aujourd'hui. Les équipements radio sont soumis à un climat si rude tout au long de l'année qu'ils nécessitent des réparations régulières. Après le travail, Erick et moi avons jeté un coup d'œil à la salle de musculation. Elle est dans un tel état d'abandon qu'il faudra une bonne journée pour remettre de l'ordre et tout nettoyer. Par chance, le tapis de course fonctionne. Demain je recommencerai l'entraînement. Comme tous les jours, vers 20 heures, tout le personnel se rassemble dans la salle de restaurant pour partager le repas. C'est le meilleur moment pour lier des liens les uns avec les autres. Chacun a une anecdote à raconter sur sa journée de travail. On y passe vraiment du bon temps.

Après le repas, la plupart d'entre nous se sont retrouvés au bar, d'autres sont allés faire une partie de billard ou bien sont allés voir un film dans notre minuscule salle de cinéma. Pour ma part, j'ai préféré rejoindre ma chambre pour écrire un peu de courrier pour toute la famille. Le vent soufflait toujours en rafales et ça été un vrai parcours du combattant pour gagner ma chambre. Demain, c'est notre premier jour de congé. Espérons que le temps soit plus clément.

Dimanche 14 novembre Au réveil ce matin, comme le vent soufflait toujours, j'ai décidé de reporter ma visite des manchots sur la plage. Au lieu d'aller me balader avec quelques copains, nous nous sommes tous retrouvés devant les congélateurs avec le cuistot afin de faire l'inventaire de la nourriture. Etant donné que manger est l'une des choses les plus importantes quand vous êtes d'une certaine façon abandonnés sur une île, tout le monde se sentait motivés pour cette corvée. Le vent tomba finalement en fin de matinée, et après le repas, je suis allé sur la plage pour examiner ces fameux manchots de plus près. Au milieu de la manchotière, la puanteur est proportionnelle au bruit. La plage est envahie par les manchots et leur poussin rassemblés comme dans une nurserie. Les manchots sont capables de reconnaître leur poussin au milieu de milliers d'autres uniquement par leur cri. Une oreille humaine elle, est incapable de faire la différence entre deux cris mais eux ne se trompent jamais de poussin. D'énormes éléphants de mer somnolent au milieu de la colonie, indifférents aux allers et venues des manchots qui déambulent de la mer jusqu'à leur poussin et vice versa. Quelques pétrels géants et skuas, qui sont les principaux prédateurs des manchots survolent la colonie en tournoyant, en quête d'œufs abandonnés. De temps en temps ils repèrent un poussin isolé et le mettent littéralement en pièce avec leur bec puissant et leurs serres acérées. La cruauté avec laquelle ils massacrent ces pauvres poussins est un spectacle assez impressionnant la première fois que vous y assistez. Cependant, tous ces animaux font partie de la chaîne alimentaire et participent à son équilibre, il ne faut donc jamais intervenir en voulant sauver un poussin d'une mort cruelle. Ce premier jour de congé est passé vraiment trop vite et je n'ai pas eu le temps de traverser la rivière à gué pour aller observer les otaries qui ont l'habitude de s'ébattrent dans des combats amicaux sans fin. C'est sûr, je reviendrai dès que possible. Lundi 15 novembre Cette journée a été plutôt tranquille, rien de très excitant ne s'est passé. Je me suis levé à 7 heures, puis j'ai rejoint la station radio à 8 heures. J'ai passé la journée à réparer l'émetteur qui nous sert à communiquer avec les différentes bases éparpillées entre la Terre Adélie au pôle Sud et l'île de la Réunion, siège du Territoire des Terres Australes et Antarctiques Françaises. L'émetteur est resté en panne pendant trois mois, fautes de pièces de rechange, et il me donne du fil à retordre. Il ne sera probablement pas réparé d'ici demain.

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Vendredi 12 novembre

 

Comme à l'habitude, la journée est passée très vite. J'ai été occupé sans discontinuer depuis ce matin six heures, heure à laquelle je me suis levé. Le travail est nouveau et je dois l'apprendre le plus vite possible car Yvan, le technicien que je remplace ne restera pas éternellement avec moi.

Ce matin, le vent est tombé non sans avoir laissé le ciel vide de tout nuage. Depuis ma chambre, je vois l'île de l'Est que personne n'a le droit de visiter afin de préserver l'écosystème. Les sommets enneigés brillent sous les rayons du soleil couchant et ils virent au rose avec le crépuscule.

Il est minuit. Je détourne avec regret mon regard de ce paysage fantastique.

Je suis maintenant allongé dans mon lit. Je commence à sombrer doucement dans le sommeil quand la pensée que j'ai quitté ma famille depuis maintenant vingt jours, me traverse l'esprit. Je dois admettre que pour l'instant, elle ne me manque pas. J'en suis un peu honteux.

 

Samedi 13 novembre

 

Le vent a forci dès les premières heures de la nuit. Quand je suis sorti de ma chambre ce matin, je pouvais à peine rester debout tant le vent était violent. J'ai eu encore beaucoup de travail aujourd'hui. Les équipements radio sont soumis à un climat si rude tout au long de l'année qu'ils nécessitent  des réparations régulières.

Après le travail, Erick et moi avons jeté un coup d'œil à la salle de musculation. Elle est dans un tel état d'abandon qu'il faudra une bonne journée pour remettre de l'ordre et tout nettoyer. Par chance, le tapis de course fonctionne. Demain je recommencerai l'entraînement.

Comme tous les jours, vers 20 heures, tout le personnel se rassemble dans la salle de restaurant pour partager le repas. C'est le meilleur moment pour lier des liens les uns avec les autres. Chacun a une anecdote à raconter sur sa journée de travail. On y passe vraiment du bon temps.

Après le repas, la plupart d'entre nous se sont retrouvés au bar, d'autres sont allés faire une partie de billard ou bien sont allés voir un film dans notre minuscule salle de cinéma.

Pour ma part, j'ai préféré rejoindre ma chambre pour écrire un peu de courrier pour toute la famille.

Le vent soufflait toujours en rafales et ça été un vrai parcours du combattant pour gagner ma chambre. Demain, c'est notre premier jour de congé. Espérons que le temps soit plus clément.

 

Dimanche 14 novembre

 

Au réveil ce matin, comme le vent soufflait toujours,  j'ai décidé de reporter ma visite des manchots sur la plage. Au lieu d'aller me balader avec quelques copains, nous nous sommes tous retrouvés devant les congélateurs avec le cuistot afin de faire l'inventaire de la nourriture. Etant donné que manger est l'une des choses les plus importantes quand vous êtes d'une certaine façon abandonnés sur une île, tout le monde se sentait motivés pour cette corvée.

Le vent tomba finalement en fin de matinée, et après le repas, je suis allé sur la plage pour examiner ces fameux manchots de plus près. Au milieu de la manchotière, la puanteur est proportionnelle au bruit. La plage est envahie par les manchots et leur poussin rassemblés comme dans une nurserie. Les manchots sont capables de reconnaître leur poussin au milieu de milliers d'autres uniquement par leur cri. Une oreille humaine elle, est incapable de faire la différence entre deux cris mais eux ne se trompent jamais de poussin. D'énormes éléphants de mer somnolent au milieu de la colonie, indifférents aux allers et venues des manchots qui déambulent de la mer jusqu'à leur poussin et vice versa. Quelques pétrels géants et skuas, qui sont les principaux prédateurs des manchots survolent la colonie en tournoyant, en quête d'œufs abandonnés. De temps en temps ils repèrent un poussin isolé et le mettent littéralement en pièce avec leur bec puissant et leurs serres acérées. La cruauté avec laquelle ils massacrent ces pauvres poussins est un spectacle assez impressionnant la première fois que vous y assistez. Cependant, tous ces animaux font partie de la chaîne alimentaire et participent à son équilibre, il ne faut donc jamais intervenir en voulant sauver un poussin d'une mort cruelle.

Ce premier jour de congé est passé vraiment trop vite et je n'ai pas eu le temps de traverser la rivière à gué pour aller observer les otaries qui ont l'habitude de s'ébattrent dans des combats amicaux sans fin. C'est sûr, je reviendrai dès que possible.

 

Lundi 15 novembre

 

Cette journée a été plutôt tranquille, rien de très excitant ne s'est passé. Je me suis levé à 7 heures, puis j'ai rejoint la station radio à 8 heures. J'ai passé la journée à réparer l'émetteur qui nous sert à communiquer avec les différentes bases éparpillées entre la Terre Adélie au pôle Sud et l'île de la Réunion, siège du Territoire des Terres Australes et Antarctiques Françaises.

L'émetteur est resté en panne pendant trois mois, fautes de pièces de rechange, et il me donne du fil à retordre. Il ne sera probablement pas réparé d'ici demain.