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Pourquoi les Français font-ils toujours grève ?

L'hebdomadaire américain Time s'est penché sur ces irréductibles Gaulois ( Ancêtres des Français ) qui séquestrent leurs patrons et semblent toujours au bord de la révolte. Extraits. du Time du 24.04.2009 Photo : Un panneau indique la fermeture de la Tour Eiffel, le 8 avril 2009 à Paris, en raison d'un mouvement social des employés . S'il y a des promesses que les Français n'ont aucune difficulté à prendre au sérieux", explique Time, "ce sont les menaces de rébellion brandies par les travailleurs dans tout le pays alors que leurs emplois sont menacés par la crise." En effet, ajoute l'hebdomadaire new-yorkais, "les dernières actions qui ont marqué l'actualité sociale ne sont au fond qu'une sorte de version moderne du penchant historique des Français pour l'insurrection en réponse à l'adversité. Une tradition qui, à la faveur de la crise économique globale que nous vivons en ce moment, fait un retour remarqué." Ce penchant serait "ancré dans une tradition insurrectionnelle gauchiste qui prendrait sa source dans la Révolution, passerait par la Commune*, la Résistance* et Mai 1968*. Mais les émeutes dans les banlieues de 2005 et aujourd'hui la séquestration de patrons montre que cette tradition a su s'adapter pour adopter des buts plus pragmatiques : s'assurer une place dans une France capitaliste acquise à l'économie de marché." Paradoxalement, "la faiblesse des syndicats français explique aussi leur extrémisme. Moins de 8·% des salariés français sont syndiqués, un chiffre ridicule comparé au reste de l'Europe et même aux Etats-Unis, où 14·% des salariés appartiennent à un syndicat", poursuit le magazine. Pis encore, ces syndicats lilliputiens sont divisés entre eux et ont tendance à se structurer par branche. Le résultat est qu'ils sont souvent ignorés par le patronat lorsque des licenciements se préparent et méprisés lorsque les négociations commencent. D'où les actions coups de poing. Et le plus étonnant, conclut Time, c'est que ça marche. "Les séquestrations de patrons ou de cadres se sont terminées par des réductions du nombre de licenciements ou par une amélioration des indemnités de licenciement. Ou les deux." Alors, pourquoi s'arrêter en si bon chemin·? Anthony Bellanger * La Commune : 18 mars 1871 http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18710318 Début de la Commune de Paris Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.C'est l'amorce de la «Commune » . Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes vont offrir à la bourgeoisie républicaine l'occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la «question sociale» . Il en coûtera 20.000 victimes.

* La résistance : appel du Général de Gaulle le 18 Juin 1940 à résister aux Allemands .

* Mai 1968 : manifestation des étudiants et mouvements de révoltes des ouvriers à Paris et en France

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 L'hebdomadaire américain Time s'est penché sur ces irréductibles Gaulois ( Ancêtres des Français ) qui séquestrent leurs patrons et semblent toujours au bord de la révolte. Extraits. du  Time du 24.04.2009

Photo : Un panneau indique la fermeture de la Tour Eiffel, le 8 avril 2009 à Paris, en raison d'un mouvement social des employés.

S'il y a des promesses que les Français n'ont aucune difficulté à prendre au sérieux", explique Time, "ce sont les menaces de rébellion brandies par les travailleurs dans tout le pays alors que leurs emplois sont menacés par la crise." En effet, ajoute l'hebdomadaire new-yorkais, "les dernières actions qui ont marqué l'actualité sociale ne sont au fond qu'une sorte de version moderne du penchant historique des Français pour l'insurrection en réponse à l'adversité. Une tradition qui, à la faveur de la crise économique globale que nous vivons en ce moment, fait un retour remarqué."

Ce penchant serait "ancré dans une tradition insurrectionnelle gauchiste qui prendrait sa source dans la Révolution, passerait par la Commune*, la Résistance* et Mai 1968*. Mais les émeutes dans les banlieues de 2005 et aujourd'hui la séquestration de patrons montre que cette tradition a su s'adapter pour adopter des buts plus pragmatiques : s'assurer une place dans une France capitaliste acquise à l'économie de marché."

Paradoxalement, "la faiblesse des syndicats français explique aussi leur extrémisme. Moins de 8·% des salariés français sont syndiqués, un chiffre ridicule comparé au reste de l'Europe et même aux Etats-Unis, où 14·% des salariés appartiennent à un syndicat", poursuit le magazine. Pis encore, ces syndicats lilliputiens sont divisés entre eux et ont tendance à se structurer par branche. Le résultat est qu'ils sont souvent ignorés par le patronat lorsque des licenciements se préparent et méprisés lorsque les négociations commencent. D'où les actions coups de poing.

Et le plus étonnant, conclut Time, c'est que ça marche. "Les séquestrations de patrons ou de cadres se sont terminées par des réductions du nombre de licenciements ou par une amélioration des indemnités de licenciement. Ou les deux." Alors, pourquoi s'arrêter en si bon chemin·?

Anthony Bellanger

* La Commune : 18 mars 1871

 http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18710318

Début de la Commune de Paris  Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.C'est l'amorce de la «Commune». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes vont offrir à la bourgeoisie républicaine l'occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la «question sociale». Il en coûtera 20.000 victimes.

 * La résistance : appel du Général de Gaulle le 18 Juin 1940 à résister aux Allemands .

 * Mai 1968 : manifestation des étudiants et mouvements de révoltes des ouvriers à Paris et en France